L’impôt minimum mondial se heurte au désaccord des États membres sur la directive – EURACTIV.fr

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Les ministres des Finances ne sont pas parvenus à un accord unanime sur la directive européenne visant à mettre en œuvre l’impôt minimum mondial sur les grandes entreprises, lorsqu’ils se sont réunis à Bruxelles mardi 15 mars.

L’impôt minimum mondial est l’un des deux piliers qui constituent un vaste accord fiscal international conclu en octobre 2021 par plus de 130 pays afin de mettre un frein à la concurrence fiscale internationale.

Tous les États membres de l’UE ayant adhéré à l’accord fiscal, la Commission européenne a présenté une proposition de directive européenne visant à mettre en œuvre l’impôt minimum de manière uniforme dans toute l’UE.

La mise en œuvre de l’accord fiscal mondial est l’une des priorités de la présidence française du Conseil des ministres de l’UE, qui se termine fin juin 2022.

Certains gouvernements restent à convaincre

Cependant, malgré les efforts de la France pour formuler un compromis, les gouvernements de la Suède, de la Pologne, de Malte et de l’Estonie ont encore exprimé des inquiétudes au sujet de la directive et ont refusé de soutenir le compromis, bien que la ministre estonienne Keit Pentus-Rosimannus se soit déclarée « très positive quant au fait qu’une bonne solution puisse être trouvée très bientôt ».

Le ministre suédois des Finances, Mikael Damberg, a déclaré qu’« il est trop tôt pour convenir d’une approche générale sur la directive », estimant que tous les points techniques n’ont pas encore été résolus.

Étant donné que les questions fiscales nécessitent le soutien unanime des gouvernements des États membres pour devenir une loi européenne, chaque gouvernement d’un État membre peut opposer son veto à la directive, ce qui complique la tâche du ministre français des Finances, Bruno Le Maire, qui a présidé la réunion.

Légèrement frustré, il a rappelé à ses collègues ministres des Finances que leurs pays avaient tous accepté l’accord fiscal international en octobre dernier et que la directive actuellement sur la table n’était rien d’autre que la mise en œuvre de cet accord.

Parvenir à un compromis

Pour parvenir à un compromis, les Français ont proposé de retarder d’un an la mise en œuvre de la directive et de rendre volontaire la mise en application de certaines parties de l’impôt minimum mondial pour les États membres qui n’ont que peu d’entreprises concernées par la directive, au cours des cinq premières années de mise en œuvre.

Plusieurs ministres des Finances ainsi que le commissaire à l’Économie Paolo Gentiloni, qui est responsable de la directive du côté de la Commission européenne, ont critiqué cette déviation du texte original, mais ont tout de même soutenu le texte, « dans un esprit de compromis ».

Pour quatre ministres des Finances, cela n’était pas suffisant. La secrétaire d’État polonaise Magdalena Rzeczkowska a plaidé pour un lien plus fort et juridiquement contraignant entre l’impôt minimum mondial et l’autre pilier de l’accord fiscal international.

Cet autre pilier de l’accord permettrait d’attribuer une partie des impôts des grandes entreprises très rentables comme Apple ou Facebook aux lieux où elles réalisent leur chiffre d’affaires plutôt qu’à ceux où se trouve leur siège social.

Toutefois, les détails de cet accord sont encore en cours d’élaboration et donneront lieu à une convention internationale. C’est pourquoi M. Le Maire et la Commission ont fait valoir qu’un lien juridiquement contraignant entre les deux piliers ne pouvait être mis en œuvre dans la directive européenne à l’examen.

Trois semaines supplémentaires

Néanmoins, M. Le Maire semble déterminé à combler les dernières divergences entre les ministres des Finances de l’UE.

« Nous travaillons sur des formulations, aucune formulation n’est insurmontable » a-t-il déclaré.

« J’ai appris la patience », a-t-il ajouté, précisant qu’il travaillait sur ce dossier depuis maintenant cinq ans.

« Si cela prend trois semaines de plus, ce n’est pas grave », a-t-il ajouté, semblant convaincu qu’il parviendrait à un accord d’ici début avril, moment où les ministres des Finances de l’UE se réuniront pour la prochaine fois.

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L’Union européenne adopte l’impôt minimal de 15 % sur les multinationales

Les dirigeants des Vingt-Sept ont approuvé jeudi 15 décembre le projet de taxation des bénéfices des multinationales à hauteur de 15 %. Fruit d’un accord élaboré par l’OCDE et conclu par 137 Etats à l’automne 2020, il doit entrer en vigueur dans l’UE le 31 décembre 2023.

