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  • Glyphosate : dix ans de plus !

    Grain de sel VDB:  16 novembre – voilà c’est fait : le glyphosate , herbicide  préféré des agriculteurs bien que largement controversé par des scientifiques et des ONG et dont les effets potentiels font l’objet de contentieux dans le monde  ( contentieux Monsanto avec le produit Round Up)  sera autorisé encore pendant dix années  dans l’UE .

    Le   Conseil n’ayant pu aboutir à une décision,  il appartient face à ce grippage institutionnel à la Commission européenne de décider ( compétence d’exécution). Mais chaque État a compétence ensuite pour limiter cette autorisation. Le périmètre du lobbying va donc se déplacer à échelle nationale.  

    Un renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour une décennie  

    L’Union européenne « va renouveler l’approbation de l’herbicide glyphosate pour 10 ans » Reuters. La décision prise par la Commission ce jeudi 16 novembre se fonde sur « des évaluations de sécurité de l’Agence européenne des aliments et de l’Agence européenne des produits chimiques« , qui « l’ont classé comme non cancérigène » France 24. (voir cî- apres les données scientifiques) 

    Le choix devait revenir aux 27 pays membres de l’UE réunis hier. Or, ces derniers n’ont pas réussi à accorder leurs violons « pour soutenir ou bloquer la proposition » . Il y a un mois le même scénario s’était produit et c’était la dernière chance d’une décision politique.  En l’absence de majorité  dans un sens ou dans l’autre » au Conseilla Commission est  tenue « d’adopter une décision avant le 15 décembre 2023, date d’expiration de la période d’approbation actuelle ».

    Quel pays européen utilise le plus de pesticides ?

    Ce type de décision se prend à la « majorité qualifiée » : « 15 Etats sur 27, représentant au moins 65 % de la population européenne« , poursuit le magazine. Or, avec sept États qui se sont abstenus et qui sont pour certains les plus peuplés d’Europe  : « la France, l’Allemagne, la Belgique, la Bulgarie, l’Italie, Malte et les Pays-Bas« [Euractiv]. Les  3 pays qui ont voté contre sont  l’Autriche, la Croatie et le Luxembourg.

    Le duo franco allemand grand absent une nouvelle fois  

    L’Allemagne n’a pas participé aux négociations situation assez exceptionnelle , « car le gouvernement fédéral n’a pas réussi à s’entendre sur une position commune » : les deux membres de la coalition au pouvoir, écologistes et libéraux ont des points de vue totalement opposés sur le sujet Spiegel. Le ministre allemand de l’Agriculture, l’écologiste Cem Özdemir s’est permis  d’annonce une possible « interdiction nationale ou des règles plus strictes concernant le glyphosate« , Tagesschau

    – En France, Emmanuel Macron s’était engagé « en 2017 à sortir du glyphosate dans les trois ans« , avant de revenir sur sa décision en 2022, expliquant qu’il s’agissait d’une « erreur » [Euractiv]. Lors des récentes négociations européennes, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a  défendu l’abstention, tandis que la secrétaire d’Etat à la biodiversité, Sarah El Haïry, « estimait que laisser passer la proposition de Bruxelles serait une ‘hérésie’ « , Le Monde.

    Si les dissensions ne sont pas aussi  fortes qu’en Allemagne car la France dispose du SGAE qui permet d’harmoniser une position à défendre à Bruxelles , il est a noter que le gouvernement a choisi cette option  de repli car il  était en échec relatif ayant tenté de réduire de 10 à 7 ans renouvellement Euractiv.

    Selon Gergely Simon, responsable chimique principal chez Pesticide Action Network (PAN Europe), une ONG œuvrant pour des pratiques agricoles durables et la réduction de l’utilisation des pesticides en Europe, “le glyphosate est le pesticide le plus largement utilisé en Europe et dans le monde, et c’est essentiellement un herbicide. Il est appliqué pour diverses applications telles que l’utilisation avant la récolte, la dessiccation, mais il est même utilisé dans les parcs nationaux pour lutter contre les espèces envahissantes, et nous savons même qu’une quantité assez importante est utilisée, par exemple, le long des voies ferrées pour l’entretien. Mais je pourrais mentionner de nombreuses autres utilisations.”

    Selon l’expert, cette substance pourrait être facilement remplacée. Mais Glyphosate EU, une organisation qui regroupe des entreprises favorables au pesticide, n’est pas du même avis: “De nombreuses approches alternatives suggérées pour la gestion des mauvaises herbes nécessitent la réintroduction de pratiques agricoles mécanisées. Outre l’impact négatif que cela aurait sur l’environnement, les conditions structurelles de nombreuses cultures ne permettent pas l’utilisation de méthodes mécaniques. Par exemple, il n’est pas possible d’utiliser des machines sans détruire les cultures”, a déclaré le groupe à Euronews.

    De plus, aucun herbicide individuel ou combinaison d’herbicides actuellement enregistrés en Europe ne pourrait offrir les mêmes avantages en termes de réduction du travail du sol et de possibilité d’adopter des cultures de couverture, éléments essentiels de l’agriculture de conservation.”

    Les risques

    Les associations environnementalistes ont dénoncé l’évaluation de l’EFSA comme « choquante ».

    L’EFSA, selon nous, a minimisé les preuves existantes provenant d’études sur les animaux et d’études épidémiologiques concernant les effets du glyphosate qui peuvent causer des dommages à l’ADN chez certains organismes” affirme Gergely Simon. “Cela indique que le glyphosate peut provoquer le cancer. Nous pensons donc que, conformément aux directives internationales de l’EPA des États-Unis, le glyphosate devrait être classé comme cancérigène, comme cela a déjà été fait par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et également par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en France. Tous ont conclu qu’en se basant sur les preuves disponibles, il existe un lien probable entre l’exposition au glyphosate et le développement du cancer”.

    L’EFSA, de son côté, répond que “des lacunes de données sont mentionnées” dans leur rapport, “soit en tant que questions qui n’ont pas pu être finalisées, soit en tant que questions en suspens.”

    Les trois questions qui n’ont pas pu être finalisées concernent l’évaluation de l’une des impuretés présentes dans le glyphosate, l’évaluation des risques alimentaires pour les consommateurs et l’évaluation des risques pour les plantes aquatiques. “Dans l’ensemble, les informations disponibles ne permettent pas de tirer des conclusions définitives concernant cet aspect de l’évaluation des risques” a communiqué l’EFSA à Euronews.

    Gergely Simon souligne que les risques ne doivent en aucun cas être sous-estimés. “De nombreuses études montrent que l’exposition au glyphosate peut être liée à la fois à l’autisme chez les enfants et à la maladie de Parkinson. Nous croyons donc que le fait que l’EFSA ait déclaré qu’il n’existe pas de protocole normalisé pour tirer des conclusions sur la neurotoxicité du glyphosate devrait constituer un domaine critique de préoccupation, ce qui signifierait que le glyphosate ne pourrait pas être autorisé tel qu’il est actuellement”, insiste l’expert.

    “De plus, il existe un grand nombre de preuves alarmantes concernant les effets destructeurs du glyphosate sur le microbiome, car le glyphosate est à la fois un herbicide et un antibiotique. Il est essentiellement utilisé, par exemple, pour altérer le microbiome des sols, mais aussi le microbiome de l’intestin humain. Nous savons qu’il existe de nombreux risques pour la santé liés à la destruction du microbiome. Enfin, l’EFSA a confirmé que le glyphosate avait un potentiel de perturbation endocrinienne aux doses considérées comme sûres dans l’Union européenne” ajoute le représentant de PAN Europe.

    Sur cet aspect, la réponse de l’EFSA n’apporte pas d’éléments supplémentaires : “il n’existe pas de directives internationalement reconnues pour l’évaluation des risques liés au microbiome dans le domaine des pesticides. Des recherches supplémentaires sont nécessaires”.

    Glyphosate EU, le groupe d’entreprises en faveur d’un renouvellement de l’autorisation du glyphosate en Europe, s’en prend aux ONG : “Toutes les allégations ont été soulevées à plusieurs reprises et ont été traitées par les autorités réglementaires, en Europe ainsi que dans le monde entier. Il s’agit d’une nouvelle tentative de la part d’organisations non gouvernementales visant à discréditer le dossier scientifique le plus complet présenté lors de la demande de renouvellement de l’approbation de l’UE pour le glyphosate, et à miner la confiance dans les autorités réglementaires afin d’empêcher le renouvellement de l’approbation du glyphosate dans l’UE”.

    À LIRE AUSSI : Pesticides : quel est le rôle de l’Union européenne ?

    Les Réactions de la société civile 

    Décision attendue par certains dont la Tres puissante FNSEA qui se réjouit : « Tout le monde est bien conscient aujourd’hui qu’il n’y a pas d’alternative crédible » au glyphosate, Hervé Lapie, secrétaire général du principal syndicat agricole français. Son homologue allemand, la Deutscher Bauernverband, met en avant les « désavantages concurrentiels » qu’aurait entraîné une interdiction pour les agriculteurs européens [Tagesschau]. « Si les ventes dans l’UE n’étaient plus possibles, ce serait un coup dur » pour Bayer très destabilise par le passif de Monsanto racheté il y a quelque temps déjà, décision qui a coûté son poste au dirigeant de l’epoque .

    Sans surprise, du côté des écologistes mais aussi d’autres syndicats agricoles en faveur de la transition vers le bio, on assiste à une levée de boucliers. La Confédération paysanne dénonce « une erreur monumentale« , et « les associations foodwatch, WeMove Europe et Générations futures » reprochent aux Etats membres leur « manque de courage » Euractiv. Pour Greenpeace, la France « préfère se ranger du côté des lobbys de l’agrochimie plutôt que de suivre les avis scientifiques, d’appliquer le principe de précaution« .

