Étiquette : investissements verts

  • Relance économique ou relance verte ? – EURACTIV.fr

    Relance économique ou relance verte ? – EURACTIV.fr

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    En 2020, des initiatives européennes ont permis aux États membres d’utiliser très rapidement des fonds régionaux en réponse à la crise sanitaire du Covid-19. Des séries de mesures dont les avantages et les inconvénients étaient discutés lors d’une réunion de la commission du développement régional mercredi (24 février). En France, un certain nombre de fonds dédiés aux investissements verts ont été réalloués en faveur des entreprises et de l’emploi.

    Dénommés CRII et CRII+, les deux initiatives avaient été proposées par la Commission européenne début 2020 pour permettre aux États membres de l’UE d’accéder sans délai au financement afin de surmonter la pandémie de Covid-19 et ses conséquences.

    La CRII a réorienté les fonds non dépensés pour financer des actions telles que les investissements dans le secteur de la santé, le soutien aux PME et au marché du travail, tandis que la CRII+ avait pour but de permettre une flexibilité conséquente dans l’utilisation des Fonds structurels et d’investissement européens.

    «Nous prenons la mesure de l’importance de la politique de cohésion et des politiques européennes qui permettent de corriger les inégalités dans la capacité de réaction face à la relance, a expliqué le président de commission du développement régional, Younous Omarjee (GUE/NGL) lors de la réunion. Pour les îles comme pour les régions les moins développées d’Europe, la plus-value de l’action européenne est considérable ».

    Au 16 décembre, 25 pays de l’UE et le Royaume-Uni ont demandé 239 modifications de leurs programmes existants dans le cadre de la politique de cohésion, en utilisant les flexibilités offertes par ces deux initiatives, a indiqué le Parlement européen.

    7,2 milliards d’euros ont ainsi été réaffectés pour des actions dans le domaine de la santé, soit une augmentation nette de 6,8 milliards d’euros au niveau de l’UE, selon les chiffres au 22 février 2021. 11,1 milliards d’euros ont été réalloués au soutien aux entreprises, soit une augmentation nette de 3,6 milliards d’euros et environ 3,4 milliards d’euros pour les aides directes aux personnes, y compris les travailleurs et les groupes de personnes vulnérables. En outre, 5,7 milliards d’euros ont été transférés entre les fonds ainsi qu’entre les différentes catégories de régions.

    Urgence versus normes d’investissement

    En France, par exemple, il y a eu une augmentation nette de 105 millions d’euros en faveur des investissements productifs génériques dans les PME, tandis que près de 5 millions d’euros ont été retirés des fonds dédiés au soutien aux processus de production respectueux de l’environnement dans les PME, avec des réaffectations similaires dans l’efficacité énergétique et le transfert de technologies/coopération universités-PME, avec respectivement 1,88 million et 21,3 millions d’euros réalloués. Pour Caroline Roose, eurodéputée française (Verts-ALE) et membre de la commission du développement régional, « cette évolution n’est pas vraiment une surprise ».

    « En tant qu’élus Verts, nous nous attentions à ce que les paquets de mesures d’urgence CRII et CRII+ – et leur successeur REACT-EU – conduisent à ce type d’action. Il fallait une flexibilité pour avoir des disponibilités rapides, a-t-elle expliqué à EURACTIV France. (…) Or les mesures d’efficacité énergétique et de protection de l’environnement, qui sont nécessaires, peuvent être compliquées et lourdes et nécessitent la mise en place de nouveaux programmes nationaux et régionaux. »

    « Mes collègues Verts et moi-même avons été critiques à l’égard de cette problématique et l’avons exprimé au sein du Parlement européen. »

    La procédure ayant été utilisée pour entériner ces initiatives étant une procédure d’urgence, sans amendement, les eurodéputés verts n’ont pas pu obtenir l’introduction de garanties pour maintenir un minimum de normes d’investissement comme c’est le cas habituellement pour les fonds régionaux, c’est-à-dire des critères sociaux, environnementaux et climatiques permettant une transition juste, a précisé Mme Roose.

