Brexit : l’heure des regrets ?

Il y a trois ans, le 31 janvier, le Royaume-Uni quittait l’Union européenne. « De toute évidence, les Britanniques n’ont pas le cœur à célébrer cet anniversaire. Ici, on parle de plus en plus de ‘Bregret’, les ‘regrets du Brexit’, car trois ans après cette sortie officielle de l’UE, l’inflation est au plus haut et la productivité est en berne », débute Ambroise Bouleis pour France 2.

Dans The Guardian, l’éditorialiste Polly Toynbee se remémore avec douleur le vote du 23 juin 2016 : « cet acte d’automutilation nationale a laissé les partisans du maintien dans l’Union européenne en proie au chagrin, dans un long gémissement face à la perte d’un idéal et à un déclin économique assuré« . »L’amertume » évoquée par cette dernière semble effectivement s’être propagée au sein du pays. De récents sondages d’opinion démontrent que « les Britanniques qui regrettent d’avoir quitté l’Union européenne deviennent progressivement plus nombreux que ceux qui s’en satisfont« , souligne Reuters.

« Une enquête publiée lundi par le site d’information UnHerd montre que c’est désormais le cas dans [629] des 632 circonscriptions parlementaires étudiées« , précise l’agence de presse. Tandis que selon un sondage YouGov paru en novembre, « un Brexiter sur cinq a changé d’avis », rappelle 20 Minutes« Aujourd’hui, deux Britanniques sur trois estiment que le Brexit a été mal fait, mal négocié, et une majorité d’entre eux dit qu’elle voterait contre le Brexit si on lui demandait à nouveau son avis », poursuit France 2.

Les maux du BrexitTrois ans après la sortie de l’Union européenne, il faut dire que la situation économique du pays inquiète. « Le PIB a reculé de 0,3 % au troisième trimestre de l’année 2022, l’inflation a dépassé les 10 %, provoquant une grave crise et des grèves historiques« , note Arte.

« Certes, il y a la guerre en Ukraine et la pandémie qui participent à cela, mais l’économie britannique décroche plus qu’ailleurs », appuie France 2Le Royaume-Uni est par ailleurs « le seul pays du G7 à n’avoir pas encore renoué avec son Produit intérieur brut (PIB) d’avant la pandémie de Covid-19« , insiste Le Matin.Pour l’agence de presse américaine Bloomberg, le Brexit « coûte à l’économie britannique 100 milliards de livres sterling par an (124 milliards de dollars), les effets s’étendant de l’investissement des entreprises à leur capacité à embaucher des travailleurs« . « Le PIB [britannique] serait supérieur de 4 % si le Royaume-Uni était resté dans l’UE« , avancent ainsi les économistes cités dans l’article.

D’autres études parlent même de 5,5 % [Reuters].D’anciens partisans du Brexit s’estiment par ailleurs trahis. « Les pêcheurs pensaient reprendre le contrôle de leurs eaux territoriales, comme le gouvernement de l’époque leur avait promis« , avance Arte. Autre exemple pris par France 2: « l’immigration illégale a atteint des sommets l’an dernier alors que la sortie de l’Union européenne devait justement permettre au Royaume-Uni de reprendre le contrôle de ses frontières« .Rishi Sunak, seul contre tous ?Malgré ces indicateurs peu encourageants, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a qualifié lundi 30 janvier le Brexit d' »immense opportunité » pour son pays [Le Matin].

« Nous avons fait d’énormes progrès en exploitant les libertés offertes par le Brexit pour relever des défis générationnels. Que ce soit en menant le déploiement de vaccins le plus rapide d’Europe, en concluant des accords commerciaux avec plus de 70 pays ou en reprenant le contrôle de nos frontières« , a ainsi déclaré Rishi Sunak [20 Minutes]. Un avis que de moins en moins d’électeurs semblent partager.

oBrexit : tous les événements depuis le référendum

25 octobre 2022 : Rishi Sunak devient Premier ministre

Alors que Rishi Sunak s’était incliné quelques semaines auparavant face à Liz Truss lors de la désignation du chef du parti conservateur, c’est finalement lui que les militants ont choisi le 24 octobre pour succéder à la Première ministre démissionnaire. Il est nommé chef du gouvernement par le roi Charles III le lendemain.

