Partir en Erasmus : informations pratiques


Synthèse


10.09.2019

Le programme européen Erasmus+ permet non seulement aux étudiants mais aussi aux apprenants de la formation professionnelle, aux enseignants, aux formateurs et à d’autres actifs d’effectuer un séjour à l’étranger. Depuis sa création, 10 millions de personnes en ont profité. Mais comment partir ?

Partir en Erasmus : informations pratiques

Présentation

Depuis 2014, Erasmus+ regroupe l’ensemble des anciens programmes de mobilité européens dédiés à l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport : Erasmus (mobilité des étudiants) mais aussi Leonardo (stages), Comenius (échanges et coopérations scolaires), etc.

En 2017, près de 800 000 personnes ont bénéficié de bourses de l’UE pour étudier, suivre une formation, faire un stage ou participer à une rencontre à l’étranger grâce à Erasmus+. 

L’année suivante, en 2018, la France est le pays qui a envoyé le plus de bénéficiaires Erasmus+ à l’étranger (85 409), suivie de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie. 

Aujourd’hui, 34 pays d’Europe participent directement au programme, et peuvent ainsi accueillir les résidents des autres pays.

Les séjours, qui varient de 2 à 12 mois pour les étudiants ou de 2 semaines à 1 an pour les apprenants de la formation professionnelle, permettent notamment de perfectionner son niveau de langue étrangère et de s’initier aux modes de vie, d’enseignement et de travail des autres pays d’Europe.

Le programme Erasmus+ doit son nom à Erasme (1466-1536), théologien et humaniste néerlandais connu pour ses voyages en Italie, en France et en Angleterre. Il était un farouche militant de la paix en Europe à l’aube des guerres de religion.

Qui peut bénéficier d’Erasmus+ ?

Erasmus+ est ouvert aux citoyens des 34 pays qui participent directement au programme : les 28 Etats membres de l’UE, ainsi que la Macédoine du Nord, l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Serbie et la Turquie.

La participation de la Suisse a été suspendue après la votation de février 2014 restreignant l’accueil des étrangers dans le pays, mais des solutions alternatives ont été mises en place pour permettre les échanges.

Les étudiants inscrits en licence, master, ou doctorat dans l’un des pays énoncés ci-dessus peuvent effectuer un séjour d’études et/ou un stage dans l’un des 33 autres pays participants.

Pour effectuer un séjour d’études Erasmus+ (de 12 mois maximum), il faut avoir validé au moins une année d’enseignement supérieur et être enregistré dans un établissement d’enseignement supérieur détenteur de la charte universitaire Erasmus+ (ce qui est le cas d’environ 90% d’entre eux dans toute l’UE, dont la totalité des universités françaises). Les étudiants paient ainsi les frais d’inscription de leur établissement d’origine et reçoivent une bourse de l’Union européenne pour les accompagner dans leur mobilité.

A l’issue d’une période d’études à l’étranger, l’étudiant obtient un certain nombre de crédits (ECTS, pour « Système européen de transfert et d’accumulation de crédits ») validant les cours suivis dans l’établissement d’accueil. Chaque cours suivi dans une université européenne équivaut à un certain nombre de « points ». 60 crédits ECTS, reconnus dans toute l’Europe, sont nécessaires pour valider une année universitaire. 

Outre les universités, les écoles de commerce, d’ingénieurs, les instituts d’études politiques, les instituts agronomiques, les écoles d’art, les conservatoires de musique, les lycées (BTS) et l’ensemble des établissements publics et privés relevant de l’enseignement supérieur proposent des mobilités Erasmus+. Leurs services de relations internationales ont pour mission d’informer les étudiants sur ces opportunités.

Pour un stage, les étudiants peuvent partir dès la première année d’études pour une durée de 2 à 12 mois. Ils reçoivent également une bourse européenne. La période de stage effectuée à l’étranger est encadrée par l’établissement d’envoi (français) et l’entreprise d’accueil qui concluent avec l’étudiant une convention de stage.

Un étudiant peut effectuer une mobilité de 12 mois par cycle d’études. Plusieurs séjours plus courts (d’études et de stages) sont donc cumulables, au cours de ses trois années de licence par exemple. Et le compteur repart à zéro au début d’un nouveau cursus (passage en master par exemple).

Les ressortissants de pays tiers peuvent également accéder à une mobilité Erasmus+ à condition d’avoir le statut de résident permanent (en France une carte de séjour de 10 ans), d’apatride ou de réfugié politique.

  • Apprenants de la formation professionnelle

Les élèves et apprentis de l’enseignement et de la formation professionnels, jeunes diplômés de l’enseignement secondaire professionnel et jeunes qualifiés de la formation professionnelle peuvent aussi réaliser un stage dans une entreprise européenne ou suivre une formation, en Europe, dans un organisme de formation professionnelle (avec une période en entreprise obligatoire).

Lors de son séjour, l’apprenti est encadré par un tuteur au sein de l’entreprise d’accueil. Un apprenti Erasmus+ reste salarié de son entreprise française et son salaire est maintenu.

