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  • Budget UE : priorités et débats pour 2025

    Dans un accord conclu avec les États membres le samedi 16 novembre, le Parlement a défendu un budget européen ambitieux pour l’année 2025, en veillant à ce qu’il réponde aux enjeux actuels et améliore la vie des citoyens.

    Un budget 2025 axé sur le climat, la santé, l’aide humanitaire et la gestion des frontières

    Lors des négociations avec les États membres, le Parlement a obtenu plus de 230 millions d’euros de financement supplémentaires par rapport au projet de proposition de la Commission, afin de mieux se concentrer sur les programmes et politiques clés de l’UE visant à améliorer la vie des citoyens, à encourager la compétitivité et à faire face aux enjeux actuels, comme le climat, la santé, la migration ou la défense. Les négociateurs ont également convenu d’une solution pour couvrir les coûts de remboursement de l’instrument européen pour la relance (EURI).
    Les chiffres préliminaires s’élèvent à 199,44 milliards d’euros en crédits d’engagement et 155,21 milliards d’euros en crédits de paiement.

    Tous les détails sont à lire dans ce communiqué de presse.



    Après le vote de mercredi, la Présidente du Parlement promulguera le budget.

    Procédure budgétaire
    Débat: mardi 26 novembre
    Vote: mercredi 27 novembre
    Conférence de presse: mardi 26 novembre à 14h30 avec Victor Negrescu (S&D, RO) rapporteur sur le budget 2025 (section III – Commission) at Niclas Herbst (PPE, DE) rapporteur pour les autres sections (en cours de confirmation)

    Un nouveau cadre de gouvernance économique

    La Commission a présenté le premier paquet d’automne du Semestre européen depuis l’entrée en vigueur, en avril 2024, de l’ambitieuse réforme générale du nouveau cadre de gouvernance économique de l’UE. Il s’agit d’une étape essentielle dans la réalisation des objectifs de la réforme consistant à simplifier le cadre et à renforcer sa transparence, son efficacité et son appropriation au niveau national.

    Le nouveau cadre aide les États membres à parvenir à la stabilité macroéconomique, à la croissance et à la viabilité budgétaire, trois éléments indispensables pour que l’UE conserve sa puissance économique dans l’environnement mondial difficile d’aujourd’hui. Il encourage également les réformes et les investissements qui jetteront les bases d’une stabilité économique à long terme et d’une croissance durable. En bref, le nouveau cadre aide l’UE à se doter d’une économie plus résiliente, plus équitable, plus compétitive et plus sûre au bénéfice de ses citoyens.

    Le paquet d’automne du Semestre européen intervient alors que l’économie de l’UE renoue avec une croissance modeste après une longue période de stagnation. Pour la suite, il est prévu que, même si les États membres procèdent à un ajustement budgétaire lorsque cela est nécessaire, l’investissement public augmentera en 2025 dans presque tous les États membres, la facilité pour la reprise et la résilience de NextGenerationEU et les fonds de l’Union contribuant pour beaucoup à cette augmentation dans plusieurs d’entre eux.

    Des règles plus simples tenant compte des défis budgétaires différents

    Le nouveau cadre de gouvernance économique établit des règles budgétaires plus simples et plus transparentes. Il repose sur un indicateur opérationnel unique, à savoir la trajectoire pluriannuelle des dépenses nettes de chaque État membre, qui facilitera le suivi de la conformité. Le cadre instaure également une surveillance fondée sur les risques adaptée à la situation budgétaire de chaque État membre et permet un ajustement budgétaire plus progressif s’il est étayé par des réformes et des investissements spécifiques.

    Le nouveau cadre permet une réduction progressive et réaliste des niveaux de dette publique, qui ont considérablement augmenté à la suite de la pandémie de COVID-19 et de la crise énergétique qui s’en est suivie. Des finances publiques saines sont une condition préalable à la stabilité macroéconomique et à une croissance économique durable.

    Promotion des réformes et des investissements propices à la croissance

    En vertu du nouveau cadre, tous les États membres incluent, dans leurs plans à moyen terme, des réformes et des investissements répondant aux priorités communes de l’UE et aux défis structurels recensés dans les recommandations par pays émises dans le cadre du Semestre européen. Ces priorités communes sont notamment la transition écologique et numérique, la résilience sociale et économique, la sécurité énergétique et le renforcement des capacités de défense.

    Évaluation des plans à moyen terme

    Les plans à moyen terme sont la pierre angulaire du nouveau cadre de gouvernance économique. L’intégration des objectifs en matière de politique budgétaire et de réformes et d’investissements dans un plan à moyen terme unique permet de créer un processus cohérent et simplifié.

    La Commission a achevé l’évaluation de 21 des 22 plans présentés.

    Sur ces 21 plans, la Commission a conclu que 20 satisfont aux exigences du nouveau cadre et fixent une trajectoire budgétaire crédible propre à placer la dette des États membres concernés sur une trajectoire descendante durable ou à la maintenir à des niveaux prudents. Ces États membres sont la Croatie, Chypre, la Tchéquie, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la France, l’Irlande, la Grèce, l’Italie, la Lettonie, le Luxembourg, Malte, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, l’Espagne et la Suède.

    Pour ces États membres, la Commission recommande que le Conseil approuve la trajectoire des dépenses nettes prévue dans ces plans. Dans le cas des Pays-Bas, la Commission a proposé que le Conseil recommande une trajectoire des dépenses nettes cohérente avec les informations techniques qu’elle a transmises en juin.   

    La Commission poursuit l’évaluation du plan à moyen terme de la Hongrie.

    Pour cinq des 20 plans à moyen terme qui ont été évalués positivement par la Commission, la trajectoire des dépenses nettes est fondée sur une prolongation à sept ans de la période d’ajustement (qui a une durée normale de quatre ans). Cette prolongation est sous-tendue par un ensemble d’engagements en matière de réformes et d’investissements inclus dans les plans. Dans ces cinq cas, la Commission a estimé que les mesures incluses dans les plans remplissaient les critères justifiant une prolongation. Il s’agit des plans à moyen terme de la Finlande, de la France, de l’Italie, de l’Espagne et de la Roumanie.

    Évaluation des projets de plans budgétaires pour 2025

    La Commission a également évalué les projets de plans budgétaires (PPB) pour 2025 présentés par 17 États membres de la zone euro et a examiné si ces projets constituent une première étape appropriée dans la mise en œuvre des plans à moyen terme de ces États membres.

    Pour évaluer un PPB, la Commission regarde la croissance des dépenses nettes sur la période 2024-2025 et évalue si les dépenses nettes respectent les limites fixées par l’État membre dans son plan à moyen terme, pour autant que ce plan soit disponible et qu’il ait été jugé conforme au nouveau cadre.

    La Commission considère que huit États membres de la zone euro respectent les recommandations budgétaires, sept ne les respectent pas pleinementun ne les respecte pas et un risque de ne pas les respecter. Selon les évaluations menées:

    • la Grèce, Chypre, la Lettonie, la Slovénie, la Slovaquie, l’Italie, la Croatie et la France respectent les recommandations, étant donné que leurs dépenses nettes devraient se situer dans les limites fixées;
    • l’Estonie, l’Allemagne, la Finlande et l’Irlande ne respectent pas pleinement les recommandations, étant donné que leurs dépenses nettes annuelles (Finlande), cumulées (Estonie, Allemagne) ou annuelles et cumulées (Irlande) devraient dépasser les limites fixées;
    • le Luxembourg, Malte et le Portugal non plus ne respectent pas pleinement les recommandations: si leurs dépenses nettes devraient bien se situer dans les limites fixées, les mesures d’aide d’urgence qu’ils ont prises dans le domaine de l’énergie, en revanche, ne seront pas supprimées, comme le Conseil l’a recommandé, d’ici à l’hiver 2024-2025;
    • les Pays-Bas ne respectent pas les recommandations, étant donné que leurs dépenses nettes devraient dépasser les limites fixées;
    • la Lituanie risque de ne pas respecter les recommandations, étant donné que ses dépenses nettes devraient dépasser les taux que la Commission considère comme une première étape appropriée dans la mise en œuvre du nouveau cadre de gouvernance économique.

    Adoption des prochaines étapes dans le cadre de la procédure pour déficit excessif

    La procédure pour déficit excessif (PDE) forme le «volet correctif» du pacte de stabilité et de croissance.

    Le paquet d’automne présente les recommandations de la Commission relatives aux trajectoires pluriannuelles des dépenses nettes visant à corriger le déficit excessif des huit États membres faisant actuellement l’objet d’une PDE (Belgique, France, Hongrie, Italie, Malte, Pologne, Roumanie et Slovaquie).

    Pour la plupart de ces États membres, les trajectoires correctives sont fondées sur les trajectoires des dépenses nettes qu’ils ont eux-mêmes fixées dans leurs plans à moyen terme, conformément à l’objectif, inscrit dans le nouveau cadre de gouvernance économique, de mettre particulièrement l’accent sur l’appropriation nationale des engagements budgétaires.

    En l’absence de plan ou de recommandation sur le plan à moyen terme, comme c’est le cas pour la Belgique et la Hongrie, la trajectoire corrective incluse dans la recommandation formulée au titre de la PDE est fondée sur la trajectoire de référence de quatre ans transmise par la Commission, mise à jour sur la base des données les plus récentes.

