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  • Que s’est il passé pendant la Commission Von der Leyen I (mandature 2019-2024) ?

    La Commission von der Leyen I- une mandature exceptionnelle dan tous les sens du terme Quid de la suite ?

    Avec nos premiers étudiants de la toute jeune filière « affaires européennes » #Essec BS

    https://www.linkedin.com/posts/viviane-de-beaufort-0aa7208_que-sest-il-pass%C3%A9-pendant-la-commission-activity-7282003860892569600-qg2u?utm_source=share&utm_medium=member_desktop

    A partir entre autres d’un policy paper d’Elise BERNARD de la Fondation Robert Schumann – 2 décembre 2024 (avec Juliette Bachschmidt chargée de recherche, Marie Cohignac, Lilian Lallemand, Maxime Painot, Fabio Tomasic, Constance Bonny).

    https://server.www.robert-schuman.eu/storage/fr/doc/questions-d-europe/qe-771-fr.pd

    Nos clés de lecture du bilan de mandature

    Il y a eu le Brexit qui s’en souvient encore ? Et pourtant les négociations post-retrait ont été très délicates et resteront un haut fait de cette Commission, et surtout de Michel BARNIER, ancien commissaire (no comment sur l’acceptation courageuse de servir de fusible pour un 1er gouvernement post élections en France, fin 2024) : il a pu aboutir au maintien de l’unité européenne, à un protocole sur l’ Irlande du Nord qui évitait un retour en arrière désastreux, et la poursuite sans trop de chaos des relations UE-Royaume-Uni. A date, avec les travaillistes au pouvoir, des rapprochements sont possibles car in ou out, le RU demeure un partenaire important et notamment sur les perspectives de défense.

    L’ambitieux Pacte vert : des objectifs climatiques ambitieux calés sur l’Accord de Paris, une déclinaison de nombreux textes , une politique de neutralité carbone, la protection de la biodiversité comme objectif, taxonomie, des mesures comme l’interdiction des voitures termiques ou des produits issus de la deforestation, des textes imposant aux entreprises des r-gles ESG : CSRD, CS3D… Mais des résistances internes en fin de mandat se semblent se conforter pour 2025 et il faudra demeurer vigilant pour arriver à identifier ce qui en reste et ce qui et « canceled » lors de la mandature 2024-2029.

    La terrible surprise de la période une pandémie, rien que çà avec le Covid-19 : la capacité de résilience et la réactivité de l’UE a largement permis d’éviter le pire en termes d’éclatement du marche intérieur notamment avec les corridors de libre circulation ; mieux une coordination sanitaire à échelle européenne s’est mise en place alors même que l’UE ne possède pas la compétence de la politique de Santé directement : stratégie vaccinale solidaire, commandes groupées, et pour le moyen terme la création de HERA. On espère avoir tiré des leçons pour l’avenir pour anticiper d’autres cas de figure tout en espérant que d’autres virus de ce type ne contaminent pas de nouveau la planéte, au moins à court terme (car les scientifiques nous le disent « ne rêvons pas »).

    Enfin, un emprunt européen pionnier dans l’histoire de l’UE (EUROBOND) à partir d’une solidarité budgétaire pour relancer l’économie des Etats post-pandémie, avec une flexibilité budgétaire exceptionnelle et un droti des aides d’Etat exceptionnellement assoupli. Cette capacité d’emprunt sera t-elle réutilisée pour d’autres investissements à faire en commun ,notamment dans la défense? Voila une question pour la prochaine mandature

    Souveraineté numérique : Du côté du numérique, l’objectif essentiel etait de créer un cadre législatif sur l’utilisation des nouvelles technologies aptes à préserver les droits essentiels des citoyens et de portée extra territoriale (DMA, DSA, AI Act), mais il y a également eu des initiatives sur la 5G, le cloud, et les semi-conducteurs. Enfin, la question de la compétitivité des acteurs européens du numérique

    Agression russe en Ukraine : sanctions économiques, soutien militaire et humanitaire, stratégie industrielle de défense.

    Migration et asile : un paquet global dit Pacte sur la migration , la gestion au jour le jour de l’accueil des réfugiés ukrainiens , mais continue à se poser la question lancinante des immigrés clandestins dont l’afflux ne cesse pas même si il est inégalement réparti selon les Etats membres. Précisement, des réformes pour un partage équitable des responsabilités entre Etats et surtout une approche pérenne des ressources que representent ces réfugiés plutot que permettre la débandade de mesures nationales dont certaines farfelues et toutes inefficaces (creation de murs, accord entre l’Italie et l’Albanie, etc

    État de droit : la conditionnalité de l’octroi des fonds structurels européens au respect des valeurs fondamentales a été une question majeure notamment face à la rupture de l’Etat de Droit en Pologne puis Hongrie. Celle-ci actée, même si il demeure compliqué de la mettre en oeuvre politiquement constitue une bonne base de mesure de rétorsion face à un Etat ou des Etats membres qui voudraient s’affranchir de nos valeurs et principes essentiels

    Le « grand  » Elargissement vers l’Est : l’engagement d’accélerer les procédures des Etats candidats dont l’Ukraine pour des raisons évidentes, mais sans laisser sur place les Balkans qui candidatent depuis des années est pris. Demeure un dilemne important quant à son application

    Enfin, la question critique de la Cybersécurité européenne s’est invitée à la table de l’UE qui a tenté d’ organiser une réponse aux cyberattaques notamment russes et pris des initiatives pour protéger les infrastructures critiques de l’UE.

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    L’article

    Introduction

    Le bilan de la première mandature d’Ursula von der Leyen (2019-2024) jette les bases des priorités pour son second mandat, inauguré en novembre 2024. Face à une Europe en transformation, cette période a été marquée par la nécessité d’adapter la gouvernance européenne à des crises successives et à des enjeux stratégiques sans précédent. Ce regard rétrospectif met en lumière les avancées réalisées et les défis persistants qui orienteront les futures réformes.

    Dès l’été 2019, la nomination d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne marque un tournant dans le rôle que veulent tenir les États membres dans le processus de sélection[1]. En 2019, le PPE remporte de nouveau le plus de sièges aux élections européennes, mais son candidat, Manfred Weber, manque de soutien au sein du Conseil européen. Face à l’incapacité à trouver un accord autour des candidats officiels[2], Ursula von der Leyen, alors ministre allemande de la Défense et membre du PPE comme Manfred Weber, est proposée par le Conseil européen. Malgré les critiques tenant au fait qu’elle n’était pas candidate (Spitzenkandidatin) et la remise en question du processus inauguré en 2014, sa candidature est approuvée par le Parlement européen, mais avec une faible majorité (383 voix, alors que la majorité absolue était de 374 voix). Cette approbation étroite met clairement en évidence les divisions au sein du Parlement européen, et notamment au PPE, et marque une certaine défiance à l’égard du Conseil.
    Celle-ci se manifeste lors de la formation du « collège » des commissaires, à l’automne 2019. Trois des candidats proposés par leurs gouvernements respectifs n’obtiennent pas la confiance des députés européens : Sylvie Goulard (FR, RE), ancienne ministre, désignée pour le portefeuille du Marché intérieur[3], László Trócsányi, (HU, PPE), ancien ministre, proposé comme commissaire chargé du Voisinage et de l’Élargissement[4] et Rovana Plumb (RO, S&D), ancienne ministre, pressentie au portefeuille des Transports[5]. Ces rejets, en touchant chacun des trois groupes politiques formant la nouvelle majorité, soulignent les exigences de plus en plus strictes en matière de transparence et d’éthique.
    Entre 2019 et 2024, la Commission européenne, qui s’annonce géopolitique, est marquée par des crises majeures qui viennent façonner les politiques européennes : le Brexit, la lutte contre le changement climatique, la pandémie de Covid-19, la compétition numérique avec les GAFAM, l’agression par la Russie de l’Ukraine, la situation migratoire et la question renouvelée de l’élargissement. A l’image de l’incident du sofa à Ankara, dans chaque situation ponctuant cette mandature, la question de la place à trouver – rapidement – pour la Commission européenne se pose et dispose d’une couverture médiatique jusque-là inédite. 

    Tenir bon à la table des négociations du Brexit

    L’histoire a surtout retenu le rôle central de Michel Barnier, qui n’est plus commissaire à ce moment-là, dans le règlement de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Nommé négociateur en chef par Jean-Claude Juncker au lendemain du référendum britannique en 2016 pour assurer la mise en œuvre de l’article 50 du TUE[6], il est renouvelé dans cette fonction par Ursula von der Leyen fin 2019. A ce titre, il supervise l’élaboration de l’accord de retrait entre le Royaume-Uni et l’Union européenne[7]. Son incarnation de ce qu’on peut appeler la position européenne unie vis-à-vis du Brexit semble avoir fait oublier que les négociations sont toujours en cours et suivies par Maroš Šefčovič depuis 2021.
    En charge de la mise en œuvre de l’accord de retrait[8], il veille, entre autres, à éviter le retour d’une frontière « fermée » sur l’île d’Irlande, car la sortie du Royaume-Uni de l’espace « communautaire » signifie le retour d’une frontière extérieure de l’Union, sur l’île entre Eire et Ulster. Cette question de la frontière entre la République d’Irlande (État membre de l’Union européenne) et l’Irlande du Nord (entité constitutive du Royaume-Uni) pourrait porter atteinte à la paix sur l’île. L’Accord du Vendredi saint, signé en 1998, avait mis fin à plusieurs décennies de conflit en supprimant une frontière visible et en permettant la libre circulation des biens et des personnes. Ainsi, un Protocole d’Irlande du Nord est inclus dans l’accord de retrait du Royaume-Uni, il maintient l’Irlande du Nord dans le marché unique européen pour les biens, tout en laissant le reste du Royaume-Uni en dehors de celui-ci. En pratique, cela signifie des contrôles douaniers entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni, principalement en mer d’Irlande. Ces contrôles ont d’ailleurs constitué une source de tension pour les unionistes nord-irlandais (DUP) et le Protocole a suscité de fortes objections chez les partisans du Brexit. 
    Dans ce contexte, Maroš Šefčovič est chargé des discussions sur le Protocole afin de trouver des solutions qui respectent à la fois l’intégrité du marché unique et les sensibilités politiques du Royaume-Uni et de l’Irlande. Son rôle est plus discret du fait de ces questions certes sensibles, mais techniques et diplomatiques, indispensables pour garantir la stabilité en Irlande du Nord et éviter un retour aux tensions du passé. A l’heure actuelle, on peut en déduire qu’il remplit sa mission correctement, non pas parce que les critiques à son égard sont plus que rares, mais parce que dans la lettre de mission renouvelant sa place dans la Commission von der Leyen II, il reste chargé des relations Union européenne – Royaume-Uni[9].

    A lire aussi : Brexit : trois ans après, quel bilan pour le Royaume-Uni et ses relations avec l’Union européenne ?

    Faire de l’Europe le leader mondial de la lutte contre le réchauffement climatique

    L’un des projets phares de la Commission von der Leyen I est le Pacte vert pour l’Europe, lancé dès décembre 2019. Ce plan ambitieux vise à faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre d’ici 2050. A cette fin, il prévoit des réformes majeures dans plusieurs secteurs comme l’énergie, les transports, l’industrie et l’agriculture[10]. 
    Frans Timmermans, premier vice-président, a été l’artisan de la conception et de la mise en œuvre du Pacte vert, priorité initiale de la Commission, comme en témoigne sa lettre de mission. Il est non seulement responsable de la supervision des politiques environnementales et climatiques, mais est surtout chargé d’un rôle transversal impliquant la coordination de différentes politiques et initiatives au sein de la Commission pour assurer la cohérence du Pacte vert. En effet, le Pacte se présente comme un plan de transformation radicale de l’économie européenne, visant à concilier croissance économique et réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, tout en assurant une transition juste pour les citoyens et les industries.
    C’est ainsi qu’en 2021, la Commission fait adopter la Loi sur le climat fixant l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 et l’ « Ajustement à l’objectif 55 », visant une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Dans ce cadre, plusieurs dispositions ont pu être adoptées : réformes du système d’échange de quotas d’émission (ETS) afin de renforcer la tarification du carbone ; promotion d’énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ; stratégies pour l’hydrogène et des technologies vertes pour décarboner les secteurs difficiles, comme l’industrie lourde ou l’aviation.  
    L’objectif affiché est de faire en sorte que l’Union européenne soit à la pointe de la lutte contre le changement climatique. Frans Timmermans affiche une volonté forte dans son action, en jouant un rôle de premier plan dans la diplomatie climatique. Ainsi, il représente l’Union européenne lors des négociations internationales sur le climat, notamment lors des Conférences des Nations unies sur le climat (COP), où il affirme vouloir positionner l’Europe comme un leader mondial dans la lutte contre le changement climatique. 
    Malgré son intention affichée de ne laisser personne de côté dans cette transformation verte, la principale difficulté est de faire face aux résistances. Celle de la Pologne d’abord, malgré le Mécanisme pour une transition juste, qui vise à soutenir les régions les plus touchées par la transition énergétique, en particulier celles dépendantes du charbon. La crise dite de l’azote dans son pays d’origine durant l’année 2023 illustre particulièrement ce défi global qui a eu raison des ambitions, tant au niveau européen que national, portées par Frans Timmermans. Quand il quitte la Commission européenne en 2023[11], son portefeuille est réparti entre Maroš Šefčovič et Wopke Hoekstra. Mais, à un  an de la fin de la mandature, la mécanique du Pacte vert se grippe et la commissaire désignée Teresa Ribera en a fait les frais durant son audition

    A lire aussi : Pacte vert- Green deal : so what?

