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    Green deal : 100 000 entreprises s’engagent

    GDS : Dans le contexte d’une crise agricole qui secoue l’Europe, la transition écologique portée par le Green deal devient d’une grande sensibilité politique et suscite de nouvelles oppositions. Si ses ambitions et sa part de réponse à la guerre en Ukraine lui avaient offert une certaine adhésion, ce sont désormais les entreprises qui viennent en renfort.

    Defard, C. & Nguyen, P.-V. « En route vers l’objectif de neutralité climatique: quelles transformations pour 2030? », Infographie, Institut Jacques Delors, février 2024


    Une quinzaine de réseaux d’entreprises européennes lancent le mouvement Business for a Better Tomorrow. Une coalition d’acteurs qui entend notamment soutenir le Green Deal, à l’heure où il cristallise les oppositions, et porter une vision sociale, solidaire et durable de l’économie.

    À l’heure où le Green Deal suscite des oppositions de plus en plus marquées, et est notamment au cœur de la colère agricole, une coalition d’entreprises européennes se mobilise pour « garantir » sa mise en œuvre au nom de la transition écologique et sociale. Ce mouvement nouveau, appelé Business for a Better Tomorrow, rassemblant 15 réseaux d’entreprises européennes (parmi lesquels le Mouvement Impact France, la Communauté des Entreprises à Mission), souhaite ainsi contribuer à l’émergence d’une économie plus durable et plus juste en Europe.

    L’objectif de Business for a Better Tomorrow est clair : représenter les entreprises européennes souhaitant contribuer à faire avancer la transition écologique et sociale en Europe. En affichant notamment son soutien aux mesures déjà actées dans le Green Deal, la coalition montre qu’elle se différencie d’une partie du patronat européen, qui fait actuellement pression pour limiter les ambitions du Green Deal et de la politique de transformation durable de l’Europe.

    Renforcer les mécanismes de régulation

    Mais Business for a Better Tomorrow va plus loin, et plaide pour un renforcement des mécanismes de régulation liés à la transition écologique : renforcement de la taxe carbone, TVA verte, normes pour lutter contre le greenwashing, renforcement de la taxonomie, sortie des énergies fossiles… Le lancement de cette coalition devrait en outre permettre de constituer une alternative à Business Europe (le Medef européen), et de faire entendre la voix d’entreprises pro-actives en matière de transformation durable.

    Emery Jacquillat, membre du conseil d’administration de la Communauté des Entreprises à Mission, partie-prenante de cette nouvelle coalition, voit dans cette initiative un moyen de « construire un cadre d’entreprise plus contributif » en Europe, et de porter « l’ambition partagée d’un avenir plus durable, plus vertueux, plus respectueux de l’environnement, contribuant activement au bien commun« . Le Mouvement Impact France, également membre, entend ainsi, comme l’explique Philippe Zaouati, porte-parole, fournir « aux décideurs économiques et politiques des ressources et propositions concrètes pour accélérer la nécessaire transformation de l’économie« .

    Soutenir un autre modèle économique

    En rassemblant 15 réseaux d’entreprises, représentant déjà près de 100 000 entreprises (parmi lesquelles la Maif, Ecosia, Enercoop, Citeo ou encore la Camif) et des millions d’emplois, la coalition compte bien peser sur les débats économiques européens, et montrer qu’une autre voie est possible. Avant les élections européennes, c’est un signe qu’une partie des entreprises européennes souhaitent se mobiliser et porter un discours cohérent pour soutenir un changement de paradigme.

    Business for a Better Tomorrow incarnera d’ailleurs ce changement en plaidant pour le soutien aux formes alternatives de gouvernance des entreprises, comme les entreprises à mission, mais aussi les entreprises de l’économie sociale. Rappelant que ces modèles alternatifs contribuent plus que jamais « à une société juste et inclusive, ainsi qu’à la transition verte« , la coalition recommande notamment de faciliter leur accès au financement. Une voix qui devrait compter à l’heure d’élire un nouveau Parlement, qui aura à débattre de réglementations charnières pour la transformation de l’économie à Bruxelles.

    Green deal ou PACTE vert- l’ambition de l’Union européenne 

    La feuille de route environnementale de la Commission  vise à rendre l’Europe neutre en carbone d’ici 2050.

    Elle est axée sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi la transformation d’un certain nombre de secteurs (agriculture, industrie, finance…).

    Retour sur les éléments clés de la mise en œuvre du Pacte vert.

    Le Pacte vert européen en 5 dates
    Le Pacte vert européen en 5 dates – Crédits : Toute l’Europe

    2050

    L’Union européenne vise à être climatiquement neutre en 2050. Cette neutralité carbone est l’un des moyens évoqués dans l’accord de Paris pour contenir le réchauffement climatique en dessous des 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels. C’est dans ce but que la Commission a proposé une feuille de route, comprenant notamment une législation européenne sur le climat.

    2030

    L’Union européenne s’est fixé comme objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55 % par rapport aux niveaux de 1990.

    31 octobre au 12 novembre 2021 : la COP26 de Glasgow réunit les leaders mondiaux pour lutter contre le changement climatique

    Initialement prévue en novembre 2020, la COP26 avait été repoussée en raison de la pandémie de Covid-19. Organisée par le Royaume-Uni, en partenariat avec l’Italie, elle se tient du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow, en Ecosse. Outre les chefs d’Etat et de gouvernement, cette conférence accueille des ONG, des scientifiques ou encore des entreprises afin de partager les bonnes pratiques pour lutter contre le réchauffement de la planète.

    Cette nouvelle COP est une étape clé. Alors que l’accord de Paris est entré en vigueur en novembre 2016, chaque partie a dû transmettre ses propres objectifs en matière de climat. Des ambitions qui doivent être révisés à la hausse tous les cinq ans. Les 196 Etats représentés à Glasgow, plus l’Union européenne, vont ainsi discuter des contributions nationales à la réduction globale des émissions de gaz à effet de serre. L’aide financière aux pays en voie de développement ainsi que la régulation des marchés de carbone constituent les deux autres enjeux principaux de ce rendez-vous mondial.

    14 juillet 2021 : la Commission européenne dévoile son paquet législatif “Fit for 55”

    L’exécutif européen a dévoilé douze propositions législatives concourant toutes à atteindre l’objectif de réduction des émissions carbone de 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux observés en 1990. Des textes qui couvrent des problématiques très diverses – transport, logement, commerce international – mais qui, pensés ensemble, permettent à l’Union de devenir “le tout premier continent à présenter une architecture verte complète”. “Nous avons l’objectif, et désormais la feuille de route pour l’atteindre”, a résumé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

    Parmi les mesures phares présentées ce jour : l’interdiction des moteurs thermiques (essence et diesel) en 2035, la réforme du marché européen du carbone (suppression des quotas gratuits et extension du marché au bâtiment, au transport routier et au secteur maritime), et l’instauration progressive d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières à compter de 2023. Ce paquet doit désormais faire l’objet de négociations, avec pour objectif d’aboutir à un consensus puis un vote global en 2023.

    28 juin 2021 : le Conseil valide la loi européenne sur le climat

    Après l’aval du Parlement européen le 24 juin, le Conseil a validé la loi européenne sur le climat. L’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 est désormais inscrit dans la législation, tout comme celui d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030. A partir de 2023, la Commission évaluera tous les cinq ans les progrès accomplis par les Vingt-Sept.

    Un conseil scientifique consultatif européen sur le changement climatique donnera par ailleurs des avis sur la cohérence entre les engagements internationaux de l’UE et les politiques menées par l’Union. Composé de quinze experts, il pourra publier des rapports sur les mesures ainsi que sur les bilans en matière de lutte contre le changement climatique.

    25 juin 2021 : les eurodéputés et les Etats membres trouvent un compromis sur la PAC

    Après des semaines de blocage, les négociateurs des Etats membres et du Parlement européen ont trouvé un terrain d’entente sur la future politique agricole commune (PAC). La PAC 2023-2027 représente 386,7 milliards d’euros, dont 270 milliards d’aides directes aux exploitants. 62 milliards sont alloués à la France.

    La question de la conditionnalité environnementale des aides aux agriculteurs était au cœur des débats interinstitutionnels. Le compromis entérine qu’à partir de 2025, 25 % de ces paiements directs devront être consacrés aux “écorégimes”, des primes versées aux agriculteurs sur la base de programmes environnementaux exigeants. Les Etats membres pourront mettre en place ces paiements de manière progressive, avec un taux de 20 % en 2023 et 2024. L’accord valide également une forme de “renationalisation” de la PAC et inclut pour la première fois une clause sociale.

    17 mai 2021 : une stratégie pour une “économie bleue durable dans l’Union européenne”

    La Commission européenne a proposé ce 17 mai un plan d’action en faveur des océans. Estimant que l’économie européenne liée aux océans, aux mers et aux zones côtières “représente 4,5 millions d’emplois directs”, la communication de l’exécutif européen propose pour ce secteur un modèle économique durable et neutre sur le plan climatique. Un “Forum bleu” associant les parties prenantes sera créé.

    Afin d’atteindre les objectifs du Pacte vert en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la Commission vise à développer un mix énergétique océanique qui comprendrait l’éolien ainsi que les énergies houlomotrice, hydrothermique et marémotrice flottante. Elle souhaite également décarboner le transport maritime et rappelle qu’elle étudie l’extension éventuelle du système d’échange de quotas d’émission de l’UE à ce mode de transport.

    A côté des secteurs traditionnels comme la pêche ou les chantiers navals, l’objectif est d’inciter à la recherche et l’innovation dans des domaines porteurs comme les biotechnologies. Afin d’améliorer les connaissances des océans et des zones côtières, la Commission se propose notamment de renforcer les programmes Copernicus et le réseau européen d’observation et de données marines (EMODnet).

    En ce qui concerne l’alimentation, une proposition législative devrait voir le jour en 2022 sur les normes de commercialisation des produits de la mer “afin de fournir aux consommateurs et aux opérateurs de la chaîne d’approvisionnement des informations comparables sur la durabilité environnementale et sociale des produits de la mer et sur leur empreinte carbone”. Une autre proposition en 2022 visera à développer la production d’algues dans l’UE. Sur le plan de la protection de la biodiversité, la Commission ambitionne d’atteindre 30 % d’aires maritimes protégées d’ici à 2030. Elle prendra aussi des mesures pour réduire de moitié, d’ici à 2030, les déchets plastiques en mer, les pertes de nutriments dans la mer ainsi que le recours aux pesticides.

    12 mai 2021 : adoption d’un plan d’action contre la pollution

    La Commission européenne a adopté le plan d’action de l’UE intitulé “Vers une pollution zéro dans l’air, l’eau et les sols”. Celui-ci ambitionne de parvenir, d’ici 2050, à un monde dans lequel la pollution est réduite à des niveaux inoffensifs pour la santé humaine et les écosystèmes naturels.

