Discours sur l’état de l’Union : Ursula von der Leyen promeut la solidarité et l’indépendance européennes [ad_1] La présidente de la Commission européenne a prononcé son discours sur l’état de l’Union, exprimant sa vision pour l’Europe devant les députés européens. Face à la crise ukrainienne et à ses nombreuses répercussions, elle a loué l’unité de l’Europe et souligné le besoin d’une Europe plus indépendante, notamment sur le plan énergétique. Vêtue aux couleurs du drapeau ukrainien, Ursula von der Leyen a notamment réaffirmé le soutien européen à Kiev, sous les yeux d’Olena Zelenska, première dame du pays – Crédits : Eric Vidal / Commission européenne “Pour la première fois de son histoire, ce Parlement débat de l’état de notre Union alors que la guerre fait rage sur le sol européen”. Ce mercredi 14 septembre, au moment d’aborder son troisième discours sur l’état de l’Union, depuis sa prise de fonctions en décembre 2019, le ton utilisé par Ursula von der Leyen est très différent de celui de l’année passée. Vêtue de jaune et bleu, les couleurs du drapeau ukrainien, la présidente de la Commission est revenue pendant près d’une heure sur les conséquences de l’invasion russe débutée le 24 février dernier et a détaillé les réponses de l’exécutif européen aux crises traversées. Réponses à court terme, mais aussi vision à long terme sur la nécessité de travailler à libérer l’Union européenne de toute forme de dépendance. À LIRE AUSSI Qu’est-ce que le discours sur l’état de l’Union ? Aux côtés des Ukrainiens Au moment de pénétrer dans l’hémicycle, Ursula von der Leyen est apparue aux côtés de la première dame ukrainienne, Olena Zelenska. C’est à son pays que la présidente de la Commission européenne a adressé ses premiers mots. “Les Européens n’ont pas reculé, ni hésité”, a-t-elle expliqué, listant les actions menées par l’Union depuis six mois : les sanctions à l’encontre de la Russie, l’envoi d’armes, le soutien financier à l’Ukraine, et l’hospitalité aux réfugiés. À LIRE AUSSI Guerre en Ukraine : quelles sanctions de l’UE contre la Russie ? Sans compter l’effort militaire, l’UE a octroyé 19 milliards d’euros d’aide financière à l’Ukraine. La présidente a annoncé qu’à cette somme s’ajouterait une aide de 100 millions d’euros dédiés à la reconstruction des écoles ukrainiennes endommagées depuis le début du conflit. Après avoir connecté l’Ukraine au réseau électrique européen dès le mois de mars, la Commission souhaite désormais étendre ses coopérations avec Kiev, en lui garantissant notamment un accès facilité au marché unique et en l’intégrant à la zone d’itinérance gratuite des données. A terme, Ursula von der Leyen a répété la vocation de l’Ukraine, ainsi que des Balkans occidentaux, de la Géorgie et de la Moldavie à rejoindre l’UE : “Vous faites partie de notre famille, votre avenir est au sein de notre Union, et notre Union n’est pas complète sans vous !”. A l’issue du discours, la cheffe de l’exécutif européen s’est envolée pour Kiev, pour évoquer l’avenir de cette relation avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Un discours pour l’indépendance énergétique Avant cela, la présidente de la Commission européenne a rappelé l’impact pour l’Union européenne de la guerre menée par la Russie. “Il s’agit d’une guerre contre notre sécurité énergétique, contre notre économie, contre nos valeurs et contre notre avenir”, a-t-elle martelé. Prenant l’exemple des pays Baltes, qui ont investi massivement dans les énergies renouvelables pour se défaire de leur dépendance vis-à-vis de la Russie, la Commission européenne souhaite mener une stratégie similaire. Elle entend également diversifier ses fournisseurs comme elle a commencé à le faire avec la Norvège, les Etats-Unis, l’Algérie ou l’Azerbaïdjan. La présidente a rappelé que le gaz russe, qui représentait 40 % des importations au début de la guerre, ne compte plus que pour 9 % de l’approvisionnement de l’Europe en gaz, dont la Norvège est désormais le premier fournisseur. Mais c’est sur les annonces pour alléger les factures d’électricité que la présidente de la Commission européenne était particulièrement attendue. Aujourd’hui, le continent fait face à “un décuplement des prix du gaz par rapport aux prix enregistrés avant la pandémie. Joindre les deux bouts devient une source