    Mi-novembre dernier, le Parlement et le Conseil européens ont conclu les négociations pour REACT-EU, qui vise à prendre la suite des initiatives CRII et CRII+. Le règlement fournira 47,5 milliards d’euros au cours des deux prochaines années, via les Fonds structurels de l’UE – Fonds européen de développement régional (FEDER), Fonds social européen (FSE), Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) – ainsi que l’initiative pour l’emploi des jeunes (IJE) – à hauteur de 37,5 milliards d’euros pour 2021 et 10 milliards pour 2022. Adopté fin décembre, il permettra aux États membres d’utiliser ces ressources supplémentaires jusqu’en 2023.

    « Pour REACT EU, nous avons toutefois obtenu des garanties sur les questions climatiques, par exemple le fait qu’au moins 25 % des dépenses de ses ressources soient orientées dans la protection climatique et liés à l’Accord de Paris », explique l’eurodéputée.

    Via le FEDER, les ressources supplémentaires seront principalement utilisées pour soutenir les investissements dans les produits et services de santé et pour fournir des fonds de roulement ou d’aide à l’investissement aux PME, détaille la Commission européenne. En outre, « afin de créer des conditions propices et justes pour la reprise, elles devraient également permettre de soutenir des investissements contribuant à la transition vers une économie numérique et verte ».

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    https://www.euractiv.fr/section/politique/news/fonds-regionaux-relance-economique-ou-relance-verte/

  • Le COVID-19 menace les objectifs verts de l’UE – EURACTIV.fr

    Le COVID-19 menace les objectifs verts de l’UE – EURACTIV.fr

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    La crise sanitaire a eu un impact positif sur le secteur énergétique en diminuant les émissions de gaz polluants, mais elle a aussi freiné les investissements verts, ce qui complique la mise en œuvre du programme climatique de l’UE.

    Dans un rapport publié jeudi 25 juin, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) signale que la baisse de production et de consommation de l’énergie causée par la pandémie pourrait rendre les objectifs de diminution des émissions et de hausse de la production d’énergie verte plus facilement atteignables en Europe d’ici à la fin de l’année.

    Mais cette satisfaction à court terme pourrait entraîner d’autres conséquences qui empêcheraient de mener à bien les objectifs à moyen et long terme de la Commission.

    L’AIE souligne notamment que le nombre d’investissements dans l’énergie renouvelable a diminué d’un tiers par rapport à 2019 — et ce chiffre pourrait baisser de moitié dans le photovoltaïque, un record « historique ».

    Cette diminution des investissements pourrait compromettre les objectifs écologiques de l’Union, qui s’est engagée, d’ici à 2030, à utiliser un tiers d’énergies propres et à améliorer l’efficacité énergétique de 32,5 %.

    Par ailleurs, la relance d’après crise se traduira certainement par une hausse des émissions de C02, qui risque d’être accélérée par la baisse des prix des matières premières.

    L’AIE considère que l’UE, dont la production d’énergie génère 75 % des émissions de gaz à effet de serre du bloc, doit freiner cette hausse, tant sur les plans de la consommation que de l’industrie ou du transport.

    Ces derniers mois, à cause du confinement et d’une diminution de 20 % de la demande en charbon au premier trimestre 2020, les émissions de carbone ont chuté et la production d’énergie renouvelable a augmenté.

    Pour l’ensemble de l’année, l’AIE prévoit une plongée de 10 % de la demande énergétique en Europe par rapport à 2019, une baisse deux fois plus importante que celle enregistrée lors de la crise financière de 2008.

    Au premier trimestre 2020, les émissions de dioxyde de carbone liées à la production énergétique ont baissé de 8 %, ce qui confirme la tendance de ces dernières années, avec une diminution de 17 % par rapport à 2005 et de 23 % par rapport à 1990.

    C’est l’utilisation croissante de l’énergie verte qui a permis cette diminution. L’éolien, notamment, a généré 32 % de l’électricité européenne en 2018.

    La consommation d’énergies plus polluantes est aussi découragée sur le plan juridique. L’UE est d’ailleurs à la traîne en matière d’émissions de gaz à effet de serre d’énergies fossiles.