    Le paquet comprend également, pour l’Autriche et la Finlande, un rapport établi au titre de l’article 126, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui évalue si ces États membres respectent le critère du déficit.

    L’Autriche a déclaré que son déficit dépasserait la valeur de référence de 3 % du PIB en 2024, et la Commission ne prévoit pas, dans l’hypothèse de politiques inchangées, que le déficit de l’Autriche passera sous cette valeur de référence en 2025 ou en 2026. La Commission envisagera donc de proposer au Conseil de constater l’existence d’un déficit excessif en Autriche. Les autorités autrichiennes ont fait part de leur intention de prendre les mesures nécessaires pour ramener le déficit en dessous de 3 % en 2025. La Commission est prête à évaluer de nouvelles mesures dès qu’elles auront été formellement approuvées par le gouvernement autrichien et suffisamment détaillées.

    Dans le cas de la Finlande, qui prévoit également un déficit supérieur à 3 % du PIB pour 2024, la Commission n’a pas l’intention de proposer l’ouverture d’une procédure pour déficit excessif, puisqu’il n’est plus prévu que le déficit dépasse la valeur de référence dès 2025 sans mesures supplémentaires.

    Rapports de surveillance post-programme

    Les rapports de surveillance post-programme évaluent la situation économique, budgétaire et financière des États membres qui ont bénéficié de programmes d’assistance financière (Chypre, Grèce, Irlande, Portugal et Espagne), en mettant l’accent sur leur capacité de remboursement. Ils concluent que les cinq États membres demeurent tous en mesure de rembourser leur dette.

    Prochaines étapes

    Le Conseil et l’Eurogroupe vont maintenant débattre des éléments présentés dans le paquet budgétaire d’automne du Semestre européen.

    Une fois que les plans à moyen terme auront été approuvés par le Conseil, la Commission vérifiera si les États membres respectent les engagements prévus dans ces plans pendant toute la période couverte par ceux-ci. Les États membres présenteront des rapports d’avancement annuels afin de faciliter ce suivi et le contrôle du respect des engagements pris.

    La Commission présentera dans les semaines à venir la deuxième partie du paquet d’automne du Semestre européen, y compris la stratégie annuelle pour une croissance durable, la recommandation pour la zone euro, le rapport sur le mécanisme d’alerte et la proposition de rapport conjoint sur l’emploi.

    https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_24_5922

    Premier budget annuel après la révision du cadre financier à long terme de l’UE

    En février 2024, lors de la révision du budget à long terme de l’UE, le Parlement a obtenu des augmentations substantielles pour des priorités phares comme le soutien à l’Ukraine, que les députés ont pu maintenir pour le budget 2025.


    Ils ont également assuré une solution pour couvrir les coûts de remboursement de l’instrument européen pour la relance (EURI), qui représentent près du double du montant initialement prévu pour 2025, tout en protégeant le financement de programmes essentiels comme Erasmus+ ou la recherche.


    Le Parlement a obtenu des fonds supplémentaires pour les programmes européens

    Les députés ont obtenu des fonds supplémentaires pour des programmes essentiels dans le budget annuel 2025. Ils ont négocié avec succès un montant supplémentaire de 230,7 millions d’euros par rapport au projet de proposition de la Commission, concentrés sur des initiatives clés comme la recherche, la santé, l’éducation, les jeunes agriculteurs, la coordination des systèmes de sécurité sociale, les réponses d’urgence aux catastrophes naturelles, l’action pour le climat, l’aide humanitaire, la mobilité militaire et la gestion des frontières.


    En plus de ces fonds supplémentaires, des augmentations importantes, provenant des économies réalisées précédemment, bénéficieront au budget 2025, dont 422 millions d’euros pour Erasmus+ et 20 millions d’euros pour Horizon Europe
    Retrouvez ici les détails de l’accord. 

    Le budget 2025 a été approuvé par 418 voix pour, 185 contre et 67 abstentions. Le Conseil avait déjà avalisé l’accord le 25 novembre. 


    Citations

    Johan Van Overtveldt (ECR, BE), Président de la commission des budgets, a déclaré : “Ce budget répond aux préoccupations urgentes, y compris l’agression russe dans sa guerre contre l’Ukraine, les pressions migratoires actuelles, l’escalade de la crise au Moyen-Orient, l’impact des catastrophes naturelles et, surtout, la compétitivité de nos économies. Il permettra à l’UE de répondre efficacement à ces réalités urgentes”. (Regardez l’enregistrement vidéo intégral du discours en plénière).



    Victor Negrescu (S&D, RO), rapporteur général pour le budget 2025 de l’UE (pour la section III – Commission), a déclaré : “Avec près de 200 milliards d’euros, le budget 2025 de l’UE est supérieur de 6 % à celui de 2024, ce qui représente une augmentation de 10 milliards d’euros qui permettra de répondre aux besoins des Européens tout en remboursant la relance économique post-pandémie de l’Union sans réduire les programmes phares.

    En approuvant notre budget pour l’année prochaine, nous envoyons un message fort aux citoyens européens: malgré le contexte politique et économique difficile, l’UE est en mesure de se doter des moyens financiers nécessaires pour mettre en œuvre ses politiques et répondre aux besoins de sa population”. (Regardez l’enregistrement vidéo intégral du discours en plénière).



    Niclas Herbst (PPE, DE), rapporteur pour les autres sections, a déclaré: “Le budget de l’UE pour 2025 constitue une avancée prometteuse pour les années restantes du cadre financier pluriannuel (CFP 2021-2027). Je peux confirmer que nous avons défendu avec succès les principales priorités du Parlement, notamment a cybersécurité, et la mise en place de l’intelligence artificielle dans les institutions européennes. Cet accord témoigne de notre engagement et de notre responsabilité à l’égard de nos citoyens”. (Regardez l’enregistrement vidéo intégral du discours en plénière). 



    Contexte

    Plus de 90 % du budget de l’UE finance des activités dans les États membres et à l’extérieur, au bénéfice des citoyens, des régions, des agriculteurs, des chercheurs, des étudiants, des ONG et des entreprises. Contrairement aux budgets nationaux, le budget de l’UE est principalement destiné à l’investissement, afin de générer de la croissance et des opportunités sur l’ensemble du territoire européen.

    L’UE compte 27 pays et une population totale de 450 millions d’habitants. Compte tenu de ces chiffres, le budget européen annuel est relativement modeste – en moyenne 160 et 180 milliards d’euros par an en 2021-2027. Ce montant est comparable au budget national du Danemark, qui compte 5,6 millions de personnes, et est inférieur d’environ 30 % au budget de la Pologne, qui compte 38 millions d’habitants (Source: Commission européenne).

    Le débat sur la politique de cohésion de l’UE dans ce budget 2025


     29 nov. 2024

    Les six États membres « réitèrent leur soutien aux principes qui sont au cœur de la politique de cohésion telle qu’elle est définie dans le traité », indique le document, ajoutant qu’ils « doivent insister pour que ces principes continuent d’être respectés dans les plans définis pour le futur cadre financier pluriannuel ». [Attila Husejnow/SOPA Images/LightRocket via Getty Images]

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    L’Allemagne, premier contributeur net au budget de l’Union européenne (UE), et la Pologne, premier bénéficiaire net, ont uni leurs forces pour façonner l’avenir de la politique de cohésion de l’Union, souhaitant qu’elle soit plus étroitement liée aux réformes tout en maintenant le rôle des régions.

    Aux côtés de la France, de l’Irlande, de la Roumanie et de la Slovénie, l’Allemagne et la Pologne, qui disposent toutes deux d’une structure fédérale, ont présenté un document de synthèse informel lors d’une réunion des ministres chargés de la politique de cohésion, jeudi 28 novembre.

    Le document appelle à « encore plus d’incitations pour les réformes structurelles » dans la politique de cohésion de l’UE de 2028 à 2034, dont les propositions sont attendues par la Commission européenne nouvellement élue d’ici la mi 2025.

    Les fonds de cohésion, qui représentent actuellement un tiers des dépenses totales de l’UE, font l’objet d’une attention accrue de la part des responsables politiques de l’UE, qui cherchent à réformer le budget de l’Union afin de mieux l’adapter aux nouvelles priorités. Il s’agit notamment de stimuler la compétitivité économique et la capacité de défense. En outre, sa structure de planification sur sept ans, appelée cadre financier pluriannuel (CFP), est considérée comme trop rigide.

    En conséquence, la part de la politique de cohésion dans les dépenses totales de l’UE a été remise en question. Une présentation interne de la Commission a récemment fait allusion à une éventuelle fusion des fonds de cohésion avec d’autres postes de dépenses, tels que l’aide aux agriculteurs, dans des « plans nationaux » uniques.

    Les six États membres « réitèrent leur soutien aux principes qui sont au cœur de la politique de cohésion telle qu’elle est définie dans le traité », indique le document, ajoutant qu’ils « doivent insister pour que ces principes continuent d’être respectés dans les plans définis pour le futur cadre financier pluriannuel ».

