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Le Portugal organisera une rencontre avec le conseil d’administration et le PDG de Frontex pour garantir le respect du « droit européen » et des « règles établies », a annoncé le ministre portugais de l’Administration interne Eduardo Cabrita jeudi (4 février).
« Nous saisirons l’occasion de cette réunion prévue avant le Conseil de mars pour analyser les mesures qu’il convient de prendre pour atteindre les objectifs de Frontex », a fait savoir M. Cabrita lors d’une audition devant la commission des libertés civiles (LIBE) du Parlement européen.
Le ministre portugais a également avancé que son pays présenterait une « évaluation de la situation » de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes au fil de sa présidence à la tête du Conseil de l’UE, qui a débuté en janvier de cette année.
« C’est pourquoi il est essentiel que Frontex agisse en vertu de l’État de droit, en garantissant le respect des droits fondamentaux, et qu’elle remplisse ses obligations de mécanisme de contrôle dirigé par un officier responsable des droits de l’homme », a-t-il renchéri.
Lors de son entretien au Parlement, M. Cabrita a répondu aux multiples questions de Paulo Rangel, chef de la délégation du Partido Social Democrata (Portugal, PSD), l’interrogeant sur la capacité du Portugal à garantir qu’« aucun citoyen d’un pays tiers » ne subisse le même sort que l’Ukrainien Ihor Homoniuk, décédé à l’aéroport de Lisbonne en mars 2020 à la suite d’une arrestation pour avoir refusé d’embarquer dans un vol hors du pays.
« Les événements à l’aéroport de Lisbonne en mars 2020 étaient un accident tragique » , a soutenu le ministre portugais, arguant que le gouvernement avait lancé des sanctions immédiates à l’encontre des acteurs concernés.
« Frontex doit respecter le droit européen et les règles établies en son sein », a-t-il appuyé.
À la suite de la révision de son mandat, approuvée en 2019, Frontex devrait progressivement créer 10 000 postes de garde-frontières d’ici à 2027. Le processus de recrutement de 5 000 membres à cet effet commencera cette année, de même que l’Agence n’exclut pas la possibilité d’utiliser des armes à feu en fonction des autorisations en vigueur dans le pays hôte.
En outre, Frontex promet également d’engager 40 officiers afin de garantir le respect des droits fondamentaux. Au vu de la première date butoir fixée en décembre 2020, l’autorité a néanmoins annoncé qu’elle avait retardé son appel à manifestation d’intérêt en raison de la pandémie de Covid-19.
L’Agence est accusée d’avoir empêché l’entrée de migrants en Europe à plusieurs reprises entre mars et août 2020.
Ainsi, à la lecture d’un rapport publié le 23 octobre 2020 par plusieurs médias européens, notamment Der Spiegel et Bellingcat, il ressort que Frontex aurait étroitement coopéré avec les opérations navales grecques forçant les bateaux de migrants à retourner en Turquie.
Le directeur de Frontex Fabrice Leggeri a rejeté ces allégations devant la commission parlementaire des libertés civiles le 1er décembre 2020, avançant que rien ne prouvait l’implication de Frontex dans cette affaire.
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