    Il fixe plusieurs objectifs pour 2030 : réduire le nombre de décès prématurés causés par la pollution atmosphérique (-55%), les déchets, les déchets plastiques en mer (-50 %) et les microplastiques libérés dans l’environnement (-30 %), les pertes de nutriments et l’utilisation des pesticides chimiques (-50 %), les écosystèmes de l’UE où la pollution atmosphérique menace la biodiversité (-25 %), la part des personnes souffrant de troubles chroniques dus au bruit des transports (-30 %), la production de déchets et les déchets municipaux résiduels (-50 %).

    Le plan doit passer par l’adoption ou la révision de plusieurs mesures, dont un meilleur alignement des normes de qualité de l’air sur les dernières recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, la révision des normes relatives à la qualité de l’eau, y compris dans les cours d’eau et les mers de l’UE, la réduction de la pollution des sols et l’amélioration de la restauration, ou encore la révision de la majeure partie de la législation de l’UE en matière de déchets afin de l’adapter aux principes de l’économie propre et circulaire.

    21 avril 2021 : accord provisoire trouvé autour de la loi climat

    Après de longs mois de discussions, la Commission européenne, le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen sont parvenus à un accord provisoire sur la loi climat. Il fixe le niveau de réduction d’émission de gaz à effet de serre d’ici à 2030 (calculé par rapport au niveau observé en 1990) à -55 %. Cet objectif intermédiaire doit permettre à l’UE de parvenir à la neutralité climatique d’ici à 2050, principal enjeu du Pacte vert pour l’Europe. Ce seuil de 55 % est calculé en valeur nette, et inclut donc l’absorption d’une partie des gaz à effet de serre par les puits de carbone que sont, par exemple, les forêts et les océans.

    Cet accord permettra à l’Union d’accélérer notablement le rythme de la réduction de ses émissions carbone : “Sur la décennie à venir, nous allons aller 2,5 fois plus vite que sur la période 2010-2020, c’est un effort très important”, a salué Pascal Canfin, président de la commission Environnement, Santé publique et Sécurité Alimentaire du Parlement européen.

    Les négociateurs ont par ailleurs trouvé un consensus sur d’autres points importants de cette loi climat. Ils ont acté la définition d’un nouvel objectif intermédiaire pour 2040, qui sera chiffré dès 2024. Ils ont également prévu la création d’un conseil scientifique consultatif indépendant, lequel examinera les propositions législatives européennes à venir et s’assurera qu’elles respectent le cadre de la loi climat et de l’Accord de Paris, conclu en 2015. Elles pourront néanmoins y déroger si le législateur justifie cet écart par rapport aux objectifs climatiques.

    Le Conseil et le Parlement doivent désormais adopter formellement cet accord provisoire, qui figurera ensuite au Journal officiel de l’Union européenne. La loi climat constituera alors de base à la cinquantaine de réformes législatives prévues d’ici à l’été 2022 dans divers secteurs (transports, énergie…) afin d’atteindre les objectifs du Pacte vert pour l’Europe.

    10 mars 2021 : le Parlement européen vote une résolution sur le futur mécanisme d’ajustement carbone aux frontières

    Pour peser sur la proposition de la Commission qui doit être publiée en juin, le Parlement européen a adopté un texte non contraignant sur le futur mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Celui-ci définirait une limite d’émissions de gaz à effet de serre liées à une activité économique, au-delà de laquelle les biens importés dans l’UE seraient soumis à un surcoût.

    En plus de participer aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre, le dispositif serait une nouvelle ressource financière pour l’Union européenne. Il devrait être mis en œuvre en 2023.

    18 janvier 2021 : la Commission européenne donne le coup d’envoi d’un “nouveau Bauhaus européen”

    L’exécutif européen a lancé un site et un prix consacrés à un “nouveau Bauhaus européen” , en référence au courant artistique éponyme né en 1919 en Allemagne. Celui-ci mêlait à l’époque différentes disciplines comme l’architecture, le design et la photographie.

    Le nouveau Bauhaus se définit comme un projet environnemental, économique et culturel visant à transformer les sociétés actuelles. Ouvert pour l’occasion, le site web dédié doit recueillir les contributions des artistes, architectes, ingénieurs, scientifiques, entrepreneurs, étudiants et toutes les autres personnes intéressées. Pour favoriser les contributions innovantes et faire émerger les besoins et les défis les plus urgents, des ateliers et tables-rondes seront également organisés dans les Etats membres. Après cette première phase de conception suivront des phases de livraison et de diffusion.

    Au printemps 2021, la Commission décernera également des prix pour mettre en valeur les projets les plus inspirants réalisés dans le cadre de ce nouveau Bauhaus. Chaque lauréat recevra 30 000 euros ainsi qu’une aide pour réaliser un documentaire ou une exposition. Les prix suivants consacreront uniquement de nouveaux projets.

    18 décembre 2020 : l’Union européenne présente un nouvel objectif de réduction des gaz à effet de serre dans le cadre de l’accord de Paris

    Après l’accord du Conseil européen sur une réduction d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990 le 11 décembre, l’Union et les vingt-sept Etats membres de l’Union européenne ont officiellement présenté cet objectif comme leur nouvelle contribution déterminée au niveau national (CDN).

    Dans le cadre de l’Accord de Paris, chaque pays doit présenter tous les cinq ans les mesures qu’il prévoit de mettre en place pour réduire ses émissions nationales et s’adapter aux effets du changement climatique. Pour l’Union européenne, cette nouvelle CDN doit servir “d’exemple en incitant nos partenaires internationaux à accroître leurs CDN en amont de la COP26 de Glasgow [en novembre 2021]” .

    11 décembre 2020 : le Conseil européen renforce les objectifs climatiques 2030

    Après une longue nuit de négociations, le Conseil européen a trouvé un accord sur une réduction d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990, au lieu de 40 % prévu jusqu’ici, comme l’avait proposé la Commission en septembre. Le Parlement européen avait préconisé de viser 60 % de réduction, un objectif jugé trop haut par certains Etats membres, comme la Pologne. Le Conseil a également rappelé que ces efforts pour atteindre ces objectifs climatiques seront soutenus par la relance économique européenne, notamment grâce au plan de relance Next Generation UE et au prochain Fonds pour une transition juste.

    9 décembre 2020 : la Commission présente le Pacte européen pour le climat et une stratégie pour une mobilité durable et intelligente

    La Commission européenne a lancé le Pacte européen pour le climat, “une initiative à l’échelle de l’UE invitant les individus, les communautés et les organisations à participer à l’action en faveur du climat et à construire une Europe plus verte”. Par cette initiative, elle souhaite créer un espace de discussions et de réflexion citoyen sur le climat par le biais d’une plateforme en ligne. L’objectif de cette plateforme est de diffuser des informations fiables sur l’environnement et le climat, mais aussi d’encourager les actions et engagements en faveur du climat à toutes les échelles. Pour la phase de lancement, le pacte se concentrera d’abord sur quatre domaines d’action principaux : les espaces verts, la mobilité verte, les bâtiments économes en énergie et les compétences professionnelles liées aux emplois verts. Les thèmes abordés évolueront ensuite en fonction des contributions des participants.

    La Commission européenne a également présenté sa “Stratégie de mobilité durable et intelligente” pour penser la transition écologique et numérique dans le domaine des transports. Ce plan d’action composé de 82 initiatives ambitionne de rendre les modes de transports européens plus durables et compétitifs. Les transports produisent actuellement près d’un quart des émissions totales de gaz à effet de serre de l’UE. L’objectif de la stratégie est donc de réduire de 90 % les émissions de ce secteur d’ici 2050. La Commission veut développer une mobilité plus propre par le développement de transports à zéro émission par exemple, mais aussi une mobilité intelligente, c’est-à-dire qui prend appui sur l’innovation et l’intelligence artificielle, et enfin une mobilité accessible et abordable pour tous.

    14 octobre 2020 : la Commission européenne dévoile une série de propositions dans les domaines de la rénovation énergétique, du méthane et des produits chimiques

    Lors de son discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait annoncé la création d’un “nouveau Bauhaus européen” , un grand mouvement de rénovation des bâtiments, responsables d’environ 40 % de la consommation d’énergie de l’UE et de 36 % des émissions de gaz à effet de serre. La nouvelle “stratégie pour une vague de rénovations” , dévoilée le 14 octobre, vise à doubler le taux de rénovation des bâtiments au cours des dix prochaines années. Ainsi, l’exécutif souhaite également “déclencher une transformation à grande échelle de nos villes et de notre environnement bâti” pour “concilier durabilité et style”.

    La Commission a également publié sa stratégie pour réduire les émissions de méthane, deuxième contributeur au changement climatique après le dioxyde de carbone. Elle y expose les mesures visant à réduire les émissions de méthane en Europe et au niveau international, dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et des déchets. La stratégie s’accompagne d’un rapport sur l’état de l’union de l’énergie, qui propose une évaluation des mesures et des objectifs dans chaque Etat membre en matière de transition énergétique.

    Enfin, la stratégie pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques vise à créer un environnement exempt de substances toxiques. Elle prévoit l’interdiction de certains produits parmi les plus nocifs dans les produits de consommation (jouets, cosmétiques, textiles…), et propose d’accompagner l’industrie chimique dans sa transition écologique, notamment en soutenant l’innovation industrielle. En complément, la Commission a présenté son programme d’action pour l’environnement à l’horizon 2030, ainsi qu’une proposition législative visant à modifier le règlement Aarhus, afin de permettre un meilleur contrôle public des actes de l’UE ayant une incidence sur l’environnement.

    8 octobre 2020 : le Parlement européen adopte sa position sur la loi climat

    Le Parlement européen a voté une série d’amendements sur la loi climat, proposée en mars par la Commission. Il a fixé l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à 60 % d’ici à 2030, soit 5 points de plus que celui de l’exécutif. Les députés ont également demandé la création d’un conseil scientifique indépendant pour évaluer les progrès des Etats membres en matière de climat. Enfin, ils ont énoncé la nécessité d’éliminer progressivement toutes les subventions directes et indirectes aux combustibles fossiles d’ici au 31 décembre 2025.

    Le texte doit être examiné par le Conseil de l’Union européenne, avant que les deux institutions n’aboutissent à un accord.

    Loi climat

    La position du Parlement européen sur la loi Climat – Crédits : Compte twitter @PE_FRANCE

    22 septembre 2020 : la Chine annonce son objectif de neutralité d’ici 2060

    Lors de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU), la Chine s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060. La neutralité carbone du premier pollueur mondial, responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, pourrait entraîner une baisse des prévisions de réchauffement de 0,2 °C à 0,3 °C à l’horizon 2100. Cette annonce est survenue après le sommet virtuel UE-Chine du 14 septembre, et laisse espérer que le pays et l’Europe pourront jouer un rôle de leaders internationaux sur les questions environnementales.

    17 septembre 2020 : le discours sur l’état de l’Union relève les objectifs environnementaux de l’UE

    Lors de son premier discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a revu certains objectifs du Pacte vert à la hausse. Elle a notamment proposé de porter la diminution des émissions de gaz à effet de serre à 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990 – contre 40 % initialement.