    L’efficacité énergétique a moins progressé dans la consommation privée, l’industrie et les transports. Elle affiche des résultats « inférieurs aux attentes », selon l’AIE.

    En cause, la hausse de la demande du transport routier et aérien, qui a fait augmenter les émissions avant le confinement.

    À l’heure actuelle, l’AIE estime qu’en 2020, l’UE peut réduire les émissions dans ces domaines de 10 % par rapport aux niveaux de 2005, mais son objectif de réduction de 30 % à l’horizon 2030 n’en sera que plus éloigné.

    L’agence rappelle à l’UE qu’elle prétend diminuer les émissions des transports de 90 % d’ici à 2050, ce qui signifie que 75 % du fret routier devra être acheminé par voie ferrée ou aérienne.

    Parallèlement, la production de véhicules électriques — qui devraient atteindre les 13 millions en Europe d’ici à 2025 — doit impérativement être stimulée. Les gouvernements peuvent contribuer à cet objectif en l’intégrant à leurs mesures de relance nationales d’après crise.

    En outre, seuls 20 % des ménages fonctionnaient à l’énergie verte en 2018, un chiffre peu satisfaisant pour l’AIE. Et la consommation d’énergie des bâtiments, qui s’élève à 40 % au sein de l’UE, pourrait aussi être améliorée, juge l’agence.

    https://www.euractiv.fr/section/climat/news/le-covid-19-met-en-peril-les-objectifs-verts-de-lue/

  • Bâtir une économie plus compétitive, résiliente, inclusive et verte, un devoir historique pour l’Europe – EURACTIV.fr

    Bâtir une économie plus compétitive, résiliente, inclusive et verte, un devoir historique pour l’Europe – EURACTIV.fr

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    Eviter de sortir du confinement en pilotage automatique : c’est le projet de Frans Timmermans et Fatih Birol. Puisque des milliards d’euros seront consacrés à la relance, autant investir dans une économie propre, compétitive et adaptée au XXIe siècle, plaident-ils.

    Frans Timmermans est le vice-président exécutif de la Commission Européenne et Fatih Birol est le directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Energie.

    La pandémie du COVID-19 a provoqué un séisme économique et social sans précédent. Alors que nous commençons à maîtriser un peu mieux la situation d’urgence sanitaire, il s’agit maintenant de relever le formidable défi de la reconstruction de nos économies et la réparation des dommages considérables causés aux collectivités, aux travailleurs et aux entreprises.

    La crise a pris beaucoup de gens au dépourvu. Mais les défis majeurs tels que le changement climatique et la protection de la biodiversité sont bien documentés par les scientifiques. Le message est clair, et cela depuis longtemps : il faut agir plus vite. Au moment où les pays Européens et les autres continents tentent de se relever de la crise actuelle, il est nécessaire aussi de redresser nos économies et notre planète. Notre santé et de notre bien-être sont en jeu.

    Nous devons veiller à ne pas sortir du confinement en pilotage automatique, afin d’éviter une pérennisation néfaste de technologies obsolètes et polluantes, de modèles économiques dépassés du siècle dernier. Puisque nous allons consacrer des milliards d’euros à la relance, autant les dépenser judicieusement et investir dans une économie propre, compétitive, résiliente et inclusive : adaptée au XXIe siècle.

    L’élan des investissements verts est bien présent. Avant la crise, les investissements durables était déjà au cœur des projets de nombreuses villes et de beaucoup d’entreprises. Les investissements responsables étaient aussi cruciaux pour les citoyens, prêts à descendre dans la rue pour réclamer une planète plus propre et un mode de vie durable. Il y a quelques mois seulement, l’Europe a fait du Green deal sa principale priorité politique.

    Elle promet à présent une relance verte. Le Green deal n’est pas un luxe : c’est un pilier essentiel de la réponse de l’Europe à la crise actuelle. Mais pourquoi, et comment faire ?

