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Faute d’accord entre l’UE et le Royaume-Uni, les industriels britanniques soumis à l’ETS pourraient se débarrasser de leurs quotas. Un article de notre partenaire, le Journal de l’environnement.
C’est sans doute le cadet des soucis de Theresa May. Confrontée à une fronde sans précédent de nombreux parlementaires du parti conservateur, la Première ministre britannique joue sa survie au 10 Downing Street. Son renvoi signerait probablement la fin du processus de négociation engagé il y a 18 mois avec l’Union européenne. La première ministre britannique n’a donc pas la tête à s’occuper de l’avenir du marché européen du carbone.
Baisse du cours du CO2
Pourtant, nombre d’acteurs du monde de l’énergie s’inquiètent du devenir du système communautaire d’échanges des quotas d’émission de gaz à effet de serre (GES), le fameux ETS. Depuis la publication du projet de contrat de divorce entre Bruxelles et Londres, le prix du quota de GES a reculé de près de 8 % sur l’EEX, la bourse allemande de l’énergie.
Cette dégringolade traduit, bien sûr, l’incertitude des marchés sur l’avenir de l’ETS, post-Brexit. Jusqu’à cette semaine, les parties prenantes au marché européen du carbone tablaient sur quatre scénarios : la continuité de la présence des sites britanniques dans l’ETS (rien de changé par rapport à la situation actuelle), la création d’un marché de quotas britannique lié à l’ETS communautaire (sur le modèle de ce qu’avaient imaginé l’UE et l’Australie, il y a quelques années), un marché du carbone britanno-britannique ou l’instauration d’une taxe sur les émissions carbonées.
Menace pour l’ETS
Publié le 14 novembre, le projet d’accord sur le Brexit prévoit que le Royaume-Uni mette en place un système de tarification du carbone « au moins aussi efficace » que l’ETS et s’appliquant au même périmètre. Sans plus.
« Pour le moment, on reste dans l’expectative », reconnaît Emilie Alberola, responsable des politiques climatiques et des mécanismes de marché à Eco-Act
L’avenir de la régulation des émissions de GES de l’industrie lourde made in UK n’est pas la seule source d’inquiétude. Les acteurs du marché européen craignent que les exploitants des sites britanniques participant à l’ETS se débarrassent rapidement de leurs quotas européens, devenus inutiles, dès qu’un nouveau cadre se profilera. Une sacrée menace pour la stabilité du cours du quota!
«Avec 137 millions de tonnes de gaz à effet de serre couvertes par l’ETS, la part du Royaume-Uni représente 8% du marché européen», rappelle Charlotte Vailles, cheffe de projet à l’Institut pour l’économie du climat (I4CE). La mise sur le marché d’une telle masse de quotas ferait chuter le prix du carbone européen. Nul doute que le sujet sera à l’agenda du prochain Conseil européen du 25 novembre.