    Les controverses scientifiques autour du glyphosate

     « l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé en 2015 le glyphosate comme ‘cancérogène probable’ et [que] d’autres études ont mis en évidence des risques d’apparition de pathologies neurologiques et de troubles de la reproduction » [RFI].

      Arte consacre un reportage aux conséquences de l’herbicide sur les vers de terre : ceux-ci « se reproduisent moins, grandissent beaucoup moins vite » alors qu’ils jouent un rôle dans la fertilisation des sols, déplore Céline Pelosi,chercheuse à l’INRAE.

    La Deutsche Welle rappelle les « lacunes dans les données relatives à plusieurs domaines » et l’impossibilité d’évaluer les risques nutritionnels liés à l’herbicide. Des éléments soulignés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) dans son étude sur laquelle s’est fondée la décision de la Commission.

    Cette autorisation n’implique pas que la commission ne continue pas ses efforts dans la cadre du Green deal

    Si le but est clair, le chemin ne l’est pas encore : d’ici à 2030, l’Union européenne veut réduire son recours aux pesticides de moitié.

    Mais comme le montrent les revirements et tergiversations en France, l’écart entre ambitions affichées et réalité reste large. Le gouvernement se dit notamment favorable à une ré-autorisation du glyphosate, herbicide controversé et potentiellement cancérogène, au niveau européen et est en train d’envisager une nouvelle ré-autorisation de plusieurs néonicotinoïdes (insecticides formellement interdits dans l’UE depuis 2018).

    Alors que la Commission européenne s’apprête à proposer une révision de la directive européenne sur l’utilisation durable des pesticides (Sustainable Use of Pesticides Directive, SUD) en mars, la question des mesures nécessaires pour réduire l’usage des produits phytosanitaires en Europe était ainsi au menu d’une réunion informelle des 27 ministres de l’Environnement, réunis à Amiens du 20 au 22 janvier.

    Premier constat : trouver des alternatives aux produits phytosanitaires nécessiterait un « effort coordonné » des 27, selon la ministre française de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui a présidé les échanges dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE (PFUE).

    « Nous avons besoin d’une action européenne pour mettre en cohérence et faciliter les initiatives » visant à diviser par deux l’utilisation de pesticides chimiques et dangereux, a-t-elle souligné à l’issue des échanges.

    Constat qui vient appuyer celui de son collègue Julien Denormandie, ministre français de l’Agriculture. Lors d’un Conseil des ministres de l’Agriculture, le 17 janvier, M. Denormandie avait, lui aussi, affirmé la nécessité d’« utiliser, partout en Europe, les mêmes standards de production » agro-alimentaire.

    Ne plus « exporter ailleurs ce que nous jugeons néfaste pour nous ».

    Au-delà d’une harmonisation des règles au niveau européen, la ministre de la Transition écologique a souligné l’importance d’une plus grande cohérence au niveau international également.

    D’une part, il fallait « être attentifs à ce que les produits importés en Europe ne constituent ni une menace pour notre santé, ni une concurrence déloyale pour l’agriculture européenne », selon Mme Pompili. Ce serait là tout le sens des « mesures miroirs » pour lesquels la France souhaite s’engager pendant la PFUE.

    D’autre part, l’échange des ministres de l’Environnement aurait « fait ressortir le souhait de nombreux collègues de travailler à mettre fin à l’exportation de produits phytopharmaceutiques qui sont aujourd’hui interdits dans l’Union européenne », a fait savoir la ministre.

    Ce serait là « une question d’exemplarité et de cohérence de notre action », selon Mme Pompili : « Nous ne pouvons pas exporter ailleurs ce que nous jugeons néfaste pour nous. »

    Enfin, la ministre a affirmé la volonté des 27 à mieux prendre en compte la voix de la science : « L’importance d’adapter nos normes aux données scientifiques les plus récentes est partagée », selon Mme Pompili.

    Pas de transition sans accompagnement

    « Prérequis » incontournable à la réduction effective des pesticides, la ministre a en outre souligné la nécessité d’accompagner les agriculteurs. « Si nous voulons réussir une transition [agro-écologique] socialement juste, les efforts que nous demandons à nos agriculteurs ne doivent pas les mener dans des impasses ou les affaiblir face à la concurrence internationale », a rappelé Mme Pompili.

    Encore une fois, ces propos reflètent ceux du ministre de l’Agriculture qui prône, encore et toujours, la doctrine du « pas d’interdiction sans alternative ».

    À l’occasion du débat sur une proposition de loi visant à interdire le glyphosate en France, le 13 janvier dernier, M. Denorandie avait ainsi prévenu que « la transition agroécologique ne se décrète pas par injonction ».

    Au contraire, elle ne serait possible que « si on ne laisse personne sans solution », affirmait le ministre, appelant à « remettre la science et la raison au centre des débats » et d’arrêter à employer des pesticides controversés uniquement « là où il y a de véritables alternatives, viables économiquement et faisant sens sur le plan environnemental ».

    En France comme en Europe, des niveaux d’ambition divergents

    Cette position ne fait pour autant pas l’unanimité. En France, les appels à un engagement plus ambitieux pour la diminution des pesticides – et l’interdiction définitif de produits controversés comme le glyphosate – se sont ainsi multipliés ces derniers mois.

    Pas plus tard que le 10 janvier, des ONG ont en outre attaqué l’État français en justice pour faire reconnaître la part qu’il joue dans l’effondrement de la biodiversité en continuant à autoriser le recours « immodéré et systématique » aux pesticides, malgré les promesses contraires.

    En Europe aussi, les niveaux d’ambition varient d’un pays à l’autre.

    La France fait ainsi partie, avec la Hongrie, les Pays-Bas et la Suède, du groupe d’évaluation du glyphosate favorable à sa ré-autorisation (en juin dernier, le groupe avait conclu dans un rapport que le produit « répond aux critères d’approbation » européens en termes de santé humaine et environnementale).

    Le nouveau gouvernement allemand se veut, au contraire, plus ambitieux : les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement – deux postes désormais occupés par des écologistes – ont annoncé leur volonté de plaider pour une réglementation européenne plus stricte sur les pesticides. Celle-ci devrait notamment inclure une meilleure analyse des effets des substances sur la biodiversité, a déclaré la ministre de l’Environnement, Steffi Lemke, à l’occasion du congrès agricole à Berlin, le 18 janvier.

    Le gouvernement a également annoncé vouloir retirer le glyphosate du marché d’ici fin 2023 (l’autorisation actuelle au niveau européen expire au 31 décembre 2022).

    Le Luxembourg reste, quant à lui, le pays européen à être allé jusqu’au bout : le glyphosate y est interdit depuis le 1er janvier 2021.

  • Demeurer ou Partir de #RUSSIE  ? Compliance- Business et Ethique

    Demeurer ou Partir de #RUSSIE ? Compliance- Business et Ethique

    Evènements en UKRAINE – Réactions de l’Union européenne et des entreprises françaises
    – Quelques clés d’analyse en #Droit présentées le 6 mai lors d’une session dédiée organisée par les ESSEC Alumni #UKRAINE à partir de 2 thèmes qui s’entremêlent.

    1. Approche en gouvernance d’Etat

    Quelles possibilités de réponse de l’UE qui fonctionne à partir d’un cadre juridique fondamental (missions de Petersberg – on ne fait pas la guerre) & institutionnel (l’unanimité pour certaines décisions)

    Un choc de civilisations ? Quelle composition de ces nouveaux blocs qui ne sont pas si nouveaux mais à géométrie plus ou moins variable ?

    En lire +: Ukraine : 10 semaines et le risque d’enlisement ou d’escalade

    2. Approche en gouvernance d’entreprise

    Etre une entreprise responsable – Injonction paradoxale: demeurer ou partir ? Cela n’est pas évident! Compliance en droit ou décision en ETHIQUE ? Et le Business?

    Etre une Entreprise responsable ?!

    Une demande montante d’exemplarité du dirigeant et de l’entreprise appuyée par

    1. Un cadre légal (objet social elargi par loi PACTE, impératifs RSE – loi sur le devoir de vigilance)

    2. Demandée par la société civile et les ONG

    3. Mais aussi les actionnaires activistes « sociétaux «  (fonds ESG; FIR? Phitrust, CDC,EFRAP, IRCANTEC,etc)  

    Une entreprise qui a une pratique « éthique » des affaires ! Que faire à propos de la RUSSIE ?

    « L’éthique est (doit être) une boussole » (Axel Kahn)

    Des considérations d’ordre éthique au delà de la compliance légale car il n’y a pas eu d’ordre de l’Etat de partir

    C’est hélas  déjà arrivé

    Embargo lié à une guerre (Irak, Afghanistan)  la mondialisation a plongé les entreprises dans des guerres (Rwanda, Syrie, Afghanistan) hors de leur territoire national (cf. « Les entreprises et la guerre : vers la responsabilité géopolitique des entreprises ? », Nathalie Belhoste et Bastien Nivet, La Revue internationale et stratégique, 2018/3, n° 111, p. 16-25).

    « Controverses » politiques (Cuba, Soudan, Afrique du sud : départ de 200 grands groupes dans les années 1980 et chute de l’apartheid)

    Dénonciations liées au devoir de vigilance : dimension écologique (Amazonie) ou droits humains ( camp de travail chine Ouighours)

    Quelle est la différence ? Il ne s’agit pas seulement d’un conflit classique entre deux États mais d’une guerre contre le modèle démocratique occidental, une provocation qui s’adresse à un mode de vie, une culture, des attitudes mais aussi des droits ». Guido Palazzo, professeur en éthique des affaires à l’université de Lausanne.