    La relance économique fondée sur les principes du Green deal est tout simplement une démarche qui a un sens économique et environnemental. En Europe, comme dans beaucoup de régions du monde, c’est en investissant dans les nouvelles énergies, les transports et les industries propres que l’on peut créer des emplois correctement rémunérés localement, et qui stimulent l’activité économique. Ces investissements nous aideront en outre à atteindre nos objectifs internationaux en matière de climat et d’environnement, et à rendre nos économies plus résilientes face aux chocs futurs.

    Dans la mémoire collective de nombreux Européens, le bilan de la sortie de crise économique de 2008 et 2009 se résume au sauvetage des banques, et à très peu de bénéfices pour les citoyens. Cette fois-ci, nous avons le devoir de construire un nouvel écosystème qui profite directement aux citoyens, maintenant et dans le futur. Nous devons consacrer nos ressources à des projets viables et porteurs de bénéfices immédiats et à long terme : rénovation des logements, infrastructures énergétiques propres, transports bas carbone…

    Aujourd’hui, les bâtiments sont responsables de plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre en Europe, et de trop nombreux Européens peinent à régler leur facture énergétique parce qu’ils vivent dans des logements mal isolés, avec des systèmes de chauffage désuets. Une campagne de rénovations destinée à rendre les logements et bâtiments publics plus propres et plus verts est un des moyens d’aider le secteur de la construction – et les 15 millions de salariés qui y travaillent directement et indirectement – à repartir du bon pied. Les projets de rénovation peuvent être lancés rapidement, et selon une analyse de l’Agence internationale de l’énergie, quelque 60% des dépenses consacrées à la rénovation énergétique des logements profiteraient directement aux travailleurs du bâtiment au niveau local. En accordant la priorité aux logements sociaux, aux écoles et aux hôpitaux, on pourrait donner une impulsion majeure aux collectivités les plus durement touchées et contribuer grandement à la reprise économique.

    Exclu : ce que contient le plan de « relance verte » européen

    Le plan de relance écologique de l’UE prévoit de faire pleuvoir des milliards sur la rénovation des bâtiments, les énergies renouvelables et l’hydrogène, ainsi que sur le ferroviaire et l’économie circulaire, selon un document de travail obtenu par Euractiv.

    Un autre exemple se trouve dans le secteur des transports. Les primes à la casse pour favoriser les achats de véhicules propres, et l’investissement dans un réseau européen de points de recharge électrique donneraient une importante impulsion au secteur automobile durement touché par la crise, de même qu’à la transition vers des véhicules moins polluants.

    Avec des investissements dans des systèmes de transports urbains sûrs et propres, notamment des bus et des tramways fonctionnant à l’hydrogène, et la renaissance des déplacements en train, on aiderait ceux qui se déplacent en transport public.

    Pendant cette sortie de crise, nous devons redoubler d’efforts pour aider les régions productrices de charbon et très émettrices de carbone à préparer leur avenir dans le cadre d’un système énergétique de plus en plus propre et décarboné. Personne ne devra être laissé pour compte dans le cadre de la reprise verte en Europe. Les investissements dans les énergies propres doivent y occuper une place centrale afin de maintenir une dynamique en faveur du climat et de soutenir l’industrie européenne.

    L’UE devrait ainsi apporter un soutien appuyé à l’énergie éolienne et solaire. Par ailleurs, la production d’hydrogène par électrolyse et les batteries lithium-ion sont sur le point de révolutionner le secteur de l’énergie. Ces technologies peuvent être déterminantes pour dynamiser les secteurs du transport et de l’industrie en Europe au moment où le continent sort de la crise et cherche à développer de nouvelles activités de fabrication de pointe pour alimenter ses exportations. En profitant de cette opportunité, l’UE se donnera les moyens d’être un fer de lance sur les marchés mondiaux.

    Pour réussir, les dirigeants, les entreprises et les citoyens européens doivent être ambitieux et courageux. Durant la crise du COVID-19, nous avons démontré notre capacité à nous adapter à de nouvelles réalités. L’heure est venue de montrer que nous pouvons aussi bâtir une réalité nouvelle. Regardons au-delà du monde que nous avons connu, et engageons-nous en faveur du monde que nous voulons. Le moment est venu.