Outre les stagiaires de la formation professionnelle, tout individu peut bénéficier de périodes de formation Erasmus+, quel que soit son statut ou son niveau de qualification : jeunes diplômés, salariés (dans le cadre d’une formation continue), personnes en réorientation professionnelle, élèves fonctionnaires, personnels impliqués dans l’éducation des adultes

L’organisation d’un tel séjour se fait par l’intermédiaire d’une structure d’encadrement (mission locale, Pôle Emploi, association). Comme pour les apprentis, le statut de l’individu en mobilité est celui de stagiaire (convention signée avec l’établissement de formation et l’entreprise d’accueil). A l’issue de la période de formation, les compétences acquises sont validées et reconnues dans le parcours professionnel.

Les jeunes qui envisagent de créer leur propre entreprise à l’étranger (Erasmus pour les jeunes entrepreneurs) peuvent également être soutenus dans leur projet par un encadrement spécifique.

  • Enseignants et formateurs

Enseignants et professeurs dans le supérieur, chefs d’établissements, directeurs d’écoles, inspecteurs ou enseignants dans le scolaire ainsi que formateurs dans le secteur professionnel ou dans l’éducation des adultes peuvent effectuer un séjour d’enseignement ou de formation professionnelle (stage, période d’observation) dans l’un des 34 pays participants. La durée de la mobilité peut aller de 2 jours à 2 mois.

Tout établissement d’enseignement supérieur public ou privé agréés par l’Etat, université, école, institut de recherche, IUFM en coopération avec les associations professionnelles, entreprise, partenaire social, collectivité territoriale peut prendre part au programme Erasmus+.

Des partenariats stratégiques entre établissements scolaires peuvent aussi permettre aux collégiens et aux lycéens de participer à des échanges de classes pour une durée inférieure à 2 mois, ou à des mobilités d’étude (d’une durée de 2 à 12 mois) pour les élèves de 14 ans et plus.

Etudiants : quelles sont les démarches à suivre ?

  • Le bureau des relations internationales

Dès la rentrée universitaire, l’étudiant doit contacter le service des relations internationales de son université. Ce service met en œuvre la coopération européenne et internationale de l’établissement. Il propose tous les renseignements et papiers indispensables pour bénéficier des aides financières, des cours intensifs de langue étrangère CIEL, des cours linguistiques d’été et des possibilités de logement à l’étranger.

  • Les démarches administratives

L’étudiant doit remplir le formulaire d’inscription de l’université d’accueil. Cette démarche s’effectue parfois en ligne. Il doit ensuite signer un contrat d’études avec son université d’origine et l’université d’accueil, qui récapitule notamment les cours suivis. 

Dans le cas d’un stage, la convention de stage est signée entre l’entreprise et son université d’origine.

A la fin du séjour, une attestation de présence Erasmus+ transmise à son université d’accueil permet le versement d’allocations complémentaires. Un relevé de notes permettra la reconnaissance académique du séjour par l’université d’origine.

  • Comment financer son séjour ?

Le montant de la bourse de la Commission européenne versée dans le cadre du programme Erasmus+ varie en fonction du pays d’accueil, de la durée du séjour et du type de mobilité. 

En 2018, dans l’enseignement supérieur, elle va de 170 à 370€ par mois pour  une  mobilité  d’études,  et  de  320  à 520€  pour  une  mobilité  de  stage. Mais des financements complémentaires peuvent être proposés par les conseils régionaux ou généraux, les ministères ou certaines villes. La ville de Paris peut sous certaines conditions accorder un complément de bourse aux étudiants Erasmus.

Formation professionnelle : quelles sont les démarches à suivre ?

  • Se rapprocher de son centre de formation et de son employeur

Les apprenants de la formation professionnelle, alternants ou apprentis, doivent se renseigner auprès de leur centre de formation pour connaître les possibilités de réaliser un stage dans une entreprise européenne ou suivre une partie de leur formation dans un autre pays Europe.

Ils doivent également obtenir l’accord de leur employeur français, puisqu’ils resteront salariés de leur entreprise française pendant leur mobilité.

Pour trouver un stage à l’étranger, « il existe en France de nombreux organismes impliqués dans l’apprentissage qui peuvent vous faire bénéficier de leurs réseaux« , explique le site generation-erasmus.fr. La Chambre des Métiers et de l’Artisanat, le réseau des Chambres de Commerce et d’Industrie, l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, l’Association Nationale des Apprentis de France, les Compagnons du devoir, les Apprentis d’Auteuil, le Secrétariat franco-allemand sont aident chaque année de futurs bénéficiaires du programme.

  • Comment financer son séjour ?

Selon l’Agence Erasmus France, le montant des bourses Erasmus+ a augmenté en 2018. La bourse atteint 750 à 1 000 € par mois en formation professionnelle, en fonction du coût de la vie dans le pays d’accueil et de la durée du séjour.

Erasmus+ participe également aux frais de voyage et les collectivités territoriales, telles que les régions ou les villes, peuvent fournir des cofinancements. La demande de bourse Erasmus se fait directement auprès de l’établissement dont dépend l’étudiant, au service des relations internationales.



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