    Elle a également énoncé le souhait que 30 % des 750 milliards d’euros du plan de relance européen, “Next Generation EU” , soient financés au moyen d’obligations vertes. Le lendemain, les services de la Commission révélaient également que les plans nationaux de relance allaient devoir consacrer 37 % des sommes aux objectifs climatiques.

    Enfin, elle a affirmé vouloir réformer le secteur de la construction à travers un “nouveau Bauhaus européen” , afin de rendre les bâtiments plus efficaces et moins gourmands en termes d’énergie.

    Ursula von der Leyen a réaffirmé les objectifs environnementaux de l’UE lors de son discours sur l’état de l’Union – Crédits : Commission européenne

    21 juillet 2020 : accord au Conseil européen sur le plan de relance et le budget européen

    Au terme de négociations qui auront duré 4 jours, les chefs d’Etat et de gouvernement sont parvenus à un accord sur le cadre financier pluriannuel (CFP) pour la période 2021-2027, ainsi que sur un plan de relance pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. L’ensemble s’élève à 1 825 milliards d’euros, dont 750 milliards pour “Next Generation EU” . Les Vingt-Sept ont tenu à rappeler que les objectifs climatiques restent au cœur des programmes et politiques de l’Union européenne, en exigeant que 30 % des dépenses du CFP et du plan de relance soient liés aux objectifs climatiques de l’UE. Un chiffre par la suite relevé à 37 %.

    26 mai 2020 : la Commission propose un plan de relance européen et un budget à long terme soutenant le Pacte vert

    Pour répondre à la crise économique et sociale entraînée par la pandémie de Covid-19, la Commission européenne a proposé un vaste plan de relance européen. Le budget de 1 100 milliards pour la période 2021-2027 est accompagné d’un instrument de relance “Next Generation UE”, doté de 750 milliards d’euros.

    Budget et plan de relance sont orientés de manière à respecter les objectifs du Pacte vert et compléter d’autres initiatives de la Commission européenne. Parmi elles, le Fonds pour une transition juste à hauteur de 40 milliards d’euros doit aider les États membres à accélérer la transition vers la neutralité climatique. Le Fonds européen agricole pour le développement rural, doté de 15 milliards d’euros, doit quant à lui permettre aux zones rurales de s’adapter aux changements structurels exigés par le Pacte vert, notamment en matière d’agriculture et de biodiversité.

    Vidéo de présentation du plan de relance européen – Crédits : Commission européenne

    8 juillet 2020 : la stratégie énergétique de la Commission précisée

    La Commission européenne a révélé les grands éléments de sa stratégie pour l’intégration du système énergétique, secteur dont la production et la consommation représentent plus de 75 % des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne.

    L’exécutif européen entend rendre le système énergétique européen plus efficace et circulaire, pour éviter le gaspillage des ressources naturelles, mais également réduire les coûts de production. Elle souhaite également augmenter la part des énergies renouvelables pour se détourner des sources fossiles. L’objectif est de privilégier l’électrification dans “des secteurs d’utilisation finale comme l’industrie, le chauffage des bâtiments et les transports”, ou à défaut de privilégier des combustibles à faible teneur en carbone.

    Parmi ces solutions, l’hydrogène vert, pour lequel la Commission a également présenté une stratégie à long terme. A cette occasion, une alliance européenne pour un hydrogène propre a été officiellement lancée, après l’annonce de sa création faite en mars.

    29 juin 2020 : Emmanuel Macron reprend les propositions de la Convention citoyenne sur le climat

    Le président français a annoncé qu’il reprendrait 146 des 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Les 150 citoyens tirés au sort pour travailler sur cette question avaient avancé des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique, comme l’interdiction des terrasses chauffées et de l’éclairage des magasins la nuit, la réduction de moitié en 2030 de l’usage des pesticides ou les taxes sur l’alimentation transformée.

    Les trois propositions écartées concernent la limitation de la vitesse à 110 km/h sur les autoroutes, l’inscription de la notion d’écocide dans le droit français et la taxation des dividendes des entreprises. Le site de la convention citoyenne répertorie l’évolution des autres mesures, dont certaines pourraient donner lieu à un référendum.

    20 mai 2020 : de nouvelles stratégies sur la biodiversité et l’alimentation

    La crise du coronavirus a montré à quel point nous sommes tous vulnérables et combien il est important de rétablir l’équilibre entre l’activité humaine et la nature” , a

    déclaré Frans Timmermans lors de la présentation de la stratégie en faveur de la biodiversité. Avec ce texte, la Commission entend ainsi lutter contre l’appauvrissement de la biodiversité, “prévenir l’apparition de futures épidémies et renforcer notre résilience face à de telles maladies” .

    Le texte prévoit par exemple la transformation d’au moins 30 % des terres et des mers européennes en zones protégées. Une attention particulière est également portée à l’agriculture pour privilégier le passage aux cultures biologiques. Enfin, la Commission entend favoriser “l’écologisation” des zones urbaines avec la création d’espaces verts publics au sein des villes. Ces dispositifs devraient être soutenus par un financement de 20 milliards d’euros par an à travers les fonds européens, combinés à des soutiens nationaux et privés.

    La stratégie “de la ferme à la table” entend de son côté mettre en place un système “garantissant la sécurité alimentaire et l’accès à des régimes alimentaires sains issus d’une planète en bonne santé” .

    La Commission entend ainsi réduire l’empreinte environnementale et climatique de l’agriculture, en privilégiant la diminution des pesticides et fertilisants et l’augmentation de l’agriculture biologique en Europe. Son objectif est également d’améliorer l’accès à une alimentation plus saine, par des mesures d’étiquetage et d’information des consommateurs sur la composition et la provenance des aliments. La stratégie entend également aider les pêcheurs à adopter des pratiques durables.

    10 mars : dévoilement de la “stratégie industrielle européenne”

    Première étape de sa feuille de route, la Commission européenne a présenté sa stratégie industrielle européenne, dans laquelle elle indique vouloir transformer les “trois moteurs” de l’industrie : la transition verte, la transition numérique et la compétitivité mondiale. Elle prévoit notamment un soutien pour les PME, essentielles à la compétitivité et à la prospérité de l’Europe”, pour leur transition verte et numérique.

    4 mars 2020 : proposition d’une loi sur le climat, visant à garantir la neutralité climatique de l’UE d’ici 2050

    Comme l’avait annoncé sa présidente Ursula von der Leyen, en décembre 2019, la Commission a présenté sa proposition de première loi climatique européenne. Celle-ci vise à inscrire dans le droit européen les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, révisés tous les 5 ans sur la base des données scientifiques disponibles.

    Ce texte doit également faire de la neutralité carbone un objectif juridiquement contraignant, et aligner toutes les législations européennes sur les objectifs de l’accord de Paris. Il obligerait ainsi la Commission à évaluer régulièrement les progrès réalisés par les Etats membres et à signaler les mesures nationales incompatibles avec l’objectif de neutralité climatique.

    Vidéo de présentation de loi climat – Crédits : Commission européenne

    1er avril 2020 : la COP26 reportée

    La nouvelle conférence sur le climat qui devait se tenir en novembre 2020 à Glasgow a été reportée à cause de la pandémie de Covid-19. Le gouvernement britannique a cependant précisé que le sommet se tiendrait bien dans la ville écossaise, mais en 2021, à une date qui sera communiquée ultérieurement.

    14 janvier 2020 : le plan d’investissement du Pacte vert pour l’Europe et le mécanisme pour une transition juste sont présentés

    Pour concrétiser son Pacte vert, la Commission a conçu un plan d’investissement afin d’en assurer le financement. Elle propose que l’Union européenne mobilise au moins 1 000 milliards d’euros d’investissement durable dans les dix prochaines années, grâce aux instruments financiers de l’UE dont InvestEU. “Tous les Etats membres, toutes les régions et tous les secteurs devront contribuer à cette transition”, a rappelé l’exécutif.

    La Commission a également annoncé la mise en place d’un mécanisme pour une transition juste qui apportera un “soutien ciblé pour les régions les plus touchées” , et notamment les régions très dépendantes du charbon. L’objectif principal du mécanisme est de s’assurer que les financements du Fonds pour une transition juste aident les régions dans leur transition écologique en complément des fonds déjà existants.

    15 décembre 2019 : conclusions a minima de la COP25

    Les pays signataires de l’accord de Paris, réunis lors de cette nouvelle conférence sur le climat, ont échoué à trouver un accord sur les règles des marchés carbone internationaux. Si le texte final appelle à des actions urgentes pour réduire l’écart entre les engagements des pays et les objectifs de l’accord de Paris, la conférence a mis à jour les divisions de la communauté internationale. Les pays signataires de l’accord de Paris doivent soumettre une version révisée de leurs plans de réduction d’émissions d’ici la COP26 de Glasgow.

    12 décembre 2019 : accord au Conseil européen sur le Pacte vert européen et son objectif de neutralité carbone d’ici 2050

    “Le Conseil européen fait sien l’objectif consistant à parvenir d’ici 2050 à une UE neutre pour le climat” , indiquaient les conclusions du sommet européen, le 12 décembre 2019. Ce malgré le refus de la Pologne de s’engager en faveur de cet objectif.

    Les dirigeants des Etats membres ont validé les grandes lignes du Pacte vert et manifesté leur soutien à la mise en place d’un “mécanisme pour une transition juste” et d’un “mécanisme d’ajustement des émissions de carbone aux frontières [de l’UE]” , qui exige des exportateurs extra-européens que leurs produits respectent les mêmes exigences climatiques que ceux des Européens.

    Le Conseil a également salué “l’annonce par la Banque européenne d’investissement (BEI) de son intention de soutenir la mobilisation de 1 000 milliards d’euros d’investissements” au cours de la période 2021-2030, pour la transition écologique.

    11 décembre 2019 : présentation du Pacte vert pour l’Europe

    La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a présenté le programme de son Pacte vert européen aux députés européens, réunis en session plénière extraordinaire. Sa feuille de route prévoit différentes stratégies pour les secteurs agro-alimentaire, de l’économie circulaire, du traitement des déchets, de la mobilité ou encore de la biodiversité. Elle promet également une première “législation européenne sur le climat” visant à inscrire l’ambition climatique de l’Union européenne dans le droit.

    La cheffe de l’exécutif a également annoncé la mise en place d’un “mécanisme pour une transition juste”, visant à soutenir les régions les plus touchées par le changement climatique, afin de les aider à mobiliser au moins 100 milliards d’euros sur la période 2021-2027 et atténuer ainsi l’impact socio-économique de la transition.

    Présentation du Pacte vert européen – Crédits : Commission européenne

    28 novembre 2019 : le Parlement européen décrète l’état d’urgence climatique

    Les députés européens ont adopté une résolution déclarant “l’état d’urgence climatique et environnementale” , en amont de la 25ème Conférence de l’ONU sur le changement climatique (COP25). Ils ont appelé la Commission à veiller à ce que toutes les propositions législatives et budgétaires soient totalement alignées sur l’objectif visant à limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 °C et à soumettre dès que possible sa stratégie à long terme pour atteindre la neutralité climatique à l’horizon 2050. Ils ont également souligné l’importance d’inclure dans le Pacte vert européen un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.

