Le Parlement européen a soulevé des inquiétudes sur le rôle des réseaux sociaux dans l’insurrection au Capitole, avançant que la nouvelle législation européenne sur les services numériques devrait s’axer davantage sur la lutte contre la propagation d’infox conspirationnistes en ligne.
Suite à l’irruption des partisans de Trump dans le Capitole américain le 6 janvier, les réseaux sociaux semblent avoir pour la première fois reconnu leur responsabilité en laissant le président proférer de fausses informations sur leurs plateformes. Les manifestations avaient été préparées en ligne, et les informations avaient été relayées par les réseaux, comme sur TikTok par exemple.
Les députés européens ont condamné leur rôle dans les violences à Washington et du contenu conspirationniste qui y pullule.
Le député européen Kris Peeters considère que la loi européenne sur les services numériques doit grandement améliorer la transparence des sociétés numériques et leur capacité à respecter les règles.
Alex Agius Saliba insiste sur le fait que la loi DSA, qui permet de sanctionner les plateformes, devait s’axer davantage sur la propagation de fausses informations. Il considère en effet qu’il s’agit d’une attaque contre la démocratie et l’Etat de droit.
S’agissant de la désinformation, la loi DSA établit un garde fou en matière de co-régulation qui jouera un rôle essentiel dans le code européen de bonnes pratiques contre la désinformation.
La Commission européenne a quant à elle redoublé d’efforts pour lutter contre les infox inscrites dans le code. Elle publiera des lignes directrices à ce propos au printemps 2021.
Selon l’eurodépité socialiste Paul Tang, cela pourrait ne pas être suffisant, et il n’exclut pas la possibilité de réglementer de front la désinformation, car les dispositions de la loi DSA habilitant les plateformes numériques évaluer leurs propres risques reposent sur le bon vouloir de ces plateformes.
Les législateurs européens finalisent par ailleurs le règlement sur le contenu terroriste en ligne, auxquels ont été assimilés les agissements récents au capitole, avec l’introduction d’un système de notification-action forçant les plateformes à supprimer le contenu dans l’heure du signalement