    Selon l’article 174 du traité sur le fonctionnement de l’UE (TFUE), l’Union devrait viser à améliorer la « cohésion économique, sociale et territoriale », en mettant l’accent sur la « réduction des disparités entre les niveaux de développement » des régions.

    Toutefois, les six États membres souhaitent également que la politique de cohésion contribue au renforcement de la compétitivité, à une transition équitable et à la résilience de l’UE, qu’ils espèrent voir mise en œuvre grâce à un lien plus fort avec les réformes.

    Ils demandent également que les gouvernements régionaux, tels que les « Länder » allemands ou les « województwa » polonais, « jouent un rôle central dans la conception et la mise en œuvre des programmes, ainsi que dans la sélection des projets ».

    Enfin, ils espèrent que le nouveau commissaire européen chargé du Budget, le Polonais Piotr Serafin, présente ses propositions « le plus tôt possible en 2025 », afin de permettre des négociations rapides entre les États membres.

    Cela pourrait être facilité par le fait que l’Allemagne tiendra ses élections nationales le 23 février — au lieu de septembre — ce qui ouvrirait la voie à des propositions plus précoces. En outre, la Commission européenne semble vouloir attendre la mise en place d’un nouveau gouvernement à Berlin pour dévoiler ses projets de réforme budgétaire.

    Dans les faits, l’Allemagne est le plus grand contributeur net au budget de l’UE, ayant versé 17,4 milliards d’euros de plus qu’elle n’en a reçus en 2023, tandis que la Pologne est le plus grand bénéficiaire net, avec un excédent de 8,2 milliards d’euros, d’après les chiffres de l’Institut économique allemand (IW).

    L’UE a besoin de renforcer sa politique de cohésion, rappelle le président du Comité européen des régions

    La politique de cohésion est essentielle pour la compétitivité de l’Union européenne et ne doit pas être considérée comme une « politique de charité », a rappelé lundi 9 septembre le président du Comité européen des régions, Vasco Cordeiro.

    En concurrence pour les fonds

    Cependant, l’harmonie actuelle pourrait ne pas durer longtemps, car les deux États établissent également des priorités concurrentes en ce qui concerne les domaines sur lesquels la politique de cohésion devrait se concentrer. Dans un document distinct, la Pologne — accompagnée de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie — demande des moyens de cohésion « supplémentaires et adéquats » pour les pays limitrophes de la Russie ou de la Biélorussie, étant donné leur situation sur la « ligne de front de la sauvegarde de la stabilité et de la prospérité de l’UE contre les menaces extérieures ».

    « L’effet de la guerre a frappé beaucoup plus fort aux portes des entreprises, des ménages et des personnes dans les États membres de l’UE qui bordent les pays agresseurs », écrivent-ils, soulignant la baisse des flux touristiques, la prudence accrue des investisseurs étrangers et l’augmentation des dépenses militaires en pourcentage du PIB.

    Les régions allemandes, quant à elles, aimeraient également bénéficier de fonds européens supplémentaires, étant donné les lourdes charges liées à la transition de l’industrie automobile, ce qui, selon elles, justifie que l’UE consacre également des fonds à des régions riches telles que la Bavière et le Bade-Wurtemberg.

    Vendredi 29 novembre, les représentants des régions automobiles de toute l’Europe se réuniront à Monza, en Italie, pour solliciter un instrument européen dans le cadre du prochain CFP, afin de soutenir une transition juste et équitable dans les régions où se trouvent des industries automobiles et des fournisseurs, comme l’a indiqué le Comité européen des régions.

    https://www.euractiv.fr/section/economie/news/politique-de-cohesion-de-lue-lallemagne-et-la-pologne-plaident-pour-un-role-accru-des-gouvernements-regionaux/

  • Premier ministre : un brevet européen pour Michel Barnier ?

    Premier ministre : un brevet européen pour Michel Barnier ?

    Au terme d’une séquence politique inédite, le Président de la République a nommé comme Premier ministre : Michel Barnier. (Cet article est focalise sur sa dimension européenne et ne prend pas position quant aux affaires nationales )

    Son expérience européenne est largement reconnue par nos partenaires européens, ainsi il est possible d’esperer le « retour » de la France en Europe après une periode marquée par son affaiblissement politique, cet été au moment où les postes principaux et les négociations pour les présidences des commission au PE se negociaient ?

    Dans un contexte de montée des extrêmes droites en Europe et particulièrement du RN en France lors des législatives consécutives à la dissolution, cette nomination était attendue avec inquietude dans les chancelleries européennes.

    Un Premier ministre doté d’une forte expérience européenne

    Le choix de Michel Barnier rassure l’Europe : l’homme détient son « brevet » européen.

    Jeu de mot facile ? Pourtant c’est bien lui qui a osé en l’absence de consensus des Etats membres lancé le brevet communautaire en utilisant la procédure de la coopération renforcee

    En 1999, il est nommé commissaire européen à la politique régionale, fauteuil qu’il occupe durant plus de quatre ans. Entre 2010 et 2014, après six mois de mandat en tant que député européen, il est désigné commissaire européen au marché intérieur et aux services, un des plus gros protefeuilles. Et les politiques menées en matière de droit des sociétés au sens large comme ses efforts pour initier le concept d’avantages réciproques sur les marches publics par exemple constituent un legs important.

    Il a donc eu l’habitude de côtoyer des dirigeants européens et des fonctionnaires européens occupant des postes clés de la Commission.

    Parmi eux, l’actuel directeur général à la Concurrence, Olivier Guersent qui est son ancien chef de cabinet ou la directrice générale au Commerce, Sabine Weyand, bras droit de Michel Barnier au sein de la Task Force Brexit ou Stéphanie Riso, ancienne directrice de la stratégie au sein de la Task Force Brexit et désormas directrice générale au Budgetune relation qui pourrait s’avérer utile, alors que la France entre dans la procédure de déficit excessif (PDE) et que ses finances publiques sont dans le rouge.

    Michel Barnier a ensuite été nommé négociateur en chef du Brexit et de 2016 jusqu’au  24 décembre 2021, a habilement et âprement négocié un accord avec le Royaume-Uni. Il paraît donc pouvoir contribuer à renforcer les positions françaises dans les institutions européennes.

    D’autant qu’ancien ministre de l’agriculture, il est fin connaisseur de la PAC et partage les orientations actuelle pour une redistribution de la Politique Agricole Commune. Il avait commem inistre orienté les fonds des producteurs de céréales vers les éleveurs, doublé leurs revenus et augmenté le budget de l’agriculture biologique. Sa vision en 2008 visait déjà à être « plus préventive, plus juste et plus durable », et le rapport final du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture européenne publié jeudi (5 septembre) de cette année est assez en ligne avec ses options.
    Compte tenu de son expérience agricole et européenne, peut-il être à l’écoute des inquiétudes des agriculteurs français, en première ligne des manifestations du début 2024 ? Les prochains plans agricoles de la Commission seront surveillés de près.

    Mais des positions exprimées dans d’autres domaines sèment le doute

    Lors de la primaire des Républicains, en décembre 2021, Barnier candidat avait défendu la primauté du droit national sur le droit européen en matière de politique migratoire. Ces positions ont semé le doute sur l’européisme de Michel Barnier.

    Sa relation avec la Présidente de la Commission interroge également. En octobre dernier, la participation d’Ursula von Der Leyen au campus européen de Renaissance a été vécu comme une trahison par le LR, memebre du PPE.

    Let’s see la suite ,!

    https://www.euractiv.com/section/elections/news/former-eu-brexit-negotiator-michel-barnier-appointed-french-prime-minister/?utm_source=Euractiv&utm_campaign=c1475ade20-EMAIL_CAMPAIGN_2023_12_14_05_49_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_-e977b6ffd5-%5BLIST_EMAIL_ID%5D

    https://www.euractiv.com/section/elections/news/monsieur-herr-mister-michel-barnier-seen-from-abroad/?utm_source=Euractiv&utm_campaign=d6560ebe7c-EMAIL_CAMPAIGN_2024_03_15_11_14_COPY_06&utm_medium=email&utm_term=0_-c120410112-%5BLIST_EMAIL_ID%5D

    https://www.euractiv.com/section/politics/opinion/the-brief-barnier-von-der-leyen-and-macrons-political-interests/?utm_source=Euractiv&utm_campaign=898a57d3da-EMAIL_CAMPAIGN_2023_10_27_11_39_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_-8521d58fd2-%5BLIST_EMAIL_ID%5D

  • Budget de l’Union européenne : contributeurs et bénéficiaires – Querelles et équilibre collectif

    Budget de l’Union européenne : contributeurs et bénéficiaires – Querelles et équilibre collectif

    Grain de sel VDB :

    Malgré de ressources propres ( un % de TVA , les droits de douane, les amendes au titre du droit de la concurrence, etc) , le budget de l’UE est aujourd’hui à 70% des contributions des Etats membres en lien direct avec leur niveau de richesse( mesurée par le RNB). Et cette réalité dommageable amène les Etats à trop souvent raisonner en termes de retour sur investissement

     94 % des Dépenses permettent de financer des politiques dont les Etats membres bénéficient.