Selon les estimations de l'OCDE, l'impôt minimal sur les sociétés pourrait générer chaque année environ 150 milliards de dollars de recettes fiscales supplémentaires au niveau mondial<img decoding= »async » width= »1024″ height= »683″ src= »https://www.touteleurope.eu/wp-content/uploads/2022/12/impot-mondial-ocde-1024×683.jpg » alt= »Selon les estimations de l’OCDE, l’impôt minimal sur les sociétés pourrait générer chaque année environ 150 milliards de dollars de recettes fiscales supplémentaires au niveau mondial » class= »wp-image-121807″ srcset= »https://www.touteleurope.eu/wp-content/uploads/2022/12/impot-mondial-ocde-1024×683.jpg 1024w, https://www.touteleurope.eu/wp-content/uploads/2022/12/impot-mondial-ocde-300×200.jpg 300w, https://www.touteleurope.eu/wp-content/uploads/2022/12/impot-mondial-ocde-768×512.jpg 768w, https://www.touteleurope.eu/wp-content/uploads/2022/12/impot-mondial-ocde-64×42.jpg 64w, https://www.touteleurope.eu/wp-content/uploads/2022/12/impot-mondial-ocde-770×513.jpg 770w, https://www.touteleurope.eu/wp-content/uploads/2022/12/impot-mondial-ocde-357×239.jpg 357w, https://www.touteleurope.eu/wp-content/uploads/2022/12/impot-mondial-ocde-492×329.jpg 492w, https://www.touteleurope.eu/wp-content/uploads/2022/12/impot-mondial-ocde.jpg 1200w » sizes= »(max-width: 1024px) 100vw, 1024px »>
Selon les estimations de l’OCDE, l’impôt minimal sur les sociétés pourrait générer chaque année environ 150 milliards de dollars de recettes fiscales supplémentaires au niveau mondial – Crédits : tzahiV / iStock

Réuni hier lors d’un Conseil européen à Bruxelles, les chefs d’Etat et de gouvernement ont annoncé tard dans la soirée avoir approuvé la transposition en droit européen de l’imposition minimale de 15 % sur les bénéfices des multinationales.

Levée des vetos hongrois et polonais

Ce fut un long voyage, avec des obstacles à chaque étape. Aujourd’hui, l’unité a prévalu et tous les Etats membres et tous les citoyens de l’UE en bénéficieront”, a déclaré dans un communiqué le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni.

La Pologne et la Hongrie ont tour à tour bloqué l’adoption de ce projet, adopté sous l’égide de l’OCDE en 2020. Elles souhaitaient notamment obtenir la validation par l’UE de leurs plans de relance post-Covid assortis de plusieurs milliards d’euros. La Hongrie a levé son veto le 13 décembre après un accord limitant la suspension des fonds qui devaient lui être attribués, tandis que la Pologne l’a fait le 15 décembre après un compromis sur le 9e paquet de sanctions vis-à-vis de la Russie.

Concrètement, les nouvelles règles instaurent un impôt minimum sur les sociétés au taux de 15 %, quel que soit le territoire sur lequel elles exercent leurs activités. Cet impôt s’appliquera aux entreprises multinationales qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 750 millions d’euros par an. Selon les estimations de l’OCDE, il pourrait générer chaque année environ 150 milliards de dollars de recettes fiscales supplémentaires au niveau mondial.

Cadre multilatéral

La proposition de directive de la Commission européenne reprend une réforme de la fiscalité internationale élaborée par l’OCDE dans un cadre multilatéral. L’imposition minimal des multinationales de 15 % constitue le pilier 2 de la réforme. Le pilier 1 a quant à lui pour ambition d’imposer les plus grandes entreprises là où elles réalisent leurs bénéfices pour mettre fin à certaines pratiques d’optimisation fiscale. Il doit encore être finalisé au niveau de l’OCDE.

Heureux de voir que l’Union européenne a (enfin) adopté l’impôt minimum mondial ! […] Le bloc UE représente la masse critique nécessaire pour déclencher des effets dominos”, s’est réjoui sur Twitter le Français Pascal Saint-Amans, ancien directeur du centre de politique et d’administration fiscales lors des négociations à l’OCDE.

Une déclaration qui vise notamment les Etats-Unis : pour l’heure, le pilier 2 de la réforme de l’OCDE n’a toujours pas été validé par le Congrès américain.

https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/l-union-europeenne-adopte-l-impot-minimal-de-15-sur-les-multinationales/