d’inquiétude pour des millions d’entreprises et de ménages”. Annoncée la semaine dernière, une contribution sur les recettes des entreprises productrices d’électricité à faible coût sera ainsi mise en place. “Il n’est pas juste de réaliser des bénéfices extraordinaires grâce à la guerre et sur le dos des consommateurs”, a déclaré Ursula von der Leyen. Cette “taxe” temporaire sur les “super profits” pourrait selon elle rapporter 140 milliards d’euros. A moyen terme, la Commission prépare des mesures pour réformer le marché européen de l’électricité en profondeur. La Commission souhaite notamment découpler les prix de l’électricité de ceux du gaz, mais aussi réduire le coût d’achat du gaz importé, en différenciant les fournisseurs les moins fiables comme la Russie des partenaires de confiance comme la Norvège. Ces projets devraient être discutés lors d’un prochain Conseil des ministres européens de l’énergie, le 30 septembre. À LIRE AUSSI Energie : la Commission européenne propose 5 mesures pour contrer la hausse des prix de l’électricité Défendre les valeurs européennes “La démocratie n’est pas démodée, mais elle doit se renouveler pour continuer à améliorer la vie des gens”. Citant l’ancien président du Parlement européen David Sassoli, décédé en janvier dernier, Ursula von der Leyen a également évoqué la vie démocratique de l’Union : elle a ainsi annoncé que les panels de citoyens, au centre de la conférence sur l’avenir de l’Europe (voir plus bas), deviendraient une composante permanente du fonctionnement des institutions. L’exécutif européen souhaite présenter un train de mesures sur la défence de la démocratie, pour lutter notamment contre la désinformation. Enfin, la Commission européenne proposera l’année prochaine “des mesures pour moderniser [le] cadre législatif de lutte contre la corruption”. Sur la question du respect de l’état de droit, Ursula von der Leyen a affirmé que la Commission continuerait à “insister sur l’indépendance de la justice” ainsi qu’à “protéger [le] budget [européen]”. Apprendre des erreurs du passé Ursula von der Leyen a exprimé plusieurs regrets, évoquant notamment la politique précédemment menée par l’Union européenne vis-à-vis de la Russie. “Une des leçons de cette guerre est que nous aurions dû écouter ceux qui connaissent Poutine”, notamment “les voix qui s’élevaient au sein de l’Union – en Pologne, dans les pays baltes et dans les pays d’Europe centrale et de l’Est”, a-t-elle déclaré. L’Europe n’a pas non plus, selon la présidente, été capable de tirer les bonnes conclusions de la crise des énergies fossiles dans les années 1970. “Nous en faisons encore les frais aujourd’hui”, a-t-elle déploré. Mme von der Leyen a ainsi insisté sur l’importance du développement des énergies renouvelables, citant l’éolien marin, mais surtout l’hydrogène vert. Ainsi, une banque européenne de l’hydrogène, capable d’ ”investir 3 milliards d’euros pour aider à construire le futur marché”, sera créée. L’été 2022, le plus chaud jamais enregistré depuis 500 ans selon le programme européen Copernicus, doit également servir de leçon pour les années à venir. Pour Ursula von der Leyen, les phénomènes observés renforcent la nécessité de mettre en œuvre le Pacte vert européen. Et de promouvoir ces actions à l’échelle mondiale : à la prochaine COP 15 sur la biodiversité à Montréal et durant la COP27 à Charm el-Cheikh. Anticiper les dépendances futures Pour Ursula von der Leyen, la voie vers plus d’indépendance européenne nécessite d’importants investissements. Ainsi qu’une certaine anticipation. “Le lithium et les terres rares seront bientôt plus importants encore que le pétrole et le gaz”, a-t-elle souligné. Or actuellement, 90 % des terres rares et 60 % du lithium sont transformés en Chine. Tout en poursuivant la négociation d’accords internationaux sur le sujet, la cheffe de l’exécutif européen prévoit la mise en place d’un nouveau plan pour les matières premières critiques. Celui-ci doit permettre de subventionner la production, la transformation et le stockage de ces matériaux en Europe, comme l’UE le fait déjà pour les batteries et les semi-conducteurs. Autre ressource qui tend actuellement à manquer : la main d’œuvre. Si elle se félicite d’une diminution du chômage ces dernières années, la présidente de la Commission