    C’est à chacune de se positionner par rapport à son éthique et son implication dans le conflit d’une manière directe ou indirecte.

    Renault, Auchan, Leroy-Merlin doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre de la Russie, arrêter de financer le meurtre d’enfants et de femmes, les viols » Volodymyr Zelensky devant le Parlement français mercredi 23 mars

    La Fédération Internationale des Droits de l‘Homme reconnait que c’est complexe et qu’il n’y a pas de bonne solution

    DISTINGUER PAR ACTIVITE

    Pas la même chose

    de vendre des armes ou des yaourts à l’armée russe

    de continuer à avoir une boutique de luxe à Moscou

    de maintenir une filiale qui nourrit des russes civils ou fabrique des médicaments  

    Total Energies continue de produire du gaz et d’exporter celui-ci en Europe, donc participe via les recettes engrangées à l’effort de guerre mais …Il le fait à la demande des États importateurs qui n’ont pas encore de substitution possible (indépendance à horizon 2025? le Pic de l’hiver 2022 à passer ) Donc ce sont eux ou l’entreprise qui sont responsables?

    Arbitrer entre des + et – (et surement le faire avec de possibles évolutions selon la situation)

    Dans certains cas partir peut créer plus de problèmes que rester :

    fragiliser les salariés (Auchan a  évoqué la protection de ses salariés qui se retrouveraient sans emploi et sans revenus).

    permettre à l’Etat russe de récupérer des actifs (Siemens s’occupe des centrales nucléaires que se passe t-il si elle part ?)

    A minima un devoir d’explication : « explain » et de transparence

    Les entreprises vont devoir s’expliquer.  Saison des  AG des grands groupes depuis le début des événements la question est souvent posée

    Des arguments à entendre  :

    Effet d’aubaine des autres :  on ne peut pas « laisser le terrain » à la Chine? (ou à l’Inde cf. intention d’acheter du pétrole russe à prix casse)

    Se fournir auprès de pays producteurs alternatifs dont le respect de nos valeurs et de l’état de droit et questionnable:  les pays du Golfe pour le gaz

    Certaines de nos solutions sont non écologiques et coûteuses (gaz liquéfie US)?

    Les intérêts économiques des entreprises qui ont choisi de ne pas quitter la Russie « dépassent sans doute les risques pour leur réputation».

    McDonald’s tire 9% de son chiffre d’affaires et 3% de ses bénéfices opérationnels du pays.

    Mais jusqu’à quand ? «si les réseaux sociaux commencent à vous identifier comme l’entreprise prête à faire du business avec un agresseur autocrate qui tue des milliers de personnes en Ukraine, alors y aura-t-il un sujet….

  • Covid-19 : quelle place pour l’Europe dans la « diplomatie vaccinale » mondiale ?

    Covid-19 : quelle place pour l’Europe dans la « diplomatie vaccinale » mondiale ?

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    Entre multilatéralisme et protectionnisme, où l'Europe se situe-t-elle sur l'échiquier mondial de la production et l'exportation de vaccins ? - Crédits : Franky De Meyer / iStock
    Entre multilatéralisme et protectionnisme, où l’Europe se situe-t-elle sur l’échiquier mondial de la production et de l’exportation de vaccins ? – Crédits : Franky De Meyer / iStock

    La pandémie de Covid-19 qui frappe la planète a paralysé l’économie mondiale, mais pas la communauté scientifique, lancée dans une course effrénée au vaccin depuis de longs mois. Le 16 avril, l’OMS estimait que 272 vaccins potentiels étaient actuellement à l’étude dans le monde, dont 87 étaient testés sur l’homme et 20 dans la dernière phase des essais cliniques avant demande d’homologation. Ces recherches aiguisent les appétits des grandes puissances mondiales qui se livrent à une compétition pour réserver un maximum de doses à leur population.

    Depuis le mois de décembre 2020 et le lancement des premières campagnes de vaccination, près de 800 millions de doses ont été administrées sur la planète au 19 avril, selon les estimations de l’OMS. Si le rythme de la vaccination s’accélère globalement dans le monde, ce chiffre masque de profondes disparités entre pays avancés et peu développés. Ainsi, à eux seuls, les États-Unis, la Chine, l’Inde et l’Union européenne ont réalisé près de 550 millions d’injections. Les Nations Unies affirmaient quant à elles le 9 avril que les pays riches avaient reçu 87 % des vaccins produits, contre 0,2 % seulement pour les pays à faibles revenus. Une hyperconcentration dénoncée par l’OMS le 22 mars dernier. Son président Tedros Adhanom Ghebreyesus avait alors qualifié la situation “d’échec moral catastrophique” : “L’écart entre le nombre de vaccins administrés dans les pays riches et le nombre de vaccins administrés [dans les pays peu développés] se creuse et devient chaque jour plus grotesque”, avait-il ajouté.

    Nombre de doses administrées dans les principales puissances mondiales – Crédits : Our world in data

    Comment l’Europe avance-t-elle par rapport au reste du monde ?

    Avec 105 millions de doses administrées au 19 avril selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, l’UE se situe donc dans le quatuor de tête mondial en valeur absolue. En valeur relative néanmoins -soit le nombre de doses injectées rapporté à la population- cette dernière accuse un retard notable vis-à-vis des autres grandes puissances de la planète. Avec 61,7 % de sa population totale ayant reçu au moins une dose au 17 avril, Israël affiche notamment le plus fort taux d’inoculation du vaccin au monde. Le Royaume-Uni (48,3 %) ou les États-Unis (38,7 %) sont également loin devant l’UE (18,2 %). Malgré l’accélération des campagnes de vaccination sur le continent observée depuis le début du mois d’avril, l’Europe demeure donc en retrait.

    Ce retard s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore Israël ont lancé leurs campagnes de vaccination une à trois semaines avant l’Union européenne. Ils ont donc disposé de plus de temps. Par la suite, l’UE, qui a négocié des prix plus bas, s’est retrouvée face à une autre problématique : les laboratoires ont cherché à livrer en priorité leurs doses aux puissances ayant accepter de payer plus cher. Enfin, les doutes quant aux effets secondaires générés par les vaccins AstraZeneca puis Johnson & Johnson ont contribué à retarder encore un peu plus les livraisons prévues par ces deux laboratoires.

    Évolution de la part de la population des puissances mondiales ayant reçu au moins une dose de vaccin depuis le 8 décembre 2020 – Source : Our World in Data

    Quelles sont les positions des grandes puissances sur la “solidarité vaccinale” ?

    Dès les balbutiements de la recherche d’un vaccin contre le Covid-19, une question s’est posée pour les gouvernements des puissances mondiales. Comment trouver le bon équilibre entre la protection de ses citoyens et l’optimisation de la vaccination au niveau de la planète ? Par essence, une pandémie doit en effet être combattue au niveau collectif. Pour autant, les États ont naturellement pour priorité d’immuniser leurs citoyens. Face à ce dilemme, les États-Unis, lorsqu’ils étaient gouvernés par Donald Trump, ont d’abord défendu l’option “America First”. La Chine en a fait de même. Mais les deux superpuissances mondiales ont depuis nuancé leur discours, et même donné des doses à d’autres pays. L’Europe a pour sa part adopté une ligne plus libérale encore, bien résumée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, pour qui “l’Europe sera à l’abri quand le monde sera à l’abri”. Autrement dit, inutile d’atteindre l’immunité collective sur le Vieux continent si la pandémie continue de sévir à ses portes, car elle finira bien par s’y propager à nouveau.

    Bruxelles, Washington et Pékin ont donc tous trois adhéré à un mécanisme de solidarité mondiale d’achats de vaccin pour les pays les moins développés. L’UE en est d’ailleurs le deuxième plus gros donateur, à hauteur de 1 milliard d’euros, derrière les États-Unis. Baptisé COVAX, il est co-dirigé par trois instances internationales : l’OMS, l’Alliance du vaccin et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies. Son fonctionnement repose sur la même logique que celle des achats groupés privilégiés par la Commission européenne. Les pays participants débloquent des fonds qui permettent de pré-réserver des doses auprès des laboratoires. Doses qui seront ensuite distribuées aux 92 pays les plus pauvres au monde, tous bénéficiaires.

    Les livraisons ont néanmoins tardé puisqu’il a fallu attendre le mois de février pour qu’un premier stock soit envoyé au Ghana. Depuis, 38 millions de doses ont été distribuées via le mécanisme COVAX. Ce chiffre encore très faible est très éloigné de l’objectif initialement affiché de commercialiser 2 milliards de doses à moins de trois dollars l’unité d’ici à la fin de l’année 2021. Il témoigne par ailleurs des priorités des États, dont le souci majeur demeure de vacciner leur propre population. La meilleure illustration étant le cas du Canada qui, après avoir contribué au mécanisme COVAX et affirmé vouloir faire preuve de solidarité, a finalement utilisé ce canal pour obtenir près de 2 millions de doses du vaccin AstraZeneca.

    L’UE détonne néanmoins à plusieurs égards et semble plus ouverte au don ou à la revente de son stock de vaccins. Première illustration de cette politique, elle a tout d’abord organisé une conférence des donateurs au niveau mondial en mai 2020. L’initiative, surnommée “Covidthon” , a permis de réunir plus de 15 milliards d’euros de la part des États et des grandes fortunes de la planète. Cet argent sera utilisé pour garantir un accès universel à la vaccination, et notamment au continent africain. L’UE projette également de mettre en place son propre mécanisme de solidarité internationale selon lequel un pourcentage des doses qui lui sont livrées serait réservé aux pays en difficulté dans leurs campagnes de vaccination. Enfin, au 25 mars, la Commission européenne affirmait avoir autorisé l’exportation de 77 millions de doses produites sur son sol à destination de pays tiers (principalement d’Etats développés aux campagnes de vaccination avancées, comme le Royaume-Uni). Avant de revenir sur cette politique plutôt permissive et de mettre en place un mécanisme de transparence renforcé pour mieux encadrer ces exportations.