    Répondre à la crise pandémique

    La pandémie de Covid-19 a été un test sans précédent pour la Commission. Tout au long de la crise, Ursula von der Leyen, qui est médecin, se pose en figure publique de la réponse européenne en multipliant les interventions pour communiquer sur la gestion de la pandémie, promouvoir les mesures de santé publique et défendre les initiatives prises par la Commission. Certes, la santé publique demeure une compétence principalement nationale, mais l’urgence de la situation oblige à mobiliser les institutions européennes et coordonner les efforts des États membres face à une situation où des réponses initialement fragmentées menaçaient l’Union[12].
    Plus discrète mais non moins efficace, Stella Kyriakides, commissaire à la Santé et à la Sécurité alimentaire, dirige, dès le début de la pandémie en 2020, le groupe de coordination entre les États membres (EU Health Security Committee) pour échanger des informations sur l’évolution de la pandémie et harmoniser les mesures prises pour protéger la santé publique. 
    Une des réalisations les plus notables est la stratégie de vaccination de l’Union, lancée en juin 2020, afin de garantir l’accès équitable aux vaccins pour tous les États membres[13]. Stella Kyriakides se présente comme ayant supervisé les négociations centralisées avec les grandes entreprises pharmaceutiques, pour regrouper les achats de vaccins[14], dans des Accords d’achat anticipé (Advance Purchase Agreements), permettant à l’Union européenne de garantir des centaines de millions de doses de vaccins à des prix négociés et de sécuriser l’approvisionnement de tous les États membres. Ce qui lui permet ensuite d’envisager l’initiative COVAX, une plateforme internationale visant à garantir un accès équitable aux vaccins pour les pays à revenu faible et intermédiaire, car elle insiste pour faire preuve de solidarité mondiale en contribuant financièrement et en leur fournissant des doses de vaccins.
    Elle a également joué un rôle dans le suivi des variants du virus et la mise en place de capacités de test, en collaboration avec l’agence européenne des médicaments (EMA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), pour surveiller l’apparition de nouveaux variants et ajuster la réponse européenne en conséquence. Elle œuvre aussi à la mise en place d’un programme pour accélérer la recherche génomique afin de détecter et suivre les variants, tout en coordonnant la distribution de kits de tests et de matériel médical à travers l’Europe par le mécanisme de protection civile. Par extension, la lutte contre la désinformation sur les vaccins et la confiance dans la vaccination ont constitué un pan essentiel de sa mission, en s’appuyant sur des données scientifiques et des évaluations rigoureuses effectuées par l’Agence européenne des médicaments, en publiant les résultats des essais cliniques[15].
    Enfin, sont prévus des fonds supplémentaires pour les systèmes de santé des États membres grâce aux programmes comme REACT-EU, qui a fourni un financement aux pays pour soutenir leurs réponses sanitaires et économiques à la pandémie et des mesures pour mieux se préparer aux crises futures. Avec la création de l’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA), l’objectif est de garantir que l’Europe puisse anticiper, réagir rapidement et coordonner les réponses aux futures crises sanitaires, notamment en s’assurant que l’approvisionnement en vaccins, médicaments et équipements médicaux devienne plus rapide et plus efficace. 

    A lire aussi : #Covid19 : chronologie de la pandémie en Europe

    La création d’un emprunt européen

    Malgré ces avancées majeures en matière de construction de l’Europe de la santé, les observateurs se concentrent sur le plan de relance – historique – de 750 milliards €, en juillet 2020, financé par des emprunts communs au nom de l’Union européenne, pour permettre aux acteurs économiques de se remettre de la crise liée à la pandémie. Ce plan marque une étape importante vers une solidarité budgétaire accrue au sein de l’Union européenne. En effet, pour faire face à l’impact économique majeur de la pandémie, des mesures exceptionnelles sont prises, notamment la clause dérogatoire du Pacte de stabilité et de croissance, qui permet aux États membres de dépasser les règles strictes en matière de déficit budgétaire pour investir massivement dans le soutien à leurs économies[16]. Toute chose inimaginable en temps normal, notamment pour les Allemands. Cette suspension donne aux États membres la flexibilité budgétaire nécessaire pour soutenir les entreprises et les travailleurs durement touchés par les confinements et les restrictions économiques, tout en lançant des programmes d’aide économique au niveau national. Margrethe Vestager, vice-présidente chargée de la concurrence, veille à ce que la législation reste stricte pendant cette période, en contrôlant les fusions et acquisitions susceptibles de désavantager le marché européen. Thierry Breton, chargé du marché intérieur, est présent sur tous les fronts. Il supervise l’accélération de l’adoption du télétravail, de l’enseignement à distance et des services publics numériques en plus du renforcement de la production industrielle de fabrication vaccinale. Tout n’aurait toutefois pas été possible sans l’excellence européenne en matière de recherche[17].

    Ériger une souveraineté numérique

    La mandature 2019-2024 est marquée par la transformation numérique de l’Europe, avec l’adoption de plusieurs initiatives dans le cadre de la stratégie pour la « Décennie numérique » de 2021. L’objectif est de renforcer la souveraineté numérique de l’Europe, notamment en matière de protection des données avec le Règlement général sur la protection des données et en développant une infrastructure numérique européenne, incluant la technologie 5G et les semi-conducteurs[18].
    Margrethe Vestager et Thierry Breton jouent un rôle central dans cet objectif visant à faire de l’Europe un leader mondial dans la transformation numérique d’ici 2030. Leur action porte sur quatre axes. D’abord, développer les compétences numériques chez les citoyens et les travailleurs : 80 % de la population européenne doit disposer des compétences de base d’ici 2030. Ensuite, développer une connectivité numérique robuste, avec la couverture 5G pour tous les citoyens européens, ainsi que l’expansion des capacités de cloud[19] et de traitement des données, y compris les infrastructures de nouvelle génération comme les supercalculateurs. Puis, encourager l’adoption de technologies numériques par les entreprises, y compris les PME avec l’objectif de rendre 75 % des entreprises européennes utilisatrices de technologies comme l’intelligence artificielle, la blockchain et les données massives. Enfin, dernier axe : promouvoir la numérisation des services publics afin de garantir que tous les citoyens européens aient accès à des services publics en ligne d’ici 2030. Le tout en assurant la protection des droits des citoyens, l’égalité d’accès à la technologie, et ce que l’on peut appeler la souveraineté numérique. En d’autres termes, la nécessité pour les Européens d’avoir le dernier mot, quand cela les concerne, dans le domaine numérique.
    En sa qualité de commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager manifeste une approche proactive dans la régulation des grandes plateformes technologiques. Ses actions en exécution visent à garantir un environnement numérique compétitif, en évitant que des géants de la tech ne dominent trop le marché et ne nuisent à l’innovation européenne. C’est au titre de ces fonctions qu’elle supervise plusieurs enquêtes antitrust et inflige des amendes importantes à certaines de ces entreprises pour abus de position dominante. Elle apparaît comme la grande gagnante des contentieux qu’elle oppose aux entreprises américaines. Cette stratégie s’inscrit dans la volonté de créer un cadre plus juste pour les acteurs du marché européen, en particulier les petites entreprises et les start-ups. Les impulsions législatives, connues sous le nom de DMADSAAI ActData governance Act, les initiatives tenant à la cybersécurité et l’Internet des objets (IoT)[20], font que ces technologies ne sont pas réservées aux grandes entreprises, mais bénéficient à l’ensemble du tissu économique européen. Ses attributions spécifiques sont particulièrement bien interconnectées avec celles de Thierry Breton et reflètent leur approche complémentaire de la transformation numérique.
    La fin de la mandature est marquée par le départ de Thierry Breton en septembre 2024 et sa défiance affichée à l’égard de la présidente von der Leyen mais il ne doit pas nous amener à oublier que le binôme qu’il a formé avec Margrethe Vestager s’est montré efficace dans l’élaboration des outils permettant la souveraineté numérique européenne. En tant que commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton est responsable de la souveraineté technologique de l’Europe, des infrastructures numériques critiques, de la politique industrielle numérique et de la mise en œuvre des nouvelles technologies (intelligence artificielle, cloud, 5G, cybersécurité). Son rôle se concentre alors sur les infrastructures, la numérisation des entreprises, les chaînes de valeur technologiques et le soutien à l’innovation industrielle, afin d’assurer l’autonomie stratégique dans les technologies clés. Son action s’est concentrée sur la construction d’une Europe technologiquement indépendante dans les domaines de l’intelligence artificielle, du cloud computing, et des infrastructures numériques. 
    En matière de production législative, il lance en particulier le règlement sur les semi-conducteurs (Chips Act) visant à renforcer la production européenne et réduire la dépendance de l’Union aux fabricants non-européens. Il supervise l’allocation des fonds de relance pour soutenir la transformation numérique des entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises, et pour financer des projets d’infrastructures numériques, dans le cadre du plan NextGenerationEU. Il se prononce enfin en faveur d’une industrie de défense solide
    Les deux commissaires ont d’ailleurs donné plusieurs conférences de presse ensemble tout au long de la mandature. Si Thierry Breton communique sur la création d’un environnement favorable à l’innovation, à l’investissement dans les infrastructures et à la réduction de la dépendance de l’Europe aux technologies non européennes, Margrethe Vestager veille à ce que cet environnement numérique reste équitable et concurrentiel, en réglementant les excès de pouvoir des grandes plateformes technologiques non européennes et en promouvant un marché plus transparent et juste. Ils se sont prononcés d’une seule voix sur les besoins en matière de protection cyber, dans cette mandature marquée par l’émergence d’ennemis multipliant les violations du droit international. 