européenne a insisté sur les besoins de formation. Le nombre de postes vacants augmente dans des secteurs comme la santé ou l’éducation. A cette fin, 2023 devrait être l’ ”Année européenne des talents”, tandis qu’un prochain paquet de soutien aux PME s’efforcera de dynamiser le marché de l’emploi. A plusieurs reprises enfin, Mme von der Leyen a vanté les mérites de “l’économie sociale de marché”, celle-ci devant notamment être “un moteur pour la double transition verte et numérique”. À LIRE AUSSI Discours sur l’état de l’Union : retrouvez l’intervention d’Ursula von der Leyen en vidéo Réformer les traités Dans son Discours sur l’état de l’Union de mercredi (14 septembre), la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a apporté son soutien à une convention constitutionnelle pour réformer les traités de l’Union européenne. Elle a également insisté sur le fait que les dirigeants doivent prendre la réforme de l’UE au sérieux. S’adressant au Parlement européen à Strasbourg hier, elle a déclaré : « Si nous voulons sérieusement élargir l’UE, nous devons aussi prendre au sérieux une réforme [de cette dernière]. Ainsi, comme ce Parlement l’a demandé [une modification des traités], je crois que le moment est venu de créer une convention européenne ». Cependant, elle a donné peu de pistes ou de détails sur ce sur quoi le processus de réforme des traités devrait se concentrer, si ce n’est un appel à ce que les traités consacrent la « solidarité intergénérationnelle ». La question de la modification des traités, réformés pour la dernière fois dans le cadre du traité de Lisbonne entré en vigueur en 2009, a connu un regain d’intérêt depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, plusieurs gouvernements se plaignant de la lenteur avec laquelle les sanctions à l’encontre du Kremlin sont adoptées en raison de la nécessité de réunir l’unanimité pour de telles mesures. Les politiques nécessitant une modification de traités figurent également parmi les recommandations issues de la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE), l’expérience de démocratie participative d’un an qui s’est achevée plus tôt cette année. La pandémie de Covid-19 a également suscité des appels à des réformes afin de faciliter la coopération entre les États membres en cas d’urgence sanitaire. Une convention, réunissant des représentants des 27 gouvernements nationaux de l’Union, ne garantit pas une réforme des traités mais constitue tout de même la prochaine étape du processus. Si les Vingt-Sept s’accordent sur la nécessité d’une telle réforme, ils mettront en place une conférence intergouvernementale chargée de rédiger les modifications à apporter aux traités. « Certains diront peut-être que ce n’est pas le bon moment. Pourtant, si nous voulons sérieusement nous préparer au monde de demain, nous devons être en mesure d’agir dans les domaines qui comptent le plus pour les citoyens », a déclaré Mme von der Leyen. En juin, les eurodéputés ont soutenu une résolution exhortant les gouvernements de l’UE à mettre en place une convention constitutionnelle, et les États membres sont légalement tenus de donner une réponse d’ici octobre. Les remarques de Mme Von der Leyen ont immédiatement été saluées par la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, qui a confié à EURACTIV que la prochaine étape était de gagner le soutien des gouvernements nationaux. « Ce Parlement a demandé l’ouverture de cet article du traité. Maintenant, nous avons besoin d’une majorité simple au Conseil. Je vais travailler pour que chaque gouvernement se penche sur les demandes des citoyens », a-t-elle déclaré. Évoquant la nécessité de donner suite aux recommandations formulées par les citoyens européens lors de la CoFoE, Mme Metsola a ajouté que « la pire chose que nous puissions faire serait de fermer les yeux. Nous ne pouvons pas demander à nos citoyens de nous dire ce qu’ils attendent de nous, pour que nous leur répondions que nous ne ferons rien de tout cela ». Un groupe de gouvernements mené par les pays nordiques s’oppose à une modification des traités, estimant que l’UE devrait plutôt se concentrer sur la gestion des effets de la crise. La présidente de la Commission a également apporté son soutien à la création d’une « communauté politique européenne », une idée