Pro-Brexit de la première heure, l’ancien ministre des Finances de Boris Johnson doit maintenant panser les plaies d’un pays qui connaît une importante crise économique. Attaché à l’orthodoxie budgétaire, le nouveau chef de l’exécutif britannique âgé de 42 ans promet “stabilité et unité” pour le Royaume-Uni. 

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Royaume-Uni : pro-Brexit de la première heure, Rishi Sunak arrive au 10 Downing Street

20 octobre 2022 : Liz Truss démissionne

Je reconnais qu’au regard de la situation, je ne peux pas remplir le mandat pour lequel j’ai été élue par le parti conservateur”, déclare ce 20 octobre la Première ministre britannique Liz Truss lors d’une conférence de presse donnée devant le 10 Downing Street. 44 jours après avoir été choisie par les Tories, la Première ministre a présenté sa démission ce même jour au matin au roi Charles III, comme le veut la tradition au Royaume-Uni.

Liz Truss annonce la tenue de nouvelles élections au sein du parti conservateur “d’ici à la semaine prochaine” pour décider du nom du prochain leader du parti, et donc du prochain chef de gouvernement britannique. Elle restera à son poste jusqu’à la désignation de son successeur.

Lors de sa campagne, elle avait notamment promis de diminuer drastiquement les impôts. Un projet qui avait refroidi les marchés et poussé à la démission son ministre des Finances Kwasi Kwarteng, le 14 octobre. 

6 septembre 2022 : Liz Truss devient Première ministre

Agée de 47 ans, celle qui était depuis un an la cheffe de la diplomatie britannique avait remporté le 5 septembre la majorité des voix des 200 000 membres du parti consevateur, lors d’une élection pour prendre la tête de la formation l’opposant à l’ex-ministre des Finances Rishi Sunak.

Opposée au Brexit lors du référendum de 2016, Liz Truss en est devenue l’un des plus fervents défenseurs. Elle a récemment défendu le projet de loi britannique visant à rompre unilatéralement une partie de l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’UE. Lors de sa campagne pour le poste de Premier ministre, qui avait débuté après la démission de Boris Johnson en juillet, Liz Truss avait promis de faire adopter cette législation si elle remportait cette élection.

Championne du libre-échange, souvent comparée à Margaret Thatcher, la nouvelle Première ministre a également promis de diminuer drastiquement les impôts dans son pays, confronté à une inflation record (10 % en juillet) et une série de grèves exigeant une hausse des salaires dans plusieurs secteurs. Devenue députée en 2010, Liz Truss avait dirigé plusieurs ministères depuis 2012. 

22 juillet 2022 : la Commission européenne lance quatre nouvelles procédures d’infraction contre le Royaume-Uni

Après la présentation en juin 2022 d’une loi remettant en cause le protocole nord-irlandais, texte adopté en première lecture par les députés britanniques, la Commission européenne réagit en déclenchant quatre nouvelles procédures d’infraction contre le Royaume-Uni. Celles-ci viennent s’ajouter aux trois autres déjà lancées depuis mars 2021 en raison d’une application imparfaite des règles spécifiques à l’Irlande du Nord.

Des dispositions qui prévoient notamment des contrôles douaniers entre l’Ulster et la Grande-Bretagne. La bataille juridique entre Londres et Bruxelles gagne donc en intensité. Si la Cour de justice de l’Union européenne, compétente pour régler le différend, donnait raison à l’UE au terme des procédures engagées, le Royaume-Uni pourrait par exemple être condamné à verser de lourdes amendes. 

7 juillet 2022 : Boris Johnson annonce sa démission

Après une vague de départs dans son gouvernement débutée le 5 juillet (plus de 50 démissions en 48 heures), le Premier ministre britannique Boris Johnson – l’homme du Brexit – annonce sa démission du poste de chef du Parti conservateur, et par conséquent son renoncement à la fonction de Premier ministre. Il prévoit de rester en poste jusqu’à la nomination d’un nouveau dirigeant à la tête de son parti, qui deviendra également chef du gouvernement. Mais certaines voix parmi les conservateurs souhaitent le voir quitter le pouvoir au plus vite, pour laisser sa place à un Premier ministre d’intérim.