    Contrer l’agression russe en Ukraine

    La première manifestation de volonté de nuire, en provenance de Russie en février 2020, est une cyberattaque qui paralyse les urgences d’une clinique de Düsseldorf[21]. Ces cyberattaques russes dans les pays de l’OTAN se multiplient ensuite pour enregistrer une augmentation de 300% entre 2020 et 2022, et de 250% en Ukraine. Les opérations soutenues par le Kremlin montent en puissance pendant l’année 2021. Ilya Vitiuk, chef du département de cybersécurité au service de sécurité de l’Ukraine, explique qu’elles ciblent en particulier le secteur de l’énergie, la logistique, les installations militaires, ainsi que les bases de données gouvernementales et les ressources d’information dans les mois précédant l’invasion russe.
    Au matin du 24  février 2022, alors que les troupes russes prennent le contrôle de la centrale de Tchernobyl, d’un aéroport militaire situé à 25 kilomètres de Kiev et bombarde les centres urbains, la Commission européenne adopte immédiatement une position ferme et unie, à la fois pour soutenir l’Ukraine financièrement, militairement et politiquement, mais aussi pour imposer des sanctions économiques massives, en coordination avec les alliés non européens. Malgré la participation du budget de l’Union au financement des industries de défense – un fléchage déjà mis en place sous Jean-Claude Juncker – et l’adoption de 14 trains de sanctions, l’absence de vision stratégique sur le long terme semble avoir privé l’Union européenne, qui n’est pas un État, d’une voix forte face au conflit qui a éclaté à ses portes[22]. 
    Josep Borrell, Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission, s’active pour élaborer la réponse diplomatique et sécuritaire de l’Union européenne à l’invasion russe de l’Ukraine. Dès les premiers jours de l’invasion, il condamne fermement l’attaque russe et plaide pour une réponse européenne unie. Il travaille avec les représentants des États membres pour coordonner l’application des sanctions et mettre en place en urgence des actions dans le domaine de défense. La Boussole stratégique est adoptée en mars 2022. Il utilise la facilité européenne pour la paix, initiée en mars 2021, pour financer l’envoi d’équipements militaires à l’Ukraine. Une Action de soutien à la production de munitions (ASAP) : destinée à stimuler la production de munitions et de missiles dans l’Union est mise en place en juillet  2023 et des règles visant à encourager les acquisitions conjointes dans l’industrie de la défense de l’Union (EDIRPA) sont approuvées en octobre 2023. Après deux ans de guerre en Ukraine, la Commission européenne a dévoilé en mars 2024 la première stratégie industrielle de défense (EDIS) et un nouveau programme pour l’industrie de la défense (EDIP). En juillet 2024, l’Union européenne décide d’utiliser les intérêts des avoirs russes gelés en Europe pour aider l’Ukraine. Sous sa direction, l’Union européenne met en place une mission de formation des forces armées ukrainiennes, (EUMAM), afin de renforcer leurs capacités à faire face à l’agression russe, 
    Enfin, il soutient les efforts européens d’accueil des millions de réfugiés ukrainiens fuyant les combats. Il plaide en faveur d’une solidarité entre les États membres pour partager le fardeau de l’accueil des réfugiés, tout en veillant à ce que l’Union européenne mette à disposition des fonds pour les soutenir. Ce retour de la directive 2001/55/CE, dès le 2 mars 2022, remet– dramatiquement – au cœur du débat la question migratoire en Europe. En effet, l’Union européenne se retrouve rapidement et directement confrontée à un défi d’une ampleur sans précédent, à savoir l’accueil d’un nombre élevé́ de personnes déplacées en provenance d’Ukraine, dans un laps de temps très restreint. 

    A lire aussi : Rassurer l’Ukraine, un défi permanent pour l’UE

    Repenser la migration et l’asile

    Trois mois avant le début de l’offensive russe, la Pologne et la Lituanie s’étaient retrouvées face à un flux inhabituel de migrants en provenance de Biélorussie. Les représentants de ces États, responsables de cette frontière extérieure de l’Union, dénoncent alors une tentative de déstabilisation. Cette instrumentalisation, à l’approche de l’hiver, pousse la Commission à proposer un règlement, dans les jours qui suivent, comportant des mesures visant à prévenir et à restreindre les activités des opérateurs de transport pratiquant ou facilitant le trafic de migrants ou la traite des êtres humains à destination de l’Union européenne. Cette prise de conscience de l’instrumentalisation des flux migratoires[23], associée au besoin de renforcer le Régime d’asile européen commun, conditionne profondément l’adoption du nouveau Pacte sur la migration et l’asile en avril 2024. Pourtant annoncé dès juillet 2019 comme une priorité, l’objectif est explicite dans la lettre de mission adressée à Ylva Johannson, avec la sécurité interne par la prévention du terrorisme ; ce sera l’un des derniers textes adoptés de la 9e législature. 
    Les dix textes visant à réformer les règles en matière d’asile sont examinés par le Conseil et aboutissent en décembre 2021 à l’adoption du règlement relatif à l’Agence de l’Union européenne pour l’asile[24]. En avril 2024, le Parlement européen vote en faveur du paquet législatif sur la migration et l’asile et, le 14 mai, le Conseil l’adopte. L’objectif est de rendre le droit d’asile en Europe « plus juste et plus solide » eu égard aux défis liés à l’augmentation des flux migratoires et des demandes d’asile. Le pacte propose de renforcer les frontières extérieures de l’Union et d’améliorer les retours des migrants en situation irrégulière. Son objectif consiste aussi à renforcer la coopération entre les États membres tout en garantissant des procédures d’asile équitables et efficaces. Il inclut des mécanismes pour une meilleure répartition des demandeurs d’asile au sein de l’Union et un soutien accru aux pays, dits en première ligne, autour de la mer Méditerranée. Cependant, le Règlement relatif à la gestion de l’asile et de la migration ne prévoit pas une refonte des règles du système Dublin comme annoncée au départ[25], mais il introduit un partage équitable des responsabilités entre les États membres. C’est là que des désaccords demeurent. Le règlement sur les conditions nécessaires pour les demandeurs d’asile fixe les règles d’octroi d’une protection internationale au sein de l’Union. Le règlement sur la procédure de retour à la frontière fixe les conditions de retour des personnes dont la demande d’asile a été rejetée. La directive fixe les règles concernant les conditions d’accueil des demandeurs d’asile. Les questions tenant aux conditions d’accueil et d’admission humanitaire ne sont pas en reste, elles sont pourtant invisibilisées par la crainte d’un flux migratoire non maîtrisé qu’il soit issu d’une attaque hybride[26] ou non. En effet, la gestion de la migration et des frontières fait partie d’un domaine de dépense prioritaire : en 2023, le budget dédié à la gestion de la migration a augmenté de 2 milliards €, notamment en raison de l’intensité des flux migratoires en provenance d’Ukraine. 
    La mandature 2019-2024 s’ouvre et se clôture avec une attention particulière portée à Frontex. L’Agence, mise en cause à plusieurs reprises,  se voit renforcée par un règlement en novembre 2019[27] et à l’automne 2024, il est question de procéder à une nouvelle réforme.
    Ainsi, le Conseil, a estimé en octobre 2023 « que les motifs de la protection temporaire persistent » et décidé de prolonger son application d’une année, jusqu’au 4 mars 2025, puis de nouveau d’une année jusqu’à la date du 4 mars 2026. Par conséquent, la protection temporaire est maintenue à l’égard des personnes déplacées d’Ukraine, et pourrait être encore prolongée si le Conseil l’estime nécessaire.

    A lire aussi : Asile et immigration : révision et refonte de Schengen ?

    Garantir l’État de droit

    En 2019, l’élargissement est au point mort. Lors du Conseil du 15 octobre 2019, la France, les Pays-Bas, le Danemark et l’Espagne se prononcent contre l’ouverture des négociations avec l’Albanie. La question des négociations pose alors problème. Ainsi, à la demande de la France, la Commission adopte une nouvelle méthodologie en matière d’élargissement afin de redynamiser le processus. Pour pallier un manque de vision stratégique, la nouvelle méthodologie prévoit un regroupement et une hiérarchisation des chapitres : les trente-cinq chapitres de négociation existants sont réunis en six groupes. Le groupe de chapitres dits « fondamentaux », sur l’appareil judiciaire et les droits fondamentaux (chapitre 23), la justice, la liberté et la sécurité (chapitre 24), les marchés publics (chapitre 5), les statistiques (chapitre 18) et le contrôle financier (chapitre 32), doit être ouvert en priorité et n’être fermé qu’à la toute fin de la négociation, les progrès dans les chapitres de ce groupe conditionnant l’ouverture des autres groupes. 
    La communication « Renforcer le processus d’adhésion – Une perspective européenne crédible pour les Balkans occidentaux », validée en mars 2020 par le Conseil, prévoit que seul un élargissement pour deux États semble alors envisageable. L’offensive russe en Ukraine vient changer la donne. Dès le 28 février 2022, Kiev dépose sa candidature d’adhésion à l’Union européenne. Le 3 mars, la Moldavie et la Géorgie font de même. Consécutivement à l’avis positif de la Commission, l’Ukraine et la Moldavie reçoivent le statut de candidat en juin 2022. La Géorgie n’obtient pas cet avis positif car des efforts supplémentaires sont nécessaires[28]. Pour marquer le coup, la présidente de la Commission européenne s’engage à faire de l’adhésion de l’Ukraine, en particulier, une réussite. Le commissaire à l’élargissement, Oliver Varhélyi[29], se prononce à peine, voire brille par son absence.
    L’année 2022 remet donc l’élargissement sur le devant de la scène avec le dépôt de candidature de trois anciens États issus de l’ancienne Union soviétique (URSS), puis du Kosovo. Quatre nouveaux États viennent donc s’ajouter aux « anciens » candidats : Turquie, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie et Albanie. La Bosnie-Herzégovine se voit reconnaître le statut de candidat fin 2022. A la fin de la mandature, la Commission a rendu un rapport sur dix États qui voudraient rejoindre l’Union et sur leur état d’avancement[30].
    Les « six pays des Balkans occidentaux » ne semblent plus avoir la cote en cette fin de mandature. La Commission se montre particulièrement ferme en ce qui concerne le respect de l’État de droit[31]. Ceci va de pair avec la nouvelle méthodologie et ce sentiment désagréable que les États, une fois dans l’Union, pourraient adopter des mesures contraires. En cela, la Commission affiche une certaine cohérence. Si elle évalue les manquements des candidats en matière d’État de droit au moment des négociations, elle fait de même avec ses États membres. Depuis 2020, elle présente son rapport annuel sur l’État de droit et, en 2022, elle décide de conditionner les fonds de relance au respect des règles en la matière[32], dans la continuité des décisions de la Commission Juncker prises au nom de l’article 7 du TUE, à propos de la Pologne et de la Hongrie. Cette dernière entame ainsi un jeu de poids et contrepoids pour conditionner son blocage des décisions en faveur de l’Ukraine.
    En parallèle, le commissaire à la justice, Didier Reynders, passe à l’action en 2020 en réponse aux réformes législatives et décisions gouvernementales perçues comme des atteintes à l’indépendance de la justice, à la liberté des médias et aux droits fondamentaux. A l’issue de l’examen de ces réformes judiciaires, il notifie à la Hongrie ses préoccupations en ce qui concerne la nomination des juges ou les restrictions sur la possibilité de contester la légalité des décisions judiciaires et des mesures qui ont permis des interférences politiques dans le système judiciaire. Un nouveau litige s’ouvre à propos d’un paquet législatif supposé garantir la Hongrie contre les interférences étrangères, en cette fin de mandature.

    A lire aussi : Rapport 2023 sur l’Etat de droit

    Le 27 novembre 2019, à l’issue de la procédure des auditions le Parlement européen avait approuvé par 461 voix, contre 157 et 89 abstentions le collège des commissaires – constitué alors de douze femmes et quinze hommes. En 2024, outre qu’il y a une femme de moins, on est frappé par la faible majorité acquise lors du vote, la plus faible depuis 1995[33]. A l’issue des auditions, aucun candidat commissaire n’a été cette fois désavoué par les députés. Le 27 novembre 2024, la Commission von der Leyen II est entérinée par 370 voix, contre 282 et 36 abstentions. La question se pose donc de savoir si les votes exprimés contre le nouveau collège sont le signe d’un désaccord sur les réalisations de la mandature 2019-2024 ou s’ils traduisent des inquiétudes sur les priorités annoncées pour le nouveau mandat (2024-2029).