défendue par le président français Emmanuel Macron plus tôt dans l’année, qui permettrait d’offrir une alternative à l’adhésion à part entière à l’UE pour les pays comme le Royaume-Uni et l’Ukraine qui partagent les valeurs européennes en matière de commerce, d’État de droit et de démocratie. Un accueil mitigé du discours ? La réaction au Discours sur l’état de l’Union de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononcé mercredi (14 septembre), a été quelque peu mitigée, les dirigeants appelant à plus d’ambition et à se concentrer sur la transition écologique. Le président du Parti populaire européen (PPE), Manfred Weber, soutient les efforts de la Commission en matière de transition écologique, tandis que la coprésidente sortante des Verts, Ska Keller, pense que l’exécutif devrait être plus ambitieux sur la question. La cheffe de file des socialistes, Iratxe Garcia Perez, souhaite quant à elle une accélération de la transition vers les énergies renouvelables, soulignant que « ce n’est pas le moment de revenir au passé ». Ces commentaires font partie d’une série d’entretiens des dirigeants du Parlement avec EURACTIV sur les points essentiels du Discours sur l’état l’Union prononcé par Ursula von der Leyen mercredi. « La proposition de la Commission va dans la bonne direction », a déclaré M. Weber, faisant référence à la transition écologique dans le contexte de guerre en Ukraine. Cependant, il pense que « le problème réside dans les détails. Si Emmanuel Macron n’est pas prêt à construire un gazoduc vers l’Espagne, alors il nuit à l’idée de construire un marché européen de l’énergie ». « Nous voulons apprécier le soutien clair de Mme von der Leyen à la transition écologique et à la politique en matière de renouvelables », a déclaré la présidente du groupe S&D, qui a souligné la nécessité d’aller vers un avenir plus respectueux de l’environnement. Le problème des Discours sur l’état de l’Union réside dans la mise en œuvre, a affirmé Ska Keller. « Il y a beaucoup de choses dans ce discours auxquelles je peux totalement souscrire », a-t-elle déclaré. Toutefois, les difficultés résident dans le fait que le processus de mise en œuvre implique non seulement les institutions de l’Union mais aussi ces dernières dans le dialogue avec les États membres, a-t-elle poursuivi. Devoir de vigilance et migration La présidente de la Commission « n’a pas beaucoup parlé du devoir de vigilance et de la responsabilité des multinationales », a déclaré la coprésidente de la Gauche, Manon Aubry. « Lorsqu’il s’agit du devoir de vigilance, d’impact sur les droits de l’homme et de responsabilité environnementale, cela reste très limité. » Pour elle, Mme von der Leyen n’a pas été « cohérente du tout » sur la politique climatique, car Mme von der Leyern a fait l’éloge des accords commerciaux de l’UE qui ne sont pas respectueux de l’environnement. « La réponse à la guerre en Ukraine était bonne et formidable pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, mais en regardant d’autres pays non membres de l’UE d’où provient la grande partie des flux migratoires, nous avons besoin de quelque chose de différent de ce sur quoi la Commission et les institutions européennes ont travaillé au cours des cinq, six dernières années », a confié à EURACTIV le président du groupe Identité et Démocratie, Marco Zanni. M. Zanni estime qu’un accord sur la répartition des migrants n’est pas possible, mais voit une solution dans la création de zones en dehors des frontières de l’UE, gérées par Frontex ou d’autres institutions européennes. Touteleurope.eu est le site pédagogique de référence sur les questions européennes : Qui sommes-nous ? [ad_2] https://www.touteleurope.eu/institutions/discours-sur-l-etat-de-l-union-ursula-von-der-leyen-promeut-la-solidarite-et-l-independance-europeenne/ Une modification des traités est « nécessaire», selon Ursula von der Leyen Le Discours sur l’état de l’Union reçoit un accueil mitigé Posté le 14/09/202206/02/2023 dans ~ Institutions européennes, processus de décision, citoyenneté, influence, lobbying responsable , e-lobbying, plaidoyer~, Publications partenaires| Mots-clés : commission européenne, discours sur l'état de l'Union, ukraine- russie- otan -PESC - PESD- guerre- invasion- mobilisation- conflit armé- négociation- PFUE