    Par exemple : Pologne et Espagne sont  bénéficiaires de la politique de cohésion et la France, des subventions de la PAC

    Il y a des “contributeurs ” et des  “bénéficiaires nets” –  Le principe étant la solidarité européenne. Celle ci est souvent écornée en periode économique difficile car les Etats qui versent davantage sont réticents à une augmentation du budget européen  revendiquant un  “juste retour”. Concept qui ne veut pas dire grand chose dés que l’on raisonne globalement, car les fonds verses à un pays bénéficiaire aide son développement donc sa capacite  d’importation des produits et services des autres Etats ou encore les fonds versés pour former des jeunes avec la libre circulation aide l’Allemange à la population vieillissante à embaucher des jeunes européens formés, etc.

    Carte sur le solde de chaque Etat,  en % du revenu national brut (RNB)

    Pour 2014-2020, l’Union européenne disposait d’un budget d’environ d’environ 137 milliards d’euros par an. 

    Le cadre financier pour la période 2021-2027 a été adopté fin décembre 2020 par le Parlement et le Conseil avec une augmentation notable du budget à long terme, porté à 1074,3 milliards d’euros et le plan de relance post covid  de 750 milliards d’euros sur trois ans (Next Generation EU)

    Il a  fait l’objet de négociations difficiles: un gros enjeu etant le financement de nouvelles politiques ou leur transformation (Pacte vertdéfense…) et l’autre la mise en place d’un mécanisme dit de  conditionnalité pouvant priver les Etats de fonds européens en cas d’atteintes à l’état de droit. 

    lire+: https://www.touteleurope.eu/fonctionnement-de-l-ue/budget-europeen-pays-contributeurs-et-pays-beneficiaires/

  • Le maintien de la suspension des règles budgétaires de l’UE en 2023 ?

    La Commission européenne a proposé, lundi 23 mai, d’autoriser les Etats membres à dépasser les règles budgétaires, les plafonds de déficit et de dette publique, pendant une année supplémentaire. Après la pandémie de Covid-19, c’est maintenant la guerre en Ukraine qui motive cette décision.

    "Les gouvernements doivent avoir la souplesse d'adapter leurs politiques à des développements imprévisibles", a affirmé le commissaire européen à l'Economie Paolo Gentiloni, lundi 23 mai - Crédits : European Parliament / Flickr CC BY 2.0
    Les gouvernements doivent avoir la souplesse d’adapter leurs politiques à des développements imprévisibles”, a affirmé le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni, lundi 23 mai – Crédits : European Parliament / Flickr CC BY 2.0

    Le retour à plus de rigueur budgétaire attendra encore”, annoncent Les Echos. La Commission européenne a proposé, lundi 23 mai, de prolonger “d’un an la suspension des règles budgétaires de l’UE […] afin de donner de la flexibilité aux Etats membres pour faire face au ralentissement économique provoqué par la guerre en Ukraine” [Euronews].

    Nous voulons soutenir la reprise post-pandémie et simultanément préparer la sortie avant 2030 de notre dépendance à l’énergie russe”, a expliqué Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de l’exécutif européen, cité par Les Echos. La prolongation de la souplesse budgétaire, en vigueur depuis mars 2020, “doit encore être validée par les 27 Etats membres” [Le Soir].

    Un allongement discuté “lors des réunions des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) et de l’UE (Ecofin), ces lundi 23 et mardi 24 mai”, précise le quotidien belge. Alors qu’un “certain consensus se dégage désormais parmi eux en faveur” de cette perspective, les règles budgétaires européennes ne seront rétablies que “début 2024″ si les pays de l’UE approuvent la proposition de la Commission [Les Echos].

    Sans cette clause dérogatoire exceptionnelle, “les Etats membres devraient […] maintenir leur déficit public à moins de 3 % de leur PIB et leur dette publique à moins de 60 % du PIB, ou la faire baisser suffisamment s’ils dépassent ce plafond”, rappelle La Libre. La souplesse dont il est question “est en rapport aux critères de convergence économique, aussi appelés ‘critères de Maastricht’ (simplement parce qu’ils ont été établis par le traité européen signé à Maastricht en 1993)”, souligne Le Soir.

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    Des perspectives économiques incertaines

    Cette nouvelle année de dérogation est, pour la Commission européenne, la conséquence des mauvaises prévisions économiques également dévoilées ce lundi.

    Nous faisons face à l’une des plus grandes chutes que nous ayons répertoriée dans nos prévisions économiques. Alors que nous prévoyions en février une croissance de 4 % pour 2022, nous l’estimons [maintenant] à 2,7 %” dans l’UE, prévient le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni dans un entretien accordé à L’Opinion. Dans la zone euro, “la monnaie unique subit le choc économique provoqué par la guerre en Ukraine, mais aussi l’augmentation des prix alimentaires et de l’énergie […] et les perturbations sur les chaînes de production en Chine et sa politique du zéro Covid” [Euronews].

    L’inflation record ne cesse de susciter l’inquiétude au sein des Vingt-Sept”, abondent Les Echos. Avec une augmentation de “l’incertitude tant pour les entreprises que pour les ménages” [Le Figaro]. Selon Paolo Gentiloni, cité par Les Echos, “les gouvernements doivent […] avoir la souplesse d’adapter leurs politiques à des développements imprévisibles”.

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    Pas un chèque en blanc

    Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, les règles budgétaires européennes avaient déjà été suspendues à partir de mars 2020. L’allègement avait “permis aux 27 pays membres d’engager des dépenses exceptionnelles de soutien aux ménages pour éviter un crash économique”, note Le Figaro.

    Malgré la proposition de maintenir l’assouplissement budgétaire, Valdis Dombrovskis a tout de même appelé “les Etats à la rigueur”, estime TF1. “La politique budgétaire devra être prudente en 2023, en contrôlant la croissance des dépenses courantes primaires financées par l’Etat”, a ainsi déclaré le vice-président exécutif de la Commission européenne. La suspension des critères de Maastricht ne se résume donc “pas [à] un chèque en blanc” pour les Etats membres, prévient La Libre.

    Petit rappel : le Pacte de stabilité

    Créé en 1997, cet instrument vise à garantir une certaine discipline budgétaire des Etats de la zone euro, afin d’assurer la stabilité des prix et la croissance. Ses règles sont suspendues depuis 2020 en raison de l’impact économique du Covid-19 puis de la guerre en Ukraine.

    Le pacte de stabilité et de croissance astreint les Etats membres à contrôler leur dette et déficit publique - Crédits : gaffera / iStock
    Le Pacte de stabilité et de croissance astreint les Etats membres à contrôler leur dette et déficit publics – Crédits : gaffera / iStock

    Le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) instaure un ensemble de critères que doivent respecter les Etats membres pour assainir leurs finances publiques et coordonner leurs politiques budgétaires en contrôlant les déficits excessifs et en réduisant les dettes publiques trop élevées.

    Il reprend les principes édictés dans le traité de Maastricht, qui pose les jalons de la monnaie unique : les Etats s’engagent à maintenir leur déficit en dessous de 3 % du PIB et leur dette publique à un niveau inférieur ou égal à 60 % de leur PIB.

    Souvent critiquées et assouplies lors des périodes de crises (économique en 2008, sanitaire en 2020, guerre en Ukraine en 2022), ces règles sont au cœur d’un débat lancé par la Commission européenne en vue de leur révision.

    Quels sont les obligations initiales du pacte ?

    Le 17 juin 1997 à Amsterdam, le Conseil de l’UE a adopté une résolution instaurant le PSC et précisé ses règles dans deux règlements (1466/97 et 1467/97). Ce cadre de coordination budgétaire accompagne alors les préparations au lancement de la zone euro, prévu le 1er janvier 1999. Il a depuis été révisé à plusieurs reprises. 

    Le PSC s’appuie sur deux piliers : un volet préventif et un volet correctif. Le volet préventif du pacte” est régi par le règlement n° 1466/97. Il fixe des objectifs budgétaires pour tous les Etats membres et notamment aux membres de la zone euro, dont le budget doit être proche de l’équilibre ou excédentaire.

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    Le volet correctif, vise les déficits excessifs conformément au règlement n° 1467/97 (il est aussi appelé “procédure concernant les déficits excessifs” ou PDE). Si un pays atteint un niveau de déficit excessif vis-à-vis des 3 % recommandés, qui semble inquiétant pour la Commission, le Conseil ECOFIN (conseil des ministres des Finances de l’UE) lui propose des recommandations en laissant un délai de 3 à 6 mois pour prendre des mesures de correction. Si aucune mesure n’est prise, le Conseil envisage d’imposer des sanctions au pays concerné.

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    Comment ont-elles évolué ?

    Après la mise en application officielle des règlements du PSC en 1998 et 1999, le Conseil a modifié certaines de ses règles en mars 2005. Les plafonds de déficit public (inférieur à 3 % du PIB) et de dette publique (inférieure à 60 % du PIB) sont réaffirmés. Mais un dépassement “exceptionnel et temporaire” des critères de Maastricht est alors toléré, afin de prendre en compte les réformes structurelles (portant sur les systèmes de santé et de retraite par exemple), les investissements dans la recherche et le développement, ou encore d’autres “facteurs pertinents” dans l’appréciation du respect de ces critères. Un Etat membre est également exonéré du respect de ces règles s’il entre récession (et non plus seulement en récession sévère avec une diminution de 2 % ou plus du PIB), et bénéficie de délais rallongés pour retrouver un déficit sous la barre des 3 %.

