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  • Déforestation : le Parlement européen détricote un texte clé

    Le Parlement européen est parvenu à détricoter une partie du règlement contre la déforestation. Un texte-clé du Green Deal qui vise à interdire les produits issus de la déforestation sur le continent. Outre le report d’un an de son entrée en application, la droite et l’extrême-droite ouvre une nouvelle brèche pour amoindrir sa portée.

    Ça aurait pu être pire, mais c’est quand même “un désastre”. Le Parlement européen a approuvé jeudi 14 novembre, le report d’un an du règlement contre la déforestation. Ce texte inédit au niveau mondial, adopté en 2023, entend mettre fin à la commercialisation sur le continent européen de produits issus de la déforestation tels que le cacao, le café, le soja, l’huile de palme, le bois, la viande bovine ou le caoutchouc. Il devait entrer en application au 30 décembre 2024. Mais il était de plus en plus critiqué  par une partie du monde économique et par certains pays d’Amérique du Sud et d’Asie.

    Sous pression, la Commission européenne a donc proposé début octobre de reporter l’application du texte d’un an pour laisser à chacun le temps de s’y préparer. Une proposition, approuvée le 16 octobre par le Conseil de l’UE, et qui était mise au vote ce jour au Parlement. Sauf que le PPE, le parti conservateur majoritaire dans l’hémicycle, en a profité pour tenter d’affaiblir encore plus la portée du texte. Et y est en partie arrivé.

    BREAKING NEWS :

    De nouveaux documents sur l’accord commercial entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur précisent que le règlement européen anti-déforestation (EUDR) s’appliquera au bloc sud-américain comme aux autres partenaires commerciaux, tout en lui accordant un avantage dans la prochaine classification des risques.

    The drama over enforcing the EU’s groundbreaking anti-deforestation rules (EUDR) is finally over, with trade partners now breathing a sigh of relief after months of legal uncertainty.

    Last night (3 December), the European Parliament and Council agreed to delay the law’s enforcement by one year. The EUDR will target major global commodities like soy, cocoa, coffee, livestock, palm oil, timber, and rubber – some of the largest drivers of global deforestation.

    Sure, the one-year delay gives governments and businesses more time to implement the rules. But the legislation’s core has remained intact, despite efforts by the centre-right European People’s Party (EPP) and far-right allies to weaken it by reopening key provisions. Ironically, this push came from the same party that led negotiations on the law two years ago.

    Back in 2022, Christophe Hansen, an EPP member and now agriculture commissioner, was the Parliament’s lead negotiator on EUDR and successfully expanded the law’s ambition.

    Under Hansen’s leadership, the scope of products covered increased and the definition of forest degradation was broadened. The legislation passed in a landslide: 552 votes to 44 – uniting Greens, centrists and even the far right.

    Fast forward to this year, the tide has turned.

    EPP lawmaker Christine Schneider proposed 15 amendments to dilute the rules. Why? A close look into the proposed amendments suggests they were designed to shield European companies, farmers, and administrations from the same standards imposed on trade partners – a move that can be described as “green protectionism.”

    From the beginning, the EUDR was a hard pill to swallow for leading producers of these commodities, responsible for an important part of global deforestation, including Malaysia, Indonesia, and Brazil, who have often slammed the rules as discriminatory.

    A particularly controversial EPP proposal, the ‘no risk’ category, would have exempted countries with a history of reforestation from checks – creating potential loopholes that could allow deforestation products to continue to enter the EU.

    This led to accusations of hypocrisy, with Brazil’s largest farming group, CNA, wasting no time condemning the ‘ »no-risk » category as a “protectionist” move pandering to European interests.

    “It is an unambiguous sop to European interests and a knee-jerk reaction to recent demonstrations across Europe,” Felipe Spaniol, advocacy coordinator at the CNA, told Euractiv.

    This is not the first time the EU has faced criticism for using environmental policies as trade barriers. Its carbon border adjustment mechanism (CBAM) and opposition to the EU-Mercosur free trade agreement have also raised eyebrows.

    EU leaders are quick to claim high environmental standards are non-negotiable, but some of the same groups decrying Mercosur on sustainability grounds seem far more resistant to greening Europe’s own food system.

    For the EU to maintain credibility on sustainability and trade, it must apply consistent standards – both within its borders and beyond. Without this, its green policies risk being seen as protectionist posturing rather than genuine environmental leadership.