    14 novembre 2019 : la BEI annonce la fin du financement des projets liés aux énergies fossiles

    La Banque européenne d’investissement a annoncé sa décision de supprimer les soutiens financiers aux combustibles fossiles à partir de 2022. Dans un communiqué, le président de la BEI a déclaré vouloir lancer “la stratégie d’investissement climatique la plus ambitieuse de toutes les institutions financières publiques quelles qu’elles soient” . Cette décision a pour but de “soutenir l’avènement d’une économie européenne climatiquement neutre d’ici à 2050″ .

    26 septembre 2019 : la loi Energie-Climat adoptée en France

    Le Parlement français a définitivement adopté le projet de loi relative à la transition énergétique (loi Energie-Climat) visant à inscrire l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 dans la loi française. Le texte prévoit une baisse de 40 % de la consommation d’énergies fossiles d’ici à 2030, contre 30 % précédemment, et la fermeture des dernières centrales à charbon en 2022. Il reporte de 2025 à 2035 la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production électrique, et prévoit la rénovation des logements énergivores de façon progressive jusqu’à 2028.

    24 septembre 2019 : le sommet de l’ONU sur le climat s’achève sur un bilan décevant

    Quatre ans après l’accord de Paris, les pays signataires devaient s’engager sur des objectifs ambitieux avant la mise en œuvre effective de l’accord en 2020. Mais aucun des principaux émetteurs de gaz à effet de serre n’a pris d’engagement fort. L’Union européenne, troisième pollueur mondial après la Chine et les Etats-Unis, avait auparavant échoué, lors d’un Conseil de juin, à relever son objectif et à adopter un plan de neutralité carbone en 2050.

    16 juillet 2019 : Ursula von der Leyen et son programme axé sur l’écologie sont approuvés par les députés européens

    Ursula von der Leyen est officiellement désignée à la tête de la Commission européenne avec l’approbation du Parlement européen par 383 de ses membres.

    Dans son programme, la candidate avait inscrit la lutte contre le réchauffement climatique comme première priorité de son mandat et s’était engagée à lancer un “Green Deal” , un Pacte vert européen, au cours des 100 premiers jours. Parmi les initiatives évoquées : la neutralité carbone du continent européen à l’horizon 2050, la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 50 % d’ici à 2030, la création d’une banque du climat avec un plan d’investissement de 1 000 milliards d’euros, ou encore l’établissement d’une taxe carbone aux frontières de l’UE.

    18 juin 2019 : la Commission appelle les Etats à aller plus loin dans le respect de leurs objectifs climatiques

    La Commission a publié son évaluation des projets présentés par les Etats membres visant à mettre en œuvre l’accord de Paris et les objectifs de l’UE en matière d’énergie et de climat à l’horizon 2030. A l’aune de ce rapport, la Commission a jugé que les mesures prévues par les plans actuels étaient “insuffisantes en ce qui concerne aussi bien les énergies renouvelables que les contributions à l’efficacité énergétique” et en appelle à “une plus grande ambition collective” des Etats. Les Etats devront présenter leurs plans d’ici la fin de 2019 en prenant en compte des recommandations et évaluations de la Commission.

    26 mai 2019 : poussée des partis écologistes aux élections européennes

    Les élections européennes des 23 au 26 mai 2019 ont vu l’augmentation du nombre de députés écologistes présents dans l’hémicycle. Le groupe des Verts a ainsi obtenu 75 sièges au Parlement européens (68 depuis le 1er février 2020 et la sortie du Royaume-Uni de l’UE), soit une augmentation de 40 % de son effectif par rapport à la précédente mandature. Si la liste d’Europe Ecologie-Les Verts, a obtenu un score de 13,5 % en France, c’est en Allemagne que la percée a été la plus fragrante, car Die Grünen réalisé le deuxième score (20,5 %), derrière la CDU, le parti de la chancelière Angela Merkel.

    12 décembre 2015 : l’accord de Paris sur le climat adopté

    Après la Convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique de 1992 et le protocole de Kyoto de 1997, l’Accord de Paris est le nouveau cadre international juridiquement contraignant sur le réchauffement climatique.

    Adopté lors de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (COP21) par les 195 délégations présentes, il vise à éviter un changement climatique dangereux en limitant le réchauffement de la planète à un niveau inférieur à 2 °C.

    L’Union européenne et ses États membres comptent parmi les parties à l’accord de Paris. Et si l’UE n’a pas attendu 2019 pour adopter des politiques et des objectifs environnementaux contraignants, le Pacte vert européen vise précisément le respect de cet accord.

    Pacte vert européen : 13 mesures proposées par la Commission pour une réduction des émissions carbone

    Parmi les mesures les plus emblématiques du "paquet climat" se trouve l'interdiction de la vente de voitures thermiques (essence ou diesel) neuves à partir de 2035. Un texte voté par les eurodéputés le 8 juin - Crédits : South_agency / iStock

    Face au réchauffement climatique, la Commission européenne a lancé une vaste offensive législative. Le 14 juillet 2021, ce ne sont pas moins de 13 mesures juridiquement contraignantes (5 directives et 8 règlements) qui ont été proposées par Bruxelles. Le but : baisser de 55 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2030.

    Un objectif validé par les Etats membres et le Parlement européen fin juin 2021. Et une première étape vers la neutralité carbone à l’horizon 2050, colonne vertébrale du Pacte vert pour l’Europe.

    Au sein du plan de bataille de l’exécutif européen, intitulé “Fit for 55” (“Ajustement à l’objectif 55”), figurent notamment la mise en place d’une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne, l’extension et le renforcement du marché européen du carbone ou encore la fin de la vente des voitures thermiques pour 2035. Autant d’actes législatifs qui ont quasiment tous été adoptés par les eurodéputés et les Etats membres. Tour d’horizon.

    Fin des voitures neuves diesel et essence en 2035

    Cette révision du règlement sur les émissions des voitures et camionnettes neuves est peut-être la mesure du “paquet climat” dont les effets seront les plus mesurable par les citoyens. Car avec cette proposition, la Commission a frappé très fort : en 2035, les voitures et camionnettes mises sur le marché ne devront plus émettre de CO2. Les véhicules à moteur thermique (essence ou diesel) ne pourront donc plus être vendus à compter de cette date. Seuls des véhicules électriques ou à hydrogène seraient alors mis en circulation.

    Une mesure qui pourrait toutefois évoluer : avant 2026, la Commission européenne établira un rapport d’étape sur les progrès accomplis en matière de décarbonation des véhicules. Parmi les sujets devant être étudiés, on trouve “la contribution potentielle des technologies innovantes et des carburants alternatifs durables, y compris des carburants de synthèse”, précise le règlement, qui ouvre ainsi la porte à des dérogations pour des combustibles fabriqués à partir d’électricité en principe renouvelable.

    Dans le détail, les voitures neuves vendues en 2030 devraient produire en moyenne 55 % d’émissions carbone en moins par rapport aux niveaux constatés en 2021, contre une réduction de 50 % pour les camionnettes. Le texte a été adopté en mars 2023.

    Déploiement d’infrastructures de distribution des carburants alternatifs

    Dans l’optique de cette suppression des voitures à moteur thermique, la Commission a aussi proposé d’imposer aux Etats membres une multiplication des points de recharge pour les voitures électriques et des stations de ravitaillement pour les véhicules à hydrogène. Sur les grands axes européens, les premières devraient disposer de points de recharge tous les 60 kilomètres d’ici 2025, et les seconds de stations de ravitaillement placées tous les 200 kilomètres à partir de 2030. La législation a été adoptée en juillet 2023.

    Refonte du marché du carbone

    Il s’agit d’une des mesures phares avancées par Bruxelles. Mis en place en 2005, le système d’échange de quotas d’émission (SEQE) établit un prix de la tonne de CO2 pour certains secteurs aux activités fortement émettrices. Un système de pollueur-payeur destiné à rendre les entreprises plus vertueuses.

    La refonte du texte prévoit une extension du système aux combustibles du transport routier et du chauffage des bâtiments, qui n’étaient jusque-là pas concernés, via le lancement d’un marché du carbone distinct en 2027. Le transport maritime va intégrer quant à lui le système d’échange déjà existant.

    Pendant des années, les acteurs économiques et industriels bénéficiaient par ailleurs de quotas au nombre trop élevé, et le prix de la tonne était trop faible pour qu’il les incite à réduire leurs émissions. Si cet effet de marché a été corrigé, la Commission européenne a souhaité aller plus loin. L’exécutif a proposé de réduire nettement le volume de CO2 disponible sur le marché, afin que le prix des quotas augmente de manière bien plus conséquente et que les entreprises s’efforcent de rejeter encore moins de CO2 dans l’atmosphère.

    Le 18 décembre 2022, le Parlement européen et les Etats membres ont trouvé un compromis prévoyant de réduire les émissions de gaz à effet de serre des secteurs du SEQE à 62 % à l’horizon 2030, par rapport aux niveaux de 2005. Le texte final a été adopté en avril 2023.

    Un Fonds social pour le climat

    Aussitôt présentées, les propositions du Fit for 55 ont suscité de vives réserves de personnalités politiques, de la société civile et de certains Etats membres.

    Au cœur des préoccupations : les conséquences sociales du “paquet climat”. D’aucuns s’inquiètent d’une transition climatique qui toucherait avant tout les citoyens les plus vulnérables économiquement, parmi les plus dépendants des énergies fossiles.

    L’extension des quotas carbone aux secteurs du transport routier ou encore du bâtiment font notamment craindre à certains observateurs, dont plusieurs eurodéputés, que le surcoût entraîné pour les industriels ne se répercute sur les prix des logements et des biens.

    Pour que les changements à venir n’accroissent pas les inégalités, l’Union européenne s’est dotée d’un Fonds social pour le climat, adopté en avril 2023. Celui-ci aura notamment pour mission d’aider financièrement les personnes dans la rénovation thermique de leur logement ainsi qu’à changer de moyen de locomotion, pour se tourner vers des modes de transports plus propres.

    Ce fonds, prélevé sur le budget européen, sera alimenté par une partie des recettes du nouveau marché du carbone pour le transport routier et le bâtiment, soit un montant estimé à 65 milliards d’euros sur la période 2026-2032. A cette somme s’ajoutera le cofinancement des Etats membres à hauteur de 25 %, soit 86,7 milliards d’euros supplémentaires.

    Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières

    Concrètement, cette mesure vise à appliquer des droits de douane spécifiques aux importations de plusieurs biens produits dans des pays où les normes environnementales sont plus souples que dans l’UE. Souvent appelé “taxe carbone aux frontières”, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières est une autre proposition majeure du paquet “Fit for 55”. En faisant payer un prix au carbone sur certaines importations, cet outil vise à empêcher que les efforts climatiques et environnementaux de l’Europe ne sapent sa compétitivité internationale.