    Comment la vaccination est-elle devenue un enjeu diplomatique majeur ?

    Si l’Union européenne est partisane d’une approche multilatérale, la Chine et la Russie, elles, ont également renforcé leurs relations bilatérales avec de nombreux pays dans le monde grâce à leur “diplomatie vaccinale”. Pékin et Moscou ont en effet recouru à la recherche publique pour développer leurs propres vaccins. Spoutnik V, EpivacCorona et Kovivak côté russe, Sinopharm, Sinovac et CanSino côté chinois. Les stocks produits sont destinés bien sûr à immuniser leur population, mais ils sont également utilisés pour tisser des relations plus étroites avec des alliés, voire en trouver d’autres sur la scène internationale. 

    Au 22 mars, la Russie avait par exemple signé des contrats d’exportation avec 74 pays pour un total de 815 millions de doses de son vaccin Spoutnik V, selon Tatiana Katsouéna-Jouan, chercheuse à l’Ifri, interviewée par France Inter. D’abord contesté, Spoutnik V a ensuite gagné en crédit après que la revue The Lancet l’a adoubé comme le troisième vaccin le plus efficace au monde (à 91,6 %) derrière les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna. Côté chinois, les trois vaccins ont rencontré un succès moins flagrant, mais avaient tout de même été commandés par 32 pays au 17 mars, rapporte le média spécialisé The Diplomat.

    Les deux puissances ont principalement vendu leur production aux pays “intermédiaires” tels que le Chili, le Vénézuela, l’Algérie, la Tunisie, le Mexique ou encore l’Iran. Des livraisons de vaccin devenues des armes politiques. En matière de communication d’abord, puisque le régime de Pékin affirme par là sa volonté de promouvoir une “communauté de destin pour l’humanité” et présente ses vaccins comme “un bien public mondial”. Mais surtout en matière diplomatique, puisque dans les faits, malgré ce discours multilatéraliste, la Chine a par exemple refusé des livraisons de vaccin au Paraguay, pays qui reconnaît Taïwan. Solidaire, le Chili a finalement fait don au Paraguay de 20 000 doses… Sinopharm achetées à la Chine. En parallèle, Pékin a en revanche donné plus de 4 millions de doses à certains pays en difficulté dans leurs campagnes de vaccination. Une attitude qualifiée de “diplomatie agressive et de propagande” par le ministre français des Affaires Étrangères Jean-Yves Le Drian.

    La diplomatie vaccinale chinoise a néanmoins battu de l’aile récemment suite aux déclarations de Gao Fu, directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies et plus haute autorité médicale du pays : “les vaccins [chinois] existant actuellement n’ont pas un taux de protection très élevé”, a-t-il déclaré le 10 avril dernier. La Chine envisage effectivement de compléter les vaccinations de sa population par des injections avec des doses Pfizer/BioNTech ou Moderna. Un réajustement qui dévalorise les vaccins chinois et fragilise donc la position de Pékin sur la scène internationale. 

    Du côté des pays acheteurs, le fait de recourir aux vaccins russes ou chinois est également l’occasion de se positionner politiquement. Ainsi, le guide suprême de la République islamique iranienne Ali Khamenei a par exemple interdit l’importation des vaccins occidentaux en janvier 2021, provoquant la colère de la population et du personnel soignant. Ces stratégies sanitaires illustrent bien la dimension éminemment politique que revêt la course au vaccin, les choix de chaque État recoupant les lignes de fracture géopolitiques aux niveaux européen et mondial.

    Quelles sont les conséquences de cette diplomatie vaccinale en Europe ?

    L’Union européenne n’échappe pas aux remous provoqués par les diplomaties vaccinales russe et chinoise. Le vaccin Spoutnik V a par exemple séduit la Hongrie, un État membre en opposition frontale avec l’UE sur certains sujets (état de droit, migrations…), et qui tenait à s’affranchir de la stratégie européenne de vaccination pour marquer son indépendance vis-à-vis de Bruxelles. Après avoir reçu les premiers échantillons de Spoutnik V fin novembre, des problèmes d’approvisionnement ont poussé Budapest à recourir au vaccin BioNTech/Pfizer. Sans se conformer complètement à la stratégie de coordination européenne pour autant, puisque le gouvernement hongrois a tenu à lancer sa campagne de vaccination le 26 décembre, soit la veille de la date sur laquelle s’étaient accordés les autres États membres.

    Depuis, l’autorité hongroise de réglementation des médicaments a accordé son feu vert au vaccin Spoutnik V ainsi qu’au vaccin chinois Sinopharm, alors qu’aucun des deux n’a été validé par l’EMA pour le moment. Le pays est toutefois relativement sorti de son isolement en ce qui concerne le vaccin russe au vu de l’intérêt témoigné par plusieurs capitales européennes et des commandes passées par certaines d’entre elles.

    La Slovaquie et l’Allemagne se sont en effet tournées depuis vers Spoutnik V, tandis que la Pologne, qui entretient un contentieux historique avec la Russie, a préféré passer commande du vaccin chinois Sinopharm. L’annonce allemande de discussions engagées avec le Kremlin a jeté un froid dans le couple franco-allemand, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes français Clément Beaune qualifiant cette opération de “coup de communication pas très sérieux”. Enfin, le Danemark et l’Autriche ont lancé un projet de production de vaccins de deuxième génération avec Israël. Autant d’initiatives bilatérales qui témoignent des inquiétudes des États membres face aux lenteurs de la stratégie vaccinale européenne.

    Entretemps, l’UE est également peu à peu revenue sur sa position quant à l’efficacité et l’intérêt du vaccin russe Spoutnik V. Sceptique jusqu’alors, Ursula von der Leyen a affirmé le 2 février devant des parlementaires européens que “si les producteurs russes, […] [ouvraient] leurs dossiers, [montraient] de la transparence, toutes leurs données […], alors ils pourraient avoir une autorisation conditionnelle de mise sur le marché comme les autres”. L’Agence européenne des médicaments examine par ailleurs Spoutnik V, qui pourrait donc faire l’objet d’une autorisation de mise sur le marché européen.

    Kirill Dmitriev, directeur du Fonds d’investissement direct russe, principal mécène du vaccin produit par son pays, a néanmoins fait savoir que l’UE ne pourrait en bénéficier qu’après la vaccination de la majeure partie des Russes, pas avant mai au plus tôt. Cet intérêt éprouvé pour le vaccin russe rappelle en tout cas que la question de l’accès prioritaire des Européens aux stocks de vaccins reste d’actualité malgré les signatures de contrats déjà réalisées. 

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    https://www.touteleurope.eu/l-ue-dans-le-monde/covid-19-quelle-place-pour-leurope-dans-la-diplomatie-vaccinale-mondiale/

  • Les États membres de l’UE devraient bénéficier des Droits de tirage spéciaux du FMI – EURACTIV.fr

    Les États membres de l’UE devraient bénéficier des Droits de tirage spéciaux du FMI – EURACTIV.fr

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    Les États membres de l’UE devraient figurer parmi les principaux bénéficiaires de la nouvelle allocation du Droit de tirage spécial (DTS), un actif de réserve international créé en 1969 par le FMI. La semaine prochaine, la communauté internationale devrait s’entendre afin d’augmenter les réserves de l’institution de 650 milliards de dollars. L’objectif ? Aider les pays particulièrement touchés par la pandémie de Covid-19.

    La décision, qui fait suite à des mois de querelles et à la volte-face de l’administration Biden, a comme objectif premier d’aider les pays en voie de développement touchés par la récession et dont l’espace budgétaire ne permet pas d’introduire des programmes de relance.

    La valeur du DTS repose sur un panier de cinq grandes devises : le dollar des États-Unis, l’euro, le renminbi chinois (RMB), le yen japonais et la livre sterling. Ce même panier permet aux membres du FMI de compléter leurs réserves officielles.

    En février, les ministres européens des Finances ont soutenu l’utilisation des droits de tirage spéciaux et l’extension de l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD) du G20 pour les pays les plus pauvres au monde.

    La somme totale de l’émission de DTS devrait vraisemblablement être décidée le 5 avril, lors de la réunion des membres du FMI. L’Italie, présidente du G20 cette année, a soutenu l’idée d’augmenter les réserves du FMI de 500 milliards de dollars.

    Entretemps, la secrétaire au Trésor américain Janet Yellen a également appuyé l’idée d’une allocation de DTS et s’oppose ainsi à la position de l’ancienne administration Trump. Elle avance tout de même que le soutien américain est conditionnel à des « paramètres partagés pour une plus grande transparence et responsabilité dans la manière d’utiliser et d’échanger les DTS ».

     Conformément aux règles existantes, la majorité des DTS sera versée aux pays riches. Les pays africains en percevraient 6,4 %, contre 25,72 % des quotes-parts du FMI détenues par les États membres de l’UE, ce qui pourrait leur donner accès à plus de 167 milliards de dollars.

    Cette somme viendrait s’ajouter à celles prévues dans les plans de relance nationaux et la Facilité pour la reprise et la résilience à hauteur de 672,5 milliards d’euros.

    Les conditions de distribution de cette émission de DTS seront-elles modifiées ? Le doute plane. Néanmoins, plusieurs voix invitent le pays du G20 à réallouer leur part aux pays à faibles revenus, et ce sous la forme de dons ou par le biais du Fonds fiduciaire du FMI pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. Reste à voir.

    Les opposants avancent que les DTS ne sont ni transparents ni ciblés, et qu’ils récompenseront les gouvernements dont les résultats en matière de gestion économique sont médiocres.

