le Conseil européen est « obligé » d’introduire une conditionnalité démocratique – EURACTIV.fr

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Tous les aspects de la relation UE-Turquie devraient introduire une conditionnalité démocratique, a déclaré un député européen de haut rang lors d’un entretien avec Euractiv.

« En vertu de nos traités, le Conseil européen est obligé de défendre nos valeurs. Il n’incombe pas seulement au Parlement européen de les défendre. Il s’agit d’un rôle qui revient à toutes les institutions européennes. De ce fait, le Conseil doit introduire cette notion dans les relations que l’UE entretient avec la Turquie », a indiqué l’eurodéputé socialiste Nacho Sanchez Amor.

Du 26 au 29 avril, lors de la session plénière du Parlement européen, les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen s’entretiendront sur les relations entre l’UE et la Turquie, tandis que les discussions sur la réunification de Chypre devraient reprendre plus tard dans la semaine. Autre point marquant en ce début de semaine : la reconnaissance officielle par le président américain Joe Biden du génocide arménien.

Dans un rapport adopté jeudi (22 avril) par la commission parlementaire des affaires étrangères (AFET), les législateurs européens ont déclaré que les relations UE-Turquie avaient atteint un « point historiquement bas » et que « les négociations d’adhésion devraient être formellement suspendues si la tendance négative n’[était] pas inversée ».

Par ailleurs, les députés ont souligné le manque de volonté politique de la Turquie pour mener les réformes prévues dans le processus d’adhésion et son incapacité à répondre aux craintes profondes de l’UE concernant l’État de droit et les droits fondamentaux entraînent des conséquences négatives sur le processus d’adhésion.

« Ce rapport est probablement plus critique que jamais de la situation en Turquie », a soutenu le rapporteur espagnol.

 « Il reflète tout ce qui s’est malheureusement passé dans le pays au cours des deux dernières années, en particulier dans les domaines des droits de l’homme et de l’État de droit, qui restent la principale inquiétude du Parlement européen, et dans ses relations avec l’UE et ses États membres. »

D’après M. Amor, le Parlement européen est « très déçu », car le programme positif proposé par le Conseil à la Turquie ces derniers mois ne soulevait aucune question intérieure ou liée à l’État de droit.

« Ces deux sujets sont finalement devenus synonymes au fur et à mesure. Finalement, nous avons reçu la confirmation de la part d’Ursula von der Leyen que ce point sensible avait été abordé très clairement », a-t-il ajouté.

« D’une manière générale, les relations UE-Turquie ont soulevé la question de la conditionnalité démocratique. Si nous amorçons enfin la discussion relative aux unions douanières, nous – en tant que Parlement – demandons la mise en place d’une conditionnalité démocratique. »

Selon le député socialiste, la société civile en Turquie s’est sentie complètement abandonnée par l’UE lorsque le Conseil a offert un programme positif à Ankara sans évoquer la répression contre les groupes pro-européens et pro-démocratie.

Le mécontentement d’Ankara face à la participation de l’UE

La Grèce et la Turquie ont récemment entamé des pourparlers exploratoires. Toutefois, ils ne sont pas parvenus à s’accorder sur les points à aborder. Si Athènes ne voulait s’entretenir que sur les zones maritimes, Ankara voulait aller plus loin, notamment en discutant de la démilitarisation des îles grecques.

Contacté par Euractiv, un représentant turc a avancé que d’un point de vue historico-géographique et juridique, les relations entre la Turquie et la Grèce dans la mer Égée et dans la Méditerranée orientale étaient toutes interconnectées.

« C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas isoler un point du reste. À ce titre, nous pensons que nous devons adopter une approche globale et œuvrer pour avancer dans les négociations, tout en prenant en compte cette interconnexion », a déclaré le porte-parole turc.

Néanmoins, Ankara ne semble pas contente de la participation de l’UE dans ses relations bilatérales avec la Grèce.

« Bien qu’Athènes continue d’utiliser l’UE comme moyen de pression, nous pensons que nous ne pourrons régler nos différends qu’en entamant un véritable dialogue bilatéral. En fin de compte, l’UE ne peut pas résoudre nos problèmes bilatéraux. En tant que voisins, nous sommes les seuls à pouvoir trouver une solution, et ce en ayant recours aux mécanismes de dialogue déjà en place », a poursuivi la source turque.

Cependant, la Grèce insiste sur la participation de l’UE.

« Nous sommes un État membre du navire européen. Les intérêts grecs sont également des intérêts européens, comme l’ont répété des représentants européens à plusieurs reprises », a fait savoir un politique grec dans un entretien avec Euractiv.

D’aucuns pensent que les solutions à ces questions dépendront de la position que prendra Joe Biden au fil des prochaines réunions de haut rang organisées en juin. La nouvelle administration américaine semble également se focaliser sur le respect de l’État de droit. De ce fait, les analystes estiment que les États-Unis d’Amérique exerceront davantage de pressions sur la Turquie.

Le 14 juin 2021, alors qu’un sommet de l’OTAN aura lieu à Bruxelles, des réunions parallèles devraient avoir lieu entre Joe Biden, Kyriakos Mitsotakis et Recep Tayyip Erdoğan.

Si l’État de droit figure parmi les priorités majeures du programme de Joe Biden, Washington souhaite maintenir Ankara éloignée de Moscou, dont les relations avec l’Occident se sont dégradées au cours des derniers mois.

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https://www.euractiv.fr/section/avenir-de-l-ue/news/mep-eu-council-is-obliged-to-introduce-democracy-conditionality-with-turkey/