    Quelles Priorités pour la mandature 2024/2029 ? Nos clés de lecture

    Il y a eu le rapport Letta puis le rapport DRAGHI qui très certainement marquent de leur sceau un programme déjà largement dessiné autour de la compétitivité

    Et il y a des équilibres politiques nouveaux et mouvants avec au centre un #PPE régnant tant au Parlement Européen que dans une majorité d’Etats membres en 2025 et, à la Commission bien évidemment où Mme von der Leyen s’annonce comme puissance régnante. Ces deux données l’une économique,l’autre politique permettent sinon de prevoir avec certitude les 5 ans à venir de prioriser les objectifs, les défis voire les dilemnes

    Le programme officiel de la Commission – Un peu de tout 🙂 …

    Prospérité et compétitivité durables
    L’Union européenne simplifiera les réglementations pour les entreprises, notamment les PME, tout en mettant en œuvre un pacte pour une industrie propre visant à réduire les émissions et les coûts énergétiques. Elle se concentrera également sur le comblement des pénuries de compétences et l’accélération de la transition numérique pour stimuler la compétitivité.
    Transition écologique et innovation
    L’UE renforcera son rôle de leader en matière de durabilité avec un pacte industriel vert et des initiatives pour une économie circulaire. Elle investira massivement dans des technologies stratégiques comme l’intelligence artificielle, les biotechnologies et les données, tout en visant la neutralité carbone d’ici 2050 grâce à des technologies propres.
    Justice sociale et qualité de vie
    L’Union s’engage à déployer un plan pour des logements abordables, à lutter contre la pauvreté et à garantir des transitions équitables dans le travail en renforçant les droits sociaux. Elle encouragera également une meilleure gestion de l’impact du numérique sur le monde du travail.
    Sécurité et défense européennes
    Pour renforcer sa souveraineté, l’UE construira une véritable Union européenne de la défense, mutualisera les ressources et développera des capacités stratégiques. Elle protégera les infrastructures critiques grâce à une cybersécurité accrue et se préparera aux crises sanitaires, chimiques ou cybernétiques.
    Migration et gestion des frontières
    L’Europe appliquera le pacte sur la migration et l’asile avec des procédures plus équitables. Elle triplera les effectifs de garde-frontières, modernisera la gestion des frontières et développera des voies légales pour la migration tout en luttant fermement contre les trafics d’êtres humains.
    Leadership global et partenariats stratégiques
    L’UE maintiendra un soutien fort à l’Ukraine tout en renforçant ses partenariats mondiaux. Elle développera sa diplomatie climatique pour promouvoir les énergies propres et augmentera son influence internationale grâce à des accords stratégiques adaptés aux enjeux contemporains.

    Alors que le discours de réélection d’Ursula Von der Leyen, la composition de la Commission , la déclaration des chefs d’Etat à Budapest semblent répondre à ces objectifs ambitieux et globaux , on ne peut s’empêcher de questionner la capacité des institutions à coopérer entre elles face aux défis externes qui ces temps ci sont des dangers ; à avancer vers un marche intérieur plus intégré (notamment marché des capitaux et numérique et defense) et celle de faire face à des previsions (US, Chine) ou des imprévus géopolitiques (Mercosur, Afrique, Syrie) qui viendraient bousculer une mandature dont le début semble déjà éminemment compliquée ?

    Merci de nous suivre sur ce BLOG

    Nous avons prévu ces mois-ci de travailler particulièrement sur la Pologne, l’Allemagne, les relations avec les US et la Chine, les defis migratoires , le retro pedalage sur le green Deal , les politiques de l’ énergie et du numérique au gré des news, analyses des médias et thin tanks partenaires, travaux du CEDE

  • Premier ministre : un brevet européen pour Michel Barnier ?

    Premier ministre : un brevet européen pour Michel Barnier ?

    Au terme d’une séquence politique inédite, le Président de la République a nommé comme Premier ministre : Michel Barnier. (Cet article est focalise sur sa dimension européenne et ne prend pas position quant aux affaires nationales )

    Son expérience européenne est largement reconnue par nos partenaires européens, ainsi il est possible d’esperer le « retour » de la France en Europe après une periode marquée par son affaiblissement politique, cet été au moment où les postes principaux et les négociations pour les présidences des commission au PE se negociaient ?

    Dans un contexte de montée des extrêmes droites en Europe et particulièrement du RN en France lors des législatives consécutives à la dissolution, cette nomination était attendue avec inquietude dans les chancelleries européennes.

    Un Premier ministre doté d’une forte expérience européenne

    Le choix de Michel Barnier rassure l’Europe : l’homme détient son « brevet » européen.

    Jeu de mot facile ? Pourtant c’est bien lui qui a osé en l’absence de consensus des Etats membres lancé le brevet communautaire en utilisant la procédure de la coopération renforcee

    En 1999, il est nommé commissaire européen à la politique régionale, fauteuil qu’il occupe durant plus de quatre ans. Entre 2010 et 2014, après six mois de mandat en tant que député européen, il est désigné commissaire européen au marché intérieur et aux services, un des plus gros protefeuilles. Et les politiques menées en matière de droit des sociétés au sens large comme ses efforts pour initier le concept d’avantages réciproques sur les marches publics par exemple constituent un legs important.

    Il a donc eu l’habitude de côtoyer des dirigeants européens et des fonctionnaires européens occupant des postes clés de la Commission.

    Parmi eux, l’actuel directeur général à la Concurrence, Olivier Guersent qui est son ancien chef de cabinet ou la directrice générale au Commerce, Sabine Weyand, bras droit de Michel Barnier au sein de la Task Force Brexit ou Stéphanie Riso, ancienne directrice de la stratégie au sein de la Task Force Brexit et désormas directrice générale au Budgetune relation qui pourrait s’avérer utile, alors que la France entre dans la procédure de déficit excessif (PDE) et que ses finances publiques sont dans le rouge.

    Michel Barnier a ensuite été nommé négociateur en chef du Brexit et de 2016 jusqu’au  24 décembre 2021, a habilement et âprement négocié un accord avec le Royaume-Uni. Il paraît donc pouvoir contribuer à renforcer les positions françaises dans les institutions européennes.

    D’autant qu’ancien ministre de l’agriculture, il est fin connaisseur de la PAC et partage les orientations actuelle pour une redistribution de la Politique Agricole Commune. Il avait commem inistre orienté les fonds des producteurs de céréales vers les éleveurs, doublé leurs revenus et augmenté le budget de l’agriculture biologique. Sa vision en 2008 visait déjà à être « plus préventive, plus juste et plus durable », et le rapport final du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture européenne publié jeudi (5 septembre) de cette année est assez en ligne avec ses options.
    Compte tenu de son expérience agricole et européenne, peut-il être à l’écoute des inquiétudes des agriculteurs français, en première ligne des manifestations du début 2024 ? Les prochains plans agricoles de la Commission seront surveillés de près.

    Mais des positions exprimées dans d’autres domaines sèment le doute

    Lors de la primaire des Républicains, en décembre 2021, Barnier candidat avait défendu la primauté du droit national sur le droit européen en matière de politique migratoire. Ces positions ont semé le doute sur l’européisme de Michel Barnier.

    Sa relation avec la Présidente de la Commission interroge également. En octobre dernier, la participation d’Ursula von Der Leyen au campus européen de Renaissance a été vécu comme une trahison par le LR, memebre du PPE.

    Let’s see la suite ,!

    https://www.euractiv.com/section/elections/news/former-eu-brexit-negotiator-michel-barnier-appointed-french-prime-minister/?utm_source=Euractiv&utm_campaign=c1475ade20-EMAIL_CAMPAIGN_2023_12_14_05_49_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_-e977b6ffd5-%5BLIST_EMAIL_ID%5D

    https://www.euractiv.com/section/elections/news/monsieur-herr-mister-michel-barnier-seen-from-abroad/?utm_source=Euractiv&utm_campaign=d6560ebe7c-EMAIL_CAMPAIGN_2024_03_15_11_14_COPY_06&utm_medium=email&utm_term=0_-c120410112-%5BLIST_EMAIL_ID%5D

    https://www.euractiv.com/section/politics/opinion/the-brief-barnier-von-der-leyen-and-macrons-political-interests/?utm_source=Euractiv&utm_campaign=898a57d3da-EMAIL_CAMPAIGN_2023_10_27_11_39_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_-8521d58fd2-%5BLIST_EMAIL_ID%5D

  • Charles III en France, peut-il resserrer les liens entre l’Union européenne et le Royaume-Uni ?

    En France ce mercredi 20 septembre et pour trois jours, le roi Charles III effectue sa troisième visite officielle à l’étranger, après l’Allemagne et la Roumanie. Depuis 50 ans, en tant que prince, il a multiplié les visites sur le continent. De là à l’imaginer jouer un rôle dans le réchauffement des relations entre son pays et l’Union européenne ?

    Le roi Charles III a participé en 2011 à un débat au Parlement européen de Bruxelles à propos de la lutte contre le réchauffement climatique - Crédits : Pietro Naj-Oleari / Parlement européen
    Le roi Charles III, alors prince de Galles, a participé en 2011 à un débat au Parlement européen à Bruxelles sur la lutte contre le réchauffement climatique – Crédits : Pietro Naj-Oleari / Parlement européen

    Cette fois, c’est la bonne. Ce mercredi 20 septembre 2023, Charles III va fouler pour la première fois le sol français en sa qualité de roi du Royaume-Uni. Une visite officielle initialement prévue à la fin du mois de mars dernier et qui devait être alors sa première sortie à l’étranger comme monarque. Mais le contexte social en France à l’époque lié au mouvement contre la réforme des retraites avait forcé le report de sa venue.

    Entretemps, Charles III s’est rendu en Allemagne à la fin du mois de mars, puis en Roumanie au début du mois de juin. Pour ses trois premiers voyages officiels en tant que souverain, le nouveau roi aura donc visité trois pays de l’Union européenne. De quoi y voir le signe d’une volonté de resserrer les liens entre son royaume et ses voisins européens et d’enterrer la hache de guerre du Brexit ?

    Un intérêt qui dépasse le rôle protocolaire

    Le 9 février 1970, le prince Charles s’installe au premier rang de l’hémicycle de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, abrité au sein de la Maison de l’Europe, à Strasbourg. Il accompagne son père, le prince Philip, invité à présider la séance d’ouverture d’une conférence dédiée à la conservation de la nature. C’est la première fois que le jeune prince de Galles, alors âgé de 21 ans, rend officiellement visite à une organisation intergouvernementale européenne en tant que membre de la famille royale britannique.

    De nombreuses autres visites suivront, cette fois-ci auprès des institutions de l’Union européenne. Comme fin novembre 1978, lorsqu’il participe à des discussions au siège de la Commission européenne à Bruxelles, ou encore en novembre 1992, quand il visite le siège du Parlement européen à Strasbourg et participe à une conférence intitulée “Commerce européen et environnement”. Quelques jours plus tôt, il s’entretenait avec Jacques Delors, président de la Commission européenne, au siège de celle-ci à Bruxelles.

    Le prince Charles au côté de Jacques Delors, alors président de la Commission européenne, le 19 novembre 1992 à Bruxelles - Crédits : Christian Lambiotte / Commission européenne
    Le prince Charles au côté de Jacques Delors, alors président de la Commission européenne, le 19 novembre 1992 à Bruxelles – Crédits : Christian Lambiotte / Commission européenne

    Pour Aurélien Antoine, professeur des universités spécialiste du droit et des institutions britanniques, le prince Charles s’est emparé avec beaucoup d’intérêt de cette mission de représentation de la famille royale britannique auprès des institutions européennes. “Sous le règne d’Elizabeth II, c’est surtout le prince de Galles qui se chargeait de cette représentation. On ne pourra jamais savoir s’il aurait voté en faveur ou non du Brexit, mais c’est évident que sur les relations avec l’Union européenne, il a toujours montré sa volonté de maintenir des relations étroites”.

    Un message hautement symbolique envoyé à l’UE

    Au-delà de ses venues à Strasbourg et Bruxelles, le prince Charles a multiplié les visites officielles dans les pays européens depuis près de 50 ans. 36 en France, 34 en Allemagne, 18 en Italie. Un intérêt personnel, qui dépasse son simple rôle de représentation de la monarchie britannique, selon Aurélien Antoine. “Charles III témoigne d’un profond attachement à l’histoire. Il entretient un lien personnel avec les pays européens. Le roi est très européen culturellement, féru de musique classique de compositeurs allemands comme de bons vins bordelais”.

    L’universitaire voit dans cette proximité entre le nouveau monarque et les pays européens une forme de rupture avec la reine Elizabeth II. “Charles III fait preuve d’un vrai intérêt intellectuel à se rendre en Europe. Ce que je ne dirais pas forcément de sa mère, qui avait plutôt un réel intérêt à privilégier les pays du Commonwealth”.

    Un tropisme européen qui se reflète dans les choix de visites à l’étranger de Charles III, qui s’est rendu dans des pays de l’UE (Allemagne, Roumanie puis France) pour ses trois premiers déplacements en dehors du Royaume-Uni. A titre de comparaison, Elizabeth II avait attendu sa troisième visite à l’étranger pour poser le pied sur le continent européen, en Norvège en 1955.

