PFUE : l’agenda Santé de la France – EURACTIV.fr

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Dans le cadre de la PFUE, le ministre de la Santé et des Solidarités a participé jeudi (27 janvier), en visioconférence, à la réunion de la commission ENVI au Parlement européen afin de détailler les grands dossiers santé de la Présidence française de l’UE (PFUE). 

Si jusqu’ici la santé ne semblait pas faire partie des priorités de la PFUE, Olivier Véran a pourtant exposé un agenda ambitieux face aux députés européens réunis jeudi lors d’une session parlementaire de la commission ENVI. 

Après avoir salué la présidence slovène pour ses « résultats sur l’Union de la santé », Olivier Véran a déclaré que « la France ne ménagerait pas ses efforts », balayant des propositions allant du numérique en santé à la lutte contre le cancer, au partage des vaccins, en passant par le renforcement de l’Union de la santé. 

Alors qu’Olivier Véran venait de répondre à la première série de questions des députés, le vice-président César Luena (S&D) de la commission a tenu à souligner au ministre qu’il avait été applaudi par les membres ENVI présents dans la salle. 

Pour rappel, la France occupe la présidence tournante du Conseil de l’UE jusqu’à la fin du mois de juin 2022, ce qui lui permet de mettre en avant des dossiers qui lui tiennent à coeur. 

La santé, grande absente de la PFUE

La semaine dernière, Emmanuel Macron a présenté ses priorités pour la présidence française de l’UE (PFUE), qui débute le 1er janvier 2022. Spoiler Alert : la santé ne fait pas partie du top 3. Ni même du top 5.

Inégalités d’accès aux soins

Plusieurs députés, dont l’Italienne Alessandra Moretti (S&D), ont interpellé M. Véran sur les inégalités d’accès aux soins au sein de l’UE. « Le droit à la santé doit être consacré pour tous, il subsiste encore trop d’inégalités notamment dans les droits reproductifs, la lutte contre le cancer, l’accès aux hôpitaux, etc. », a-t-elle pointé du doigt. 

L’eurodéputée socialiste a également souligné la difficulté d’accès à l’avortement dans certains pays comme la Pologne, où il est quasiment interdit, mais aussi dans son pays, l’Italie, où certains praticiens refusent de pratiquer une IVG selon ses dires. 

Pour pallier à ces inégalités d’accès aux soins, Mme Moretti demande à Olivier Véran de « mettre en place des minimas d’accès aux services sociaux ». 

Si la pandémie a mis en lumière les inégalités d’accès aux soins de santé, le problème n’est pas nouveau, a reconnu Oliver Véran. 

D’un État à l’autre, l’espérance de vie peut varier de dix ans et la mortalité infantile peut être multipliée par quatre. Face à ces chiffres, Olivier Véran souhaite une UE « plus protectrice » de ses citoyens. 

Afin de renforcer la coopération entre les 27 et mieux répondre aux enjeux de santé publics, M. Véran saisira l’occasion de la PFUE pour créer le label « Hôpital européen ».  Sur la base du volontariat, ce label permettrait à des établissements de santé situés en Europe de créer un réseau pour faire converger leurs efforts et échanger sur des progrès scientifiques. 

Le projet avait déjà fait l’objet de discussions mardi 18 janvier lors d’une réunion entre les 27 ministres de la Santé et la Commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides. 

Toujours dans l’optique de rendre l’UE « plus protectrice », Olivier Véran veut renforcer l’autonomie européenne, notamment sur la production de médicaments, rappelant que l’UE dépend à 95% de l’Inde, du Pakistan et de la Chine en termes de matières premières servant à fabriquer des médicaments. 

Sur ce point, M. Véran est encouragé par une majorité d’eurodéputés. « Il faut appuyer la politique pharmaceutique européenne pour rendre les médicaments accessibles à tous. L’UE doit renforcer l’utilisation des marchés conjoints », a soutenu Mme Moretti.

Covid-19 et levée des brevets 

Alors que l’Europe est frappée par le variant Omicron, Oliver Véran s’est vu poser plusieurs questions sur les vaccins contre la Covid-19. 

« Pourquoi ne pas développer un vaccin qui fonctionne contre les autres variants, et pas seulement le variant omicron ? », a demandé Peter Liese (PPE).  

M. Véran a souligné la capacité des laboratoires pharmaceutiques à s’adapter aux nouveaux variants, rappelant que l’Europe était le premier producteur et le premier exportateur de doses de vaccin, et que cela continuerait grâce au mécanisme COVAX. 

À la question de savoir s’il était favorable à une levée des brevets, le ministre de la Santé a tout d’abord répondu qu’il n’y avait « aucune barrière idéologique sur le partage des vaccins ».

Par la suite, il s’est néanmoins interrogé sur la « capacité des pays en voie de développement à produire un vaccin à ARN messager », notamment sur le plan logistique, ainsi que la difficulté pour ces pays de « structure un système de santé qui permette de fournir les doses et vacciner la population ». 

C’est pourquoi le ministre souhaite amplifier le mécanisme COVAX, dont les résultats ne présentent pour le moment pas un « taux satisfaisant ». L’objectif est clair : vacciner la planète. 

Lutte contre le cancer et passe vaccinal 

Autre grand enjeu de santé publique européenne : la lutte contre le cancer. Véronique Trillet-Lenoir (Renew, également membre de la commission spéciale de lutte contre le cancer (BECA), a interpellé le ministre sur ce point, rappelant que le cancer est la deuxième cause de mortalité en Europe, avec plus de 1,4 million de personnes décédées en 2019. 

« 40% des cancers sont évitables si l’accent est davantage mis sur la prévention », a reconnu Oliver Véran, qui en fera un enjeu majeur de la PFUE.

Les députées Michelle Rivasi (Les Verts) et Jöelle Mélin (ID) ont profité de la présence de M. Véran pour critiquer la mise en place du passe vaccinal en France, qui remplace le passe sanitaire depuis lundi (24 janvier). Selon Mme Rivasi, rien ne justifie l’utilisation du passe vaccinal alors qu’il existe déjà un certificat digital européen. Pour Mme Mélin, le passe vaccinal « porte atteinte au secret médical ». 

Le ministre leur a répondu que le passe vaccinal relevait de la compétence des États membres et qu’il ne ferait « pas de politique nationale aujourd’hui ». 

D’autres dossiers seront sur la table d’ici juin 2022, parmi lesquels la santé mentale, le numérique en santé, notamment via l’espace européen des données de santé ainsi que la législation européenne sur le sang, les tissus et cellules et celle sur les menaces transfrontières  graves.

« Des sujets sur lesquels la France sera mobilisée », a affirmé Olivier Véran, à qui il ne reste bientôt plus que cinq mois pour tenir ses ambitions. 

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