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    https://www.euractiv.fr/section/climat/opinion/batir-une-economie-plus-competitive-resiliente-inclusive-et-verte-un-devoir-historique-pour-leurope/

  • Bruxelles veut revoir le pacte de stabilité pour faciliter les investissements verts – EURACTIV.fr

    Bruxelles veut revoir le pacte de stabilité pour faciliter les investissements verts – EURACTIV.fr

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    La Commission européenne a lancé une consultation avec les États membres, le Parlement européen et d’autres intervenants pour réviser le pacte de stabilité et de croissance, qui détaille les règles fiscales de l’UE

    L’examen fait partie d’un effort mené sur plusieurs fronts afin de mettre des milliards au service d’une économie européenne plus durable et d’atteindre l’objectif de zéro émissions nettes de carbone d’ici à 2050.

    Le but de la démarche est de simplifier un ensemble de règles considérées comme « trop complexes » et basées sur des indicateurs « non vérifiables », a déclaré le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis.

    Il a souligné que l’inclusion d’une « règle d’or » destinée à soutenir les investissements « verts » serait notamment discutée.

    Cette règle d’or s’ajoute à toute une série d’initiatives et de propositions des institutions européennes pour mobiliser des milliards d’euros destinés à rendre l’économie européenne plus durable.

    Le schéma directeur est le nouveau « Green Deal » européen, que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, décrit comme la « nouvelle stratégie de croissance » de l’UE.

    Mais l’Union prépare également une révision des règles sur les aides d’État et l’inclusion d’un « facteur de soutien vert » dans les exigences concernant les fonds propres des banques. Elle a aussi adopté une nouvelle taxonomie pour mieux canaliser les fonds vers des objectifs durables.

    En outre, la Banque européenne d’investissement, la plus grande banque de développement au monde, est devenue une banque « climatique », et la Banque centrale européenne veut prendre en compte l’aspect climatique dans le cadre de son mandat de stabilité des prix.

    Green Deal européen.

    La Commission européenne a l’intention de mobiliser au moins 1 000 milliards d’euros pour que l’UE devienne la première région à zéro émissions nettes d’ici à 2050. Environ la moitié des fonds proviendra du budget de l’UE, au moins 300 milliards d’euros seront issus de contributions nationales et le reste sera apporté par le secteur privé. Le Fonds de transition juste, doté de 100 milliards d’euros destinés à soutenir la transition énergétique des régions largement dépendantes du charbon, de l’extraction de la tourbe ou du pétrole et du gaz de schiste, constitue l’un des piliers du dispositif.

    La règle d’or. À l’automne dernier, le comité budgétaire européen a proposé que les États membres puissent volontairement compléter les dépenses pour les projets de l’UE qu’ils cofinancent au-delà de leurs engagements nationaux. Cet investissement supplémentaire dans des projets « verts » pourrait alors être déduit du calcul du déficit.

    Cette « règle d’or » est soutenue par le président de l’Eurogroupe, Mario Centeno, par des États membres tels que l’Italie et l’Espagne, et par le commissaire à l’économie, Paolo Gentiloni, indiquent des sources européennes.

    Néanmoins, un groupe puissant de 14 États membres s’y oppose et Valdis Dombrovskis lui-même n’est pas très enthousiaste à son sujet, explique un fonctionnaire européen. Les détracteurs de la règle d’or affirment que la réglementation existante est suffisamment flexible pour permettre des investissements « verts » et qu’il ne tient qu’aux États membres de mieux organiser leurs priorités budgétaires.

    Nouvelles exigences en matière de capitaux. L’Autorité bancaire européenne (ABE) évalue si le capital requis pour que les banques puissent faire face aux risques potentiels pourrait être réduit lorsqu’elles accordent des crédits et des prêts à des projets liés au développement durable. Ce traitement réglementaire avantageux favoriserait l’octroi de crédits aux causes « vertes ».

