PFUE : les ambitions françaises fragilisées par un faible soutien de l’opinion

Grain de sel GB : La France s’élance dans sa présidence de l’Union européenne (PFUE) avec de grandes ambitions mais elle devra faire face à de nombreux défis, aussi bien géopolitiques que politiques, à l’image de la question du nucléaire face au Verts allemands.

Pour affronter de telles épreuves, il est utile pour le chef de l’Etat de s’appuyer sur le soutien de son opinion publique, a fortiori lorsque que l’élection présidentielle approche. Or, contrairement aux allemands ou aux italiens, les français s’opposent à 71% à une Europe plus intégrée, tandis que les Italiens s’expriment à 50% pour davantage d’intégration et 43% pour les allemands.

Ce phénomène s’explique en partie par la nature des institutions de la Vème République. La personnalisation du pouvoir provoque une structuration des postures politiques en réaction à celle du Président de la République. Aussi la critique européenne menée par les oppositions est-elle une conséquence naturelle du projet européen porté par Emmanuel Macron.

Le 19 janvier, devant le Parlement européen, l’hémicycle agité par les opposants au Président français illustre parfaitement ce positionnement en réaction. Après ce discours présentant ses grandes priorités, chacun de ses opposants à l’élection présidentielle a critiqué ses orientations.

Aussi, ce faible soutien populaire aux ambitions européennes constitue un frein pour la capacité d’entraînement du Président français. Il n’est cependant pas impossible que la PFUE permette une forme de réconciliation des français avec l’UE, comme ce fut le cas lors de la dernière PFUE en 2008.

Quoiqu’il en soit, la capacité du chef de l’Etat à embarquer le pays derrière son projet européen est une condition de la réussite de ses ambitions européennes.

https://www.europanova.eu/actualites/le-regard-des-francais-italiens-et-allemands-sur-la-fierte-dappartenance-a-leur-pays-sondage-europanova-ifop-jdd