    En octobre 2017, le prince Charles est intervenu lors de la conférence internationale Notre océan, organisée par la Commission européenne à Malte - Crédits : Matthew Mirabelli / Commission européenne
    En octobre 2017, le prince Charles est intervenu lors de la conférence internationale Notre océan, organisée par la Commission européenne, à Malte – Crédits : Matthew Mirabelli/Commission européenne

    La relation entre Charles III et l’Europe est également intimement liée à son engagement pour la préservation de l’environnement. C’est dans ce cadre-là qu’il a été invité pour la première fois au Conseil de l’Europe en 1970 (voir plus haut). En février 2011, lors d’une nouvelle visite officielle à Bruxelles au Parlement européen, il a débattu de la lutte contre le changement climatique, appelant alors à “en faire plus aujourd’hui pour éviter les catastrophes de demain”.

    A l’heure où la Commission européenne s’est donnée pour objectif de rendre l’Europe neutre en carbone d’ici à 2050 à travers son Pacte vert européen, le roi soutiendrait-il cette initiative secrètement ? “Je pense qu’il est tout à fait satisfait de ces évolutions, même s’il aimerait que ça aille encore plus loin”, répond Aurélien Antoine.

    Charles III et la bonne distance des sujets épineux

    Cet intérêt de longue date affiché par Charles III pour ses voisins européens pousse naturellement à s’interroger sur l’influence qu’il pourrait avoir sur le devenir des relations entre son pays et l’Union européenne, bientôt trois ans après l’entrée en vigueur du Brexit. “C’est un sujet très sensible”, rappelle Aurélien Antoine. “Son rôle n’est absolument pas de prendre position, ce serait une énorme erreur. Il peut faire des clins d’œil, manifester sa sympathie, son amitié, en choisissant ses destinations, mais il doit s’en tenir à ces simples signes, qui laissent libre court aux interprétations”.

    Pour le spécialiste du droit et des institutions britanniques, cela n’indique en rien que le roi se privera d’entretenir des liens avec les institutions de l’Union européenne. Ce qu’il a d’ailleurs déjà fait, en acceptant que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, vienne à sa rencontre au château de Winsdor, le 27 février dernier. Cette entrevue, qui concernait le nouvel accord sur le protocole nord-irlandais du Brexit, n’a pas manqué de faire réagir outre-Manche.

    Tout dépend du contexte et de la manière dont il fait les choses”, résume Aurélien Antoine. “Charles III garde le droit de visiter les institutions européennes par intérêt personnel, en sa qualité de chef d’Etat. Il pourrait également prononcer un discours devant le Parlement européen, ce qui enverrait un message différent puisqu’il s’agit de la représentation démocratique du peuple européen. Mais s’il décidait de le faire par exemple le jour de la fête de l’Europe, cela risquerait d’être très mal interprété par les Britanniques”.

    Aurélien Antoine est professeur des Universités, titulaire de la chaire Droit public et politique comparés à l’Université Jean-Monnet de Saint-Etienne. Il est également le directeur de l’Observatoire du Brexit, un groupe de recherche sur le Royaume-Uni et l’Union européenne post-Brexit. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont le dernier est Droit constitutionnel britannique, 3ème édition, paru aux éditions LGDJ (2023).

    Charles III en France, peut-il resserrer les liens entre l’Union européenne et le Royaume-Uni ? – Touteleurope.eu

    Complément historique : De 1946 à 2020 : 74 ans de relations tumultueuses entre le Royaume-Uni et l’Union européenne – Touteleurope.eu

  • Brexit : trois ans après, quel bilan pour le Royaume-Uni et ses relations avec l’Union européenne ?

    Brexit : trois ans après, quel bilan pour le Royaume-Uni et ses relations avec l’Union européenne ?

    Les trois années qui ont suivi le Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l’UE, le 31 janvier 2020, n’ont pas été de tout repos pour le pays. Irlande du Nord, économie, politique, pêche ou encore relations internationales… passage en revue des dossiers, toujours chauds, du Brexit.

    - Crédits : Duncan Cumming / Flickr CC BY-NC 2.0
    Le Brexit a

    https://www.touteleurope.eu/l-ue-dans-le-monde/brexit-trois-ans-apres-quel-bilan-pour-le-royaume-uni-et-ses-relations-avec-l-union-europeenne/

  • Brexit : l’heure des regrets ?

    Il y a trois ans, le 31 janvier, le Royaume-Uni quittait l’Union européenne. « De toute évidence, les Britanniques n’ont pas le cœur à célébrer cet anniversaire. Ici, on parle de plus en plus de ‘Bregret’, les ‘regrets du Brexit’, car trois ans après cette sortie officielle de l’UE, l’inflation est au plus haut et la productivité est en berne », débute Ambroise Bouleis pour France 2.

    Dans The Guardian, l’éditorialiste Polly Toynbee se remémore avec douleur le vote du 23 juin 2016 : « cet acte d’automutilation nationale a laissé les partisans du maintien dans l’Union européenne en proie au chagrin, dans un long gémissement face à la perte d’un idéal et à un déclin économique assuré« . »L’amertume » évoquée par cette dernière semble effectivement s’être propagée au sein du pays. De récents sondages d’opinion démontrent que « les Britanniques qui regrettent d’avoir quitté l’Union européenne deviennent progressivement plus nombreux que ceux qui s’en satisfont« , souligne Reuters.

    « Une enquête publiée lundi par le site d’information UnHerd montre que c’est désormais le cas dans [629] des 632 circonscriptions parlementaires étudiées« , précise l’agence de presse. Tandis que selon un sondage YouGov paru en novembre, « un Brexiter sur cinq a changé d’avis », rappelle 20 Minutes« Aujourd’hui, deux Britanniques sur trois estiment que le Brexit a été mal fait, mal négocié, et une majorité d’entre eux dit qu’elle voterait contre le Brexit si on lui demandait à nouveau son avis », poursuit France 2.

    Les maux du BrexitTrois ans après la sortie de l’Union européenne, il faut dire que la situation économique du pays inquiète. « Le PIB a reculé de 0,3 % au troisième trimestre de l’année 2022, l’inflation a dépassé les 10 %, provoquant une grave crise et des grèves historiques« , note Arte.

    « Certes, il y a la guerre en Ukraine et la pandémie qui participent à cela, mais l’économie britannique décroche plus qu’ailleurs », appuie France 2Le Royaume-Uni est par ailleurs « le seul pays du G7 à n’avoir pas encore renoué avec son Produit intérieur brut (PIB) d’avant la pandémie de Covid-19« , insiste Le Matin.Pour l’agence de presse américaine Bloomberg, le Brexit « coûte à l’économie britannique 100 milliards de livres sterling par an (124 milliards de dollars), les effets s’étendant de l’investissement des entreprises à leur capacité à embaucher des travailleurs« . « Le PIB [britannique] serait supérieur de 4 % si le Royaume-Uni était resté dans l’UE« , avancent ainsi les économistes cités dans l’article.

    D’autres études parlent même de 5,5 % [Reuters].D’anciens partisans du Brexit s’estiment par ailleurs trahis. « Les pêcheurs pensaient reprendre le contrôle de leurs eaux territoriales, comme le gouvernement de l’époque leur avait promis« , avance Arte. Autre exemple pris par France 2: « l’immigration illégale a atteint des sommets l’an dernier alors que la sortie de l’Union européenne devait justement permettre au Royaume-Uni de reprendre le contrôle de ses frontières« .Rishi Sunak, seul contre tous ?Malgré ces indicateurs peu encourageants, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a qualifié lundi 30 janvier le Brexit d’ »immense opportunité » pour son pays [Le Matin].

    « Nous avons fait d’énormes progrès en exploitant les libertés offertes par le Brexit pour relever des défis générationnels. Que ce soit en menant le déploiement de vaccins le plus rapide d’Europe, en concluant des accords commerciaux avec plus de 70 pays ou en reprenant le contrôle de nos frontières« , a ainsi déclaré Rishi Sunak [20 Minutes]. Un avis que de moins en moins d’électeurs semblent partager.

    oBrexit : tous les événements depuis le référendum

    25 octobre 2022 : Rishi Sunak devient Premier ministre

    Alors que Rishi Sunak s’était incliné quelques semaines auparavant face à Liz Truss lors de la désignation du chef du parti conservateur, c’est finalement lui que les militants ont choisi le 24 octobre pour succéder à la Première ministre démissionnaire. Il est nommé chef du gouvernement par le roi Charles III le lendemain.

    Pro-Brexit de la première heure, l’ancien ministre des Finances de Boris Johnson doit maintenant panser les plaies d’un pays qui connaît une importante crise économique. Attaché à l’orthodoxie budgétaire, le nouveau chef de l’exécutif britannique âgé de 42 ans promet “stabilité et unité” pour le Royaume-Uni. 

    À LIRE AUSSI

    Royaume-Uni : pro-Brexit de la première heure, Rishi Sunak arrive au 10 Downing Street

    20 octobre 2022 : Liz Truss démissionne

    Je reconnais qu’au regard de la situation, je ne peux pas remplir le mandat pour lequel j’ai été élue par le parti conservateur”, déclare ce 20 octobre la Première ministre britannique Liz Truss lors d’une conférence de presse donnée devant le 10 Downing Street. 44 jours après avoir été choisie par les Tories, la Première ministre a présenté sa démission ce même jour au matin au roi Charles III, comme le veut la tradition au Royaume-Uni.

    Liz Truss annonce la tenue de nouvelles élections au sein du parti conservateur “d’ici à la semaine prochaine” pour décider du nom du prochain leader du parti, et donc du prochain chef de gouvernement britannique. Elle restera à son poste jusqu’à la désignation de son successeur.

    Lors de sa campagne, elle avait notamment promis de diminuer drastiquement les impôts. Un projet qui avait refroidi les marchés et poussé à la démission son ministre des Finances Kwasi Kwarteng, le 14 octobre. 

    6 septembre 2022 : Liz Truss devient Première ministre

    Agée de 47 ans, celle qui était depuis un an la cheffe de la diplomatie britannique avait remporté le 5 septembre la majorité des voix des 200 000 membres du parti consevateur, lors d’une élection pour prendre la tête de la formation l’opposant à l’ex-ministre des Finances Rishi Sunak.

    Opposée au Brexit lors du référendum de 2016, Liz Truss en est devenue l’un des plus fervents défenseurs. Elle a récemment défendu le projet de loi britannique visant à rompre unilatéralement une partie de l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’UE. Lors de sa campagne pour le poste de Premier ministre, qui avait débuté après la démission de Boris Johnson en juillet, Liz Truss avait promis de faire adopter cette législation si elle remportait cette élection.

    Championne du libre-échange, souvent comparée à Margaret Thatcher, la nouvelle Première ministre a également promis de diminuer drastiquement les impôts dans son pays, confronté à une inflation record (10 % en juillet) et une série de grèves exigeant une hausse des salaires dans plusieurs secteurs. Devenue députée en 2010, Liz Truss avait dirigé plusieurs ministères depuis 2012. 

    22 juillet 2022 : la Commission européenne lance quatre nouvelles procédures d’infraction contre le Royaume-Uni

    Après la présentation en juin 2022 d’une loi remettant en cause le protocole nord-irlandais, texte adopté en première lecture par les députés britanniques, la Commission européenne réagit en déclenchant quatre nouvelles procédures d’infraction contre le Royaume-Uni. Celles-ci viennent s’ajouter aux trois autres déjà lancées depuis mars 2021 en raison d’une application imparfaite des règles spécifiques à l’Irlande du Nord.

    Des dispositions qui prévoient notamment des contrôles douaniers entre l’Ulster et la Grande-Bretagne. La bataille juridique entre Londres et Bruxelles gagne donc en intensité. Si la Cour de justice de l’Union européenne, compétente pour régler le différend, donnait raison à l’UE au terme des procédures engagées, le Royaume-Uni pourrait par exemple être condamné à verser de lourdes amendes. 

    7 juillet 2022 : Boris Johnson annonce sa démission

    Après une vague de départs dans son gouvernement débutée le 5 juillet (plus de 50 démissions en 48 heures), le Premier ministre britannique Boris Johnson – l’homme du Brexit – annonce sa démission du poste de chef du Parti conservateur, et par conséquent son renoncement à la fonction de Premier ministre. Il prévoit de rester en poste jusqu’à la nomination d’un nouveau dirigeant à la tête de son parti, qui deviendra également chef du gouvernement. Mais certaines voix parmi les conservateurs souhaitent le voir quitter le pouvoir au plus vite, pour laisser sa place à un Premier ministre d’intérim.