    Une nouvelle catégorie “sans risque”

    La droite, avec le soutien de l’extrême-droite, a fait passer des amendements pour créer une nouvelle catégorie de pays désignés comme étant “sans risque”, en plus des trois catégories existantes de risque “faible”, “standard” et “élevé”. Dans le viseur des élus : les pays européens, qui pour certains, ont découvert sur le tard qu’ils seraient eux aussi concernés par le règlement. Ils seraient donc pour certains d’entre eux exemptés de ce règlement.

    Mais plus globalement, selon le décompte de l’association Canopée, ce sont 136 pays qui entreraient dans cette catégorie en raison des critères très faibles. Le PPE prévoyait aussi de porter le report à deux ans ou encore d’exempter les commerçants et les distributeurs, ce qui aurait vidé le texte de sa substance. Mais le groupe a finalement retiré ces amendements la veille du vote.

    “C’est un jour sombre pour la crédibilité environnementale de l’Europe”, a réagi Julian Oram, directeur des politiques chez Mighty Earth. “L’inclusion d’une nouvelle catégorie “sans risque” permettra à de nombreux pays d’être considérés comme sans risque, même si la déforestation, la dégradation et les pratiques illégales se poursuivent. Il est également probable qu’il encouragera le trafic à grande échelle de produits agricoles depuis les territoires à haut risque vers les pays dits sans risque de déforestation”, craint-il.

    En outre, alors que les votes ont été très serrés, il y a eu un problème technique avec les machines de vote au Parlement, empêchant de nombreux députés de voter. La présidente du Parlement, Roberta Metsola, a toutefois refusé de procéder à un nouveau vote. “Sur certains amendements clés, les votes se sont joués de 3 et 5 voix. Quand c’est extrêmement serré, il faut revoter. Avec les Verts et les Sociaux Démocrates, nous allons donc lancer une procédure pour contester ces votes et les refaire”, annonce l’eurodéputé Renew, Pascal Canfin, qui dénonce une “procédure anti-démocratique et anti-transparente”.

    Vers un retrait de la proposition ?

    Ces votes relancent un trilogue avec les Etats membres et la Commission européenne sur l’ensemble du texte. Mais cela implique qu’un accord soit trouvé d’ici le 1er janvier 2025, date d’application effective du texte actuel, ce qui laisse très peu de temps. Il semble en outre peu probable qu’un accord soit trouvé au Conseil, les pays étant réticents à ce que certains bénéficient d’exemptions et d’autres non, comme la France ou la Finlande par exemple, au sein même de l’UE. Si aucun accord n’est trouvé, alors le texte entrera en application au 1er janvier 2025, sans report ni modification.

    Pour sortir de cette situation, une possibilité serait que la Commission européenne retire sa proposition de report. Ursula von der Leyen s’était en effet engagée à le faire si des modifications allant au-delà du simple report étaient engagées. Ce qui est le cas. 

    “Si la Commission européenne ne retire pas sa proposition de report, les amendements adoptés aujourd’hui par l’alliance de l’extrême droite et de la droite vont rouvrir les négociations sur le texte. Et derrière, ce sont tous les textes du Pacte Vert qui pourraient connaître le même sort. L’enjeu est donc crucial !”, a lancé sur X l’eurodéputée verte Marie Toussaint. “Lors de l’annonce du report, on craignait d’ouvrir la boîte de Pandore, c’est exactement ce qui est en train de se passer”, ajoute Pascal Canfin.

    À l’origine de 16% de la déforestation mondiale par le biais de ses importations (majoritairement de soja et huile de palme), l’UE est le deuxième destructeur de forêts tropicales derrière la Chine, selon le WWF. Le règlement sur la déforestation pourrait permettre une baisse de la déforestation globale de 10%, selon l’étude d’impact de la Commission. Et ferait de l’Union européenne un pionnier sur le sujet. ■

  • Déforestation : enjeux du règlement européen

    Grain de sel : Depuis plusieurs années, la prise de conscience de l’impact de l’agriculture productiviste sur la biodiversité et de le changement climatique, notamment par la déforestation, entraîne une réflexion normative croissante. Elle s’inscrit dans une reconfiguration des chaînes d’approvisionnement au regard du devoir de vigilance qui intègre les impacts écologiques et les atteintes aux droits humains, et couvre donc les questions de la déforestation et de la biodiversité. Au moment où le projet de Total en Ouganda fait polémique, l’impact des entreprises sur l’environnement continue d’alimenter inquiétude et colère…

    Actualité du 6 février 2023 : Carrefour cesse de s’approvisionner auprès de 177 fermes accusées de déforestation au Brésil.