    Avec la crise économique et financière de 2008, beaucoup d’Etats de l’Union se sont fortement endettés et ont creusé leurs déficits, bien au-delà des règles européennes. En 2009, le déficit français atteignait 7,5 % du PIB et la dette 77,6 %.

    Les législateurs européens ont alors introduit, en 2011, un calendrier de supervision des économies nationales, appelé “Semestre européen”. Entre janvier et avril, le Conseil partage aux Etats membres des orientations stratégiques sur les politiques économiques à suivre. Forts de cette base, les pays de l’UE envoient à la Commission européenne leur programme annuel de stabilité (pour les membres de la zone euro) ou de convergence (hors zone euro) dans lesquels ils adoptent un objectif budgétaire à moyen terme (OMT). Ils joignent également les réformes nationales qu’ils prévoient de réaliser. Après évaluation par la Commission, le Conseil de l’UE établit des recommandations pour chaque pays (mai-juillet). Les pays peuvent ainsi intégrer ces recommandations dans l’établissement de leur budget national pour l’exercice suivant.

    En 2012, le “Six-Pack” (paquet gouvernance économique) prévoit une plus large surveillance des politiques économiques des Etats. Il introduit notamment un rapport sur le mécanisme d’alerte, qui recense les pays méritant une attention particulière. Il permet à la Commission de demander des corrections aux projets des Etats membres. Lorsque des faiblesses sont identifiées, le Conseil peut à son tour émettre des recommandations préventives. Dans le cas de situations plus graves, le “Six-Pack” prévoit qu’un État sous “procédure de déséquilibres excessifs (PDE)” doive soumettre un plan de mesures correctives clair. Au-delà des déficits, les autres déséquilibres macro-économiques jugés “excessifs” peuvent désormais faire l’objet d’une procédure. D’autres critères sont néanmoins pris en compte avant l’ouverture d’une procédure : s’agissant de la dette par exemple, celle-ci n’est lancée que si l’excès (au-delà des 60 % du PIB) n’est pas résorbé de plus d’un vingtième par an.

    En 2013, le “Two-Pack” (paquet surveillance budgétaire) complète le calendrier du Semestre européen. Le projet de budget pour l’année à venir doit être transmis à la Commission avant le 15 octobre, celle-ci l’examinant avant le 30 novembre. En cas de manquements graves, l’exécutif européen peut demander la révision de ce projet. La Commission accompagne également les pays visés par une procédure de déficit excessif en contrôlant les mesures prises pour le corriger et en émettant, au besoin, des recommandations.

    Le PSC a été complété par un traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de 2012, plus connu sous le nom de “pacte budgétaire européen”.

    Celui-ci contraint notamment les Etats membres, et prioritairement ceux de la zone euro, à financer leurs dépenses par leurs recettes et donc à limiter le recours à l’emprunt. C’est la fameuse “règle d’or”. Si les politiques budgétaires d’un Etat en divergent trop, la Commission recommande au Conseil d’ouvrir une procédure pour “écart significatif”. La Commission adresse alors un avertissement et le Conseil des recommandations de mesures à prendre au pays concerné afin d’améliorer sa gestion budgétaire. C’était le cas par exemple pour la Hongrie ou la Roumanie en 2018 et 2019.

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    Quelles sont les sanctions prévues ? 

    Les Etats qui ne respectent pas les règles de coordination budgétaire peuvent être soumis à des sanctions. La procédure pouvant y conduire, après plusieurs étapes, est nommée “procédure de déficit excessif” (PDE). Elle est lancée par la Commission européenne contre un État membre qui dépasse le plafond de déficit budgétaire (ou de dette) imposé par le pacte de stabilité et de croissance. Les éventuelles sanctions sont alors votées par le Conseil sur la base d’une recommandation de la Commission.

    Dans le cas des pays de la zone euro, elles prennent la forme d’un dépôt financier auprès de la Commission (0,2 % du PIB) qui peut être converti en amende définitive (jusqu’à 0,5 % du PIB) si le déficit excessif n’est pas comblé. Pour l’ensemble des pays membres, les sanctions peuvent également amener à une suspension des paiements des Fonds européens structurels et d’investissement.

    Dans les faits, aucun pays placé en procédure de déficit excessif n’a réglé d’amendes. La France a été placée en procédure de déficit excessif en 2009 mais en est sortie en 2018. Enfin, la pandémie de Covid-19 puis la guerre en Ukraine ont poussé l’UE à accorder une clause dérogatoire temporaire, dont la Commission européenne a proposé, le 23 mai 2022, le prolongement jusqu’au 1er janvier 2024. Celle-ci autorise les Etats membres à dépasser les plafonds afin de faire face aux fortes dépenses inhabituelles.

    Vers une nouvelle révision ?

    Face à la crise sanitaire puis géopolitique, plusieurs voix se sont élevées en Europe pour réviser une nouvelle fois le mécanisme de manière pérenne. La Commission, ainsi que plusieurs pays dont la France, l’Italie ou l’Espagne y sont particulièrement favorables. Mais l’Allemagne et d’autres pays du nord défendent quant à eux un retour au au PSC dans sa version traditionnelle. 

    Un clivage qui reflète notamment les écarts de dette publique entre ces pays. Au Sud, celle-ci dépasse généralement les 100 % du PIB, tandis qu’au Nord elle se maintient plutôt entre 40 et 90 % du PIB.

    A l’automne 2021, le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni a initié un débat sur une réforme du Pacte de stabilité et de croissance. Un projet depuis retardé par la guerre en Ukraine et les fortes dissensions entre Etats membres à son sujet. 

    La Commission européenne propose de poursuivre la suspension des règles budgétaires de l’UE en 2023 – Touteleurope.eu

    Qu’est-ce que le Pacte de stabilité et de croissance ? – Touteleurope.eu

  • Règles budgétaires : Les Pays-Bas et l’Espagne proposent des idées de réforme – EURACTIV.fr

    Règles budgétaires : Les Pays-Bas et l’Espagne proposent des idées de réforme – EURACTIV.fr

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    Habituellement opposées dans le débat sur les règles budgétaires, la ministre néerlandaise des Finances Sigrid Kaag et son homologue espagnole Nadia Calviño ont présenté une proposition qui pourrait guider la réforme des règles budgétaires actuellement en préparation au sein des institutions européennes.

    Les deux ministres des Finances ont présenté leur déclaration commune lundi (4 avril) en marge de la réunion de tous les ministres des Finances de la zone euro à Luxembourg.

    Dans leur document, elles appellent à une réforme du cadre budgétaire qui « renforcerait la viabilité budgétaire d’une manière plus efficace et efficiente ». En outre, le cadre fiscal devrait permettre les investissements publics nécessaires à la mise en œuvre des transitions écologique et numérique.

    Le document conjoint préconise notamment des plans budgétaires spécifiques à chaque État membre ainsi que l’introduction d’une règle de dépense simple.

    L’unité

    « Le fait que les Pays-Bas et l’Espagne, qui ont traditionnellement des positions divergentes sur ces questions, aient présenté ce document conjoint souligne la nécessité de trouver une unité », a déclaré la ministre espagnole des Finances.

    La ministre néerlandaise des Finances, Sigrid Kaag, a déclaré : « Nous devons être tournés vers l’avenir. Il est encore plus important de renforcer l’indépendance économique et la force de l’Union ».

    Toutes deux ont fait référence à la crise Covid et à la guerre en Ukraine pour souligner l’importance de l’unité au lieu d’avoir des « débats qui divisent ».

    « Politiquement, cela a été une surprise. L’Espagne et les Pays-Bas sont des partenaires plutôt improbables dans le débat sur les règles budgétaires », a confié à EURACTIV Thierry Philipponnat, économiste en chef de l’ONG Finance Watch.

    « Aucune logique économique »

    Les règles budgétaires actuelles ont longtemps été critiquées comme étant « obsolètes », notamment par les gouvernements français et italien. Ces règles limitent les niveaux d’endettement des pays à 60 % du PIB et leurs déficits annuels à 3 % de celui-ci.

    En suivant ces règles, certains pays très endettés devraient réduire radicalement leur dette, ce qui nuirait à leur économie, surtout maintenant que la pandémie a amené certains pays à des niveaux de dette publique encore plus élevés.

    « Actuellement, les règles budgétaires ne suivent aucune logique économique. Elles sont également trop rigides et ne peuvent donc pas être adaptées à l’évolution des circonstances économiques », a expliqué M. Philipponnat. Ces dernières années, par exemple, les taux d’intérêt de la dette publique étaient très bas, ce qui rendait les niveaux d’endettement plus élevés beaucoup plus abordables que par le passé.

    Le document conjoint ne mentionne pas de projet visant à supprimer les règles des 60 % et des 3 % — non pas parce qu’elles sont particulièrement judicieuses, mais parce qu’elles sont inscrites dans les traités et qu’il serait donc très difficile de les modifier.

    Le document conjoint s’intéresse plutôt au chemin à suivre pour atteindre ces objectifs. L’accent mis sur la nécessité de prendre en compte la réalité économique spécifique de chaque pays est particulièrement appréciable, estime M. Philipponnat.