Boris Johnson était fragilisé depuis plusieurs mois par le scandale du “Partygate”, des fêtes ayant eu lieu à Downing Street alors que le Royaume-Uni était confiné. En juin, il avait échappé à une motion de censure avec une courte majorité. 

Ce pilier des Brexiters, Premier ministre depuis juillet 2019 à la suite de la démission de Theresa May, avait signé en octobre 2019 et en décembre 2020 les deux accords qui ont organisé la sortie du Royaume-Uni de l’UE et la nouvelle relation entre cette dernière et le pays. Depuis 2021, les rapports entre l’Union et le gouvernement Johnson connaissaient d’importantes tensions liées à la question du statut particulier de l’Irlande du Nord. 

15 juin 2022 : la Commission européenne relance des procédures d’infractions contre Londres

Dans la matinée du 15 juin, le vice-président de la Commission européenne Maroš Šefčovič annonce que l’UE s’apprête à réagir au projet de loi déposé par le gouvernement de Boris Johnson, visant à remettre en cause une partie du protocole nord-irlandais conclu entre l’Union et le Royaume-Uni. “Il n’y a ni justification légale, ni justification politique” pour une violation unilatérale d’un accord international, dénonce-t-il. 

Ainsi, l’exécutif européen va relancer la procédure d’infraction ouverte le 15 mars 2021 et suspendue quelques mois plus tard. S’ajoute à celle-ci deux nouvelles : l’une pour ne pas avoir réalisé les contrôles sanitaires et phytosanitaires nécessaires à la frontière avec l’Irlande du Nord et ne pas avoir founrni le personnel et l’infrastructure adéquats ; l’autre pour ne pas voir communiqué à l’Union européenne des statistiques de commerce essentielles pour permettre de protéger le marché unique. Ces actions peuvent mener in fine à des sanctions par l’intermédiaire de la Cour de justice de l’UE. 

13 juin 2022 : le gouvernement présente un projet de loi de révision du protocole nord-irlandais

La ministre des Affaires étrangères Liz Truss présente le 13 juin un projet de loi remettant en cause les règles spécifiques qui s’appliquent à l’Irlande du Nord depuis le Brexit. Le gouvernement britannique prévoit de revenir unilatéralement sur plusieurs dispositions : les produits en provenance de Grande-Bretagne et uniquement à destination de l’Irlande du Nord seraient exemptés de contrôles douaniers, la Cour de justice de l’Union européenne n’assurerait plus le respect du protocole et l’Irlande du Nord pourrait recevoir les mêmes aides d’État que le reste du Royaume-Uni. 

En Irlande du Nord, des élus de la majorité à l’Assemblée, qui comprend les républicains du Sinn Féin victorieux lors des élections législatives de mai, disent dans une lettre commune “rejeter dans les termes les plus forts possibles” le projet de loi. Mais le parti unioniste DUP, deuxième force politique locale, conditionne quant à lui toujours sa participation au gouvernement nord-irlandais au retrait du protocole. Ce qui prolonge la paralysie institutionnelle de l’Irlande du Nord. 

La Commission européenne a de son côté indiqué envisager de relancer la procédure d’infraction engagée contre le Royaume-Uni en mars 2021, qui avait été mise en pause en juillet de la même année dans un esprit d’apaisement. 

17 mai 2022 : le gouvernement britannique annonce une prochaine loi remettant en cause le protocole nord-irlandais

Après plusieurs menaces visant le protocole nord-irlandais, le gouvernement du Royaume-Uni fait un pas supplémentaire. Le 17 mai, la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss annonce un projet de loi visant à exempter le pays de certaines parties de l’accord post-Brexit sur l’Irlande du Nord, notamment celles relatives aux droits de douane.

Elaboré pour éviter le retour d’une frontière physique entre la République d’Irlande (membre de l’UE) et l’Irlande du Nord (hors UE), le protocole permet à cette dernière de rester intégrée au marché unique européen. Il instaure alors des contrôles douaniers en mer d’Irlande, sur les produits transitant entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne. Ce qui renforce la séparation de facto entre ces deux parties du Royaume-Uni. Une situation qui fait craindre à certains, dont le parti unioniste irlandais (DUP) soutenu par Londres, une possible réunification de l’île d’Irlande, renforcée avec la victoire du Sinn Féin aux dernières élections locales. 

