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La Commission européenne a annoncé mercredi (9 juin) avoir lancé une procédure d’infraction contre la Hongrie, après la décision du régulateur national de priver d’antenne la radio indépendante Klubradio, vue comme un nouveau coup porté au pluralisme des médias.
Klubradio, dont les informations et débats sont souvent critiques à l’égard du gouvernement du souverainiste Viktor Orban, est diffusée en ligne depuis février, après avoir été déboutée de son appel pour garder sa licence d’exploitation.
La Commission « estime que les décisions du Conseil hongrois des médias de refuser le renouvellement des droits de Klubradio étaient disproportionnées et non transparentes et donc contraires au droit européen ».
Elle considère également que la loi a été « appliquée de manière discriminatoire dans ce cas particulier ».
Les procédures d’attribution de fréquences, la prolongation ou la révocation de ces droits sont soumises aux règles du code des communications électroniques européen.
« Nous avions demandé aux autorités hongroises de trouver une solution pour que Klubradio puisse continuer à émettre. Elle n’ont pas agi », a indiqué la vice-présidente de la Commission Vera Jourova sur Twitter pour expliquer le lancement de cette procédure, qui peut aboutir à une saisine de la Cour de justice de l’UE.
La Hongrie a désormais deux mois pour répondre à la lettre de la Commission.
La plupart des médias indépendants en Hongrie ont au cours des dernières années dû mettre la clé sous la porte ou ont été repris par des proches du pouvoir. Une menace au pluralisme dénoncée dans l’UE mais aussi par les États-Unis récemment.
Le régulateur hongrois des médias, dont les dirigeants sont proches du parti au pouvoir Fidesz, avait estimé en septembre 2020 que Klubradio ne s’était pas pliée aux règles administratives pour le renouvellement des licences. Le 30 mars dernier, il a attribué sa fréquence à Spirit FM, qui appartient à un groupe de médias proche de Viktor Orban.
Klubradio, qui a commencé à émettre dans les années 1990, a été confrontée à une série d’obstacles et de batailles juridiques après l’arrivée au pouvoir en 2010 du gouvernement de droite de M. Orban.
Dans son rapport sur l’État de droit en Hongrie publié en septembre, la Commission européenne jugeait « la pluralité du marché des médias gravement menacée » dans ce pays.
La Hongrie est aussi visée par une procédure (Article 7 du traité), déclenchée pour risque de « violation grave » des valeurs de l’UE, qui peut en théorie déboucher sur une privation du droit de vote au Conseil mais qui s’avère inopérante en pratique.
La Hongrie est classée à la 92e place de l’index annuel de la liberté de la presse par Reporters sans frontières, qui estime que le régime de Viktor Orban a « utilisé la crise sanitaire » pour continuer « à étendre son hégémonie sur le paysage médiatique hongrois ».
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