    Le FMI a réparti 107 milliards de dollars aux pays à faibles et moyens revenus depuis le début de la pandémie, alors que l’ISSD du G20 n’a rapporté que 5 milliards de dollars seulement pour 40 pays depuis son lancement l’année dernière.

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    https://www.euractiv.fr/section/economie/news/eu-states-set-to-benefit-from-multibillion-imf-special-drawing-rights-programme/

  • Le budget de l’Union européenne en 3 minutes

    Le budget de l’Union européenne en 3 minutes

    Vincent Lequeux, mis à jour par Barthélémy Gaillard

    153 milliards d’euros : c’est ce que l’Union européenne avait prévu de dépenser en 2020. Mais d’où vient l’argent européen ? Et à quoi est-il employé ?

    Evaluez plus bas vos connaissances sur le sujet en répondant à notre quiz !

    D’où vient le budget européen ?

    L’argent utilisé par l’Union européenne provient de plusieurs sources.

    Les trois quarts du budget sont directement alimentés par les Etats membres, qui versent chaque année une contribution. Celle-ci est calculée pour chaque Etat en fonction de son « revenu national brut », qui donne une idée de sa richesse. C’est donc l’Allemagne qui en finance la plus grande partie (environ 17%), suivie de la France.

    Le quart restant est financé par des droits de douane que l’UE prélève à ses frontières (15%), d’une petite partie de la TVA collectée par les Etats membres et reversée à l’UE (plus de 10%), ainsi que d’autres sources diverses (taxes sur le personnel européen, contribution de pays tiers à certains programmes, amendes aux entreprises et solde de l’année précédente… le tout pour 1 à 2% du budget).

    Le rabais britannique

    En 1984, la Première ministre britannique Margaret Thatcher obtient un « rabais » pour son pays. A l’époque, le budget européen finance en effet essentiellement la politique agricole, dont le Royaume-Uni bénéficie très peu en retour.

    Jusqu’au Brexit, les autres Etats lui remboursaient les deux tiers de son solde budgétaire. En 2018, le pays a ainsi bénéficié d’un rabais de 5 milliards d’euros. Une pratique qui a pris naturellement fin avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, Londres ne contribuant plus au budget depuis l’année 2021.

    Comment est-il adopté ?

    Ce budget européen est voté chaque année par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne.

    Mais c’est un « cadre financier pluriannuel » qui fixe, tous les 7 ans, l’enveloppe budgétaire de l’UE et le montant maximum dédié à chacune de ses politiques. Ce cadre permet de prévoir à plus long terme là où l’Union doit concentrer ses dépenses.

    Les Etats membres étant les principaux contributeurs au budget européen, ce sont eux qui, lors d’un Conseil européen, déterminent à l’unanimité son montant.

    963,5 milliards d’euros sont ainsi prévus pour la période 2014 – 2020. Un chiffre qui représente environ 1 % de la richesse (PIB) des pays membres de l’UE.

    Le nouveau budget pluriannuel (2021-2027), lui, a finalement été validé en décembre 2020, plus de deux ans et demi après la première proposition formulée par la Commission européenne, en mai 2018. Il a été fixé à 1 074,3 milliards d’euros, soit le montant proposé par le Conseil européen de juillet 2020. Il s’accompagne d’un plan de relance inédit de 750 milliards d’euros sur trois ans, baptisé EU Next Generation, ainsi que de 16 milliards d’euros de revenus issus principalement d’amendes infligées par l’Union européenne.

    Comment est-il dépensé ?

    Pour l’exercice 2014-2020, l’essentiel des dépenses européennes (plus de 70%) était consacré à la Politique agricole commune (PAC) et à la politique de cohésion. La première subventionne avant tout les agriculteurs et le développement des territoires ruraux. La seconde vise à réduire les écarts de développement en soutenant avant tout les régions européennes défavorisées : elle y cofinance des projets favorisant notamment l’emploi, les PME, la recherche…

    Les postes de dépenses suivants étaient l’aide à la recherche (7%), l’action extérieure (diplomatie, aide au développement, aide humanitaire, soutien aux pays candidats… 6%), le programme de mobilité Erasmus (2%) et le plan d’investissement Juncker (1%).

    Enfin l’UE met en oeuvre de nombreuses autres politiques et programmes représentant chacun moins de 1% du budget : aide à la culture, migrations, transport, jeunesse…

    Par ailleurs, 6% de son budget était consacré aux frais administratifs des institutions européennes, dont la rémunération des fonctionnaires, traducteurs et interprètes.

    Comme l’Allemagne, l’Autriche ou l’Italie, la France est un contributeur net au budget de l’UE. Ce qui veut dire que sa contribution excède le montant des fonds européens qu’elle perçoit (notamment les fonds de la politique agricole commune, PAC).

    La contribution nette de la France s’est élevée en moyenne à 7 milliards d’euros entre 2014 et 2018. Ce simple calcul ne tient cependant pas compte des avantages économiques (marché unique…) et politiques qu’elle retire de son appartenance à l’Union européenne.


    Testez vos connaissances !


    Toute l’Europe vous propose un quiz pour parfaire votre connaissance de l’histoire et du fonctionnement de l’Union européenne grâce à des réponses commentées. Avez-vous bien retenu les informations glissées dans le texte que vous venez de lire ? La réponse après ce quiz !

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    https://www.touteleurope.eu/actualite/le-budget-de-l-union-europeenne-en-3-minutes.html

  • La pandémie menace de creuser le fossé économique entre les États membres, prévient la Cour des comptes de l’UE – EURACTIV.fr

    La pandémie menace de creuser le fossé économique entre les États membres, prévient la Cour des comptes de l’UE – EURACTIV.fr

    Selon un rapport de la Cour des comptes européenne, le risque est grand de voir la crise du Covid-19 se traduire par un élargissement du fossé économique entre les pays les plus riches et les plus pauvres de l’Union. Un article d’Euractiv Italie.

    La Cour des comptes européennes a souligné l’importance des aides européennes, mais cette mise en oeuvre doit être coordonnée afin d’éviter de creuser davantage les inégalités. Ces aides pourraient en effet engendrer des déficits budgétaires et l’augmentation demeure dette publique, qui risquent de réduire la convergence économique. 

    Il n’est pas certain que le plan de relance « Next Generation EU »  de 750 Milliards d’euros garantisse une convergence et croissance. Cela dépend de la capacité des Etats à soutenir leur économie.

    EN SAVOIR + https://www.euractiv.fr/section/economie/news/la-pandemie-menace-de-creuser-le-fosse-economique-entre-les-etats-membres-previent-la-cour-des-comptes-de-lue/

  • Tour d’horizon des mesures sanitaires en Europe

    Tour d’horizon des mesures sanitaires en Europe

    https://www.robert-schuman.eu/fr/doc/actualites/FRS_Mesures_sanitaires_Europe.pdf

    Veuillez trouver en pdf ci joint et sur ce lien, un tour d’horizon des situations sanitaires et des mesures adoptées par les États membres de l’UE.

  • Comment se présente le plan de relance pour l’Europe à travers le bloc ? – EURACTIV.fr

    Comment se présente le plan de relance pour l’Europe à travers le bloc ? – EURACTIV.fr

    Jeudi 15 octobre, les États membres de l’UE ont été invités à soumettre à la Commission européenne leurs plans de relance nationaux dans le cadre du plan de relance pour l’Europe, en s’engageant à réformer leurs économies afin de débloquer la part qui leur revient de ce financement – celle-ci sera distribuée entre 2021 et 2023.

    Le plan, bien que réduit, reste un accord historique, donnant à Bruxelles le pouvoir inédit d’emprunter des centaines de milliards sur les marchés et de les distribuer sous forme de soutien budgétaire aux États membres.

    Pour beaucoup, une question cruciale demeure : faut-il uniquement demander des subventions ou également des prêts ?

    « Le fait de ne pas contracter de prêts au titre de la Facilité pour la reprise et la résilience n’empêche pas un État membre de recevoir des subventions », a déclaré une source proche du dossier.

    Dans le même temps, le Conseil peut suspendre, sur proposition de la Commission, les engagements des fonds de l’UE, y compris de ladite facilité, une fois qu’elle a été approuvée, soit lorsqu’un État membre se trouve en situation de déficit excessif et ne prend pas de mesures efficaces pour le corriger, soit lorsqu’il se trouve dans une procédure de déséquilibre macroéconomique et ne prend pas, à deux reprises, les mesures recommandées.

    Toutefois, la suspension des fonds pour défaut de correction du déficit excessif ne s’applique pas maintenant, étant donné que le pacte de stabilité et de croissance est à l’arrêt.

    Les représentants du bloc soulignent tout de même que les pays européens doivent être attentifs à leur trajectoire à moyen terme et éviter de prendre des mesures budgétaires ayant des répercussions permanentes sur l’économie.

    PRÊTS SEULEMENT

    Alors que l’Allemagne élabore toujours son plan de relance, l’éducation numérique et le soutien aux régions les plus touchées par la transition énergétique figurent parmi les principales priorités du gouvernement. En effet, les écoles seront équipées de matériel pédagogique de haute technologie et les anciennes régions charbonnières bénéficieront d’un coup de pouce pour développer leurs infrastructures. Le redressement national du pays ne se fera probablement qu’au moyen de prêts.

    UN MÉLANGE DE SUBVENTIONS ET DE PRÊTS

    La France a présenté son plan de relance le 3 septembre. Doté de 100 milliards d’euros, celui-ci s’articule autour de trois piliers : relance verte (à hauteur de 30 %), compétitivité et cohésion. 40 milliards d’euros proviendront de l’Union européenne sous forme de subventions.