    Les leçons de la pandémie

    Selon Mme Calviño, les règles budgétaires pourraient également bénéficier des enseignements de la réponse collective à la crise de la Covid. En échange d’engagements clairs en matière de réforme, les plans budgétaires pourraient être approuvés par la Commission européenne ou un autre organe de l’UE, de la même manière que les gouvernements nationaux doivent présenter des plans nationaux pour accéder aux subventions du Fonds européen pour la relance et la résilience.

    Si le document conjoint appelle à davantage d’investissements, la manière exacte de les réaliser reste peu détaillée. Une idée souvent évoquée est celle d’une « règle d’or écologique » qui exempterait les investissements dans la croissance économique et dans la transition écologique de toute règle de déficit.

    Interrogée par des journalistes lundi, Mme Kaag est toutefois restée sceptique quant à cette idée, montrant que cette unité retrouvée a des limites.

    « Mais nous devons nous concentrer sur ce qui nous unit, pas sur ce qui nous divise », a-t-elle affirmé.

    Les deux ministres des Finances espèrent maintenant susciter un débat parmi leurs collègues de l’UE. « Les premières réactions ont été plutôt positives », a déclaré Mme Calviño.

    Le ministre autrichien des Finances, Magnus Brunner, a fait l’éloge du document commun lorsqu’il a été interrogé à ce sujet par des journalistes lundi. « Nous pouvons soutenir une grande partie du contenu de ce document commun », a-t-il déclaré. L’Autriche est généralement considérée comme l’un des États membres de l’UE les plus réticents sur le plan fiscal.

    M. Philipponnat, de Finance Watch, a expliqué que « si les principes énoncés dans ce document devaient être mis en œuvre, il s’agirait d’une amélioration très importante des règles fiscales actuelles ».

    Reste à savoir si la réponse positive obtenue des différents angles du débat est due à un véritable nouveau terrain d’entente ou au manque de détails spécifiques dans le document conjoint. La Commission européenne devrait présenter une proposition plus détaillée dans les mois à venir.

    La clause dérogatoire pourrait-elle être prolongée ?

    Dans les semaines à venir déjà, la Commission européenne pourrait fournir de plus amples informations sur ses orientations fiscales destinées aux États membres pour la planification de leurs budgets pour 2023. De 2020 à fin 2022, une clause dérogatoire générale avait été activée, cette dernière permettant aux pays de ne pas être soumis à des règles budgétaires strictes qui s’appliqueraient normalement au titre du cadre budgétaire européen afin de pouvoir réagir à la crise.

    La Commission européenne avait initialement prévu de rétablir ces règles en 2023. Cependant, la guerre en Ukraine fait naître de nouvelles incertitudes dans l’économie auxquelles les budgets publics pourraient devoir réagir. Début mars, la Commission a annoncé qu’elle réexaminerait la question en avril.

    À la question de savoir si la clause dérogatoire générale devait être prolongée, Mme Kaag a répondu de manière diplomatique que l’« on pourrait s’attendre à ce que la Commission soit tentée d’opter pour une extension de la clause dérogatoire générale », ajoutant qu’elle pensait « que les circonstances actuelles le justifieraient ».

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    https://www.euractiv.fr/section/economie/news/les-pays-bas-et-lespagne-proposent-des-idees-pour-la-reforme-des-regles-budgetaires/

  • Disparités territoriales : l’UE va étendre ses aides – EURACTIV.fr

    Disparités territoriales : l’UE va étendre ses aides – EURACTIV.fr

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    Face aux disparités territoriales, la Commission européenne va étendre les règles plus souples introduites au début de la pandémie pour les dépenses des fonds structurels de l’UE afin de contribuer à réduire les disparités à travers le bloc, a annoncé jeudi 10 février la commissaire à la Politique régionale Elisa Ferreira.

    S’adressant aux législateurs européens au Parlement européen, Mme Ferreira a déclaré que de nouvelles données montraient que de nouvelles disparités territoriales et sociales apparaissaient en Europe.

    «  Des données concrètes montrent que les taux de surmortalité sont disproportionnellement plus élevés dans les régions moins développées ainsi que dans les grandes zones métropolitaines  », a déclaré la commissaire en présentant le rapport triennal sur la cohésion de l’exécutif européen, publié un jour plus tôt.

    L’étude a ainsi montré que les taux de mortalité dans les régions moins développées étaient 17 % plus élevés que la moyenne, contre 11 % dans les régions plus riches de l’UE.

    Pour contrer certaines de ces disparités, la Commission va étendre les règles de dépenses assouplies en matière d’aides structurelles, qui permettaient temporairement que 100 % des dépenses soient soutenues par l’UE, a annoncé Mme Ferreira.

    Des clivages croissants

    Toutefois, le rapport montre également que si les États membres historiquement plus faibles sur le plan économique, les «  pays de la cohésion  », rattrapent leur retard, les divisions internes se creusent, les villes se développant plus rapidement que les campagnes.

    «  Dans les régions métropolitaines capitales des États membres de l’Est et du Sud, la contribution de la croissance de l’emploi à la croissance du PIB était deux fois supérieure à la moyenne, ce qui reflète une concentration continue de l’emploi dans ces régions  », indique le rapport.

    Interrogé par EURACTIV pour savoir s’il s’agit peut-être d’un échec des administrations nationales à consulter de manière appropriée les gouvernements locaux et régionaux lors de l’élaboration de stratégies d’investissement, comme l’exige la législation européenne, Mme Ferreira a répondu que le «  principe de partenariat  » était primordial.

    «  Nous insistons beaucoup sur ce point, nous avons insisté dessus dans la préparation des plans de relance, mais dans le cas de la politique de cohésion, c’est vraiment une exigence  », a-t-elle déclaré.

    Cependant, les efforts de la Commission laissent beaucoup à désirer, selon la société civile.

    Christophe Jost, responsable politique senior à l’ONG CEE Bankwatch, a déclaré que le rapport était «  un rappel important des avantages de l’engagement public, ce qui est bienvenu car l’expérience dans l’UE est mitigée  ».

    «  En particulier en Europe centrale et orientale, les États membres n’ont jamais respecté le principe de partenariat ou ne l’ont fait que pour la forme. Alors que les fonds commencent à être versés, la Commission doit jouer un rôle actif pour s’assurer que l’esprit de partenariat est respecté  », a-t-il déclaré à EURACTIV.

    Toutefois, Mme Ferreira a déclaré que son service à la Commission était vigilant, y compris en ce qui concerne les organes chargés de surveiller les dépenses.

    «  Nous avons pris soin (…) non seulement de contrôler exactement la composition des comités de suivi et les personnes qui y siègent, mais aussi de renforcer techniquement les entités qui sont disposées à participer au comité de suivi  », a-t-elle déclaré.

    Ces idées font suite à des allégations persistantes de corruption et de gaspillage concernant les fonds européens.

    Pour renforcer la transparence, l’une des idées est que la société civile «  intervienne et contribue au processus d’appel d’offres public, afin de garantir la transparence et la visibilité de la manière dont l’argent est utilisé  », a ajouté Mme Ferreira.

    Un projet pilote de ce type, déjà en place, est mené par l’organisme de surveillance anti-corruption Transparency International (TI). Dans le cadre de ce projet, des «  pactes d’intégrité  » (PI) juridiquement contraignants ont été signés entre les autorités et les soumissionnaires aux marchés publics pour 18 projets d’une valeur estimée à 920 millions d’euros, garantissant qu’un contrôleur indépendant suivrait le processus.

    Le projet arrivant à son terme, Transparency International se tourne maintenant vers l’avenir.

    «  Nous savons que la propriété intellectuelle a plus d’effets lorsqu’elle est intégrée dans des projets qui ont une valeur stratégique  », a déclaré Rafael García Aceves, responsable des marchés publics à TI.

    Selon M. Aceves, si le coût total est un aspect, les projets qui se prêtent à cette approche peuvent également inclure des contrats à forte valeur sociale ou des procédures d’appel d’offres sur des marchés difficiles où le comportement des entreprises est inquiétant.

    La stratégie actuelle n’est pas de multiplier le nombre de procédures couvertes, mais plutôt d’identifier «  les projets qui ont besoin d’une transparence et d’une responsabilité accrues  », a déclaré M. Aceves à EURACTIV.

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  • Cohésion : les règles budgétaires de l’UE contre l’investissement public – EURACTIV.fr

    Cohésion : les règles budgétaires de l’UE contre l’investissement public – EURACTIV.fr

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    Le nouveau rapport sur la Cohésion de la Commission européenne montre qu’une grande partie des investissements publics provient des Fonds de cohésion de l’UE plutôt que des États membres eux-mêmes, dont les propres investissements sont limités par les règles budgétaires de l’UE.

    De nombreux États membres de l’UE bénéficient du financement des Fonds de cohésion de l’UE, mais les pays d’Europe centrale et orientale, les États baltes, la Grèce et le Portugal sont parmi ceux qui en profitent le plus.

    Entre 2014 et 2020, en moyenne, plus de la moitié des investissements publics dans ces pays ont été financés par l’UE. C’est ce que révèle le 8e rapport sur la Cohésion que la Commission européenne a publié mercredi 9 février.