    Le 15 mars 2024 : Le commissaire européen à l’Environnement, Virginijus Sinkevičius, est en tournée au Paraguay, en Bolivie et en Équateur cette semaine pour répondre aux inquiétudes quant à la mise en œuvre de la première interdiction au monde, imposée par l’UE, des produits liés à la déforestation — une mesure qualifiée de protectionniste par certains partenaires commerciaux de l’UE.

    Pour lutter contre la déforestation, l’Institut Jacques Delors propose à la fois de changer les régimes alimentaires des consommateurs, de lutter contre le gaspillage alimentaire, et surtout de garantir des chaînes d’approvisionnement « zéro déforestation ».

    Actualité de septembre 2024 : La mise en œuvre prochaine du règlement anti-déforestation européen suscite de vives tensions au sein du Parlement européen. Selon ce règlement, les entreprises commercialisant du soja, du boeuf, de l’huile de palme, du bois, du caoutchouc ou du café au sein du marché de l’Union européenne devront être en mesure de prouver à partir du 30 décembre 2024 que les produits ne sont pas issus de zones récemment déboisés ou qu’ils n’ont pas participé à la dégradation des forêts. Comme preuve de conformité, cette nouvelle législation impose aux entreprises qu’elles fournissent des données de géolocalisation des exploitations. 

    Le centre droit souhaite retarder l’application de ce règlement. Selon eux, l’application de cette loi risque de perturber le commerce de plusieurs biens de consommation et de menacer les approvisionnements de nourriture animale au sein de l’Union Européenne. Les socialistes, quant à eux, ont renouvelé leur souhait de respecter le calendrier initial. 

    Finalement, plusieurs groupes demandent une publication rapide des lignes directrices et des foires aux questions afin que les entreprises puissent mettre en œuvre les conditions nécessaires pour s’adapter à ce nouveau règlement. La Commission européenne avait assuré communiquer ces documents en mars dernier mais ces documents ne sont toujours pas publiés. Toutefois, la Présidente de la Commission européenne “a annoncé qu’elle proposerait un report ou une autre solution temporaire dans les jours à venir ”.

    Le règlement sur la déforestation vient d’être publié, en annexe de cet article.

    A l’approche du nouveau règlement européen, l’Institut rappelait qu’il est indispensable de s’attaquer à la déforestation mondiale pour réduire les émissions de GES, lutter contre le changement climatique et protéger la biodiversité. Selon le dernier rapport du GIEC sur l’atténuation du changement climatique, le secteur de l’agriculture, de la foresterie et des autres utilisations des terres (AFAT) représentait 13 à 21 % du total des émissions mondiales de GES d’origine
    anthropique entre 2010 et 2019. De plus, 45 % des émissions totales du secteur AFAT sont dues à la seule déforestation14, alors que les forêts abritent la majeure partie de la biodiversité terrestre mondiale.

    Introduction sur la déforestation

    Les forêts mondiales sont menacées par la déforestation et la dégradation. Cela a des répercussions négatives sur la biodiversité et contrecarre les efforts d’atténuation du changement climatique. Il est donc indispensable de s’attaquer à l’expansion agricole, qui est à l’origine de près de 90 % de la déforestation mondiale. L’UE, dont on estime que la consommation est à elle seule responsable d’au moins 10 % de la déforestation tropicale, a un rôle important à jouer pour faire évoluer la situation.

    Cet article fournit une analyse de la nouvelle proposition de règlement de l’UE sur les chaînes d’approvisionnement zéro déforestation qui cherche à aborder la contribution significative de l’UE à la déforestation mondiale causée par sa demande de certains produits agricoles et alimentaires. Nous montrons que cette législation est une partie importante des mesures de la stratégie « de la ferme à la table » visant à rendre le système agroalimentaire européen plus durable. L’obligation de diligence raisonnée peut être un outil efficace pour réduire le risque de déforestation et de dégradation des forêts intégré dans les chaînes d’approvisionnement agroalimentaires de l’UE.