    Boris Johnson était fragilisé depuis plusieurs mois par le scandale du “Partygate”, des fêtes ayant eu lieu à Downing Street alors que le Royaume-Uni était confiné. En juin, il avait échappé à une motion de censure avec une courte majorité. 

    Ce pilier des Brexiters, Premier ministre depuis juillet 2019 à la suite de la démission de Theresa May, avait signé en octobre 2019 et en décembre 2020 les deux accords qui ont organisé la sortie du Royaume-Uni de l’UE et la nouvelle relation entre cette dernière et le pays. Depuis 2021, les rapports entre l’Union et le gouvernement Johnson connaissaient d’importantes tensions liées à la question du statut particulier de l’Irlande du Nord. 

    15 juin 2022 : la Commission européenne relance des procédures d’infractions contre Londres

    Dans la matinée du 15 juin, le vice-président de la Commission européenne Maroš Šefčovič annonce que l’UE s’apprête à réagir au projet de loi déposé par le gouvernement de Boris Johnson, visant à remettre en cause une partie du protocole nord-irlandais conclu entre l’Union et le Royaume-Uni. “Il n’y a ni justification légale, ni justification politique” pour une violation unilatérale d’un accord international, dénonce-t-il. 

    Ainsi, l’exécutif européen va relancer la procédure d’infraction ouverte le 15 mars 2021 et suspendue quelques mois plus tard. S’ajoute à celle-ci deux nouvelles : l’une pour ne pas avoir réalisé les contrôles sanitaires et phytosanitaires nécessaires à la frontière avec l’Irlande du Nord et ne pas avoir founrni le personnel et l’infrastructure adéquats ; l’autre pour ne pas voir communiqué à l’Union européenne des statistiques de commerce essentielles pour permettre de protéger le marché unique. Ces actions peuvent mener in fine à des sanctions par l’intermédiaire de la Cour de justice de l’UE. 

    13 juin 2022 : le gouvernement présente un projet de loi de révision du protocole nord-irlandais

    La ministre des Affaires étrangères Liz Truss présente le 13 juin un projet de loi remettant en cause les règles spécifiques qui s’appliquent à l’Irlande du Nord depuis le Brexit. Le gouvernement britannique prévoit de revenir unilatéralement sur plusieurs dispositions : les produits en provenance de Grande-Bretagne et uniquement à destination de l’Irlande du Nord seraient exemptés de contrôles douaniers, la Cour de justice de l’Union européenne n’assurerait plus le respect du protocole et l’Irlande du Nord pourrait recevoir les mêmes aides d’État que le reste du Royaume-Uni. 

    En Irlande du Nord, des élus de la majorité à l’Assemblée, qui comprend les républicains du Sinn Féin victorieux lors des élections législatives de mai, disent dans une lettre commune “rejeter dans les termes les plus forts possibles” le projet de loi. Mais le parti unioniste DUP, deuxième force politique locale, conditionne quant à lui toujours sa participation au gouvernement nord-irlandais au retrait du protocole. Ce qui prolonge la paralysie institutionnelle de l’Irlande du Nord. 

    La Commission européenne a de son côté indiqué envisager de relancer la procédure d’infraction engagée contre le Royaume-Uni en mars 2021, qui avait été mise en pause en juillet de la même année dans un esprit d’apaisement. 

    17 mai 2022 : le gouvernement britannique annonce une prochaine loi remettant en cause le protocole nord-irlandais

    Après plusieurs menaces visant le protocole nord-irlandais, le gouvernement du Royaume-Uni fait un pas supplémentaire. Le 17 mai, la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss annonce un projet de loi visant à exempter le pays de certaines parties de l’accord post-Brexit sur l’Irlande du Nord, notamment celles relatives aux droits de douane.

    Elaboré pour éviter le retour d’une frontière physique entre la République d’Irlande (membre de l’UE) et l’Irlande du Nord (hors UE), le protocole permet à cette dernière de rester intégrée au marché unique européen. Il instaure alors des contrôles douaniers en mer d’Irlande, sur les produits transitant entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne. Ce qui renforce la séparation de facto entre ces deux parties du Royaume-Uni. Une situation qui fait craindre à certains, dont le parti unioniste irlandais (DUP) soutenu par Londres, une possible réunification de l’île d’Irlande, renforcée avec la victoire du Sinn Féin aux dernières élections locales. 

    Pour remplacer les règles existantes (qu’il a signées en 2019), le Royaume-Uni voudrait créer une “voie verte” exemptant de contrôles douaniers les produits transitant entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord. Les réactions ne se font pas attendre du côté de l’UE : le commissaire européen Maroš Šefčovič exprime “des inquiétudes majeures” face à ce qu’il considère comme une “action unilatérale en contradiction avec les accords internationaux”, et prévient Londres que l’Europe prendra toutes les mesures nécessaires pour répondre à cette rupture de l’accord. 

    5 mai 2022 : victoire historique du camp nationaliste en Irlande du Nord aux élections locales britanniques 

    Suite à la démission, en Irlande du Nord, des Premiers ministres unionistes Arlene Foster et Paul Givan (respectivement en avril 2021 et en février 2022), le mécontentement post-Brexit se fait fortement ressentir dans la province britannique. Les unionistes rejettent notamment la mise en place de contrôles douaniers dans les ports nord-irlandais. 

    Le 5 mai 2022, les Britanniques se rendent aux urnes pour des élections locales. L’enjeu est de taille pour l’Irlande du Nord en raison du renouvellement des 90 membres de l’Assemblée siégeant à Belfast. Le scrutin offre une victoire historique au parti nationaliste Sinn Féin en lui faisant obtenir 27 sièges, contre 25 pour le groupe unioniste.

    Cette grande première pour le parti qui défend la réunification de toute l’île d’Irlande pourrait avoir de très importantes conséquences politiques puisque cette victoire implique que la cheffe des nationalistes Michelle O’Neill devienne la Première ministre d’Irlande du Nord. Mais la formation d’un gouvernement s’annonce complexe, en particulier parce que les unionistes refusent d’y prendre part, en lien avec avec les contrôles douaniers post-Brexit. Dans ce contexte, il existe un réel risque de paralysie politique de l’Irlande du Nord. 

    Le 27 février : l’accord de Windsor, un nouveau départ ?

    Lundi 27 février, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique Rishi Sunak ont salué un « nouveau chapitre » dans les relations UE/Royaume-Uni. Trois ans après le Brexit, leur projet d’accord vise en particulier à régler le contrôle des biens entre l’Irlande et la province britannique au nord de l’île.

    Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont détaillé les contours de ce nouvel accord lundi 27 février

    Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont détaillé les contours de ce nouvel accord lundi 27 février – Crédits : Dati Bendo / Commission européenne « Pour Rishi Sunak, c’est ‘un nouveau chapitre’. Pour Ursula von der Leyen, la relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sera désormais ‘plus forte’« , relatent Les Echos. « C’est tout sourire » que le Premier ministre britannique et la présidente de la Commission européenne ont annoncé, lundi 27 février, « avoir enfin trouvé un accord commercial post-Brexit sur l’Irlande du Nord » [Courrier international]. « Lors d’une annonce soigneusement chorégraphiée qui semblait isoler davantage les Brexiters purs et durs » [The Guardian], le chef du gouvernement conservateur a dévoilé les contours du nouveau « deal ». Celui-ci a ainsi été « conçu pour réduire la bureaucratie et les dysfonctionnements entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord après le Brexit » [The Independent].

    Selon Le Monde, « l’arrivée à Downing Street de Rishi Sunak, un Brexiter travailleur et pragmatique, a facilité les échanges avec Bruxelles« . Tandis que « la lassitude liée au Brexit, six ans après le référendum, et surtout la guerre en Ukraine ont aussi fortement contribué au réchauffement des relations entre le Royaume-Uni et les Européens, alliés contre la Russie« , ajoute le journal du soir. Ainsi, « ce nouvel ‘accord de Windsor’, du nom de la ville à l’ouest de Londres où il a été annoncé, pourrait tourner la page des tensions diplomatiques depuis le Brexit« , avancent Les Echos. À LIRE AUSSI Brexit : le Royaume-Uni et l’UE parviennent à un accord sur le protocole nord-irlandais 

    « Le blocage remonte à la fin de l’année 2019« , rappelle Libération. « Avec le Brexit, l’Irlande du Nord est devenue la seule province du Royaume-Uni à partager une frontière terrestre avec l’Union européenne », dont la République d’Irlande est restée membre. Or l’accord de sortie du Royaume-Uni signé en janvier 2020, et plus précisément son protocole nord-irlandais, doit permettre d’éviter le rétablissement d’une frontière entre les deux Irlande, afin de ne pas fragiliser le processus de paix sur l’île. Ainsi, « les contrôles documentaires et les inspections douanières et réglementaires sont, depuis 2021, effectués entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord dans les ports de cette dernière« , explique The Irish Times. Par ailleurs, « les règles de l’UE en matière de normes de produits ainsi que de santé et de sécurité alimentaires [continuent] d’être suivies dans le Nord« , complète le journal irlandais.   Or le texte n’a « jamais été mis complètement en œuvre », explique Le Monde. Des « périodes de grâce » sur les contrôles ont été instaurées et prolongées pour certains produits. Mais c’est surtout le lancement « d’une révision unilatérale du statut post-Brexit de l’Irlande du Nord » par le gouvernement britannique qui a mis le feu aux poudres, poursuit le quotidien. La Commission européenne a alors lancé une série de procédures contre Londres… En résumé, le protocole nord-irlandais « polluait depuis trois ans les relations entre Londres et Bruxelles » [Le Monde].

    C’est donc pour normaliser leurs relations que le gouvernement de Rishi Sunak et l’exécutif européen travaillent depuis plusieurs mois à une révision substantielle de ce texte. « Long de 26 pages », le nouveau « cadre de Windsor » [The Independent] annoncé lundi 27 février prévoit ainsi d’importants changements. « Les marchandises en provenance de Grande-Bretagne destinées à l’Irlande du Nord emprunteront une nouvelle ‘voie verte’ où les formalités douanières et réglementaires, les contrôles et les droits seront supprimés« , souligne The Irish Times. Tandis que celles « qui risquent de passer en République ou dans le reste de l’UE emprunteront une ‘voie rouge’ où elles seront soumises aux contrôles habituels« , poursuit le quotidien irlandais. « Le transfert au Royaume-Uni, par l’UE, de compétences sur des questions telles que la TVA et les droits sur les alcools » sont également au menu de l’accord [The Irish Times]. De plus, « après des années d’incertitude, le Royaume-Uni va réintégrer Horizon Europe, un programme de financement de l’UE pour la recherche« , complète The Independent. À LIRE AUSSI Les taux de TVA dans l’UE

    The Guardian pointe un autre élément fondamental du nouvel accord : « dans ce qui est considéré comme la modification la plus radicale du protocole, un nouveau mécanisme, baptisé « Stormont break » [frein Stormont], donnera au Royaume-Uni un droit de veto sur toute législation européenne s’appliquant au commerce en Irlande du Nord« . Celui-ci se basera sur un système déjà existant « qui permet à un groupe d’au moins 30 membres de l’assemblée législative [nord-irlandaise] de bloquer de nouvelles lois à moins qu’elles ne bénéficient d’un consentement intercommunautaire » [The Guardian]. « Ce ‘mécanisme d’urgence’ n’enlèvera toutefois par à la Cour de justice européenne ‘le dernier mot’ en ce qui concerne les règles régissant le marché unique, toujours en vigueur dans la province, a insisté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen » [L’Express].

    Or « le maintien de certaines lois européennes et de la compétence de la Cour de justice européenne en Irlande du Nord était l’un des points de blocage principaux du protocole » pour le parti unioniste nord-irlandais (DUP), poursuit l’hebdomadaire. Un parti qui depuis le mois de mai boycotte justement l’assemblée décentralisée d’Irlande du Nord en raison de son opposition au protocole nord-irlandais. S’il s’est déclaré « ni positif ni négatif » à l’égard du nouvel accord, son chef Jeffrey Donaldson a déclaré que le parti allait « prendre le temps [de l’examiner] », un processus qui devrait durer au moins jusqu’au week-end, précise Politico. Car si Rishi Sunak peut « devenir avec cet accord celui qui a adapté le Brexit aux réalités […], les jours à venir s’annoncent délicats« , poursuit BFM TV. Ce dernier a en effet promis de soumettre le texte au vote des députés, sans toutefois préciser quand. « Si l’opposition travailliste a déjà promis son soutien, une fronde importante au sein des conservateurs porterait un coup à son autorité« , souligne la chaine d’information en continu.

