Des différences de vue légères mais réelles entre Macron et Merkel – EURACTIV.fr

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Les deux chefs d’Etat tentent d’afficher un front uni sur les enjeux européens, mais de subtiles différences subsistent.

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont donné leur sentiment sur l’Europe, chacun à leur manière, vendredi 17 octobre à l’issue du Conseil européen, lors duquel ils ont défendu des positions communes préalablement définies. Malgré le souci d’harmonie que les deux dirigeants ont tenu à afficher mercredi, 16 octobre, à Toulouse, des différences se sont toutefois glissées sur leurs discours.

Brexit

Sur le Brexit, Macron a largement salué l’accord, ainsi que Boris Johnson, et ce faisant écarté toute hypothèse de prolongation des discussions ou de la présence du Royaume-Uni dans l’UE.

« Je souhaite qu’on puisse en finir pour parler d’avenir » a résumé Emmanuel Macron, appelant à éviter tout délai supplémentaire, à l’instar de Juncker.

Commentant l’accord obtenu hier sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, la chancelière allemande s’est montré plus clémente. Elle n’a toutefois pas manqué de souligner que Londres perd « bien sûr » les avantages que procure l’adhésion au marché unique. Angela Merkel  a insisté sur le fait que le marché unique est « très bien ancré » dans la structure européenne et que c’est maintenant à Londres de définir les futures relations commerciales entre les 27 et la Grande-Bretagne.

Coincidence ou pas, le même jour, le gouvernement britannique a appelé les entreprises allemandes à se préparer « maintenant » pour le Brexit dans des annonces de pleine page des journaux. « Vous voulez continuer à commercer avec le Royaume-Uni après le Brexit ? Alors agissez maintenant ! »

Elargissement

« L’Europe, ça ne marche pas bien à 27, comment expliquer que ça marchera mieux avec plus de membres ? ». Emmanuel Macron a mis les pieds dans le plat en défendant sa position contre l’élargissement de l’Union européenne à l’Albanie et la Macédoine du Nord. « Quand la tartine est plus grande il faut étaler le beurre et on a moins de beurre, et vaguement un goût de tartine » a-t-il expliqué pour motiver son refus, arguant que « l’Europe avait besoin de plus d’intégration, de clarté dans nos choix.

« C’eut été une erreur politique d’ouvrir les discussions avec la Macédoine et pas l’Albanie » pour la stabilité de la région, plaidant pour un dialogue stratégique pour arrimer ces pays à l’UE . Sans quoi l’UE deviendra une forme de canard sans tête » a-t-il conclu.

Lors d’un point presse avec la presse allemande, la chancelière allemande a de son côté eu recours à son sens du compromis en faisant remarquer qu’il fallait analyser quels étaient les avantages et les inconvénients d’un élargissement avec la Macédoine du Nord et l’Albanie.

Angela Merkel a souligné qu’elle soutenait explicitement la volonté de la France de réformer la procédure d’admission de nouveaux membres de l’UE tout en ajoutant que « néanmoins », elle pensait que la date des débuts de négociations avec la Macédoine du nord et l’Albanie était le bon.

Et à l’instar du président francais, elle s’est déclaré contre la division entre les deux pays, pointant notamment du doigt combien la structure démographique était liée entre les deux pays et combien il serait contre-productif de mener les négociations séparément.

Selon des sources diplomatiques, Angela Merkel, les États d’Europe de l’Est, la Commission et le président du Conseil Donald Tusk ont tenté en vain soir de convaincre Emmanuel Macron que l’UE doit tenir ses promesses – et donner le feu vert pour les négociations d’adhésion. En vain.

La chancelière a déclaré que les États membres de l’UE n’étaient « malheureusement pas parvenus à un accord ». Cela provoquerait bien sûr une « déception» pour les deux pays des Balkans. Selon elle, les Etats de l’UE veulent « revenir sur la question» avant le sommet prévu avec les pays des Balkans occidentaux sous la présidence croate en mai 2020. Cela pourrait théoriquement avoir lieu lors des sommets de l’UE en décembre ou en mars.

Avec une nouvelle tentative d’élargissement dans les Balkans occidentaux, l’UE veut également lutter contre l’influence croissante de la Russie et de la Chine dans la région. « L’UE n’a pas tenu ses promesses en raison de problèmes internes», a critiqué l’autrichien Johannes Hahn, membre de la Commission chargé de l’élargissement, sur Twitter.

La Croatie, qui assure la présidence tournante des Conseils des ministres de l’UE au premier semestre 2020, souhaite donner un nouvel élan au débat sur l’élargissement, a déclaré un diplomate à Bruxelles. Le sommet de Zagreb en mai de l’année prochaine devrait se concentrer sur cette question, a-t-il déclaré.

Nouvelle Commission européenne

A propos du rejet de Sylvie Goulard par le Parlement européen, le président français a défendu la candidature de la Française, expliquant une nouvelle fois qu’elle avait été victime d’un règlement de compte après le rejet par la commission Juri des candidats de droite hongrois et socialiste roumain

« Il y a un problème d’hégémonie de certains partis qui avaient l’habitude de fonctionner seul, il faut désormais fonctionner à trois » a-t-il souligné, tout en comparant les auditions de commissaires européens à la dynamique de pyrolyse : on met tout à l’intérieur, et on détruit ».

Le chef d’Etat a aussi indiqué qu’il proposerait un ou une autre candidate dans les prochains jours, pour que la Commission soit en place au 1er décembre.

Turquie

Evoquant l’attaque des Kurdes par la Turquie, il a estimé que ce n’était «  pas un grand succès pour l’Europe ». «  On a besoin de plus de solidarité, de puissance : ce n’est pas cohérent de continuer à élargir » a-t-il martelé, tout en soulignant que l’écart des positions des Etats membres entre la Macédoine et l’Albanie.

Pour sa part, la chancelière Angela Merkel (CDU) a qualifié de « dommage » à la fin du sommet le fait que les efforts pour trouver une solution politique en Syrie aient été repoussés par l’offensive militaire. Pour rappel, l’Allemagne compte entre 3 millions et 3,5 millions d’allemands d’origine turques. L’Allemagne doit également gérer sur son sol les tensions qui ne manquent pas de surgir entre partisans turques et kurdes.

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