    L’objectif de cette législation est double. D’une part, le mécanisme doit faire barrage aux “fuites de carbone”, soit le déplacement des activités industrielles vers des pays aux conditions de production moins contraignantes. La taxe doit limiter, voire annuler, les avantages de telles délocalisations. D’autre part, l’objectif est d’encourager le reste du monde à rehausser ses exigences climatiques.

    Afin de respecter la libre concurrence et les règles de l’OMC, le mécanisme s’accompagne de la suppression des quotas gratuits pour les entreprises européennes. Ces deux réformes coordonnées permettent de ne pas avantager ou pénaliser une entreprise en fonction de son pays d’origine et de son lieu de production.

    Le mécanisme d’ajustement carbone a été adopté en mai 2023 et sa mise en œuvre progressive a commencé le 1er octobre 2023. Une période de transition est prévue (jusqu’à fin 2025), durant laquelle les importateurs doivent seulement déclarer les émissions carbone des produits venus de l’extérieur du marché unique.

    Fin des quotas de carbone gratuits pour l’aviation

    Depuis 2012, les vols à l’intérieur des frontières de l’Union sont couverts par le système d’échange de quotas d’émission. Mais la majeure partie de ces “permis de polluer” sont pour l’heure attribués à titre gratuit aux compagnies aériennes. La révision du marché du carbone pour l’aviation a été définitivement adoptée en avril 2023. Cette suppression sera progressive et deviendra totale en 2026.

    L’UE alignée sur le régime de compensation et de réduction de carbone pour l’aviation internationale (Corsia)

    En complément de la fin des quotas d’émissions de CO2 gratuits pour les vols intra-européens, la Commission a proposé une décision pour aligner l’UE pour les vols internationaux sur le mécanisme Corsia, adopté en octobre 2016 par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), une agence des Nations unies. De fait, 191 pays étaient déjà signataires du dispositif prévu pour que les compagnies aériennes compensent et réduisent leurs émissions, dont celles des Vingt-Sept individuellement. Le Conseil a adopté le texte proposé en décembre 2022.

    Augmentation de la part des carburants durables pour l’aviation

    La Commission européenne espère aussi appuyer le développement et une utilisation accrue de carburants durables dans l’aviation. Le règlement “ReFuelEU Aviation” a pour but de contraindre les fournisseurs de carburants à augmenter la part de carburants faiblement carbonés lors du ravitaillement des avions dans les aéroports des pays de l’Union européenne. Le texte a été adopté en octobre 2023.

    Incitation à l’utilisation de carburants durables dans le secteur maritime

    La Commission européenne applique la même logique pour les mers. Elle entend également aboutir à une réduction des émissions carbone du transport maritime. Avec une approche néanmoins légèrement différente de celle privilégiée pour le secteur aérien. Si pour ce dernier, c’est au fournisseur de proposer un carburant plus propre, dans le secteur maritime, c’est au propriétaire du navire de garantir un approvisionnement moins polluant en matière d’émissions carbone. Ces nouvelles contraintes sont détaillées dans le règlement “FuelEU Maritime”. Après une adoption en juillet 2023, l’essentiel des nouvelles règles s’appliqueront à partir du 1er janvier 2025.

    Doublement de la part des énergies renouvelables

    En octobre 2023, un nouvel objectif de 42,5 % d’énergies renouvelables dans le mix européen d’ici à 2030 a été adopté. L’objectif précédent était de faire grimper cette part à 32 % à la même date.

    La Commission avait présenté le 14 juillet 2021 une révision de la directive concernée, fixant l’ambition européenne à 40 % d’énergies vertes dans le mix énergétique de l’UE. Conséquence de la guerre en Ukraine et des tensions entre Moscou et Bruxelles, l’exécutif européen était même allé jusqu’à proposer de porter à 45 % l’objectif de l’UE afin de réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.

    Selon l’Office européen des statistiques Eurostat, les énergies renouvelables représentaient 23 % de la consommation finale brute d’énergie de l’UE en 2022. Des chiffres encore insuffisants, alors que 75 % des émissions de gaz à effet de serre des Vingt-Sept proviennent de la production d’énergie et de son utilisation.

    Refonte de la fiscalité de l’énergie

    Pour assurer la transition souhaitée vers les énergies vertes, la Commission européenne mise aussi sur la fiscalité. Elle entend ainsi réviser la directive sur la taxation de l’énergie, pour que l’imposition des produits énergétiques soit cohérente avec les ambitions climatiques de l’UE. Actuellement, la législation européenne autorise toujours des exonérations et des taux réduits sur les énergies fossiles, ce qui encourage leur consommation. A l’inverse, les règles ne sont pas adaptées aux objectifs européens en matière d’électricité.

    C’est sans doute l’un des sujets les plus sensibles pour les Etats membres, alors que les prix de l’énergie ont bondi depuis la fin de la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. La directive est toujours bloquée au Conseil, où l’unanimité des voix est requise.

    Répartition des efforts climatiques entre Etats membres

    Le règlement à ce sujet fixe des objectifs renforcés aux pays de l’UE dans la réduction de leurs émissions carbone pour les secteurs qui ne sont pas couverts par le marché carbone européen SEQE : transport maritime intérieur, petites industries, déchets et agriculture. Après une adoption de la législation en mars 2023, l’objectif est d’atteindre dans ces secteurs une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici à 2030.

    Efficacité énergétique

    Avec la proposition de directive sur la performance des bâtiments, c’est l’efficacité énergétique des constructions qui est ciblée, afin de mener plus en avant la lutte contre les “passoires thermiques”. Tous les nouveaux bâtiments devront être à zéro émissions à partir de 2030. Les Etats membres devront rénover les 16 % des bâtiments les moins performants d’ici la fin de la décennie et les 26 % les moins performants à l’horizon 2033, hors résidentiel. Le Parlement européen et le Conseil se sont entendus sur ce texte, qui a ensuite été voté le 12 mars dernier en session plénière par les eurodéputés.

    Une autre directive a été adoptée en juillet 2023. Consacrée à “l’efficacité énergétique”, elle prévoit une réduction de la consommation finale d’énergie d’au moins 11,7 % en 2030 par rapport à des prévisions établies en 2020.

    Créations massives de puits de carbone naturels

    Pour atteindre la neutralité climatique en 2050, l’UE pourra difficilement cesser d’émettre totalement des gaz à effet de serre liées aux activités économiques. C’est pourquoi elle a besoin de développer des puits de carbone naturels, qui permettent l’absorption des excès d’émissions, tels que les forêts.

    Le règlement, adopté en mars 2023, fixe un objectif européen de 310 millions de tonnes d’équivalent CO2 absorbées par les puits de carbone naturels d’ici à 2030. Des objectifs nationaux deviendront contraignants pour les Etats membres à partir de 2026. Certaines flexibilités ont toutefois été introduites dans la législation, notamment en cas de catastrophe naturelle mettant à mal les capacités d’un pays à remplir ses objectifs.

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    https://www.touteleurope.eu/environnement/pacte-vert-europeen-les-dates-cles/

    https://www.touteleurope.eu/environnement/pacte-vert-europeen-les-12-mesures-proposees-par-la-commission-pour-une-reduction-des-emissions-carbone/

  • Visualizing the Global Carbon Footprint

    Visualizing the Global Carbon Footprint

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    Source : VdBeaufort

  • Intervenir sur le marché européen du carbone pourrait avoir des « conséquences involontaires » – EURACTIV.fr

    Intervenir sur le marché européen du carbone pourrait avoir des « conséquences involontaires » – EURACTIV.fr

    Grain de sel VDB : le contexte

    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a érigé la politique climatique en priorité  de son mandat  en faisant adopter une législation visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et à réduire les émissions de l’UE de 55 % d’ici 2030.

    Pascal Canfin  président de la commission de l’Environnement joue un rôle majeur et met  en garde contre les positions tranchées sur la réforme du marché du carbone proposée car   l’absence d’accord sur le paquet avant un vote en commission le 17 mai risque de faire dérailler l’agenda climatique de l’UE.

    Le système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE) qui établit le plus grand marché du carbone au monde,   » bijou de la politique climatique européenne » est en  révision afin d’aligner l’Union sur son ambition  climat de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030.

    Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, les Européens trouvent de nouvelles raisons de faire avancer le « Green Deal » de l’UE, qui constitue aussi le moyen  de mettre fin à leur dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles russes.

    Points de friction :

     PPE et S&D  sont opposés sur des aspects clés de la réforme du marché du carbone.

    Le PPE insiste sur l’instauration d’un prix du carbone pour les émissions provenant des transports et des bâtiments et demande une période de transition liée à la guerre en Ukraine qui a rendu les objectifs climatiques de l’UE plus difficiles à atteindre à court terme. Les Etats se préparant à redémarrer des centrales électriques au charbon au cas où l’approvisionnement en gaz russe serait interrompu.

    Les socialistes et les Verts ont prévenu que cela ferait grimper les factures d’énergie des consommateurs et ont insisté sur un fonds social pour le climat plus important pour indemniser les ménages  pauvres et veulent séparer les mesures visant à créer un nouveau système d’échange de quotas d’émission pour les transports et les bâtiments.

    P. Canfin: «  le PPE doit accepter que la proposition SCEQE 2 soit recalibrée, en commençant plus modestement » afin de prendre en compte les considérations sociales. « Et de leur côté, les socialistes doivent accepter que si le SCEQE 2 est limité, le fonds social doit également être limité. »

    En fait, de nombreux députés préféreraient retarder le vote du Parlement sur la réforme du marché du carbone jusqu’en septembre, lorsque les pays de l’UE se montreront plus clairs sur la réponse du bloc face à la guerre menée par la Russie en Ukraine.

    lire + : https://www.euractiv.fr/section/energie/news/au-parlement-europeen-tout-se-joue-maintenant-pour-la-reforme-du-marche-europeen-du-carbone/

    La spéculation sur le SEQE-UE

    Une eurodéputée de premier plan a mis en garde contre les « conséquences involontaires » potentielles d’une intervention sur le marché du carbone de l’UE, alors que certains gouvernements et secteurs industriels appellent à freiner l’activité des acteurs financiers qui adoptent des positions spéculatives sur le système d’échange de quotas d’émission de l’UE (SEQE-UE).

    Le prix des quotas d’émission carbone du SEQE-UE a augmenté d’environ 150 % au cours de l’année écoulée, atteignant le niveau record de 98,49 € par tonne à la mi-février 2022.

    Cette flambée des prix a placé le SEQE-UE sous surveillance dans certaines capitales européennes, qui sont confrontées à la flambée des prix de l’énergie. Certains gouvernements, tels que ceux de la Pologne ou de l’Espagne, ont demandé que des mesures soient prises pour enquêter sur la présence d’acteurs financiers, tels que des fonds d’investissement ou des fonds de pension, qui pourraient avoir alimenté la spéculation sur le marché européen du carbone.