    Nous soutenons que l’approche ciblée et basée sur les produits de base adoptée dans ce règlement est utile pour établir un cadre réglementaire solide et applicable qui pourrait résister aux contestations juridiques des partenaires commerciaux. Compte tenu du risque de lacunes et d’effets de fuite, il
    sera toutefois nécessaire d’adopter des mesures complémentaires adéquates, qui incluent un engagement efficace avec les pays producteurs, les autres pays consommateurs et les parties prenantes, afin de favoriser l’efficacité et le succès de cette législation et de s’attaquer aux causes profondes de la déforestation.

    La création d’un cadre politique harmonisé et cohérent pour tous les acteurs du système
    agroalimentaire nécessite en outre d’assurer la cohérence entre ce règlement et les autres législations pertinentes, y compris pour le secteur financier.

    Les négociations du trilogue sur la proposition de règlement européen sur les produits agroalimentaires zéro déforestation se sont récemment conclues. Europe Jacques Delors analyse la proposition de règlement, en la replaçant dans le contexte plus large de la transformation du système alimentaire et en soulignant ses forces et ses faiblesses. Les différences entre les positions de la Commission, du Parlement européen et du Conseil sont abordées.

    Le point de vue d’Europe info hebdo :  

    A quoi bon protéger la nature au sein de l’UE, si nous consommons l’eau, les ressources ou la forêt des autres ? Même biologique, l’avocat et est un bon exemple de nos paradoxes de consommateurs avertis, végétarien ou végane : l’impact environnemental et social de sa culture mondialisée est particulièrement désastreux. On sait les dégâts de l’huile de palme et des célèbres pâtes à tartiner qui en abusent, mais le chocolat, le café, et même la viande sont des produits dont les voracités européennes sont causes de déforestation croissante.   

    • Alors que l’UE est le deuxième importateur de déforestation au monde, juste derrière la Chine, le règlement sur la déforestation importée veut bannir les produits tels que le soja, l’huile de palme, le cacao, le bois, le café ou encore le bœuf, le caoutchouc et certains produits dérivés comme le cuir, le chocolat ou les meubles, s’ils ne peuvent pas faire la preuve qu’ils ne sont pas issus de la déforestation.
      • Adoptée fin 2022, la loi européenne est entrée en vigueur le 30 juin 2023 – cf. EIH 18/6/23.
    • Cependant, face aux pressions internationales des partenaires commerciaux de l’UE, dont beaucoup sont aussi des bénéficiaires de l’aide européenne au développement, la Commission européenne a consenti la semaine dernière à retarder la pleine mise en œuvre du nouvel outil anti-déforestation.
      • Une très longue et détaillée analyse de ce “pas de côté” démontre la difficulté du bloc européen à diffuser son ambition verte au reste du monde/
        • En particulier aux pays les moins développés, dont la situation est aussi exploitée dans leur lobbying par les grandes compagnies agroalimentaires mondiales.
        • Plusieurs gouvernements de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ont critiqué la lourdeur de ces règles, qu’ils jugent par ailleurs injustes, et craignent qu’elles ne rebutent les investisseurs.
      • En attribuant le même risque “standard” à chaque pays, l’Union européenne leur permet de prendre le temps de s’adapter aux nouvelles règles en matière d’importations de produits issus de zones déforestées.

    Le document complet : https://www.europejacquesdelors.eu/fr/publications/grape-4–deforestation-free-agri-food-supply-chains

    74e8a67e-b389-436c-a212-afc229443783_GRAPE+4+(FR)+Lamy_+Pons,+Hub.pdf (prismic.io)

  • PFUE : discussions sur les priorités climatiques et divisions sur l’énergie  – EURACTIV.fr

    PFUE : discussions sur les priorités climatiques et divisions sur l’énergie – EURACTIV.fr

    Grain de sel GB : Ces premières semaines de la PFUE se trouvent déterminantes pour amorcer les grands chantiers que souhaite mener le Président français. Parmi ces ambitions, la transition écologique constitue l’un des principaux défis, et sans doute le plus scruté par ses opposants politiques. Les 27 semblent déterminés à avancer sur le sujet, comme en témoignent les discussions des derniers mois, mais la réforme du marché de l’électricité, qui subit une hausse de prix continue, reste un sujet majeur de division.