    Brexit : tous les événements depuis le référendum – Touteleurope.eu

  • Vers des listes transnationales en 2024 ?

    Le départ des députés européens du Royaume-Uni, à la suite du Brexit, avait donné un nouvel élan à l’idée de constituer des listes transnationales aux élections européennes. Cette idée répond au souhait d’assurer une tonalité européenne plus soutenue à la campagne des élections européennes, et d’éviter qu’au cours de la législature, le prisme national n’empiète trop sur une approche résolument européenne des enjeux. Le 7 février 2018, une majorité de députés européens s’y étaient montrés hostiles.

    Mais le 3 mai 2022, une majorité de députés européens a adopté le rapport Domènec Ruiz Devesa (S&D, Espagne) qui s’exprime en faveur de listes transnationales composées de 28 députés. La balle est donc maintenant dans le camp du Conseil, qui doit se prononcer à l’unanimité d’ici au printemps 2023.

    Introduction

    La question des listes transnationales avait fait son retour dans l’actualité depuis le vote des Britanniques sur leur appartenance à l’Union européenne et depuis qu’Emmanuel Macron, relayant une proposition italienne visant à profiter de la vacance des 73 sièges britanniques au Parlement européen (PE) en 2019 à la suite du Brexit, s’était prononcé en faveur de telles listes dès les élections européennes de 2019.

    L’on voterait « pour les mêmes parlementaires européens partout en Europe », avait-il mis en avant dans son discours à la Sorbonne, voulant « construire un espace démocratique inachevé ». Le président français avait même suggéré, qu’à partir des élections de 2024, « la moitié du Parlement européen soit élue sur ces listes. » Chaque citoyen disposerait donc de deux votes, l’un pour la liste nationale, l’autre pour la liste transnationale.

    Dans le même esprit, lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement du Sud de l’Europe, qui s’était tenu à Rome le 10 janvier 2018 (Chypre, Espagne, France, Grèce, Italie, Malte, Portugal), ces derniers avaient déclaré que des listes transnationales de membres du Parlement européen à élire au niveau européen « pourraient renforcer la dimension démocratique de l’Union »2.

    De son côté, le premier ministre irlandais, Leo Varadkar, dans un discours prononcé à Strasbourg le 17 janvier 2018, avait marqué son accord, espérant « que les citoyens, dans les cafés à Naples et les restaurants à Galway, parlent des mêmes choix électoraux ». Mais, lors d’un vote en séance plénière le 7 février 2018, les recommandations de la commission des affaires constitutionnelles du Parlement européen n’avaient pas été suivies.

    Tous les passages du texte sur la composition du Parlement européen concernant les listes transnationales avaient été biffés suite à un vote négatif d’une très grande majorité des votes des groupes du Parti populaire européen (PPE, centre-droit), des Conservateurs et réformistes européens (CRE, droite eurosceptique), de la Gauche unitaire européenne (GUE, gauche radicale — devenu aujourd’hui le groupe La Gauche) et de l’Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD selon l’acronyme anglais, droite nationaliste — groupe aujourd’hui disparu).

    Le vote du PPE surtout avait été déterminant et le dossier était donc provisoirement enterré.
    Après les élections européennes de 2019, le Parlement européen s’empare à nouveau de la question, et nombre d’obstacles sont levés. Le 3 mai 2022, le Parlement européen votait majoritairement en faveur des listes transnationales (323 pour, 262 contre, 48 abstentions) lors d’un vote qualifié d’ « historique » par le rapporteur Domènec Ruiz Devesa. Parallèlement, les travaux de la Conférence sur l’avenir de l’Europe mettaient en avant la question des listes transnationales dans le rapport final présenté le 9 mai 2022

    Le PDF complet : PP279_Listes-transnationales_Verger_FR.pdf (institutdelors.eu)

    Conclusion

    À travers les listes transnationales, ce sont des conceptions différentes de la dimension démocratique du projet européen qui s’affrontent. Le débat ne se réduit pas à une simple confrontation entre « pro » et « anti » européens, puisque des approches diverses apparaissent même dans le camp des « pro-européens ».

    Certains, parmi ces derniers, considèrent que des listes transnationales ne feraient que réveiller les nationalistes, opposés aux « partis de l’étranger ». D’autres, au contraire, souhaitent initier par ce biais une prise de conscience citoyenne au niveau européen, renforçant ainsi le sentiment d’un « demos » européen.

    L’équilibre à tenir entre petits, moyens et grands États membres de l’UE reste encore une question
    importante dans le débat, même si le système proposé dans le rapport Ruiz Devesa présente une approche très équilibrée sur ce sujet, répondant largement à la critique. Au-delà, la question de fond que soulève l’idée de ces listes touche à la définition respective de la souveraineté des peuples par rapport à celle des nations et de la manière dont celle-ci doit s’exprimer.

    L’idée progresse cependant, mais le chemin sera long. Si, à défaut d’unanimité entre les États membres de l’UE, une feuille de route, un processus ou toute autre forme d’engagement politique pouvaient être décidés, ce serait un premier pas qui ne fermerait pas l’avenir. Le débat juridico-politique, si illustratif de la complexité de la réalité de l’Union européenne d’aujourd’hui, a déjà le mérite d’être désormais bel et bien ouvert à nouveau.

    D’autres questions, plus prospectives, restent à éclaircir. Alors que le mérite attendu des listes transnationales est une qualité européenne accrue de la campagne des européennes, les modalités de celle-ci restent à définir pour de telles listes, en particulier leur financement.

    Autre point : la vingtaine d’élus issus de ces listes seraient-ils des députés européens comme les autres ou seraient-ils considérés politiquement et médiatiquement, au-delà de leurs divergences politiques, comme une catégorie à part dans l’hémicycle européen ?

    Leur voix dans l’hémicycle et leur poids politique prendraient inévitablement un relief distinct, au risque peut-être d’un Parlement européen à deux vitesses, mais au profit d’élus plus indépendants d’intérêts strictement nationaux et plus à même, lors des votes, d’embrasser un horizon
    européen.

    Si l’unanimité n’était pas trouvée en vue des élections de 2024, cet échec ne devrait cependant pas entraver la mise en place de la procédure des Spitzenkandidaten, qui peut être traitée par un accord politique et/ou institutionnel, ni empêcher la poursuite du débat. Ce débat sera en toute hypothèse relancé à l’occasion des travaux de suivi de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.


    RECOMMANDATIONS


    • L’idée de créer des listes transnationales doit être justifiée profondément par le souci d’européaniser les débats lors des élections européennes, et de poser les jalons d’une vraie citoyenneté européenne qui complète la citoyenneté nationale.

    • Introduire des listes transnationales dès les élections européennes de 2024 sera encore
    difficile en raison des obstacles politico-juridiques, en particulier la nécessaire unanimité
    au Conseil, et le besoin de ratifier la modification de la loi électorale européenne dans
    chacun des parlements nationaux.

    • Mais un nombre même réduit de sièges, tel que proposé par le rapport Ruiz Devesa (28),
    réservés aux élus de listes transnationales aurait valeur d’expérience avant d’éventuellement l’élargir.

    • L’équilibre géographique proposé dans le rapport du Parlement européen semble à même
    de répondre aux préoccupations des petits et moyens pays.

    PP279_Listes-transnationales_Verger_FR.pdf (institutdelors.eu)

  • le protocole sur l’Irlande du Nord en danger suite aux menaces de Londres d’agir unilatéralement – EURACTIV.fr

    le protocole sur l’Irlande du Nord en danger suite aux menaces de Londres d’agir unilatéralement – EURACTIV.fr

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    Les négociations entre l’UE et le Royaume-Uni visant à résoudre le problème du statut du protocole controversé sur l’Irlande du Nord semblent être sur le point d’échouer, après que Londres a averti jeudi (12 mai) qu’elle n’aurait « pas d’autre choix que d’agir ».

    La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, et le vice-président de la Commission européenne, Maros Šefčovič, se sont entretenus pour la première fois depuis les élections de l’assemblée d’Irlande du Nord de la semaine dernière, qui ont vu le parti républicain irlandais Sinn Féin arriver en tête des sondages pour la première fois, lord d’un appel téléphonique ayant été décrit par les responsables britanniques comme « tendu ».

    Le Royaume-Uni a déclaré, dans une déclaration faisant suite à l’appel de jeudi (13 mai), que « si l’UE ne faisait pas preuve de la flexibilité nécessaire pour aider à résoudre ces problèmes, alors, en tant que gouvernement responsable, nous n’aurions d’autre choix que d’agir ».

    Le protocole a été négocié et accepté par l’UE et le Royaume-Uni dans le cadre de la sortie de ce dernier de l’UE afin d’éviter une frontière dure sur l’île d’Irlande. Cependant, sa mise en œuvre de contrôles douaniers sur les exportations britanniques vers l’Irlande du Nord est vivement contestée par la communauté unioniste qui affirme que le protocole a séparé l’Irlande du Nord du reste du marché unique britannique en créant davantage de contrôles et de formalités administratives.

    Sir Jeffrey Donaldson, le chef du Parti unioniste démocratique (DUP), le deuxième plus grand parti de l’assemblée d’Irlande du Nord, dont le soutien du parti est nécessaire pour qu’un nouveau gouvernement décentralisé à Belfast puisse entrer en fonction, a déclaré plus tôt cette semaine qu’il ne nommerait pas de ministres à moins que le gouvernement de Boris Johnson ne prenne des « mesures décisives » sur le protocole sur l’Irlande du Nord.

    Lors de l’appel avec M. Šefčovič jeudi, Mme Truss a déclaré que le protocole était « le plus grand obstacle » à la formation d’un nouveau gouvernement à Belfast.

    Certains rapports ont suggéré que le gouvernement de M. Johnson a travaillé sur une législation nationale qui permettrait de supprimer l’exigence de contrôles douaniers sur les marchandises circulant de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord, qui est l’une des dispositions du protocole, et pourrait être prêt à la présenter au parlement de Westminster dans les semaines à venir.

    Le procureur général du gouvernement britannique a fait état jeudi d’un avis juridique selon lequel il serait désormais légal de passer outre certaines parties des accords de Brexit pour l’Irlande du Nord, invoquant une instabilité politique accrue et un récent canular d’attentat à la bombe contre le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney pour justifier cette décision.

    Le vice-président de la Commission M. Šefčovič a confirmé qu’il était impossible de prolonger le mandat de négociation de l’UE.

    « Il reste très préoccupant que le gouvernement britannique ait l’intention de s’engager sur la voie d’une action unilatérale », a déclaré M. Šefčovič dans une déclaration faisant suite à l’appel.

    Il a ajouté que le Royaume-Uni n’avait pas encore donné suite à « une série de solutions de grande envergure et à fort impact proposées par l’UE » qui permettraient « d’améliorer considérablement la manière dont le protocole est appliqué ».

    Le fait que le Royaume-Uni choisisse de passer outre le protocole « compromettrait les conditions essentielles pour que l’Irlande du Nord continue d’avoir accès au marché unique européen des biens », a ajouté M. Šefčovič, laissant entendre que la rupture du protocole pourrait entraîner des sanctions commerciales.

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    https://www.euractiv.fr/section/royaume-uni-en-europe/news/brexit-le-protocole-sur-lirlande-du-nord-en-danger-suite-aux-menaces-de-londres-dagir-unilateralement/

  • Brexit : un an après, la Grande-Bretagne déstabilisée – EURACTIV.fr

    Brexit : un an après, la Grande-Bretagne déstabilisée – EURACTIV.fr

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    Bien que le Brexit soit une réalité depuis plus d’un an et que la plupart des politiciens de l’opposition ne veuillent plus en parler, il n’est cependant toujours pas bien accepté par l’opinion publique britannique.

    Telle est la conclusion tirée des données présentées mardi 22 février lors d’une conférence organisée par le groupe de réflexion universitaire Britain in a Changing Europe. Il apparait ainsi que la polarisation engendrée par le Brexit a perduré dans de nombreux débats politiques, pourtant  différents par nature.

    Le rapport publié mardi 22 février par le groupe de réflexion montre que le clivage lié au Brexit persiste depuis le référendum de 2016, 62 % des électeurs s’identifiant toujours comme des partisans pro ou anti Brexit.