    La Commission européenne a minimisé ces allégations à plusieurs reprises, affirmant que les prix reflètent l’ambition climatique croissante de l’UE. L’année dernière, l’UE a fixé un objectif de réduction des émissions d’au moins 55 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2030, avant d’atteindre un objectif de zéro émission nette d’ici à 2050.

    Un récent rapport de l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF), publié fin mars, ne relève aucune anomalie majeure dans le fonctionnement du marché du carbone, mais recommande d’accroître la transparence et la surveillance du SEQE-UE.

    Le marché du carbone devant permettre une réduction des émissions de 61 % d’ici 2030 dans les secteurs couverts par rapport aux niveaux de 2005.

    Selon Mme Guteland, libérer des quotas d’émissions de la réserve de stabilité du marché (RSM), qui absorbe l’offre, pourrait entraîner une chute soudaine des prix du CO2, et donc réduire les incitations à la décarbonisation pour les industries: « Nous ne voulons pas intervenir dans le système et provoquer des effets involontaires qui nuiraient à un mécanisme basé sur le marché et à sa prévisibilité sur le long terme »

    « Même si nous connaissons des prix plus élevés ces dernières années, ce n’est pas là où ça devrait être », a prévenu l’eurodéputée suédoise, affirmant qu’un prix d’au moins 100 dollars était nécessaire pour inciter les industries à décarboniser.

    L’instabilité des prix

    Une étude de la société de conseil Compass Lexecon publiée le mois dernier indique que certains éléments de la conception du marché du carbone de l’UE et du MSR « provoquent une instabilité des prix », d’autant plus que les fonds d’investissement et même les fonds négociés en bourse (ETF) basés en dehors de l’Europe s’intéressent de plus en plus au commerce des quotas d’émissions de carbone de l’UE.

    « L’instabilité des prix pourrait avoir des conséquences néfastes pour la décarbonation », a déclaré Fabien Roques, vice-président exécutif chez Compass Lexecon qui a présenté l’étude lors de l’événement EURACTIV.

    L’étude de Compass Lexecon a été commandée par la compagnie d’électricité polonaise PGE, qui affirme que le marché du carbone de l’UE dans sa forme actuelle a « énormément affecté » ses plans de décarbonisation. La spéculation sur le marché « limite notre capacité à devenir “totalement verts” », a déclaré Wanda Buk, vice-présidente chargée des affaires réglementaires chez PGE, qui propose d’exclure les acteurs financiers, en particulier ceux basés dans des paradis fiscaux hors d’Europe.

    « Ce ne sont pas des institutions intéressées par la décarbonation en Europe, mais elles détiennent simplement les quotas pour des profits futurs », a déclaré Mme Buk lors de l’événement, qui était parrainé par PGE.

    Les mesures prises dans d’autres juridictions afin de limiter l’influence des acteurs financiers dans le marché du carbone ont toutefois « démontré qu’elles avaient des effets négatifs » en termes de liquidité du marché, a répondu Fabrizio Planta, chef du service des Marchés et de la Communication des données à l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA).

    En Corée du Sud par exemple, le SEQE coréen a connu « un gros problème de liquidité » lorsque les financiers ont été exclus du marché, a déclaré Michael Pahle de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, en Allemagne.

    Selon M. Pahle, le SEQE-UE a besoin de plus de transparence et d’une meilleure explication de ce qui fait monter ou descendre les prix.

    « Certains acteurs affirment pouvoir expliquer les mouvements de prix, d’autres disent qu’ils ne peuvent pas être expliqués, laissant entendre qu’ils doivent être guidés par la spéculation », a déclaré M. Pahle. « On ne sait pas qui a raison et qui a tort, mais dans un marché de nature politique, la confiance doit s’inviter au débat », a-t-il déclaré lors de l’événement.

    Selon Guillaume Duquesne, de Compass Lexecon, il ne fait aucun doute que les acteurs financiers « sont des acteurs essentiels » sur le marché. La question, selon lui, n’est pas tant de savoir s’ils participent au SEQE-UE que de savoir si la spéculation est excessive ou non.

    « Pour une évaluation correcte, nous avons d’abord besoin de plus de transparence et d’un meilleur suivi, et une fois qu’il sera clair s’il y a ou non une spéculation excessive sur le marché, nous pourrons décider de la meilleure façon de traiter cette question », a-t-il déclaré.

    « Les acteurs qui adoptent des positions spéculatives représentent une petite proportion des échanges, mais il faut penser aux tendances et leur présence sur le marché augmente… Quelque chose semble changer et nous devons surveiller et nous assurer que nous n’intervenons pas trop tard si nécessaire », a fait valoir M. Duquesne.

    > Regardez l’intégralité de l’événement EURACTIV ci-dessous (en anglais) :

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    https://www.euractiv.fr/section/energie/news/intervenir-sur-le-marche-europeen-du-carbone-pourrait-avoir-des-%E2%80%89consequences-involontaires%E2%80%89/

  • La guerre en Ukraine, une « opportunité » climatique qui ne dit pas son nom – EURACTIV.fr

    La guerre en Ukraine, une « opportunité » climatique qui ne dit pas son nom – EURACTIV.fr

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    Cynique, malvenu, inopportun. Essayer de trouver un « bon » côté à la guerre n’est pas quelque chose d’audible. Et pourtant, le conflit opposant la Russie à l’Ukraine pourrait avoir un effet collatéral « positif » pour le Pacte Vert européen.

    Certains n’osent l’évoquer qu’à demi-mot. La guerre en Ukraine, aussi tragique qu’elle soit sur le plan humain, aussi problématique qu’elle soit sur le plan économique, pourrait bien être une opportunité pour la planète. Un peu comme la Covid-19 qui, pendant un temps, a permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre – de -7 % en 2020 au niveau planétaire, comme le rapporte le CNRS.

    Alors que l’Europe s’évertue à trouver des moyens législatifs, au terme de longues négociations, pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et réduire, d’ici 2030, de 55% ses émissions de gaz à effet de serre, la guerre actuelle est en train d’accélérer les prises de décisions et de rebattre les cartes de la lutte contre le réchauffement climatique.

    Selon Eurostat, en 2020, 43,6% du gaz et 48,4% du pétrole de l’UE provenaient de Russie. C’est dire la dépendance de l’Europe et, par conséquent, la complexité de ses prises de décisions pour signifier sa désapprobation à « l’envahisseur » de l’Ukraine.

    L’UE est indignée par cette guerre qui survient à ses portes, mais elle hésite encore à durcir sa position par un embargo sur les importations d’énergie. Dès lors, les accusations comme celle de Yannick Jadot à l’encontre de Total Energies sont-elles justifiées ? Le candidat écologiste à l’élection présidentielle a exhorté le groupe énergétique à cesser toute activité en Russie. Or, « tant qu’on n’aura pas d’embargo, ces sociétés seront obligées d’honorer leurs contrats » rappelle Thierry Bros, professeur à Sciences-Po Paris. 

    La tentation manichéenne

    Pour les entreprises, rester en Russie n’a rien d’illégal. Pour les Etats membres, c’est aussi une nécessité – réelle ou supposée – tant que des accords avec d’autres pays fournisseurs d’énergie n’auront pas été trouvés. Et peut-être même après cela. Car pour répondre à la demande énergétique croissante en Europe, l’UE recherche des fournisseurs tous azimuts, y compris de sources polluantes.

    Si à court terme, la réactivation des centrales à charbon, le GNL américain et le gaz nigérian permettront de répondre en partie aux besoins des européens, c’est le Pacte Vert européen qui pourrait souffrir.

    Or, comme l’a expliqué à EURACTIV Caroline Mini, cheffe de projet senior au think tank La Fabrique de l’industrie, l’Europe a des intérêts nucléaires en Russie – donc des intérêts dans une énergie décarbonée.

    Plus précisément, le français EDF a des accords avec le russe Rosatom. « Il y a des développements conjoints qui ont été entendus entre EDF et Rosatom sur la fabrication de combustible » explique l’experte. « On a besoin de voir le monde dans son ensemble. Ce n’est pas juste « on met des sanctions et ensuite on voit ce qu’il se passe ». Il y a aussi des conséquences sur l’industrie et sur le respect de nos engagements climatiques » poursuit-elle. Ménager la Russie irait donc dans le sens du Pacte Vert. 

    Etre sobre, c’est combattre

    Hésitante sur le sujet de l’embargo russe, l’UE ne tergiverse pas pour réaffirmer ses engagements climatiques, malgré le recours à court terme aux énergies fossiles que sont le charbon ou le GNL. 

    La guerre pourrait-elle être un levier pour le développement des énergies renouvelables en Europe ? Certains, sans le dire de manière aussi directe, y croient.

    L’appel au boycott des entreprises – notamment énergétiques – ayant des activités en Russie pourrait inciter les particuliers à se détourner de leurs fournisseurs traditionnels au profit de fournisseurs en énergies renouvelables, de même que d’abandonner leurs véhicules thermiques au profit de véhicules électriques.

    A l’échelle européenne, on affiche la volonté d’accélérer le mouvement. Lors de la présentation du plan REPowerEU, le 8 mars dernier, Frans Timmermans, le responsable du Green Deal européen, a ainsi déclaré : « Il est temps de nous attaquer à nos vulnérabilités et de devenir rapidement plus indépendants dans nos choix énergétiques. Lançons-nous dans les énergies renouvelables à la vitesse de l’éclair. »

    Le 17 mars, la Commission a réitéré en appelant le Parlement européen et les pays de l’UE à envisager « des objectifs plus élevés ou plus précoces pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique » en réponse au changement de situation géopolitique.

    Dernier coup de marteau pour enfoncer le clou, c’est très certainement la flambée des prix de l’énergie qui aura raison du gaz et du pétrole russes. « La seule chose que peut faire le particulier, c’est baisser son thermostat de un degré », lâche Thierry Bros. « Si cette guerre nous donne l’occasion d’être un peu plus sobre, pourquoi pas ? »

    [Edité par Frédéric Simon]

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    https://www.euractiv.fr/section/energie/news/la-guerre-en-ukraine-une-opportunite-climatique-qui-ne-dit-pas-son-nom/

  • PFUE : l’ambition écologique de la France – EURACTIV.fr

    PFUE : l’ambition écologique de la France – EURACTIV.fr

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    Grain de sel GB : En ce début de PFUE, chaque ministre du gouvernement français présente les priorités de son champ d’intervention. Si les questions commerciales ont été peu discutées, le développement d’une agriculture européenne durable et les questions énergétiques trouvent leurs places au coeur du débat. Les trois sont intimement liés à la transition écologique appelée par le Président de la République devant le Parlement européen. La Ministre Barbara Pompili ajoute désormais de nouveaux sujets tels que la préservation de la biodiversité, la généralisation de l’économie circulaire, ou la garantie d’un environnement plus sain pour tous les européens.

    Faire progresser les négociations tout en gardant une cohérence d’ensemble sur le paquet ‘Fit for 55’ : telle est la volonté de la présidence française, à la tête du Conseil de l’UE jusqu’à la fin du mois de juin.