    Valdis Dombrovskis se trouve cette fois dans le camp des partisans du « facteur de soutien vert », alors que le chef de l’ABE, Jose Manuel Campa, a déjà mis en doute ses mérites.

    Dans une interview accordée à Euractiv, ce dernier a déclaré que l’évaluation des risques devait être fondée sur des preuves. « Nous n’arriverons pas à une économie verte si nous encourageons les banques à être insolvables et à s’empêtrer dans une autre crise financière », a-t-il souligné.

    Règles sur les aides d’État. L’an dernier, la Commission a également entamé un réexamen de ses règles en matière d’aides d’État afin de déterminer si elles sont conformes à la priorité « verte », ce qui pourrait ouvrir la voie au soutien public de projets durables.

    La vice-présidente de la Commission chargée de la concurrence, Margrethe Vestager, a déclaré en janvier que de « nouvelles règles ser[aient] en place d’ici à la fin de l’année prochaine » en matière d’aides publiques à l’énergie et à l’environnement, et de subventions aux régions européennes qui ont besoin d’aide.

    L’examen inclura aussi les règles portant sur les aides publiques, la recherche et le développement et l’innovation, le financement des risques pour soutenir les entreprises en croissance et les projets importants d’intérêt commun européen. Il portera également sur les règles générales d’exemption, qui précisent dans quels cas les gouvernements peuvent accorder des fonds sans l’approbation de la Commission.

    La taxonomie. En un an et demi, les institutions européennes ont conclu un accord sur la définition et les critères qui seront utilisés pour déterminer ce qui est considéré comme « vert ». Cette catégorisation commune permettra de canaliser des milliards d’euros du secteur privé, mais aussi de la Banque européenne d’investissement et de la Banque centrale européenne (BCE), vers des projets soutenant la transition durable.

    Le statut du nucléaire et du gaz, qui a cristallisé les tensions lors des discussions, n’a finalement pas été tranché : le compromis trouvé n’a pas exclu ces sources d’énergie, mais il ne les qualifie pas non plus de « vertes ».

    L’Autorité européenne des marchés financiers, qui régule les marchés financiers de l’UE, a également présenté une nouvelle stratégie de financement durable. Celle-ci apportera plus de transparence aux acteurs financiers et améliorera l’évaluation des risques climatiques, en dirigeant davantage de capitaux privés vers des projets respectant les objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

    La nouvelle « mission cruciale » de la BCE. La présidente de la toute puissante BCE, Christine Lagarde, a qualifié la lutte contre le changement climatique de « mission cruciale » pour l’institution. Dans le cadre de la revue stratégique menée par la banque, Christine Lagarde a déclaré que les risques climatiques « [devaient] être pris en compte », en raison de l’impact de l’environnement sur la stabilité des prix, la consommation et la stabilité financière.

    La planche à billet de la BCE pourrait jouer un rôle majeur dans transition durable avec son programme d’achat d’obligations de 20 milliards d’euros par mois, et notamment en procédant à l’achat des obligations de la BEI sur le marché secondaire.

    La BEI devient la « banque du climat ». La banque de développement européenne a lancé une stratégie climatique « ambitieuse » en novembre dernier. Au cœur du dispositif se trouve une nouvelle politique de prêt qui mettra fin au financement des projets liés aux combustibles fossiles d’ici à la fin 2021. Dans l’intervalle, elle prévoit de débloquer 1000 milliards d’euros d’investissements au service des objectifs climatiques et environnementaux.

    Dans le cadre de cette nouvelle stratégie, la BEI a fait du climat son principal objectif de financement et elle consacrera la moitié de ses ressources annuelles à ce domaine, a indiqué Emma Navarro, la vice-présidente de la banque. Cela implique que chaque année, la banque pourrait consacrer plus de 30 milliards d’euros au soutien de projets « verts », libérant ainsi des capitaux supplémentaires du secteur privé.

    Au cours des cinq dernières années, la BEI a mis plus de 65 milliards d’euros de financement à la disposition des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de la distribution d’énergie.

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    https://www.euractiv.fr/section/economie/news/this-is-how-europe-is-opening-the-floodgates-to-green-money/