    Le fossé creusé par le Brexit façonne également la vision qu’ont les électeurs d’autres questions. Selon le groupe de réflexion, les partisans du Brexit et ceux du Remain (les anti-Brexit) ont des opinions très différentes sur l’économie, mais des opinions similaires sur l’immigration.

    «  Les identités liées au Brexit sont également fortement ancrées  », selon le rapport. «  En octobre 2021, 60 % des pro-Brexit et 67 % des anti-Brexit ont déclaré que leur identité était très ou extrêmement importante pour eux.  »

    «  De nettes majorités de personnes qui ont fait campagne pour le Brexit ressentent toujours un fort attachement à leur identité  politique».

    À la question de savoir si le Brexit a été bénéfique pour la démocratie et l’influence du Royaume-Uni dans le monde, les pro et anti-Brexit ne sont toujours pas d’accord pour dire que la sortie de l’UE a été une bonne chose pour le Royaume-Uni.

    Le professeur John Curtice, sondeur électoral de la BBC et membre de Britain in a Changing Europe, a souligné que plus d’opinions négatives sur les conséquences du Brexit ont été enregistrées après l’été 2021, lorsque les pénuries de nourriture et de carburant ont entraîné de longues files d’attente dans les stations-service et des rayons vides dans les supermarchés.

    Par ailleurs, les sondages suggèrent que, si au cours de la première moitié de l’année 2021 la plupart des gens étaient en faveur du Brexit, les Britanniques se sont néanmoins prononcés en faveur d’un retour dans l’UE à 52 % contre 48 % au cours des six ou sept derniers mois.

    «  La question du Brexit continue de façonner le soutien des partis dans une très large mesure  », déclare M. Curtice.

    Le nombre de soutien au parti travailliste parmi les anti-Brexit est désormais équivalent au soutien des pro-Brexit au sein du parti conservateur. Depuis les élections, c’est parmi les électeurs favorables au Brexit que le soutien des conservateurs a le plus diminué.

    Les réactions au Brexit sont également perceptibles dans les opinions sur l’indépendance de l’Écosse. Ainsi, les anti-Brexit sont plus susceptibles de soutenir l’indépendance de l’Écosse ainsi qu’une une Irlande unie

    «  C’est une insulte pour toute personne en Irlande du Nord ayant une identité britannique qu’il y ait une frontière en mer d’Irlande  », a déclaré Alibhe Rea, correspondante du New Statesman.

    «  Le Brexit a mis en lumière et attisé des sentiments d’anxiété qui existaient déjà, ce qui s’est traduit par un effondrement du soutien aux grands partis unionistes  », a-t-elle ajouté.

    L’un des derniers leviers que M. Johnson peut actionner pour renforcer le soutien de son flanc droit est de déclencher l’article 16. Il s’agit d’une clause de sauvegarde dans le protocole sur l’Irlande du Nord qui permet à l’une ou l’autre partie de prendre des mesures unilatérales «  strictement nécessaires  » si l’application du protocole «  entraîne de graves difficultés économiques, sociétales ou environnementales susceptibles de persister, ou un détournement de flux commerciaux  ».

    Alors que les précédents gouvernements britanniques avaient assumé un rôle d’arbitre neutre en Irlande du Nord, le gouvernement Johnson a pris une position plus intéressée après le Brexit, devenant plus ouvertement pro-unioniste, c’est-à-dire en faveur du maintien de l’Irlande du Nord dans le Royaume-Uni.

    Il est possible que le gouvernement déclenche l’article 16 pour suspendre le protocole d’Irlande du Nord pour la raison tactique de garder les unionistes de son côté.

    «  Il y a actuellement un problème avec les relations irlandaises et britanniques. Du côté irlandais, il y a une certaine incompréhension à propos du Brexit  », a déclaré Jon Tonge, professeur de politique à l’université de Liverpool.

    Cependant, les partis d’opposition en Angleterre ne tentent pour l’instant pas de tirer profit du scepticisme de l’opinion publique concernant le Brexit. Encore sonnés par l’ampleur de leur défaite aux élections de 2019, les travaillistes et les libéraux-démocrates ont peu parlé du Brexit ou lié les échecs de la politique gouvernementale et les difficultés économiques au statut du Royaume-Uni en dehors de l’UE.

    En revanche, les conservateurs ont réussi à établir un lien entre le Brexit et le fait que le gouvernement a réussi à lancer son programme de vaccination de masse plus rapidement que l’UE, l’un des rares points de la pandémie dont le gouvernement de Boris Johnson est largement crédité, et que M. Curtice a qualifié de «  brillante opération de communication  ».

    «  Pour l’instant du moins, il est loin d’être évident que le référendum de 2016 a tranché le débat en ce qui concerne l’opinion publique  », a déclaré M. Curtice, qui a souligné que ceux qui n’ont pas voté lors du référendum de 2016 soutiennent l’adhésion à l’UE à une majorité de deux contre un.

    Six ans, trois premiers ministres et deux élections plus tard, le débat sur le Brexit n’est toujours pas clos.

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    https://www.euractiv.fr/section/royaume-uni-en-europe/news/un-an-apres-le-brexit-la-grande-bretagne-destabilisee/

    2022 : le revers britannique

    l’impact direct du Brexit sur l’économie britannique depuis janvier 2021. Au point de susciter de nombreux débats chez les économistes. Mais si les chiffres sont discutés, il demeure néanmoins un consensus : la sortie de l’Union Européenne a considérablement détérioré les performances économiques du Royaume-Uni.

    Dans un article publié le 21 décembre, le Centre for European Reform (CER) estimait qu’au 2e trimestre 2022, le PIB britannique était inférieur de 5,5 % à ce qu’il aurait été si le pays était resté dans l’UE. Selon le Financial Times, une telle tendance représenterait une perte annuelle de plus de 100 milliards de livres sterling pour les finances publiques britanniques.

    La dépréciation de la livre

    Par ailleurs, une conséquence économique directe du Brexit cristallise particulièrement l’attention et fait consensus : la dépréciation de la livre sterling de plus de 10 % après 2016, et qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Cette chute a significativement augmenté le prix des importations, les coûts pour les entreprises et l’inflation, mais n’a pas réussi à stimuler les salaires, ni la compétitivité de l’économie britannique. En conséquence, les salaires réels ont baissé de 2,9 %, ce qui a généré une perte de 870 livres par an en moyenne pour les ménages britanniques, nourrissant un fort mécontentement.

    https://www.rts.ch/audio-podcast/2022/audio/quelles-sont-les-consequences-du-brexit-25833532.html

  • Angela Merkel et l’Union européenne : quel bilan ?

    Angela Merkel et l’Union européenne : quel bilan ?

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  • BREXIT – Le Parlement européen adopte la Réserve d’ajustement – EURACTIV.fr

    BREXIT – Le Parlement européen adopte la Réserve d’ajustement – EURACTIV.fr

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    Quatrième plus grand bénéficiaire du fonds au niveau européen, la France pourra compter sur plusieurs dizaines de millions d’euros pour soutenir le secteur de la pêche, fragilisé par la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

    « C’est une bonne nouvelle pour la France et pour les pêcheurs français », s’est félicité l’eurodéputé français Younous Omarjee (GUE/NGL) auprès d’EURACTIV France mercredi (15 septembre). « Mais c’est aussi une bonne nouvelle pour les Européens en général parce qu’on a fait la démonstration que lorsque nous vivons une crise, la solidarité européenne entre en action. Le Brexit est une telle crise », a ajouté le président de la Commission du Développement régional (REGI) au sein du Parlement européen.

    Adoptée en session plénière du Parlement européen avec une large majorité des voix (652 pour, 32 contre), la Réserve d’ajustement au Brexit doit soutenir les pays les plus touchés par la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Doté de 5,4 milliards d’euros (en prix courants, 5 milliards d’euros aux prix de 2018), ce fonds avait été proposé par la Commission européenne en décembre dernier « pour faire face aux conséquences imprévues et négatives » du Brexit.

    Avec un montant total de plus de 735 millions d’euros (en prix courants), la France en sera le quatrième plus gros bénéficiaire, après l’Irlande, les Pays-Bas et l’Allemagne. 51 millions de ce paquet viendront soutenir les pêcheurs français : car si de nombreux secteurs et activités économiques se trouvent aujourd’hui confrontés aux difficultés liées au Brexit, c’est bien celui de la pêche qui en est le plus durement touché en raison d’une perte d’accès aux eaux britanniques importante.

    « On a fait beaucoup pour ce secteur qui à cause de la réduction des quotas de pêche dans les eaux britanniques souffrira terriblement du Brexit », affirme Pascal Arimont, eurodéputé belge (PPE), membre de la Commission REGI et principal rapporteur sur le sujet au nom du Parlement européen. « Sa place dans le fonds est bien plus important que sa place dans l’économie européenne », explique-t-il à EURACTIV France. Une place « méritée qui reflète la situation difficile dans laquelle se trouve le secteur ».

    Le fait que le Conseil et le Parlement aient rapidement trouvé un compromis sur le dossier serait une excellente nouvelle pour le secteur – comme pour plein d’autres – car cela permettra le déboursement d’une première tranche d’aides dès le mois de décembre 2021, selon M. Arimont.

    Un « bon compromis » dont M. Omarjée se dit également « très satisfait », notamment sur la question de la pêche : « On a réussi à amener un accord qui ne fait aucun perdant alors que ce n’était pas donné au départ », affirme-t-il.

    Il ne faudra néanmoins « pas créer le faux espoir qu’avec ces 5 milliards d’euros tout le problème sera résolu », avertit de son côté M. Arimont. Mais si la Réserve d’ajustement au Brexit ne pourra évidemment compenser « qu’une petite partie des dégâts » occasionnés par le Brexit, elle représente tout de même un « symbole fort de solidarité » au sein du bloc, affirme M. Arimont.

    Quelles répartitions pour la Réserve d’ajustement au Brexit ?

    La Commission du développement régional discutait mardi (16 mars) des modalités de la Réserve d’ajustement au Brexit. Dotée de 5,3 milliards d’euros, celle-ci doit venir en aide aux régions et aux secteurs d’activité les plus touchés par le départ du Royaume-Uni.

    Le compromis dégagé et adopté cette semaine introduit en outre plusieurs points que le Parlement avait appelés de ses vœux. « On a voulu mettre un point sur la pêche durable », explique l’eurodéputé. L’amendement 3 bis apporté par les législateurs spécifie ainsi que l’UE est « attachée à une gestion durable de la pêche », autrement dit le principe d’un rendement maximal durable pour tous les stocks, la fin de la surpêche, le rétablissement des populations des espèces exploitées et la protection de l’environnement marin.

    Autre point fort, le compromis permettra aux pêcheurs espagnols de bénéficier du fonds alors même qu’ils ne soient pas directement touchés par la perte d’accès aux eaux britanniques. Seulement, les pêcheurs notamment français devant se diriger vers d’autres lieux pour compenser leurs pertes, le secteur de la pêche espagnol souffrira de « dégâts indirects » du Brexit, explique M. Arimont.

    L’eurodéputé se félicite également de ce que le principe de dialogues entre les États membres et les autorités régionales ait été introduit dans l’accord : « Dans des pays comme la France, le Brexit ne cause pas les mêmes dégâts partout », rappelle-t-il, « et la voix des régions doit donc avoir un poids dans la prise de décisions ».

    Enfin, le Parlement aura gagné un point sur la question du secteur financier : secteur « qui profite du Brexit plutôt que d’en subir des conséquences négatives », il sera finalement exclu de tout droit à l’indemnisation à travers la Réserve d’ajustement au Brexit. « On voulait éviter que ce secteur puisse soumettre des dossiers pour financer une perte qui, en réalité, n’existe pas », explique M. Arimont. L’adoption de cet amendement est donc une « satisfaction pour le Parlement », affirme aussi M. Omarjee.

    Après son adoption, le fonds sera désormais distribué en plusieurs temps : une première tranche sera déboursée avant la fin de l’année, suivie par une deuxième avant le 30 avril 2022. Le montant restant devra être distribuée avant le 30 avril 2023.

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    https://www.euractiv.fr/section/royaume-uni-en-europe/news/le-parlement-europeen-adopte-la-reserve-dajustement-au-brexit/