    Les ministres de l’Environnement de l’UE discutent à partir du jeudi 20 janvier, à Amiens, des priorités climatiques françaises – taxe carbone aux frontières, lutte contre la déforestation importée – mais restent divisés sur une réforme du marché de l’électricité malgré la flambée des prix de l’énergie.

    Réunis autour de la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, les représentants des Vingt-Sept aborderont pendant deux jours plusieurs textes de l’ambitieux plan climat présenté mi-juillet par Bruxelles pour sabrer de 55% d’ici 2030 les émissions carbone de l’UE par rapport à 1990 (le paquet « Fit for 55 »).

    Une seconde réunion dans cette ville du nord de la France rassemblera les ministres de l’Énergie vendredi et samedi (21/22 janvier).

    Si Emmanuel Macron fait de l’environnement un marqueur de la présidence française de l’UE, qui a commencé le 1er janvier janvier, aucun accord n’est attendu à Amiens. Paris entend toutefois « faire avancer au maximum » d’ici juin les négociations en cours.

    La France veut notamment accélérer l’établissement d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE proposé par Bruxelles et désormais discuté par les États et les eurodéputés. L’objectif est de taxer certaines importations (acier, aluminium, ciment, engrais, électricité) au prix du marché carbone européen, selon les émissions liées à leur production.

    « C’est la puissance du marché européen : si vous voulez y entrer, vous devez respecter les mêmes règles », a déclaré Barbara Pompili mercredi (19 janvier) sur Sud-Radio.

    Identifier « les enjeux politiques »

    Pour ne pas enfreindre les principes de l’Organisation mondiale du Commerce, la Commission propose parallèlement de supprimer les quotas d’émissions gratuits jusqu’ici alloués aux industriels européens pour leur permettre d’affronter la concurrence de pays tiers… au risque de renchérir les coûts de production en Europe, s’alarment nombre d’États et d’eurodéputés.

    « L’Espagne, le Portugal, la Pologne et l’Autriche réclament le maintien des quotas gratuits. Et (la taxe carbone) pose des questions compliquées: Qui collecte l’argent ? Où va-t-il? », souligne un diplomate européen.

    Paris entend construire un consensus entre les Vingt-Sept, base de futures négociations avec le Parlement européen. « La difficulté n’est plus sur le principe, mais sur le timing de décroissance des quotas gratuits », veut croire l’entourage de Mme Pompili, sur ce texte dépendant des ministres de l’Économie mais touchant étroitement aux dossiers environnementaux.

    Autre projet phare d’Emmanuel Macron : l’élaboration d’un instrument de lutte contre la déforestation importée, pour éviter que les importations européennes de bois, d’huile de palme ou de soja ne contribuent au défrichage de forêts.

    Les discussions sur un texte soumis par la Commission mi-novembre commencent juste parmi les États comme au Parlement. Le tour de table d’Amiens permettra d’« avoir une vision claire des enjeux politiques » et futurs noeuds des négociations, souligne-t-on au ministère de la Transition écologique.

    Alors que les ONG espèrent un durcissement du texte initial, regrettant qu’il ne s’applique pas à certains produits (maïs, caoutchouc…) ni à d’autres écosystèmes menacés (zones humides, savanes…), Paris n’exclut pas un élargissement.

    « Acceptabilité sociale »

    Les ministres devraient par ailleurs réitérer leurs réticences sur le projet d’étendre le marché carbone européen : après les industriels et énergéticiens, les fournisseurs de carburant routier et de fioul domestique pourraient être contraints d’acheter des quotas d’émissions dès 2025… au risque de répercuter le surcoût sur les consommateurs.

    Cette proposition controversée de la Commission est dénoncée vigoureusement par une partie des États, inquiets de l’impact pour les ménages précaires en dépit d’un possible « fonds solidaire » européen.

    « La France a exprimé ses vives inquiétudes sur l’acceptabilité sociale (…) On a connu les gilets jaunes, on sait que la transition doit prendre en compte les intérêts des populations et des différents États », plaide l’entourage de Mme Pompili, assurant chercher « un compromis ».

    Ce projet, qui sera défendu à Amiens par le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, apparaît cependant fragilisé par l’actuelle flambée des prix du gaz, qui dominera les discussions des ministres de l’Énergie.

