Inflation : une hausse historique en Europe

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Depuis le milieu de l’année 2021 et particulièrement depuis le début de l’année 2022, l’inflation ne cesse d’augmenter au sein de l’Union européenne, jusqu’à atteindre 7,5 % en mars dans la zone euro. Dans ce contexte, le pouvoir d’achat des Européens est mis à mal.

Le 17 mars, la présidente de la BCE Christine Lagarde a prévenu que la hausse de l'inflation en Europe "pourrait durer un certain temps" - Crédits : Stadtratte / iStock
Le 17 mars, la présidente de la BCE Christine Lagarde a prévenu que la hausse de l’inflation en Europe “pourrait durer un certain temps” – Crédits : Stadtratte / iStock

Selon les chiffres d’Eurostat, le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 6,2 % en février 2022. A titre de comparaison, il n’était que de 1,3 % un an plus tôt.

Pendant les semaines qui ont suivi la guerre en Ukraine, déclenchée le 24 février 2022, la hausse globale des prix n’a fait que s’accentuer. En effet, l’inflation a grimpé à 7,5 % en mars 2022 dans la zone euro. Une ascension fulgurante alors qu’elle atteignait 5,9 % un mois plus tôt et 4,1 % en octobre dernier. Jamais Eurostat (l’office européen des statistiques) n’avait enregistré un tel chiffre depuis la publication de ses estimations en janvier 1997.

Cette forte inflation se traduit concrètement par une augmentation des prix de la plupart des biens et des services. Dans les pays membres de la zone euro, les prix de l’énergie ont ainsi bondi en mars de près de 45 % sur un an, ceux de l’alimentation, de l’alcool et du tabac ont augmenté de 5 % en un an et de 3,4 % pour les biens industriels.

Les causes d’une inflation record en Europe

L’inflation était cependant déjà en hausse avant le début de la guerre en Ukraine, en parallèle de la reprise économique que connaissait l’Europe après la crise du Covid-19. Depuis la fin de l’année 2021, la hausse des prix atteint des taux historiques puisque la levée des restrictions sanitaires a entraîné de fortes tensions sur les marchés et sur les approvisionnements. Notons ainsi qu’en décembre 2021, les taux d’inflation étaient déjà historiquement élevés sur le continent européen avec une moyenne de 5,3 % de hausse dans l’UE et des chiffres tels que 6,6 % en Espagne, 6,4 % aux Pays-Bas ou encore 5,7 % en Allemagne.

Alors que les prix des matières premières et de l’énergie étaient déjà en hausse avant l’invasion russe en Ukraine, ce conflit renforce le phénomène puisque Moscou et Kiev exportent massivement des énergies (telles que le gaz et le pétrole pour la Russie) et des matières premières (telles que des denrées agricoles comme le blé). D’autant que l’Europe est particulièrement dépendante du gaz russe pour faire tourner son économie : plus de 43 % des importations de cet hydrocarbure dans l’Union européenne provenait de Russie en 2020.

Tout cet engrenage produit : un moindre approvisionnement en produits (notamment agricoles), une hausse des coûts de production notamment liée à la hausse des prix de l’énergie et des matières premières pour les entreprises, une perturbation des échanges commerciaux – accentuée par les sanctions européennes prises contre la Russie -, une hausse des prix à la vente pour le consommateur, et donc in fine une baisse du pouvoir d’achat pour les citoyens si les salaires ne suivent pas.

Ainsi, alors que l’inflation ne cesse de croître en Europe depuis plusieurs mois, la reprise de la croissance économique post-crise du Covid-19 en est affectée. En effet, l’énergie est l’un des principaux vecteurs de retombées économiques pour l’Europe et la Russie une source fondamentale pour l’approvisionnement en gaz. La perturbation du commerce peut créer des ruptures de la chaîne d’approvisionnement – fourniture de matières premières, sous-traitance, distribution, et production des biens -, ce qui ralentit inévitablement la reprise économique.

Selon Laurence Boone, secrétaire générale adjointe de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), même si l’inflation “pourrait commencer à ralentir en 2023, selon l’évolution de la guerre”, la croissance européenne pourrait “diminuer de 1 à 1,5 point” tandis que l’inflation “pourrait, elle, augmenter encore de 2 à 2,5 points”.

La France moins touchée que ses voisins

Dans ce contexte économique troublé, la France est moins affectée que ses voisins. En mars 2022, les prix à la consommation y ont augmenté de 5,1 % sur un an (contre 7,5 % pour la moyenne de la zone euro sur la même période). C’est bien moins que la grande majorité des Etats membres de l’Union européenne puisque le taux d’inflation annuel s’établit chez nos voisins européens à : 7 % pour l’Italie, 7,6 % pour l’Allemagne, 9,3 % pour la Belgique, 9,8 % pour l’Espagne ou encore 11,9 % pour les Pays-Bas.

Il atteint même des sommets pour des pays de l’Union tels que l’Estonie et la Lituanie : respectivement 14,8 % et 15,6 % d’inflation annuelle en mars 2022.

Ainsi, même si l’inflation reste forte en France, elle l’est significativement moins que dans les autres économies d’Europe, ce qui la pénalise plus faiblement en termes de pouvoir d’achat et de compétitivité. D’abord, aucun pays n’a pris des “mesures aussi radicales” que celles du gouvernement français, telles que le “chèque inflation” et le quasi-blocage des prix du gaz et de l’électricité avec le bouclier tarifaire. Autre avantage que la France possède contrairement à la plupart de ses alliés européens : le mix énergétique et la production nucléaire qui lui permet d’être moins dépendante des importations de gaz russe par exemple.

Enfin, d’autres gouvernements européens mettent également en œuvre des mesures pour faire face à cette flambée historique des prix. C’est le cas du gouvernement espagnol qui a baissé le prix du litre de gazole de 20 centimes et qui a sorti une enveloppe de 16 milliards d’euros pour aider (sous forme de prêts) les familles et les entreprises les plus touchées par l’inflation. De même l’Italie a financé une remise de 15 centimes par litre de carburant et a permis aux familles les plus précaires d’échelonner le paiement de leurs factures de gaz et d’électricité. Le gouvernement allemand, quant à lui, a opté pour une réduction des taxes sur les carburants et pour une baisse des prix des abonnements aux transports en commun pendant trois mois. La Belgique a pour sa part réduit considérablement sa TVA sur le gaz (de 21 à 6 % d’avril à fin septembre) et sur l’électricité.

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