    « Le financement de la cohésion est passé de l’équivalent de 34 % à 52 % du total des investissements publics entre la période des programmes 2007-2013 et la période des programmes 2014-2020 », indique le rapport.

    La cohésion donne, les règles budgétaires reprennent

    Cette augmentation de l’importance des Fonds de cohésion dans les investissements publics implique que les États membres ont moins utilisé leurs propres fonds pour les investissements publics. Or, en théorie, les fonds de cohésion devraient simplement venir compléter et non remplacer les investissements publics nationaux.

    La commissaire à la Cohésion, Elisa Ferreira, est convaincue qu’un tel phénomène ne se produit pas. « Je ne pense pas du tout qu’il y ait une éviction des investissements publics [nationaux] », a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse organisée pour présenter le rapport sur la Cohésion.

    « Ce qui se passe, c’est que dans de nombreuses circonstances, et notamment à la suite de la crise de 2008, beaucoup de pays ont été contraints de réduire leurs investissements publics afin de respecter les contraintes macroéconomiques », a expliqué Mme Ferreira, affirmant que la part du financement de la cohésion dans l’investissement public global était plus importante parce que l’investissement public en tant que tel s’était effondré.

    Selon la commissaire, les règles budgétaires du bloc exigeaient des pays qu’ils limitent leurs dépenses. Cependant, comme de nombreux pays ne pouvaient pas réduire les dépenses ordinaires, ils ont opté pour les dépenses d’investissement, a-t-elle expliqué.

    « Ils ont vraiment réduit les investissements publics au maximum », a déclaré Mme Ferreira.

    Le rapport sur la Cohésion montre comment l’investissement public a diminué par rapport au PIB dans la plupart des États membres de l’UE entre 2008 et 2016, mais de manière plus significative dans les pays de la cohésion, avant de se redresser partiellement de 2016 à 2019.

    Ainsi, selon la commissaire, l’importance croissante des Fonds de cohésion de l’UE pour les investissements publics ne serait pas due à une éviction des investissements publics nationaux, mais bien au fait que les règles budgétaires de l’UE limitent les investissements publics.

    Toutefois, un fonctionnaire européen a souligné que l’assainissement budgétaire n’était pas seulement exigé par les règles budgétaires, mais également par le comportement des marchés financiers et la difficulté correspondante pour les pays d’augmenter ou de renouveler leur dette.

    Néanmoins, en termes d’investissements publics, la gouvernance macroéconomique et la politique de cohésion de l’UE semblent se neutraliser mutuellement.

    Il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau. Si l’on en croit un rapport récent de l’Institut économique polonais, la contradiction entre l’objectif de convergence économique et le strict respect des règles budgétaires de l’UE, également connues sous le nom de critères de Maastricht, avait déjà été critiquée lorsque ces dernières ont été élaborées au début des années 1990.

    La réforme des règles budgétaires

    Lors de la présentation du rapport sur la Cohésion, Mme Ferreira a appelé à l’adoption d’un principe consistant à « ne pas nuire à la cohésion » qui devrait être pris en compte lors de l’élaboration de nouvelles politiques et législations européennes. S’il est mis en œuvre, ce principe pourrait également servir d’argument dans les discussions sur les règles budgétaires en cours de révision.

    En 2021, la Commission européenne a annoncé une révision des règles fiscales, visant à les rendre plus favorables à la croissance et à l’investissement. Une clause dérogatoire générale permet actuellement aux gouvernements des États membres d’ignorer ces règles pour soutenir l’économie en période de récession liée à la pandémie.

    Toutefois, en l’absence de réforme, ces règles devraient revenir en vigueur en 2023, imposant que les déficits budgétaires ne dépassent pas 3 % du PIB et que les niveaux de dette publique soient ramenés à 60 % du PIB.

    Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a plaidé en faveur d’une réforme des règles favorable à l’investissement, tandis que d’autres gouvernements des États membres craignent qu’ouvrir la porte à davantage d’investissements n’entraîne des niveaux de dette publique insoutenables.

    La Commission européenne devrait présenter une proposition de réforme dans le courant de l’année.

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    https://www.euractiv.fr/section/economie/news/investissements-publics-lue-donne-dune-main-et-reprend-de-lautre/

  • le commissaire européen à l’Agriculture avertit sur les retards des PSN – EURACTIV.fr

    le commissaire européen à l’Agriculture avertit sur les retards des PSN – EURACTIV.fr

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    Le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a réaffirmé l’importance pour les États membres de soumettre leurs plans stratégiques nationaux (PSN) en même temps, avertissant que si cela n’était pas fait, il y avait un risque d’évaluation inéquitable.

    Ces plans constituent l’une des principales nouveautés de la réforme de la Politique agricole commune (PAC).

    À travers les PSN, les États membres de l’UE exposent individuellement comment ils entendent atteindre les neuf objectifs de la réforme de la PAC à l’échelle de l’UE tout en répondant aux besoins des agriculteurs et des communautés rurales.

    Les États membres avaient jusqu’au 31 décembre 2021 pour soumettre leurs propositions de plans à l’approbation de la Commission européenne. Cependant, un tiers des États membres n’ont pas respecté ce délai.

    Si l’un de ces retardataires, la Lituanie, a depuis lors soumis son plan, les huit autres, à savoir la Belgique, la Bulgarie, la République tchèque, l’Allemagne, la Lettonie, le Luxembourg, la Roumanie et la Slovaquie, ne l’ont toujours pas fait.

    Un fonctionnaire de l’UE a confié à EURACTIV que la Commission a décidé de leur offrir une certaine flexibilité, en laissant le système de soumission des plans ouvert.

    Dans le but d’accélérer le processus, M. Wojciechowski a depuis lors envoyé une lettre aux États membres retardataires. C’est ce qu’il a confirmé lors d’une réunion de la commission de l’Agriculture (AGRI) du Parlement européen, lundi (10 janvier).

    « En ce premier semestre de l’année, tous les regards sont tournés vers les plans stratégiques nationaux. Il s’agit là du défi le plus important pour la Commission, qui doit analyser, évaluer et enfin approuver ces PSN », a-t-il déclaré.

    Il a ajouté qu’il était crucial que la Commission reçoive les plans stratégiques nationaux manquant aussi rapidement que possible, car il était « très important de disposer de tous les plans en même temps pour commencer ». Cela permettrait à la Commission de les évaluer tous « selon les mêmes critères, qui seront équitables, et ce afin d’éviter les doubles standards », selon M. Wojciechowski.

    Selon un fonctionnaire de l’UE, il y aura également une période « suspensive » pour la révision des plans de la PAC par les États membres en collaboration avec la Commission. Cela signifie que le compte à rebours de six mois sera interrompu, et qu’aucune limite de temps ne sera fixée pour cette période – ce qui expliquerait la « difficulté de prévoir quand les plans seraient approuvés ».

    Toutefois, l’objectif resterait « d’approuver tous les PSN d’ici à la fin de l’année 2022 afin que la mise en œuvre puisse commencer début 2023 ».

    L’une des autres raisons des retards dans la soumission des plans stratégiques nationaux de la PAC est que le Parlement a repoussé de décembre à janvier un vote clé sur la législation secondaire de la réforme de la PAC.

    Concrètement, l’approbation de ces textes, dont un porte sur les interventions dans les PSN et un autre sur les règles relatives aux organismes payeurs et autres organes, est une étape cruciale pour doter les États membres d’un cadre juridique à part entière pour la préparation de leurs PSN.

    Alors que les échéances se profilent à l’horizon pour les prochaines étapes de la réforme de la PAC, la Commission européenne avait initialement fait pression pour obtenir ce que l’on appelle un vote de « non-objection anticipée » sur deux pièces maîtresses de la législation secondaire relative à la PAC, les « actes délégués ».

    Toutefois, le Parlement européen a rejeté cette demande, arguant que davantage de temps était nécessaire pour procéder à un examen approprié.

    Les deux actes ont finalement été approuvés lundi (10 janvier) par les députés de la commission AGRI du Parlement européen, qui n’ont formulé aucune objection. Les actes doivent maintenant être approuvés lors de la prochaine session plénière à Strasbourg, du 17 au 20 janvier.

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    https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/pac-le-commissaire-europeen-a-lagriculture-avertit-sur-les-retards-des-psn/

  • COHESION – Les gouvernements enfreignent les règles de consultation des parties prenantes  – EURACTIV.fr

    COHESION – Les gouvernements enfreignent les règles de consultation des parties prenantes – EURACTIV.fr

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    Plusieurs gouvernements européens enfreignent les règles de l’UE qui exigent des consultations significatives avec les autorités locales et la société civile dans la planification des dépenses en matière de cohésion. C’est ce que déplorent les parties prenantes, alors que la Commission européenne affirme quant à elle que tout est, en règle général, en ordre.