    La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a détaillé cette posture devant la commission Environnement du Parlement européen, le 26 janvier, où elle a détaillé ses 4 priorités.

    La France espère ainsi « si possible aboutir à des compromis » sur plusieurs textes du paquet législatif ‘Fit for 55’, comme le règlement sur la déforestation importée, le règlement sur les polluants organiques persistants, le règlement batterie, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, ou encore le transfert transfrontalier de déchets.

    Elle souhaite également mettre à l’ordre du jour des sujets plus vastes tels que la préservation de la biodiversité, la généralisation de l’économie circulaire, ou la garantie d’un environnement plus sain pour tous les européens.

    Biodiversité et économie circulaire

    Parmi les priorités de la France, la biodiversité fait l’objet d’une attention toute particulière. La présidence française encadre en effet le travail préparatoire de l’UE à la COP15 qui se déroulera en Chine du 25 avril au 8 mai.

    Dans le cadre de sa stratégie dédiée, l’UE prévoit notamment des objectifs visant à protéger 30 % des terres et des mers. Barbara Pompili a indiqué attendre « avec un grand intérêt » la publication de la proposition de la Commission sur la restauration des écosystèmes pour commencer à négocier entre Etats membres. 

    Autre priorité : l’économie circulaire. « Symbole de notre future puissance écologique, économique et technologique », le règlement batterie devrait doter l’Europe de standards en matière de production de batteries “vertes”, mais aussi renforcer les exigences en matière de collecte et de recyclage.

    « Il est temps d’aboutir au plus vite et cela, si possible, au Conseil Environnement de mars prochain » a indiqué Barbara Pompili. « On va essayer de garder le calendrier le plus ambitieux possible sur cette réglementation. »

    La « cruciale » efficacité énergétique

    Réussir la transition écologique et énergétique reposant, en partie, sur l’industrie, Barbara Pompili a également présenté ses priorités devant la commission Industrie, Recherche et Énergie du Parlement européen jeudi 27 janvier. 

    Elle y a présenté 4 axes de travail qui devraient permettre d’avancer sur la décarbonation de l’industrie : les négociations sur la révision de la directive sur l’efficacité énergétique, celle sur les énergies renouvelables, celle sur la performance énergétique des bâtiments, et enfin la régulation du marché de l’énergie. 

    Commentant ces priorités, Barbara Pompili a indiqué que l’efficacité énergétique était souvent « l’angle mort des politiques publiques » alors qu’elle est « cruciale » et un « levier pour lutter contre la précarité énergétique ».

    Devant la commission Environnement du Parlement européen, la ministre a conclu par un rappel de l’ambition stratégique de la France pour cette présidence : « participer à la construction d’une souveraineté écologique européen » et veiller « à la juste mesure des spécificités de chacun, Etats membres comme citoyens et entreprises, pour une transition juste. »

    [Edité par Frédéric Simon]

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    https://www.euractiv.fr/section/politique/news/pompili-affiche-lambition-ecologique-de-la-france-au-parlement-europeen/

  • ENERGIE Climat Les négociations de l’UE  se heurtent au carbone et au financement vert – EURACTIV.fr

    ENERGIE Climat Les négociations de l’UE se heurtent au carbone et au financement vert – EURACTIV.fr

    GRAIN DE SEL VDB: ENERGIE entre la flambee des prix mondiale,les investissements verts et la taxonomie susceptible d’integrer ou non le nuclaire et le gaz- Les 27 s’affrontent sur fonds de lobbying pluriel (consommateurs, ecologistes, pays encore tres liés au charbon , pays dependants du gaz, etc). SACRE DEFI pour la PFUE – A SUIVRE  

    Jeudi 16 décembre, les discussions entre les dirigeants des pays de l’Union européenne sur la politique énergétique n’ont abouti à aucun accord. Les États se sont en effet divisés sur la manière de réagir aux prix record du carbone et aux règles à venir en matière d’investissements verts.

    Les dirigeants des pays de l’UE se sont réunis à Bruxelles pour un sommet afin de discuter de plusieurs questions, dont la flambée des prix de l’énergie, mais certains États membres, notamment la Pologne, ont poussé l’UE à freiner la volatilité des prix sur le marché du carbone en limitant les activités spéculatives, une position en désaccord avec celle d’autres pays, dont l’Allemagne.

    Une autre querelle a éclaté sur la question de savoir si l’UE devait qualifier le gaz et l’énergie nucléaire d’investissements respectueux du climat, certains États cherchant à presser la Commission européenne de proposer, ce mois-ci, les règles de sa «  taxonomie de la finance durable  », une politique qui fait l’objet d’un intense lobbying de la part des différents gouvernements.

    Les négociations ont été interrompues sans qu’aucun accord n’ait été trouvé sur les questions énergétiques, les dirigeants n’ayant pas réussi à s’entendre sur un texte final.

    « Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait des opinions divergentes autour de la table et nous n’avons pas pu nous mettre d’accord sur les conclusions présentées », a déclaré le président du sommet européen, Charles Michel. Il a ajouté que les dirigeants discuteraient à nouveau de la question lors d’une prochaine réunion.

    La Pologne et la Hongrie critiquent le marché européen du carbone

    Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a critiqué la fluctuation des prix du CO2 qui, selon lui, profite principalement aux spéculateurs.

    « Les prix du SCEQE [Système d’échange de quotas d’émission de l’UE, ndlr] devraient être assez constants et raisonnablement prévisibles, sans pics », a déclaré M. Morawiecki, ajoutant que la Pologne avait proposé des changements concernant le marché du carbone à la Commission européenne.

    M. Morawiecki a reçu le soutien du premier ministre hongrois, Viktor Orbán, qui est venu au sommet jeudi pour accuser la « mauvaise réglementation de Bruxelles » de faire grimper les prix de l’énergie.

    Le prix de référence du carbone en Europe a atteint un niveau record de 90,75 euros par tonne la semaine dernière, après avoir augmenté de plus de 50 % depuis le début du mois de novembre, en raison de la hausse des prix du gaz et de l’expiration imminente des options du SCEQE. Le prix du CO2 a commencé l’année à environ 31 euros par tonne.

    Selon les analystes, la flambée rapide des prix de l’électricité est principalement due à l’augmentation de la demande mondiale de gaz et à la reprise économique qui a suivi la pandémie, combinée à un resserrement de l’approvisionnement en gaz en provenance de Russie.

    Les données publiées par le groupe de réflexion Ember montrent également que les prix du carbone ne contribuent que faiblement à la hausse des prix de l’électricité — une analyse également partagée par l’entourage d’Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.

    Une version tardive des conclusions du sommet avait demandé à la Commission européenne d’approfondir sa surveillance des échanges du SCEQE, y compris la spéculation éventuelle des intermédiaires financiers. Ces derniers mois, l’Espagne a également demandé que l’activité spéculative soit limitée.

    Mais la référence a finalement été abandonnée car les dirigeants européens n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur une position commune.

    Le président bulgare Rumen Radev a demandé une analyse plus approfondie des causes de la hausse des prix de l’électricité. « À mon avis, les rapports n’ont pas la profondeur nécessaire, car ils indiquent que la spéculation n’a pas été découverte », a-t-il déclaré aux journalistes.

    « Nous attendons que cette analyse se poursuive », a-t-il ajouté.

    Taxonomie

    L’autre querelle concernait la taxonomie de la finance verte de l’UE, qui précise quels types d’investissements en Europe peuvent être qualifiés de « durables », « transitoires » ou « porteurs » dans la transition vers une économie climatiquement neutre.

    Une autre tentative d’accord dans le cadre des négociations sur l’énergie aurait demandé à Bruxelles de décider si le gaz et l’énergie nucléaire doivent être considérés comme des investissements respectueux du climat d’ici la fin du mois.

    La Commission a déclaré qu’elle prévoyait de proposer des règles ce mois-ci, mais elle a du mal à résoudre les conflits internes entre les pays qui ne s’accordent pas sur les combustibles qui méritent le label « vert ».

    La France est à la tête d’un groupe de douze pays de l’UE qui font pression pour que le nucléaire soit reconnu comme une source d’énergie verte dans le cadre de la taxonomie.

    Mais l’Autriche a menacé de poursuivre la Commission européenne si elle incluait le nucléaire dans la taxonomie et a crié victoire après la suppression de la référence au nucléaire dans les conclusions du sommet.

    « Nous avons gagné une bataille aujourd’hui, mais pas encore la guerre sur l’utilisation de l’énergie nucléaire dans l’Union européenne », a déclaré le chancelier autrichien Karl Nehammer après la réunion. « L’Autriche a clairement fait savoir que l’énergie nucléaire n’a pas d’avenir », a-t-il ajouté.

    L’Allemagne, qui sortira du nucléaire en 2022, a adopté une position plus conciliante.

    « Les gens surestiment l’importance de cette question », a déclaré Olaf Scholz, le nouveau chancelier allemand, qui a donné une conférence de presse après le sommet, aux côtés du président français Emmanuel Macron.

    « Nous ne devrions pas exagérer l’importance de ce sujet », a ajouté Olaf Scholz, affirmant que la question était principalement liée aux finances et qu’elle n’interférera pas avec le parcours individuel des pays de l’UE pour devenir neutres en carbone.

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    https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/les-negociations-de-lue-sur-lenergie-se-heurtent-au-carbone-et-au-financement-vert/

  • Agroécologie – Réussir la transition  – EURACTIV.fr

    Agroécologie – Réussir la transition – EURACTIV.fr

    L’agriculture est pour une partie, responsable du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la dégradation des sols mais aussi la première victime de ces changements.

     L’agroécologie – pratiques agricoles vertueuses pour l’environnement et la biodiversité, de la plantation de haies à l’agriculture biologique – est dans toutes les bouches. MAIS…

    Les agriculteurs rappellent leurs difficultés : bas revenus,  échec du renouvellement générationnel, confrontation aux standards verts  de l’UE, non valorisation de leur rôle pour stocker du carbone dans les sols et contribuer à la lutte contre le changement climatique.

    Alors comment convaincre du bénéfice à se lancer dans la transition agroécologique, comment rediriger les investissements afin de mieux soutenir les agriculteurs, quelle recherche sur l’agroécologie,  comment arriver à une réduction du gaspillage alimentaire et de la consommation de viande , etc?

    Voir les résultats et prises de position lors du Congrès mondial de la Nature,

    EN lire + 

  • Climat : la politique européenne en 3 minutes

    La protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique font l’objet d’une action commune des Vingt-Sept et d’une attention toute particulière de la part de l’Union européenne.

