Climat : Désaccords entre la Commission européenne et les 27 sur la stratégie de protection des forêts – EURACTIV.fr

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Les États membres de l’UE ont exhorté lundi (15 novembre) la Commission européenne à tenir compte des impératifs de la filière bois et des compétences des États en déclinant sa stratégie de protection des forêts à horizon 2030.

Réunis à Bruxelles, les ministres de l’Agriculture ont « salué » l’ambitieux plan dévoilé mi-juillet par l’exécutif européen pour préserver les forêts, « puits de carbone » naturels couvrant 43% du continent, mais dont la conservation est menacée par le réchauffement climatique et les activités humaines.

Outre une « feuille de route » pour planter trois milliards d’arbres, la Commission proposait d’imposer aux États des objectifs contraignants de « restauration de la nature », d’établir une collecte de données harmonisées et de créer un système d’indemnités aux propriétaires de forêts pour « récompenser leurs efforts » s’ils adoptent des techniques vertueuses (rétention d’eau…) ou laissent intactes certaines surfaces.

Une dizaine d’États (France, Finlande, Autriche…) avaient alors dénoncé un projet « ignorant le rôle multifonctionnel des forêts, réduites à des considérations environnementales », alors que la filière bois représente 20% des entreprises manufacturières de l’UE.

Les ministres ont reconnu lundi « le rôle-clé des forêts dans la lutte contre la perte de biodiversité et le changement climatique », mais ont appelé la Commission, qui doit désormais traduire sa stratégie en mesures concrètes, à trouver « un équilibre entre aspects environnementaux, sociaux et économiques d’une gestion forestière durable ».

En pratique, les États « exhortent [Bruxelles] à associer pleinement les propriétaires et gestionnaires de forêts aux consultations » pour élaborer ses mesures.

Autre grief : la Commission a élaboré sa stratégie sans consultation avec les États, dont la gestion forestière est pourtant une compétence. « La subsidiarité doit être respectée : nous ne pensons pas que des directives centralisées puissent remplacer l’expertise et la pratique du terrain », a tancé la ministre allemande Julia Klöckner.

Une « approche uniforme des forêts pourrait s’avérer contre-productive », observent les ministres, qui appellent à mieux utiliser les données existantes avant d’élaborer un mécanisme de surveillance unifié. Ils mettent aussi en garde contre le risque de « charges administratives et coûts supplémentaires ».

Ces conclusions ont été applaudies par la Confédération européenne des propriétaires de forêts, dont les revendications sont largement reprises, mais accueillies avec réserve par les ONG environnementales.

« C’est loin d’être parfait, mais l’idée principale est que les ministres donnent leur feu vert à la Commission pour lancer un nouveau texte législatif pour mieux surveiller les forêts européennes », commente Kelsey Perlman, de l’ONG Fern.

Bruxelles doit par ailleurs présenter mercredi (17 novembre) des mesures spécifiques pour lutter contre la déforestation. La France, qui occupera à partir de janvier la présidence de l’UE, assure préparer un « texte important » visant à restreindre l’importation dans l’UE de produits issus de la déforestation.

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https://www.euractiv.fr/section/climat/news/protection-des-forets-au-sein-de-lue-ne-pas-oublier-la-filiere-bois-intiment-les-27/