    « La France ne fera probablement pas appel aux 360 milliards de prêts, puisque le coût du financement sur les marchés de la Commission est actuellement légèrement supérieur », a indiqué le cabinet du ministre de l’Économie Bruno Le Maire à Euractiv France.

    « Nous enverrons dans les prochains jours nos demandes de subventions pour le plan de relance et résilience », a confirmé le cabinet.

    Le plan de relance de l’Italie, qui a été détaillé et discuté par le Parlement en septembre, sera basé sur la totalité des fonds alloués sous forme de subventions et de prêts.

    Le plan aura également six missions principales, qui comprennent la numérisation et l’innovation, la transition verte, la santé, les infrastructures durables, l’éducation et la recherche, l’inclusion sociale et territoriale.

    « Une part importante du plan de relance sera destinée à l’emploi des femmes », a déclaré mercredi (14 octobre) le Premier ministre italien Giuseppe Conte, ajoutant que 40 % du fonds de relance sera consacré à la transition verte et 20 % seront consacrés à la numérisation. Les réformes des systèmes fiscaux et judiciaires font également partie du plan.

    L’Espagne recevra un total de 140 milliards d’euros, qui seront transférés à Madrid au cours des trois prochaines années, dont environ 72,7 milliards d’euros sous forme de paiements directs et 66,3 milliards d’euros sous forme de prêts et de crédits, selon des sources proches du gouvernement. Le reste proviendra, entre autres, des fonds de cohésion et du fonds de soutien à la décarbonation des régions de l’UE.

    Parmi les priorités du gouvernement figurent la relance d’une économie verte durable, la numérisation de l’économie, la création et l’amélioration de nouvelles infrastructures de transport, la création de nouveaux emplois à « valeur ajoutée », la mise en avant d’investissements dans la recherche et les nouvelles technologies et le renforcement de la résilience en cas de nouvelles crises comme celle du nouveau coronavirus.

    « DANS LES RÈGLES » ET À TEMPS

    Le plan national de relance de la Croatie se concentrera « sur la transition verte et numérique de la société, mais couvrira également d’autres domaines », a confirmé le ministre des Affaires étrangères Gordan Grlić-Radman, ajoutant que celui-ci suivrait « les lignes directrices de la Commission européenne ».

    La ministre du Développement régional et des fonds européens, Nataša Tramišak, a confirmé le 7 octobre à la radio d’État que « les premiers 800 millions d’euros du plan européen arriveront au début de l’année prochaine ».

    Ces fonds sont destinés à l’économie, la préservation de l’emploi, les liquidités et les incitations au développement de l’industrie manufacturière.

    « Si le montant des subventions disponibles [dans le cas de la Croatie, il s’élève à 6 milliards d’euros] n’est pas suffisant pour financer les réformes et les investissements proposés, l’État peut demander des fonds supplémentaires sous forme de prêts », a ajouté la ministre.

    La Grèce a également déclaré qu’elle s’alignait – dans les règles – sur l’orientation générale de Bruxelles concernant l’allocation des subventions du plan de relance de l’UE. Alors qu’Athènes a promis que son plan national serait prêt pour le 15 octobre, des sources gouvernementales ont déclaré à Euractiv Grèce que ce délai serait dépassé d’au moins un mois.

    Pour l’instant, jusqu’à 35 % des fonds seront alloués à des projets verts et au moins 20 % à des projets de transformation numérique.

    En ce qui concerne les projets restants, le gouvernement débat actuellement en interne des fonds devant être mis à disposition immédiatement. Il semble cependant qu’une grande patrie soit octroyée à un programme de rénovation des bâtiments privés et publics, en ce compris des économies d’énergie (notamment des installations pour les maisons intelligentes et des chargeurs pour les véhicules électriques) et des équipements numériques sur la consommation d’électricité et d’eau.

    Le gouvernement a finalisé sa liste financée par les subventions de la facilité pour la reprise et la résilience, mais ne développera que plus tard la partie « prêts » – seul un appel aux entreprises du secteur de l’énergie a été lancé pour des prêts de transition équitable sur des investissements dans deux régions.

    Le Premier ministre Andrej Babiš a remis les plans de la République tchèque à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen jeudi (15 octobre) juste avant le sommet européen et sans que le gouvernement ne les ait approuvés au préalable, malgré de longues discussions entre les membres du cabinet la veille. De plus, les associations d’entreprises ont critiqué la procédure de rédaction de manière plus générale, affirmant que le plan n’avait pas été correctement débattu.

    Alors que le plan se concentre sur les infrastructures et la transition verte et numérique du secteur public et privé, certaines parties des projets ne sont pas axées sur la reprise économique, mais sur les investissements dans des domaines négligés depuis longtemps, y compris dans la sphère publique.

    M. Babiš a déclaré que la République tchèque souhaitait percevoir son enveloppe du plan de relance européen dès que possible. Autrement dit, les autorités veulent que leur plan soit approuvé rapidement, bien qu’elles se soient opposées à l’idée de prêts provenant du budget de l’UE. Prague ne devrait donc utiliser que des subventions.

    Selon le premier projet de plan national du Portugal, présenté jeudi à Bruxelles par le Premier ministre António Costa, les domaines de la vulnérabilité sociale, du potentiel productif et de l’emploi sont ceux auxquels l’exécutif européen allouera le plus de fonds, soit un total de 5,6 milliards d’euros (respectivement 3,1 milliards et 2,5 milliards d’euros).

    Au total le pays pourrait obtenir 13,9 milliards d’euros de subventions directes grâce au plan de relance pour l’Europe.

    Le gouvernement portugais envisage d’utiliser des prêts pour réaliser des investissements de 4,3 milliards d’euros dans le logement public abordable, l’aide aux entreprises et le matériel roulant ferroviaire.

    En Roumanie, Bucarest avait préparé un plan national de relance économique avant même que le Conseil n’approuve le futur cadre financier pluriannuel (CFP).

    Le gouvernement roumain n’exclut pas de prendre des prêts, et les investissements énumérés sont les « suspects habituels », qui comprennent les infrastructures de transport, l’énergie et les soins de santé, tandis que les priorités énumérées comprennent la transformation numérique, le Pacte vert pour l’Europe, mais aussi la politique agricole commune (PAC) et la politique de cohésion.

    LES RETARDS ET LES PÉPINS

    Plusieurs États membres ont déjà annoncé un certain retard.

    L’Autriche a déclaré qu’elle ne remettrait sa proposition concrète de plan de relance que le 30 avril, devenant ainsi la lanterne rouge au sein du navire européen. Selon le ministère autrichien des Finances, le plan suivra largement les priorités définies dans son cadre budgétaire national : il couvrira les investissements dans la protection du climat, les infrastructures ferroviaires et l’éducation.

    En Suède, le ministère Finances a désigné la transition verte, la santé et la politique sociale, la formation au marché du travail et la cohésion régionale comme domaines prioritaires du plan de relance – avec la numérisation en tant que dimension horizontale.

    Une réunion technique entre la Suède et la Commission aura lieu le 21 octobre. Un projet complet sera présenté en janvier, après l’adoption du budget pour 2021 par le Parlement.

    En Finlande, les plans sont toujours en cours. Entre le Covid-19 et les propositions présentées par les entreprises, le secteur industriel et les syndicats visant à mettre en œuvre le plan de relance national, le Parlement était fortement sollicité et accuse donc désormais un retard.

    Le ministère de l’Économie, du Travail et de la Technologie en Pologne a annoncé le plan de relance national du pays en septembre, déclarant qu’il se concentrerait sur la construction d’une économie numérique et écologique, capable de résister aux crises futures et financée à la fois par des subventions d’une valeur de 23,1 milliards d’euros et des prêts d’une valeur de 34,2 milliards d’euros.

    Toutefois, alors que la feuille de route du plan doit être soumise à la Commission d’ici à la fin 2020, des informations spécifiques sur les 1 198 projets soumis le 7 octobre faisaient défaut.

    Pourtant, ces projets sont liés à l’énergie, l’environnement, les transports, les infrastructures, la santé, la société, la numérisation et la cohésion territoriale.

    En Slovaquie, le ministère des Finances a récemment dévoilé un document rédigé par des experts, qui contient une liste de réformes dans huit domaines : la réforme fiscale, l’économie verte, l’emploi, l’éducation, la recherche, la santé, l’administration publique et la numérisation.

    Très vite, il est apparu qu’il n’y avait pas de consensus politique dans la coalition gouvernementale sur les réformes devant être remboursées grâce aux 6 milliards d’euros de subventions alloués au pays. Elles seront donc choisies et rassemblées par chaque parti de la coalition. La date à laquelle ce processus devrait être conclu n’est pas claire.

    Bratislava ne prévoit pas, pour l’instant, d’utiliser les prêts du plan de relance d’une valeur de 6,7 milliards d’euros.

    La Bulgarie présentera une soixantaine de projets pour l’instant non spécifiés dans son plan de relance national, dont 10 milliards d’euros doivent être financés par le plan de relance de l’UE, même si ces projets devraient toujours être « de la plus haute qualité et de la plus grande valeur ajoutée », selon la dernière proposition soumise au parlement du pays par le vice-premier ministre chargé des fonds européens, Tomislav Donchev.

    Le plan devrait être présenté à la Commission européenne « d’ici à la fin de cette année ou le début de l’année prochaine », a confirmé M. Donchev.