    Avec un budget de 330 milliards d’euros, la cohésion constitue le deuxième plus gros budget après celui de la politique agricole commune, si l’on exclut l’argent emprunté aux marchés pour la relance liée à la crise engendrée par la pandémie de Covid-19. Toutefois, la planification de la période budgétaire 2021-2027 du programme d’investissement structurel de longue durée de l’UE, qui vise à réduire les disparités entre les niveaux de développement régional au sein de l’Union, est maintenant considérablement retardée parce que l’argent de la relance a déjà atteint la capacité administrative maximale dans de nombreux États membres. En outre, les autorités locales et régionales, ainsi que les ONG, tirent désormais la sonnette d’alarme, affirmant qu’elles sont illégalement mises sur la touche par leurs gouvernements nationaux. Depuis 2014, l’inclusion de parties prenantes telles que les syndicats, les collectivités locales et la société civile dans l’élaboration de programmes dans le cadre de la politique de cohésion, ce que l’on appelle le principe de partenariat, n’est plus une simple pratique établie de longue date mais bien une obligation légale. Cependant, des acteurs de tous horizons affirment aujourd’hui que les gouvernements européens se dérobent à cette responsabilité.

    Selon de nouvelles données compilées par les ONG Climate Action Network (CAN) et CEE Bankwatch Network, sur les dix États où elles ont des membres actifs, seuls deux ont pleinement respecté les exigences des règles de l’UE en matière de processus de consultation publique lors de la préparation de leurs accords de partenariat, les documents-cadres de base. En outre, la conformité globale ne s’améliore pas même lorsque l’on examine les consultations entourant les plans spécifiques qui détaillent les investissements soutenus par l’UE, appelés programmes opérationnels. Les gouvernements locaux et régionaux ont également déclaré qu’ils ne sont pas suffisamment impliqués dans le processus. Lors de sa plénière d’octobre, le Comité des régions, une institution consultative de l’UE comptant 329 membres et composée de politiciens élus au niveau régional ou local, a mis en garde contre la faible implication des régions et des villes dans les nouveaux programmes de la politique de cohésion. Ce sentiment est également partagé par le Conseil des communes et régions d’Europe (CCRE), une association représentant les autorités infranationales.

    Les fonds structurels devront être mis en œuvre parallèlement à la Facilité pour la reprise et la résilience (FRR), d’un montant de 672,5 milliards d’euros, pièce maîtresse du robinet de trésorerie de l’UE dans le cadre de la pandémie de Covid-19, qui débloquera 312,5 milliards d’euros de subventions à elle seule d’ici 2026, une somme comparable à l’ensemble du budget de la politique de cohésion.

    Dans le même temps, les instruments de cohésion classiques ne doivent être dépensés que d’ici 2029, ce qui conduit à ce que les critiques craignent, à savoir une priorisation des dépenses du fonds de relance et des filières de projets de cohésion vides de sens. « Le respect du principe de partenariat est peut-être encore plus important cette année avec la programmation parallèle du FRR pour laquelle les États membres n’ont pas consulté les parties prenantes concernées telles que les municipalités et les régions », a indiqué le CCRE à EURACTIV dans des commentaires envoyés par courriel.

    « Les accords de partenariat pourraient contribuer à assurer la cohérence entre le FRR et le fonds de cohésion, mais la principale difficulté est qu’ils ne sont pas mis en œuvre par les mêmes ministères/autorités de gestion », a ajouté l’association.

    Le CCRE a déclaré que dans certains cas, les acteurs locaux étaient impliqués dans la planification de certains programmes de fonds mais pas d’autres, et qu’il n’y avait pas de cohérence même au sein des mêmes États, car le degré d’implication effective dépendait souvent de chaque ministre.

    Dans le même temps, les ONG écologistes ont prévenu que ce secret conduirait à une utilisation moins efficace de l’argent de la cohésion en matière de climat, puisqu’au moins 30 % des 242,9 milliards d’euros du Fonds européen de développement régional et du Fonds de cohésion (FEDER/FC) devront être consacrés à l’écologie. « Les fonds de la politique de cohésion représentent la deuxième plus grande partie des fonds de l’UE et pourraient jouer un rôle clé dans la lutte contre la crise climatique et pour assurer une transition juste et durable de l’économie européenne. Pourtant, ils sont planifiés à huis clos », a constaté Olivier Vardakoulias, coordinateur de la politique des finances et des subventions chez CAN Europe, un groupement d’ONG actives dans le domaine du climat.

    Respect du principe ou trajectoire de collision ?

    Christophe Jost, responsable des politiques européennes à CEE Bankwatch, a déclaré que les États membres de l’UE « sont sur une trajectoire de collision avec la Commission en ce qui concerne la cohésion, car les parties prenantes ont été mises à l’écart et tenues dans l’ignorance pendant la phase de programmation. Il s’agit d’une violation flagrante du droit européen ». Parallèlement, la Commission a dressé un bien meilleur tableau de la situation. L’exécutif européen a expliqué à EURACTIV qu’il venait juste de commencer à recevoir officiellement les documents pertinents, « il est donc trop tôt pour juger de la qualité du processus dans son ensemble, car dans certains États membres, le processus de consultation doit encore être mené à bien ». Cependant, « une évaluation préliminaire suggère que le principe de partenariat a été généralement respecté jusqu’à présent, même si, dans certains États membres, l’approche peut encore être améliorée ». Néanmoins, la Commission a promis qu’elle allait « s’assurer elle-même que le principe de partenariat a été respecté avant d’approuver les programmes soumis » par les États membres.

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    https://www.euractiv.fr/section/economie/news/les-gouvernements-enfreignent-les-regles-de-lue-et-planifient-les-depenses-du-fonds-de-cohesion-sans-partenaires/

  • Relance – plans de l’UE

    Pour pallier les conséquences de la crise #Covid19, un plan de relance de 750 milliards d’euros a été mis au point. Cet instrument exceptionnel permet de financer les programmes nationaux de RELANCE sous forme de subventions (à hauteur de 390 milliards d’euros) et de prêts (à hauteur de 360 milliards d’euros).

    Pour la 1ère fois de son histoire l’Union européenne a tenté et réussi un emprunt international et devrait rembourser les souscripteurs au plus tard en 2058.

    Cette enveloppe importante n’est pas exempte de conditionnalité – l’Union européenne s’étant largement engagée entend bien que les Etats membres suivent les orientations politiques en termes de relance et notamment le GREEN DEAL et le FIT55

    Quelques caractéristiques à noter :

    Une large part de green bonds ou obligations vertes

    Le 12 octobre dernier, la plus importante émission mondiale d’obligations vertes a été réalisée par la Commission européenne avec une levée de 12 milliards d’euros. Dans le cadre du plan de relance, la Commission européenne a l’intention de lever 30% des fonds au moyen d’obligations vertes soit un montant de 250 milliards d’euros en prix courants d’ici fin 2026 :

    lire +: Questions et réponses: NextGenerationEU: cadre pour les obligations vertes et mise à jour du plan de financement

    L’UE évalue les plans de relance nationaux – une aide sous conditions

    Un plan national pour la reprise et la résilience devait être soumis à la Commission européenne par chaque Etat membre avant le 30 avril 2021. Tous les Etats membres ont présenté leur plan de relance, la Bulgarie très tardivement le 30 octobre dernier et les Pays-Bas est paralyse du fait d’un chaos politique interne.

    Ces plans font l’objet d’une évaluation par la Commission européenne et le Conseil de l’Union européenne à partir de critères de nature pollitique:

    • cohérence avec les recommandations par pays du Semestre européen
    • renforcement du potentiel de croissance, de la création d’emplois et de la résilience économique et sociale de l’Etat membre
    • contribution effective aux transitions écologique et numérique

    Détails des plans de relance nationaux

    Les divers plans de relance ont été détaillés notamment par la Fondation Robert Schuman qui propose une synthèse des plans pays par pays détaillant les montants, les calendriers et les priorités de chaque plan mis en place : Plans de relance européens : chiffres et priorités.

    Premiers versements des plans de relance

    Les premiers versements ont commencé à l’été 2021. Par exemple, dés le 19 août 2021 c’est 5,1 milliards d’euros de préfinancement versés à la France sur un montant total de 39,4 milliards : voir Next GenerationEU: la Commission européenne verse 5,1 milliards d’euros de préfinancement à la France ; La France recevra 39,4 milliards d’euros de Bruxelles pour son plan de relance ; Plan de relance européen : quelles sont les prochaines étapes ?

    Sur NextGeneration UE, pour aller plus loin, voir la facilité pour la reprise et la résilience (FRR).

    Examen des plans et conditionnalité

    Certains plans de relance sont toujours en attente d’approbation par la Commission européenne notamment celui de la Pologne soumis le 3 mai 2021 – Le blocage est lié à la décision du tribunal constitutionnel polonais refusant la primauté des traités et du droit de l’Union Européenne sur la Constitution polonaise qui a fait et continue de faire grand bruit car une telle posture menace symboliquement les fondements juridiques de l’Union européenne et la CJUE n’est pas demeurée inactive : lire + Primauté du droit Européen et Pologne – Etat de Droit

    « N’ayant pas suspendu l’application des dispositions nationales relatives notamment
    aux compétences de la chambre disciplinaire de la Cour suprême, la Pologne est
    condamnée à payer à la Commission européenne une astreinte d’un montant de 1 000 000 euros par jo
    ur. Sanction qui court depuis le 27 octobre

    Actualisations :

    Plans de relance européens : chiffres et priorités – Fondation Robert Schuman (robert-schuman.eu)

    Présentation PowerPoint (robert-schuman.eu)