    Alors que les cours de l’électricité sur le marché de gros européen s’alignent mécaniquement sur ceux du gaz, Paris réclame un « découplage » et la réforme d’un mécanisme jugé « obsolète » qui diluerait l’effet des coûts bas du nucléaire.

    Or, de fortes divergences persistent: une dizaine d’États, Allemagne en tête, s’opposent farouchement à toute réforme du marché de l’électricité, expliquant la crise par des « facteurs mondiaux » conjoncturels, tandis que Pologne et Hongrie accusent le prix du CO2 et les règles environnementales de renchérir les coûts de l’énergie.

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    https://www.euractiv.fr/section/energie/news/ue-les-27-determines-a-verdir-leurs-importations-divises-sur-lenergie/

  • Climat : Désaccords entre la Commission européenne et les 27 sur la stratégie de protection des forêts   – EURACTIV.fr

    Climat : Désaccords entre la Commission européenne et les 27 sur la stratégie de protection des forêts – EURACTIV.fr

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    Les États membres de l’UE ont exhorté lundi (15 novembre) la Commission européenne à tenir compte des impératifs de la filière bois et des compétences des États en déclinant sa stratégie de protection des forêts à horizon 2030.

    Réunis à Bruxelles, les ministres de l’Agriculture ont « salué » l’ambitieux plan dévoilé mi-juillet par l’exécutif européen pour préserver les forêts, « puits de carbone » naturels couvrant 43% du continent, mais dont la conservation est menacée par le réchauffement climatique et les activités humaines.

    Outre une « feuille de route » pour planter trois milliards d’arbres, la Commission proposait d’imposer aux États des objectifs contraignants de « restauration de la nature », d’établir une collecte de données harmonisées et de créer un système d’indemnités aux propriétaires de forêts pour « récompenser leurs efforts » s’ils adoptent des techniques vertueuses (rétention d’eau…) ou laissent intactes certaines surfaces.

    Une dizaine d’États (France, Finlande, Autriche…) avaient alors dénoncé un projet « ignorant le rôle multifonctionnel des forêts, réduites à des considérations environnementales », alors que la filière bois représente 20% des entreprises manufacturières de l’UE.

    Les ministres ont reconnu lundi « le rôle-clé des forêts dans la lutte contre la perte de biodiversité et le changement climatique », mais ont appelé la Commission, qui doit désormais traduire sa stratégie en mesures concrètes, à trouver « un équilibre entre aspects environnementaux, sociaux et économiques d’une gestion forestière durable ».

    En pratique, les États « exhortent [Bruxelles] à associer pleinement les propriétaires et gestionnaires de forêts aux consultations » pour élaborer ses mesures.

    Autre grief : la Commission a élaboré sa stratégie sans consultation avec les États, dont la gestion forestière est pourtant une compétence. « La subsidiarité doit être respectée : nous ne pensons pas que des directives centralisées puissent remplacer l’expertise et la pratique du terrain », a tancé la ministre allemande Julia Klöckner.

    Une « approche uniforme des forêts pourrait s’avérer contre-productive », observent les ministres, qui appellent à mieux utiliser les données existantes avant d’élaborer un mécanisme de surveillance unifié. Ils mettent aussi en garde contre le risque de « charges administratives et coûts supplémentaires ».

    Ces conclusions ont été applaudies par la Confédération européenne des propriétaires de forêts, dont les revendications sont largement reprises, mais accueillies avec réserve par les ONG environnementales.

    « C’est loin d’être parfait, mais l’idée principale est que les ministres donnent leur feu vert à la Commission pour lancer un nouveau texte législatif pour mieux surveiller les forêts européennes », commente Kelsey Perlman, de l’ONG Fern.

    Bruxelles doit par ailleurs présenter mercredi (17 novembre) des mesures spécifiques pour lutter contre la déforestation. La France, qui occupera à partir de janvier la présidence de l’UE, assure préparer un « texte important » visant à restreindre l’importation dans l’UE de produits issus de la déforestation.