Pour remplacer les règles existantes (qu’il a signées en 2019), le Royaume-Uni voudrait créer une “voie verte” exemptant de contrôles douaniers les produits transitant entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord. Les réactions ne se font pas attendre du côté de l’UE : le commissaire européen Maroš Šefčovič exprime “des inquiétudes majeures” face à ce qu’il considère comme une “action unilatérale en contradiction avec les accords internationaux”, et prévient Londres que l’Europe prendra toutes les mesures nécessaires pour répondre à cette rupture de l’accord. 

5 mai 2022 : victoire historique du camp nationaliste en Irlande du Nord aux élections locales britanniques 

Suite à la démission, en Irlande du Nord, des Premiers ministres unionistes Arlene Foster et Paul Givan (respectivement en avril 2021 et en février 2022), le mécontentement post-Brexit se fait fortement ressentir dans la province britannique. Les unionistes rejettent notamment la mise en place de contrôles douaniers dans les ports nord-irlandais. 

Le 5 mai 2022, les Britanniques se rendent aux urnes pour des élections locales. L’enjeu est de taille pour l’Irlande du Nord en raison du renouvellement des 90 membres de l’Assemblée siégeant à Belfast. Le scrutin offre une victoire historique au parti nationaliste Sinn Féin en lui faisant obtenir 27 sièges, contre 25 pour le groupe unioniste.

Cette grande première pour le parti qui défend la réunification de toute l’île d’Irlande pourrait avoir de très importantes conséquences politiques puisque cette victoire implique que la cheffe des nationalistes Michelle O’Neill devienne la Première ministre d’Irlande du Nord. Mais la formation d’un gouvernement s’annonce complexe, en particulier parce que les unionistes refusent d’y prendre part, en lien avec avec les contrôles douaniers post-Brexit. Dans ce contexte, il existe un réel risque de paralysie politique de l’Irlande du Nord. 

Le 27 février : l’accord de Windsor, un nouveau départ ?

Lundi 27 février, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique Rishi Sunak ont salué un « nouveau chapitre » dans les relations UE/Royaume-Uni. Trois ans après le Brexit, leur projet d’accord vise en particulier à régler le contrôle des biens entre l’Irlande et la province britannique au nord de l’île.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont détaillé les contours de ce nouvel accord lundi 27 février

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont détaillé les contours de ce nouvel accord lundi 27 février – Crédits : Dati Bendo / Commission européenne « Pour Rishi Sunak, c’est ‘un nouveau chapitre’. Pour Ursula von der Leyen, la relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sera désormais ‘plus forte’« , relatent Les Echos. « C’est tout sourire » que le Premier ministre britannique et la présidente de la Commission européenne ont annoncé, lundi 27 février, « avoir enfin trouvé un accord commercial post-Brexit sur l’Irlande du Nord » [Courrier international]. « Lors d’une annonce soigneusement chorégraphiée qui semblait isoler davantage les Brexiters purs et durs » [The Guardian], le chef du gouvernement conservateur a dévoilé les contours du nouveau « deal ». Celui-ci a ainsi été « conçu pour réduire la bureaucratie et les dysfonctionnements entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord après le Brexit » [The Independent].

Selon Le Monde, « l’arrivée à Downing Street de Rishi Sunak, un Brexiter travailleur et pragmatique, a facilité les échanges avec Bruxelles« . Tandis que « la lassitude liée au Brexit, six ans après le référendum, et surtout la guerre en Ukraine ont aussi fortement contribué au réchauffement des relations entre le Royaume-Uni et les Européens, alliés contre la Russie« , ajoute le journal du soir. Ainsi, « ce nouvel ‘accord de Windsor’, du nom de la ville à l’ouest de Londres où il a été annoncé, pourrait tourner la page des tensions diplomatiques depuis le Brexit« , avancent Les Echos. À LIRE AUSSI Brexit : le Royaume-Uni et l’UE parviennent à un accord sur le protocole nord-irlandais 