    Quelles actions pour le climat et l'environnement ? (3 minutes pour comprendre l'Europe - n°20) - Crédits : Kirill M / Pixabay

    Les engagements des Européens

    Depuis 1992 et le traité de Maastricht, la politique environnementale fait partie des compétences de l’Union européenne. Les années passant, plusieurs engagements chiffrés à caractère contraignant ont été pris par l’Union européenne afin de réduire l’impact négatif de leurs activités sur l’environnement. D’ici à 2030, les Européens se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 55 % par rapport aux niveaux de 1990, de porter à 32 % la part des énergies renouvelables dans la production d’énergie, et d’améliorer l’efficacité énergétique de 32,5 % par rapport aux projections faites en 2007. Le Pacte vert européen, clé de voûte du mandat de la Commission von der Leyen, vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour atteindre ces deux objectifs, l’exécutif européen a présenté en juillet 2021 un ensemble de propositions législatives destinées à faire drastiquement chuter les émissions carbone sur le continent.

    La Commission européenne a par ailleurs travaillé à réformer d’autres outils essentiels aux politiques de l’environnement. Parmi eux figure le marché européen du carbone. Mis en place en 2005 et déjà réformé une première fois en 2018, il s’agit d’un système d’échanges de quotas d’émissions de gaz à effet de serre destiné à réduire la pollution. La Commission européenne entend donc le réformer à nouveau (en supprimant progressivement les quotas gratuits accordés à certains acteurs de l’économie tels que les compagnies aériennes) et l’étendre à d’autres secteurs comme le transport routier et maritime ou encore le bâtiment. Il fait par ailleurs l’objet d’intenses débats car il pourrait être intégré aux nouvelles ressources propres indépendantes des contributions nationales qui viendraient abonder le budget à long terme européen dans les années à venir.

    En parallèle, d’autres mesures d’ordre réglementaires ont été prises. Dans ce registre, on peut par exemple citer la création du Réseau Natura 2000 qui rassemble les sites naturels ou semi naturels de l’UE et qui a pour objectif de maintenir la diversité biologique des milieux ; la directive sur la qualité de l’air de 2008, qui fixe des objectifs d’émissions de polluants atmosphériques pour chaque Etat membre (et qui a notamment valu à la France d’être condamnée par la Cour de justice de l’Union européenne en octobre 2019 et à nouveau mise en cause en octobre 2020) ; ou encore le règlement REACH, qui vise à mieux protéger la santé humaine et l’environnement contre les risques liés aux substances chimiques.

    Le tournant de la COP21

    Mais l’un des événements majeurs de l’action européenne en matière de protection de l’environnement reste la COP21 (conférence annuelle des Nations Unies sur le climat), qui s’est tenue à Paris en 2015. L’Union européenne et les Etats membres ont fait partie des forces motrices de l’Accord de Paris pour le climat, rassemblant 195 pays signataires, unis dans l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels d’ici à 2100.

    Aujourd’hui toutefois, force est de constater que le bilan de l’action européenne contre le réchauffement climatique demeure plutôt mitigé. Une accentuation substantielle des efforts semble nécessaire pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Un certain élan international en faveur de la protection du climat tend pourtant à se développer. Si Donald Trump a acté le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris, l’élection de Joe Biden en novembre 2020 a néanmoins rebattu les cartes, ce dernier se prononçant en faveur du retour des Etats-Unis dans cet accord. De son côté, la Chine a pour sa part annoncé qu’elle se fixait un objectif de neutralité carbone à horizon 2060, le Japon d’ici 2050.

    Le saviez-vous : En 2019, l’Allemagne (25,1 %), l’Italie (11,8%) et la France (11,2 %) étaient les pays qui contribuaient le plus fortement au total des émissions de CO2 de l’UE.

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    https://www.touteleurope.eu/environnement/environnement-et-climat-la-politique-europeenne-en-3-minutes/

  • Christine Lagarde appelle à l’élaboration d’une union des marchés de capitaux « verts » – EURACTIV.fr

    Christine Lagarde appelle à l’élaboration d’une union des marchés de capitaux « verts » – EURACTIV.fr

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    La présidence de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a appelé mercredi (30 juin) au lancement d’initiatives afin de créer une union des marchés de capitaux pour la finance durable.

    À l’occasion du Brussels Economic Forum (BEF), Mme Lagarde a exprimé ses inquiétudes concernant la capacité des investisseurs privés à permettre de mobiliser les fonds destinés à stimuler les transitions verte et écologique.

    Afin d’abolir les barrières nationales qui restreignent les investissements, la cheffe de la BCE a appelé à faire des progrès afin de mettre en chantier une « union des marchés de capitaux “verts” ».

    En 2015, la Commission européenne a esquissé une série de propositions pour simplifier les activités transfrontalières de marchés financiers au sein de l’UE. Après des années de progrès vains, Bruxelles a finalement présenté un plan d’action en 2020 pour redynamiser les efforts accomplis.

    « Comme nous l’avons vu il y a quelques années, et comme – j’en suis certaine – nous le verrons à l’avenir, cela prend du temps » de façonner une union des marchés de capitaux, et ce, notamment parce que ces marchés étaient développés à l’échelle nationale, a-t-elle expliqué.

    Mme Lagarde a appuyé qu’il était possible d’effectuer des « progrès rapides » quant à l’élaboration d’une union des marchés de capitaux « verts », puisque des instruments financiers tels que les obligations vertes ont déjà fait leur entrée à l’échelle européenne.

    Le bloc est à la tête du marché des obligations vertes, qui représentait environ 60 % des émissions globales en 2020. De plus, l’euro est désormais la première devise utilisée pour la finance « verte » : la moitié de toutes les obligations vertes à l’échelle mondiale ont été émises en euros.

    La présidente de la BCE a indiqué que les marchés de capitaux étaient mieux adaptés que les banques pour financer les secteurs orientés vers l’avenir, notamment l’écologie et le numérique, en raison entre autres du lien direct qu’ils offrent pour financer des projets bien définis.

    De ce fait, Christine Lagarde argue que certaines initiatives sous le plan d’action de l’union des marchés de capitaux « devraient être accélérées, même si elles ne s’appliquent qu’à la finance durable pour l’instant », étant donné qu’elles pourraient établir les normes pour une union des marchés de capitaux plus large par la suite.

    Dans sa liste des priorités, la haute fonctionnaire française a évoqué la mise sur pied d’un contrôle européen ad hoc des produits financiers verts sous scellés de l’UE, notamment la norme de l’UE en matière d’obligations vertes que la Commission européenne présentera la semaine prochaine. Pour rappel, il s’agit d’un cadre facilitateur de l’Union européenne visant à augmenter les investissements publics et privés dans des activités économiques durables sur le plan environnemental en se basant sur la taxinomie européenne de la durabilité.

    Elle a ajouté que le bloc devrait harmoniser la gestion fiscale des produits financiers durables pour empêcher des fragmentations nationales. De même, il convient de renforcer la convergence dans les cadres nationaux d’insolvabilité, et notamment de rendre possibles des procédures particulières pour la finance « verte ».

    « Certains de vous pourraient se montrer sceptiques, mais cela vaut la peine d’essayer. Car si les résultats s’avèrent concluants, nos efforts accéléreront non seulement la transformation de notre économique, mais ils agiront également comme moteur pour les marchés de capitaux en général », a-t-elle souligné.

    De son côté, le député européen vert Ernest Urtasun s’est prononcé en faveur de prioriser les initiatives « vertes » sous le paquet de l’union des marchés de capitaux, bien que « le chemin soit encore long ».

    Devant les journalistes, M. Urtasun a ajouté que certaines idées proposées ne seraient pas soutenues par les eurodéputés, y compris la possibilité de réduire l’exigence de fonds propres pour les investissements « verts ».

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    https://www.euractiv.fr/section/all/news/lagarde-makes-a-case-for-green-capital-markets-union/

  • Green Deal – Les ambitions

    Dans le cadre de son Pacte vert, le Parlement a voté la hausse des ambitions climatiques de l’Union européenne. Les eurodéputés visent une réduction des émissions de CO2 de 55 à 57 % en 2030, contre 40 % prévu auparavant. Cette décision met le continent sur la voie de la neutralité carbone en 2050.

    @NOVETHIC 24 juin 2021

    [MOVE-TO PLACEHOLDER for #142747, WS#1]

    Europe union europeenne artJazz
    L’Europe vise à diminuer ses émissions de CO2 de 55 à 57 % en 2030.
    @ArtJazz

    Jeudi 24 juin, le parlement européen s’est entendu pour réhausser les ambitions climatiques de l’Union européenne. Avec 442 voix pour, 203 voix contre et 51 abstentions, les parlementaires ont validé un objectif de réduction des émissions de CO2 à 55 % en 2030, contre 40 % jusqu’alors. Avec la contribution des nouveaux puits de carbone, l’objectif pourrait même passer à 57 % en comptant l’absorption des terres ou les changements d’affectation de la foresterie.

    « Cette législation transforme en obligation contraignante l’engagement politique du pacte vert européen, stipulant que l’UE deviendrait neutre sur le plan climatique d’ici 2050« , explique l’Union européenne dans un communiqué. « Je me réjouis que la loi climat européenne ait été votée aujourd’hui par plus de 400 voix contre 200 au Parlement européen aujourd’hui. C’est une pierre centrale du Greendeal qui va nous amener à changer maintenant 50 lois pour inventer un nouveau modèle de prospérité« , explique ainsi Pascal Canfin, Président de la Commission environnement du Parlement européen.

    Je me réjouis que la loi #climat européenne ait été votée auj par + de 400 voix contre 200 au Parlement européen aujourd’hui. C’est une pierre centrale du #Greendeal qui va nous amener à changer maintenant 50 lois pour inventer un nouveau modèle de prospérité @Renaissance_UE

    — Pascal Canfin (@pcanfin) June 24, 2021

    Loi climat et Pacte vert

    Du côté des députés écologistes, on dénonce une loi qui manque d’ambition, alors que certains demandaient d’atteindre une baisse de 65 % des émissions de CO2. « Voter une loi climat si peu ambitieuse, c’est déclarer forfait. Nous ne pouvons nous y résoudre. Nous avons besoin de mesures fortes, à la hauteur des enjeux« , écrit l’eurodéputée écologiste Caroline Roose. « Pour respecter l’Accord de Paris, nous devons baisser d’au moins 65 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Le Parlement avait voté pour un objectif à la baisse de 60%. Les négos interinstitutionnelles abaissent encore l’objectif à 55 %« , ajoute l’eurodéputée Manon Aubry de la France Insoumise.

    De son côté, la rapporteure du texte, Jytte Guteland, est optimiste : « Je me félicite que nous ayons finalement une loi climat. Nous avons confirmé les réductions d’émissions nettes d’au moins 55%, se rapprochant de 57% d’ici 2030, conformément à notre accord avec la Commission. J’aurais bien entendu préféré aller plus loin mais il s’agit d’un bon accord, basé sur la science et qui fera une grande différence« .

    Le 14 juillet prochain, le Conseil européen va devoir présenter une série de propositions afin d’atteindre ce nouvel objectif 2030. L’ambition européenne sera mise en avant lors de la COP26 en novembre, en amont de laquelle les pays signataires de l’Accord de Paris doivent donner de nouveaux objectifs d’émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

    Ludovic Dupin