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    https://www.euractiv.fr/section/climat/news/protection-des-forets-au-sein-de-lue-ne-pas-oublier-la-filiere-bois-intiment-les-27/

  • l’UE deuxième responsable mondial après la Chine – EURACTIV.fr

    l’UE deuxième responsable mondial après la Chine – EURACTIV.fr

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    Les importations de l’UE étaient responsables en 2017 de 16% de la déforestation liée au commerce international dans le monde, ce qui fait en le 2e plus gros responsable de « déforestation importée » du globe après la Chine, dénonce mercredi un rapport de WWF.

    Via ses importations de soja, d’huile de palme, de boeuf, mais aussi de produits du bois, de cacao et de café, l’UE a contribué indirectement, en 2017, à la disparition de 203.000 hectares de forêts tropicales, converties en terres agricoles, selon l’organisation environnementale.

    C’est l’équivalent de 116 million tonnes de CO2, soit le total des émissions de gaz à effet de serre émis par la Belgique la même année, précise le rapport, fondée sur l’analyse fine d’images satellitaires et de statistiques agricoles et commerciales.

    Au total, le commerce international de produits agricoles a entraîné en 2017 l’élimination de 1,3 million d’hectares de forêt tropicale et l’émission de 740 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent d’un cinquième des émissions de l’UE sur l’année.

    Devant l’UE, les importations de la Chine représentaient 24% de cette déforestation. A l’inverse, l’impact était bien moindre pour les importations de l’Inde (9%), des Etats-Unis (7%) et du Japon (5%).

    Entre 2005 et 2017, les huit principales économies de l’UE (Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, France, Belgique et Pologne) ont été responsables de 80% de la « déforestation importée » du bloc, précise le rapport, la France causant à elle seule via ses importations la disparition de 26.300 hectares par an en moyenne.

    « La déforestation tropicale et la conversion des écosystèmes associées aux importations sont une mesure quantifiable, et ne peuvent plus être ignorées », insiste Michael Lathuillière, responsable de l’équipe de « cartographie des chaîne d’approvisionnement » à l’Institut de l’environnement de Stockholm.

    Ses données – qui ont nourri le rapport de WWF – établissent « des liens clairs entre la consommation de l’UE, notamment de soja et de boeuf, et la disparition non seulement de forêts mais également de zones humides et prairies en Amérique du sud », insiste-t-il.

    De fait, en 2018, quelque 23% des importations européennes de soja – essentiellement destinées à la nourriture d’élevage – provenaient de la savane du Cerrado (Brésil/Paraguay/Bolivie), l’une des régions les plus menacées du continent, selon WWF.

    « Pour l’heure, l’UE fait partie du problème, mais avec la législation appropriée, nous pouvons être une partie de la solution », soutient Anke Schulmeister-Oldenhove, responsable de l’ONG en charge des forêts.

    Les eurodéputés ont voté en octobre un rapport réclamant à la Commisison européenne un tour de vis de l’UE contre la déforestation, en renforçant la traçabilité des produits susceptibles d’y contribuer et en exigeant que Bruxelles en tienne compte dans ses accords commerciaux.

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    https://www.euractiv.fr/section/climat/news/deforestation-liee-aux-importations-lue-deuxieme-responsable-mondial-apres-la-chine/

  • DEVOIR DE VIGILANCE : CASINO POURSUIVI – Procès orchestré- Lobbying pro environnement – ONG

    DEVOIR DE VIGILANCE : CASINO POURSUIVI – Procès orchestré- Lobbying pro environnement – ONG

    Après Total, Casino poursuivi en justice au titre du devoir de vigilance.

    Des représentants des populations autochtones d’Amazonie brésilienne et colombienne, aidées par des associations françaises et américaines (Sherpa, Notre affaire à tous, Mighty Earth…) lui reprochent son implication dans la déforestation via ses achats de produits carnés.

    Des preuves semblent s’être accumulées dans un contexte de grande tolérance aux atteintes à l’environnement du président brésilien Bolsonaro comme l’évoque dans son livre (chap3) Virginie Jacoberger-Lavoué

    Les organisations autochtones demandent à être dédommagées en raison des dommages causés à leurs terres ancestrales et de l’impact sur leurs moyens de subsistance.

    https://www.novethic.fr/actualite/social/droits-humains/isr-rse/des-peuples-d-amazonie-demandent-reparation-en-justice-au-groupe-casino-pour-manque-de-vigilance-sur-la-deforestation-149603.html

    Les demandeurs: Coordination des Organisations Autochtones de l’Amazonie Brésilienne (COIAB), Fédération des Peuples Autochtones du Pará (FEPIPA), Fédération des Peuples Autochtones du Mato Grosso (FEPOIMT), Organisation Nationale des Peuples Autochtones de l’Amazonie Colombienne (OPIAC)Canopée, Commission Pastorale de la Terre (CPT)Envol vertFrance Nature EnvironnementMighty EarthNotre Affaire à Tous, Sherpa.

