« Ce ne sera pas business as usual ! » prévient Michel Barnier – EURACTIV.fr

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Michel Barnier, conseiller spécial de la présidente de la Commission européenne, était auditionné hier (16 février) par le Sénat pour revenir sur l’accord de retrait et l’accord de commerce et de coopération signés entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Après 4 ans et demi de tractations, l’ancien négociateur chargé au nom de l’UE de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni s’est arrêté au Sénat pour faire un point d’étape, presque deux mois après la fin de la période de transition.

« Jamais nous n’avons négocié un accord de libre-échange dans un délai aussi court », Michel Barnier a souligné dans un hémicycle où lui-même avait été sénateur entre 1997 et 1999. Il a néanmoins insisté sur le caractère unique de ces discussions. Si d’habitude les traités commerciaux veillent à une certaine « convergence » entre les normes des parties concernées, il s’agissait ici en l’occurrence d’empêcher toute « divergence » à l’avenir.

Il a également tenu à rappeler que le départ du Royaume-Uni « prouve que l’Union européenne n’est pas une prison » et s’est félicité que les Britanniques se soient engagés à « payer à 28 tout ce qui a été décidé à 28 ».

Michel Barnier s’est néanmoins montré ferme : « Ce ne sera pas business as usual ! » Et de rappeler qu’une « vache qui entre en Irlande du Nord, à Belfast », c’est une vache « qui entre en France » et qui sera donc « mécaniquement » contrôlée.

Il a annoncé la mise en route de deux services, issues de la task force qui supervisait le Brexit, à partir du 1er mars prochain pour s’assurer de la bonne application du traité, soulignant qu’un « gouvernement juste devait attacher autant d’importance aux effets de suivi qu’aux effets d’annonce ».

Trois sujets de vigilance

Michel Barnier a évoqué trois sujets qui, selon lui, demandent toute la « vigilance » et l’« exigence » du bloc. Si « la bonne application du traité » en fait évidemment partie, l’ancien Commissaire européen au marché intérieur a également noté la situation de l’Irlande, où la « paix est très fragile ».

Enfin, il a invité les législateurs français à « tirer les leçons du Brexit ». « Je recommande qu’on passe un peu de temps à se demander pourquoi le Brexit s’est produit », a-t-il déclaré, esquissant quelques pistes de réflexion : un « excès de bureaucratie », une « tendance à désindustrialiser au profit des services » ou encore une « baisse de la garde s’agissant de la régulation financière ».

Il s’est inquiété d’un « sentiment populaire », de désaffection voire de défiance vis-à-vis de l’UE, qui n’est pas du « populisme » et qui existerait chez nous « beaucoup plus qu’on ne le croit ».

Michel Barnier s’est toutefois réjoui de l’unité des 27. « On a prouvé que c’était possible », a-t-il dit en vantant les mérites de la stratégie de communication de la Commission : « Nous avons tout dit, tous les jours, à tout le monde, en même temps. »

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