    (Alexandra Brzozowski, Euractiv.com| Alessandro Folli, Euractiv Italie| Zuzana Gabrisova, Euractiv Slovaquie | Philipp Grüll, Euractiv Allemagne| Fernando Heller, Euroefe| Theodore Karaoulanis, Euractiv Grèce | Sarantis Michalipoulos, Euractiv.com| Monika Mojak, Euractiv Pologne| Louise Rozès Moscovenko, Euractiv France| Bogdan Neagu, Euractiv Roumanie| Krassen Nikolov, Euractiv Bulgarie| Margarida Pinto, Lusa.pt| Željko Trkanjec, Euractiv Croatie| Pakka Vanttinen, Euractiv.com| Aneta Zachová, Euractiv République tchèque)

  • Bruxelles livre une radiographie contrastée de l’État de droit en Europe – EURACTIV.fr

    Bruxelles livre une radiographie contrastée de l’État de droit en Europe – EURACTIV.fr

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    La Commission européenne a présenté son premier rapport sur la situation de l’État de droit à l’échelle de l’Union, mercredi 30 septembre. Il constitue selon elle un mécanisme « préventif » destiné à empêcher toute détérioration ultérieure.

    Le document rédigé par l’exécutif européen détaille les développements positifs ainsi que les aspects négatifs liés au respect de l’État de droit, sur la base de contributions rendues par les pays et par d’autres acteurs, au cours de plus de 300 réunions. Le rapport examine la situation du système judiciaire, la lutte anticorruption, le pluralisme des médias, ainsi que les contrôles et les équilibres institutionnels.

    Systèmes judiciaires nationaux

    L’analyse de la Commission montre que si certains pays s’efforcent d’améliorer l’indépendance des juges, c’est souvent dans des États où l’indépendance judiciaire est déjà élevée. En revanche, en Pologne et en Hongrie, déjà sur la sellette pour des questions liées à l’État de droit, l’indépendance judiciaire suscite « de sérieuses préoccupations quant à l’impact des réformes » engagées.

    Le commissaire à la justice, Didier Reynders, a pointé du doigt une préoccupation « d’ordre plus structurel » : « l’influence croissante des pouvoirs exécutif et législatif sur le fonctionnement du système judiciaire, y compris sur les tribunaux constitutionnels et les super-tribunaux. »

    Outre la Hongrie et la Pologne, la Commission a souligné les faiblesses de la Bulgarie, de la Roumanie, de la Croatie et de la Slovaquie.

    La Commission a par ailleurs déclaré que la pandémie avait mis en évidence la nécessité d’intensifier les efforts de numérisation du système judiciaire afin de garantir « un accès continu et facile à la justice pour tous ».

    L’augmentation prévue du nombre d’affaires en lien avec la pandémie de COVID-19 inquiète la Commission, car au bout du compte, le manque d’efficacité de tribunaux sous-financés pourrait « engendrer la méfiance à l’égard des systèmes judiciaires, ce qui peut constituer un prétexte pour [effectuer] des réformes judiciaires inadéquates affectant l’État de droit ».

    Lutte contre la corruption

    L’analyse montre que la lutte contre la corruption demeure une préoccupation majeure pour les Européens. 71 % d’entre eux estiment que la corruption est répandue dans leur pays et 42 % pensent qu’elle a augmenté, selon un sondage réalisé en 2020. Seul un tiers environ pense que les efforts des gouvernements pour combattre ce phénomène sont efficaces.

    La Commission ne mentionne que dix pays ayant mis en place des stratégies nationales globales de lutte contre la corruption. Des projets sont également en cours en Irlande, au Portugal, en Finlande et en Suède.

    L’exécutif européen déplore le manque de statistiques récentes et harmonisées sur les enquêtes et les poursuites dans l’ensemble de l’Union. Lorsque la Commission a tenté de constituer un ensemble de données pour l’UE, le nombre de pays ayant apporté une réponse est passé de 26 en 2016 à 22 en 2018.

    Des problèmes d’efficacité et d’exhaustivité des enquêtes sur la corruption de haut niveau ont été mentionnés dans six pays, notamment en Bulgarie.

    La Commission fait aussi état de ses préoccupations concernant l’absence de poursuites dans le cadre d’affaires de corruption de haut niveau en République tchèque – où le Premier ministre Andrej Babiš fait face à plusieurs allégations de corruption. Elle a également souligné l’existence d’enquêtes et d’audits en cours sur de « potentiels conflits d’intérêts et sur l’utilisation des fonds de l’UE ».

    Parallèlement, la Commission souligne que dans certains pays où la perception du risque de corruption est faible, comme le Danemark, la Finlande et la Suède, « la prévention de la corruption repose essentiellement sur une forte culture de l’intégrité, avec peu de règles et de contrôles formels ».

    Pluralisme des médias

    La Commission relève que la presse constitue un élément essentiel « dans la lutte contre la désinformation » pendant la pandémie, mais elle exprime des inquiétudes quant au financement adéquat de ce secteur.

    Parallèlement, la crise a révélé que les mesures destinées à lutter contre la déferlante d’informations sujettes à caution « peuvent être utilisées comme prétexte pour porter atteinte aux droits et libertés fondamentaux ou faire l’objet d’abus à des fins politiques », stipule le rapport.

    Alors que l’indépendance des autorités médiatiques est protégée par la loi dans tous les États membres, la Commission a fait part de ses préoccupations quant à leur politisation.

    Selon Didier Reynders, il existe des « signaux d’alarme » dans certains pays concernant « l’influence politique sur les médias, le manque de transparence, lorsqu’il s’agit de savoir qui est propriétaire de ces médias, le manque de pluralisme dans le paysage médiatique et le risque que courent les journalistes et les autres acteurs du secteur dans l’exercice de leur travail ».

    Bien que l’indépendance des médias de service public soit largement considérée comme un problème dans certains pays – tels que la Hongrie – la Commission n’a pas examiné ce sujet, mais a promis de s’y pencher dans le cadre des prochaines éditions du rapport.

    Contrôles et équilibres institutionnels

    Le rapport a étudié les processus législatifs, en mettant l’accent sur la participation des parties prenantes, l’utilisation de procédures accélérées et d’urgence, et la révision constitutionnelle des lois.

    Bien que la Commission souligne que la plupart des États membres disposent d’un « environnement favorable à la société civile », ses représentants « évoluent dans un environnement instable », en partie en raison de « la législation limitant l’accès aux financements étrangers ou des campagnes de diffamation ».

    État de droit et fonds européens

    Ce jeudi 1er octobre, les ministres du Conseil européen ont entamé des négociations avec le Parlement européen sur l’établissement d’un lien entre l’État de droit et le versement des fonds de l’UE, sur la base d’une proposition que beaucoup considèrent comme une version édulcorée de ce que la Commission avait proposé il y a deux ans.

    La texte du Conseil ne fait plus directement référence au fait de conditionner l’accès aux fonds de l’Union à l’absence de « défaillances généralisées en matière d’État de droit ». Elle se concentre plutôt sur une protection plus large des fonds de l’UE.

    Vera Jourova, la commissaire chargée des valeurs et de la transparence, a concédé que ce que la Commission avait proposé en 2018 « était plus fort », avant d’ajouter qu’elle pouvait néanmoins « s’accommoder » du nouveau cadre car « tout vaudra mieux que l’unanimité, qui ne mènera nulle part et qui créera un autre problème au titre de l’article 7 ».

    Le Conseil n’a pas effectué d’audition sur la Pologne ou la Hongrie cette année, pays qui, depuis 2017 et 2018 respectivement, sont soumis à la procédure de l’article 7 destinée à traiter les problèmes d’État de droit.

    Des progrès mais des sanctions nécessaires

    « Le rapport peut amener à une appropriation partagée et horizontale de l’application de l’État de droit, par opposition à une imposition verticale, du haut vers le bas, issue de la Commission », a écrit Alberto Alemanno, professeur de droit à la Haute école de commerce (HEC), sur Twitter.

    Par ce rapport, la Commission reconnaît que l’UE n’est pas à l’abri de tentatives de subversion des principes et les libertés démocratiques provenant de l’intérieur, a relevé Linda Ravo, de l’Union des libertés civiles pour l’Europe, dans un communiqué.

    « Cela dit, un rapport sans recommandations fortes et sans sanctions n’empêchera pas les autorités populistes de miner délibérément la démocratie dans leur pays », a-t-elle ajouté.

    Dans le même ordre d’idées, Greenpeace a déclaré que le rapport ne comportait « que des aboiements, pas de morsures ».

    « Cette absence d’action permet aux gouvernements qui se moquent des valeurs fondatrices de l’UE de prendre les Européens en otage en faisant obstruction au budget de l’UE ou aux fonds de relance liés au coronavirus », a déploré Ariadna Rodrigo, conseillère politique de Greenpeace.

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    https://www.euractiv.fr/section/affaires-publiques/news/commission-hopes-to-create-rule-of-law-culture-with-first-eu-wide-assessment/

  • Le nouveau pacte migratoire fait des vagues au sein du navire européen – EURACTIV.fr

    Le nouveau pacte migratoire fait des vagues au sein du navire européen – EURACTIV.fr

    Pour cette édition spéciale des Capitals, le réseau EURACTIV a recueilli les réactions des États membres de l’UE face au nouveau pacte sur la migration et l’asile proposé par la Commission européenne.

    Mercredi (23 septembre), l’exécutif européen a proposé que les États membres de l’UE partagent la responsabilité des demandeurs d’asile, et ce, en prenant part à un système de « solidarité obligatoire ».

    Avec ce nouveau pacte, Bruxelles espère éviter une répétition de la crise migratoire de 2015 en donnant aux pays le choix entre relocaliser les migrants ou organiser des rapatriements.

    Le point essentiel du nouveau pacte ? Les États membres devront soit accepter les demandeurs d’asile, soit prendre en charge le renvoi de ceux qui se sont vu refuser l’asile, soit offrir une aide financière sur le terrain aux pays européens en première ligne.

