Le numérique, une priorité du plan de relance européen

Comment le plan de relance européen participe-t-il à la transition numérique ? Depuis son adoption en 2020, les Etats membres de l’Union européenne mettent en œuvre cet instrument doté de 750 milliards d’euros. Tout comme les Régions, avec un dispositif de relance qui est dédié à la politique de cohésion.

Le développement des formations et de l'apprentissage en ligne fait partie des mesures soutenues dans le cadre du plan de relance européen
Le développement des formations et de l’apprentissage en ligne fait partie des mesures soutenues dans le cadre du plan de relance européen – Crédits : Anyaberkut / iStock

“NextGenerationEU” ? C’est le petit nom donné au plan de relance que l’Union européenne a élaboré pour relancer l’économie du Vieux Continent, touché de plein fouet par la pandémie de Covid-19 en 2020. L’Europe avait une idée derrière la tête : investir pour les prochaines générations. Le plan européen est doté de 750 milliards d’euros. Pour en bénéficier, chaque Etat membre a ainsi dû soumettre son programme de réformes et d’investissements à la , qui a vérifié sa cohérence avec les priorités de la politique de l’UE.

L’enjeu est notamment de combler les écarts entre les pays européens en matière de numérique. Par exemple, si un quart des entreprises danoises utilisent l’intelligence artificielle, c’est seulement le cas d’1 % des sociétés roumaines ! Par ailleurs, les spécialistes des technologies représentent 8 % des employés en Suède, contre 2,4 % en Grèce.

Logo Le Drenche

Cet article est réalisé en partenariat avec Le Drenche. Chaque mois, le journal propose l’actualité sous forme de débats pour vous aider à vous faire votre propre opinion. Consultez le débat du mois qui accompagne ce décryptage dans le cadre du dossier “Comprendre l’Europe”.

Plans nationaux de relance et numérique

Le numérique figure donc au cœur du plan de relance européen : 20 % des dépenses doivent au minimum être alloués à des projets liés à la transition numérique. Mais le pourcentage diffère selon les Etats membres et leurs propres priorités. Si les projets dans ce domaine représentent 22 % des investissements au Portugal, ce chiffre atteint 52 % en Allemagne !

La France répond également à l’objectif européen. Sa propre feuille de route d’investissements prévoit que 21 % des fonds soient dédiés à la transformation numérique des administrations, de l’enseignement et des entreprises. Cybersécurité, 5G, politique spatiale… Les domaines couverts par le plan de relance français sont nombreux. Les financements comprennent par exemple un milliard d’euros pour la numérisation de l’Etat et des territoires, ce qui inclut par exemple la carte d’identité électronique française. Celle-ci fait partie du programme “France identité numérique”. Il a un objectif : pouvoir s’authentifier en ligne, ce qui permettrait de sécuriser l’accès à des services publics de façon totalement dématérialisée, comme l’inscription sur les listes électorales ou les demandes de procuration pour voter.

20 %. C’est la part minimum des dépenses du  qui doit être allouée à des projets liés au numérique.

Paris consacre aussi 385 millions d’euros aux PME pour les aider à créer leur propre site internet ou à adopter de nouvelles technologies. Sans compter un coup de pouce à la formation des 4 000 “conseillers numériques” qui doivent être déployés dans l’Hexagone pour lutter contre l’illectronisme, sensibiliser les jeunes aux usages d’internet ou encore soutenir les entreprises dans leurs efforts de numérisation.

Mais pas d’internet sans infrastructures. Depuis 2013, le déploiement de la fibre optique est une priorité de la France. 240 millions d’euros abondent ainsi le plan pour le haut débit ultrarapide destiné à améliorer la connectivité, en particulier dans les zones rurales.

En tout, la Commission européenne recense 875 mesures dédiées au numérique dans l’ensemble des Etats membres de l’UE. Au moins 37 % des dépenses du plan de relance européen doivent par ailleurs financer des actions dans le domaine du climat et de l’environnement, autre priorité dans la relance.

Les investissements numériques de React-EU

L’Etat n’est pas la seule autorité qui met en œuvre le plan de relance européen en France. Doté de 47,5 milliards d’euros, le dispositif “React-EU” est venu abonder la politique européenne de cohésion qui vise à endiguer les inégalités économiques, sociales et territoriales sur le Vieux Continent. Deux programmes de financement de l’UE ont reçu en particulier une enveloppe supplémentaire : le Fonds de développement régional (FEDER) et le Fonds social européen (FSE). Et en France, ce sont donc les Régions qui ont été les grandes bénéficiaires de cette rallonge du plan de relance puisqu’elles gèrent en large partie ces fonds.

Comme au niveau national, le numérique est une priorité des investissements. L’Ile-de-France a ainsi reçu des financements de React-EU pour acheter des tablettes à destination des élèves de chaque lycée public. En Normandie, l’enseignement est aussi une priorité : la Région a choisi d’investir dans du matériel informatique afin de faciliter les cours à distance pour les lycéens.

Au 19 octobre, la Commission européenne estimait que 3,1 milliards d’euros du FEDER provenant de React-EU avaient été déboursés pour un soutien à la transition numérique dans toute l’UE.

La politique numérique de l’Union européenne

L’UE a déjà mis en œuvre plusieurs législations visant à renforcer les droits des internautes, à protéger leurs données et éviter une fragmentation du  européen. Elle a récemment adopté le Digital Markets Act (), pour limiter la domination économique des géants de la tech, et le Digital Services Act (), pour empêcher la diffusion en ligne de contenus et produits illicites. Parmi d’autres dossiers, l’UE doit également se mettre d’accord sur un règlement qui ambitionne d’encadrer l’intelligence artificielle.

[ad_2]

https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/le-numerique-une-priorite-du-plan-de-relance-europeen/