  • chocolat et devoir de vigilance – Mighty Earth épingle des bad pratiques – aefinfo.fr

    chocolat et devoir de vigilance – Mighty Earth épingle des bad pratiques – aefinfo.fr

    Les fermiers du cacao vivent dans une extrême pauvreté. Pixabay

    https://www.aefinfo.fr/depeche/625606

    À quelques jours de Pâques, l’ONG américaine Mighty Earth publie son classement annuel des entreprises du secteur chocolatier, s’agissant de leurs pratiques en matière de déforestation, de transparence, de salaires et de travail des enfants. Cette année, c’est le chocolatier belge Godiva qui est pointé du doigt, alors que l’entreprise néerlandaise Tony’s Chocolonely est saluée pour ses efforts.

    « Équipés de ce classement, les consommateurs peuvent acheter leurs chocolats de Pâques en sachant si leur confiserie est mêlée à la déforestation et à des abus de droits humains », affirme Mighty Earth. Cette ONG environnementale américaine a publié le 7 avril 2020 un classement de treize entreprises chocolatières et huit fournisseurs de cacao.

    « Oeuf pourri » pour Godiva

    Cette année, elle a travaillé en partenariat avec Green America et Be Slavery Free afin d’évaluer les pratiques des entreprises sur le revenu et le travail des enfants. Le classement couvre ainsi six des problématiques les plus cruciales en termes de durabilité, avec le devoir de diligence, la transparence et traçabilité, la déforestation et le changement climatique, et l’agroforesterie.

    Le chocolatier belge Godiva se voit gratifier de « l’œuf pourri », avec un « manque de responsabilité dans tous les domaines où il considère avoir les meilleures pratiques (protection de l’environnement, travail des enfants et revenu pour les fermiers) », alors que ses profits sont importants. Alors qu’elle partage le même fournisseur, l’entreprise néerlandaise Tony’s Chocolonely a « montré qu’un modèle éthique était possible dans l’industrie du chocolat ». Elle remporte elle « l’œuf d’or » pour « ses améliorations et ses efforts positifs pour changer le secteur ».

    Ferrero, Mars, Nestlé à la traîne

    Parmi les mieux notés, on retrouve les marques françaises AlterEco, Cémoi et Valrhona, la marque néo-zélandaise Whittakers, et les Suisses Lindt et Chocolats Halba. Les pires sont le Japonais Morinaga, qui produit le chocolat Dars, et la société française de négoce, Sucres et Denrées. Tous les fournisseurs de cacao, comme Cargill, Olam, Barry Callebaut sont plutôt mal notés, à part Cémoi. Ferrero, Mars, Nestlé et Mondelez sont considérés « à la traîne ». Nestlé est néanmoins celle d’entre ces marques qui marque le plus de points, avec une bonne note notamment sur le travail des enfants.

    « Deux décennies depuis la signature du protocole Harkin-Engel (protocole sur la culture et le traitement des fèves de cacao pour prévenir le travail des enfants) par les fabricants de chocolat, peu de choses ont changé », déplore Green America. « Néanmoins, l’industrie reconnaît que les initiatives volontaires ne fonctionnent pas et de plus en plus d’entreprises appellent à une réglementation des gouvernements. »

    « Environ 2,1 millions d’enfants travaillent dans le secteur du cacao, selon l’université américaine de Tulane. Les recherches du WRI montrent aussi qu’il y a eu une augmentation de la déforestation dans les principaux pays producteurs de cacao, le Ghana et la Côte d’Ivoire », rapportent les ONG. « Les fermiers du cacao vivent dans une extrême pauvreté, alors que les entreprises du chocolat amassent des milliards chaque année. Si des progrès sont réalisés dans les chaînes d’approvisionnement directes, il y a toujours préoccupations liées aux impacts indirects de ces chaînes sur l’environnement et les populations. Il est urgent de pousser les efforts pour permettre une transition vers une industrie plus durable. »