    Cette mesure est destinée à aider les États membres qui ne veulent pas accepter de demandeurs d’asile. Mais un problème se pose : il n’existe pas encore de liste européenne commune des pays de retour sûrs, ce qui rendra le système proposé encore plus complexe à mettre en œuvre.

    >>> Lire aussi : Bruxelles dévoile sa très attendue réforme de la politique migratoire

    Depuis l’arrivée de plus d’un million de migrants et de réfugiés en 2015, principalement via l’Italie et la Grèce, les 27 États membres de l’UE peinent à accorder leurs violons sur les mesures à prendre.

    La commissaire aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a immédiatement laissé entendre qu’il serait complexe pour les 27 de se mettre d’accord sur le pacte.

    « Je pense qu’aucun État membre ne dira que c’est une proposition parfaite », a déclaré Mme Johansson. « Mais j’espère que les 27 États membres diront aussi que c’est une approche équilibrée et que nous allons travailler sur ce sujet […] Il s’agit de se rendre compte que nous avons un problème commun et que nous devons le gérer ensemble ».

    Le réseau EURACTIV a recueilli les réactions du navire européen.

    Les pays défenseurs du pacte

    Les deux grands pays de l’UE, l’Allemagne et la France, se sont rapidement exprimés en faveur des propositions de la Commission.

    Après avoir accueilli un million de réfugiés en 2015 et conclu un accord avec la Turquie pour réduire les arrivées en Méditerranée un an plus tard, la chancelière de l’Allemagne Angela Merkel, qui assure actuellement la présidence de l’UE, est le moteur du nouveau pacte sur les migrations.

    Toutefois, les réactions de l’ensemble du sérail politique allemand à la nouvelle proposition ont été plutôt mitigées. Le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer (CSU) a salué le pacte, le qualifiant de « bonne base pour la poursuite des discussions », mais il a également encouragé les autres États membres de l’UE à « ne pas se dissimuler par réflexe » et à œuvrer plutôt à un concept commun.

    Parallèlement à la publication du pacte, la France a déclaré qu’elle accueillerait 500 mineurs migrants du camp sinistré de Moria, soit 150 de plus que prévu initialement. Paris a aussi appelé à l’Italie à accueillir le navire humanitaire « Alan Kurdi », ainsi nommé en hommage au petit garçon syrien retrouvé mort noyé sur une plage turque en 2015, dont la photo avait ému le monde entier.

    Les pays en faveur du pacte

    Les pays en première ligne en Europe du Sud ont certes été plutôt satisfaits de la nouvelle tentative de politique migratoire de l’UE, mais pour beaucoup, ce pas en avant demeure insuffisant.

    La migration constitue un sujet de discorde en Italie, où les arrivées ont presque quadruplé depuis 2019. Le Premier ministre Giuseppe Conte a qualifié le nouveau pacte de « pas important vers une politique migratoire véritablement européenne ».

    « Le Conseil européen doit parvenir à un véritable équilibre de solidarité et de responsabilité. Il faut des garanties en matière de relocalisation : les pays de première arrivée ne peuvent pas gérer seuls les flux migratoires au nom de l’ensemble de l’UE », a déclaré M. Conte. Les responsables politiques et les organisations de la société civile ont salué les « points positifs » abordés dans le pacte.

    Un autre pays de la ligne de front, la Grèce, a déclaré qu’il insisterait sur les relocalisations obligatoires. La proposition de la Commission européenne représente le fondement des négociations intenses qui se profilent à l’horizon, a déclaré le vice-ministre grec chargé de l’immigration Giorgos Koumoutsakos. « La Commission a tenté de concilier les points de vue divergents de différents groupes de pays », a-t-il souligné.

    Cependant, il semble que la principale pression exercée par la Grèce en faveur des relocalisations obligatoires ne soit pas satisfaite de cette proposition. « Nous maintiendrons et défendrons nos positions initiales […] Il s’agit de la solidarité obligatoire et du partage équitable de la charge entre tous les États membres, en équilibrant la responsabilité portée par les pays de première ligne, y compris bien sûr les relocalisations ».

    Pour l’Espagne, la proposition ne reflète pas la principale demande du pays, à savoir un « mécanisme de solidarité obligatoire » en Europe pour alléger la pression et la lourde charge qui pèse sur les pays d’entrée, et elle impose de nouvelles procédures aux frontières que le gouvernement espagnol ne partage pas.

    Après neuf mois de négociations difficiles, Madrid n’avait pas beaucoup d’espoir de voir ses aspirations incluses dans le nouveau document, car il s’agit d’une proposition minimale que l’Espagne ne rejettera pas d’emblée, mais qu’elle n’applaudira pas non plus, ont déclaré des sources gouvernementales à El País.

    Les pays opposés au pacte

    Une tempête se prépare, car le groupe de Visegrad (V4) – Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie – mais aussi l’Autriche et la Slovénie ont récemment rejeté l’idée de relocalisation obligatoire et certains d’entre eux se sont fermement opposés à l’appel à la solidarité lancé par l’Europe du Sud.

    Avant même que le pacte prévu ne soit établi, le chancelier de l’Autriche Sebastian Kurz avait déclaré qu’il ne fonctionnerait pas. Cependant, le ministre autrichien de l’Intérieur, Karl Nehammer, a fait l’éloge de la proposition de la Commission et a indiqué qu’il « se [réjouissait] des améliorations apportées dans la protection des frontières extérieures, les rapatriements et la coopération avec les pays tiers ». Les responsables politiques autrichiens sont particulièrement heureux que la proposition n’ait pas inclus la relocalisation obligatoire.

    Les quatre pays du groupe de Visegrad ont annoncé – à la suite de l’initiative du Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki – qu’ils rencontreront la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen jeudi (24 septembre) au matin. Le Premier ministre slovaque ne participera pas à cette rencontre, mais il sera représenté par la Pologne en tant que président actuel du V4.

    La Pologne avait dès le départ rejeté l’appel de l’Europe du Sud pour une relocalisation obligatoire des migrants. En outre, le gouvernement répète depuis 2015 que de nombreux travailleurs migrants de l’Est, en particulier d’Ukraine, viennent en Pologne et que Varsovie n’avait pas à aider le Sud.

    Le gouvernement nationaliste de Hongrie a soutenu que les frontières extérieures de l’UE devaient « rester parfaitement étanches sur tous les tronçons ». Les autorités de Budapest ont insisté sur le fait qu’elles rejetteront tout chantage politique.

    Depuis la crise migratoire européenne de 2015, le gouvernement du Premier ministre Viktor Orban a érigé des clôtures très bien gardées le long de ses frontières avec la Serbie et la Croatie, et a refusé d’accepter les quotas de relocalisation obligatoire de l’UE pour les réfugiés venant d’autres pays du bloc. Budapest a également construit des camps en « zone de transit » à la frontière pour les demandeurs d’asile, qui constituaient une violation à la législation européenne selon la Cour de justice de l’Union européenne.

    En Slovaquie, le ministre des Affaires étrangères, Ivan Korčok, a déclaré que même si Bratislava devait encore étudier la proposition, celle-ci ne comptait pas pour les quotas obligatoires. « La relocalisation devrait se faire sur une base volontaire », a-t-il maintenu, tout en reconnaissant que chaque pays devrait participer à une solution commune en matière de migration.

    D’après Lucia Ďuriš Nicholsonová, présidente de la commission EMPL au Parlement européen, la proposition montre que la question d’une relocalisation des migrants à l’échelle européenne est « tout sauf morte, comme le supposent les dirigeants de la minorité de blocage, y compris la Slovaquie ».

    La République tchèque a salué le plan, car il n’est pas fondé sur des quotas obligatoires ; il renforce les procédures aux frontières extérieures et vise à rendre plus efficace le renvoi des migrants illégaux, a tweeté la secrétaire d’État tchèque aux Affaires européennes, Milena Hrdinkova.

    « Il est juste que tous participent au système. Mais nous devons analyser les mécanismes proposés et leurs répercussions sur la République tchèque pour la suite des négociations », a renchéri Mme Hrdinkov. Les Tchèques s’opposent fermement à tout mécanisme basé sur des relocalisations obligatoires, comme l’a répété le vice-premier ministre Jan Hamacek. Il semble toutefois qu’ils puissent s’accommoder de la proposition actuelle.

    La Slovénie soutient le principe de solidarité volontaire alors que le nouveau pacte s’appuie sur le principe de solidarité obligatoire, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Aleksander Gerzina à l’agence officielle STA, précisant que Ljubljana était plutôt mécontente de la proposition.

    Bien que le ministère de l’Intérieur ait refusé de commenter, M. Gerzina a déclaré que la proposition devait encore être examinée, mais a souligné que les autorités s’attendaient à ce qu’elle « prenne en compte les préoccupations de certains pays, dont la Slovénie, et inclue des propositions plus équilibrées », ce qui n’est pas le cas.

    Les pays du sud-est de l’Europe comme la Bulgarie n’ont pas eu de réactions particulières, mais Sofia, contrairement à la Pologne ou à la Hongrie, n’est pas opposée à la relocalisation. Lors de la récente crise du camp de Moria, la Bulgarie a accueilli 20 mineurs non accompagnés. Étant donné qu’elle est le pays le plus pauvre du bloc, elle n’est pas attrayante pour les migrants.

    (Alexandra Brzozowski, Euractiv.com | Anne Damiani, Euractiv France | Alessandro Follis, Euractiv Italie | Euroefe | Łukasz Gadzała, Euractiv Pologne | Zuzana Gabrižová, Euractiv Slovaquie | Georgi Gotev, Euractiv.com | Sarah Lawton, Euractiv Allemagne | Vlagyiszlav Makszimov, Euractiv.com | Sarantis Michalopoulos, Euractiv.com | Zoran Radosavljević, Euractiv.com)

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