« Le blocage remonte à la fin de l’année 2019« , rappelle Libération. « Avec le Brexit, l’Irlande du Nord est devenue la seule province du Royaume-Uni à partager une frontière terrestre avec l’Union européenne », dont la République d’Irlande est restée membre. Or l’accord de sortie du Royaume-Uni signé en janvier 2020, et plus précisément son protocole nord-irlandais, doit permettre d’éviter le rétablissement d’une frontière entre les deux Irlande, afin de ne pas fragiliser le processus de paix sur l’île. Ainsi, « les contrôles documentaires et les inspections douanières et réglementaires sont, depuis 2021, effectués entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord dans les ports de cette dernière« , explique The Irish Times. Par ailleurs, « les règles de l’UE en matière de normes de produits ainsi que de santé et de sécurité alimentaires [continuent] d’être suivies dans le Nord« , complète le journal irlandais.   Or le texte n’a « jamais été mis complètement en œuvre », explique Le Monde. Des « périodes de grâce » sur les contrôles ont été instaurées et prolongées pour certains produits. Mais c’est surtout le lancement « d’une révision unilatérale du statut post-Brexit de l’Irlande du Nord » par le gouvernement britannique qui a mis le feu aux poudres, poursuit le quotidien. La Commission européenne a alors lancé une série de procédures contre Londres… En résumé, le protocole nord-irlandais « polluait depuis trois ans les relations entre Londres et Bruxelles » [Le Monde].

C’est donc pour normaliser leurs relations que le gouvernement de Rishi Sunak et l’exécutif européen travaillent depuis plusieurs mois à une révision substantielle de ce texte. « Long de 26 pages », le nouveau « cadre de Windsor » [The Independent] annoncé lundi 27 février prévoit ainsi d’importants changements. « Les marchandises en provenance de Grande-Bretagne destinées à l’Irlande du Nord emprunteront une nouvelle ‘voie verte’ où les formalités douanières et réglementaires, les contrôles et les droits seront supprimés« , souligne The Irish Times. Tandis que celles « qui risquent de passer en République ou dans le reste de l’UE emprunteront une ‘voie rouge’ où elles seront soumises aux contrôles habituels« , poursuit le quotidien irlandais. « Le transfert au Royaume-Uni, par l’UE, de compétences sur des questions telles que la TVA et les droits sur les alcools » sont également au menu de l’accord [The Irish Times]. De plus, « après des années d’incertitude, le Royaume-Uni va réintégrer Horizon Europe, un programme de financement de l’UE pour la recherche« , complète The Independent. À LIRE AUSSI Les taux de TVA dans l’UE

The Guardian pointe un autre élément fondamental du nouvel accord : « dans ce qui est considéré comme la modification la plus radicale du protocole, un nouveau mécanisme, baptisé « Stormont break » [frein Stormont], donnera au Royaume-Uni un droit de veto sur toute législation européenne s’appliquant au commerce en Irlande du Nord« . Celui-ci se basera sur un système déjà existant « qui permet à un groupe d’au moins 30 membres de l’assemblée législative [nord-irlandaise] de bloquer de nouvelles lois à moins qu’elles ne bénéficient d’un consentement intercommunautaire » [The Guardian]. « Ce ‘mécanisme d’urgence’ n’enlèvera toutefois par à la Cour de justice européenne ‘le dernier mot’ en ce qui concerne les règles régissant le marché unique, toujours en vigueur dans la province, a insisté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen » [L’Express].

Or « le maintien de certaines lois européennes et de la compétence de la Cour de justice européenne en Irlande du Nord était l’un des points de blocage principaux du protocole » pour le parti unioniste nord-irlandais (DUP), poursuit l’hebdomadaire. Un parti qui depuis le mois de mai boycotte justement l’assemblée décentralisée d’Irlande du Nord en raison de son opposition au protocole nord-irlandais. S’il s’est déclaré « ni positif ni négatif » à l’égard du nouvel accord, son chef Jeffrey Donaldson a déclaré que le parti allait « prendre le temps [de l’examiner] », un processus qui devrait durer au moins jusqu’au week-end, précise Politico. Car si Rishi Sunak peut « devenir avec cet accord celui qui a adapté le Brexit aux réalités […], les jours à venir s’annoncent délicats« , poursuit BFM TV. Ce dernier a en effet promis de soumettre le texte au vote des députés, sans toutefois préciser quand. « Si l’opposition travailliste a déjà promis son soutien, une fronde importante au sein des conservateurs porterait un coup à son autorité« , souligne la chaine d’information en continu.

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