À l’occasion des Rencontres franco-allemandes d’Evian, Paul-Jasper Dittrich, chercheur au Jacques Delors Institut – Berlin, et Jan Krewer, chercheur associé à l’Institut Jacques Delors, publient conjointement ce décryptage.
Depuis la naissance de l’iPhone en 2007, l’UE a été à la traîne en matière de numérique. Les géants de la technologie qui dominent l’économie numérique européenne en 2018 sont originaires des États-Unis et leurs principaux concurrents sont des entreprises chinoises et non européennes. Google, Amazon, Facebook et Apple (GAFA) ont désormais une capitalisation boursière supérieure à l’ensemble de l’indice français CAC40. Pendant ce temps, presque tous les secteurs dans lesquels les entreprises européennes sont compétitives au niveau mondial subissent une transformation numérique rapide dont le résultat est inconnu.
Comment l’UE peut-elle conserver son avantage concurrentiel dans un environnement aussi changeant ? Quelle est la réponse européenne à la révolution numérique ?
Dans ce décryptage, Paul-Jasper Dittrich et Jan Krewer affirment qu’assurer la compétitivité de l’Europe face à la révolution numérique nécessite deux mesures fondamentales :
- réduire les coûts et améliorer la qualité des services grâce à des techniques d’optimisation et de transformation numérique de ses industries ;
- innover et développer de nouveaux services dans de nouveaux secteurs.
L’Union européenne devrait participer à la coordination du transfert de connaissances et de compétences, afin de soutenir les efforts des États membres visant à aider les secteurs traditionnels dans leur transformation numérique. L’Europe devrait concentrer ses efforts sur la facilitation de l’accès au financement public et privé et sur l’approfondissement du marché unique numérique. Les autres priorités devraient être la création d’écosystèmes d’innovation, de capitaux, de talents et d’une expertise locale en matière de réglementation, ainsi que l’amélioration des transferts entre la recherche et les entreprises. Les stratégies de rattrapage ne sont toutefois pas suffisantes pour assurer un avantage concurrentiel à long terme. Cela nécessite également de capitaliser sur les forces et les visions partagées de l’Europe, par exemple en ce qui concerne les droits fondamentaux et la transition écologique.
Une étude publiée et à lire en intégralité sur le site de notre partenaire Toute l’Europe.