Biodiversité- procès contre l’État français– EURACTIV.fr

protection de la Biodiversité- un procès orchestré contre l’Etat français – Influence- Société civile- e-lobbying   

A l’occasion du Congrès mondial de la conservation de la nature qui se tient à Marseille cette semaine, les deux ONG françaises ont lancé, ce jeudi (9 septembre) un recours contre l’État pour « manquement à ses obligations de protection de la biodiversité ». Cette action vise notamment « les défaillances notoires du processus d’autorisation et de mise sur le marché des pesticides, cause majeure du déclin de la biodiversité », selon un communiqué de Pollinis.

« Malgré tous les discours, et au mépris des lois et des conventions nationales, européennes et internationales, l’État français a failli à mettre en place un système d’homologation des pesticides réellement protecteur des pollinisateurs et de la faune en général », renchérit le délégué général de l’association, Nicolas Laarman.

En valeur absolue, la France se trouverait « toujours parmi les plus gros consommateurs de pesticides d’Europe », soutiennent les deux ONG. Or, le recours « immodéré et systématique aux pesticides » serait bien l’une des principales causes du déclin de la biodiversité.

Les chiffres de cet « effondrement en cours » seraient « effroyables », soutient M. Laarman : plus de 40 % des espèces d’insectes sont en déclin dans le monde, et 30 % d’entre elles seraient menacées d’extinction, selon les deux ONG. D’ici 100 ans, c’est même l’ensemble des insectes qui pourrait avoir disparu de notre planète.

En Europe, la population des insectes ailés a déjà diminué de 75 % en seulement 30 ans, poursuivent les associations – et ce alors même que 84 % des cultures végétales en Europe dépendent des insectes pollinisateurs.

Un déclin généralisé qui « aura des conséquences dramatiques sur les équilibres du vivant et menace l’avenir des prochaines générations », alerte M. Laarman.

Mais si l’État était bien « conscient de ces enjeux dramatiques », multipliant par ailleurs les « discours ambitieux » et les engagements nationaux, européens et internationaux à l’égard de la protection de l’environnement, il ne tiendrait à ce jour pas ses objectifs et promesses.

« Tous les plans Écophyto de réduction des pesticides ont échoué », affirment les associations, pointant notamment du doigt la nouvelle dérogation dont bénéficient les néonicotinoïdes (des insecticides qualifiés de « tueurs d’abeilles » par les écologistes et officiellement interdits en France et dans l’Union européenne depuis 2018) depuis ce printemps.

Faute de contrôles « rigoureux » et d’une évaluation « pertinente » des effets des pesticides sur la biodiversité, l’ensemble des territoires français se trouverait aujourd’hui contaminé « durablement », soutiennent les deux ONG.

Face à ces constats, les deux associations visent à « faire reconnaître la faute de l’État dans la sixième extinction de masse ». Il serait « temps que l’État français soit tenu responsable de l’effondrement du vivant et respecte ses engagements ».

Cette action en justice constituerait une « première mondiale » de par son ampleur et sa visée, a de son côté fait savoir la coordinatrice de Notre Affaire à Tous, Cecilia Rinaudo. « Les récentes actions pour le climat ayant abouti à de nombreux succès, nous avons décidé cette fois de saisir les tribunaux pour lancer la première action en justice citoyenne dans le monde pour la biodiversité ».

Les deux associations comptent donner deux mois au gouvernement pour donner une réponse « satisfaisante » à leur plainte, faute de quoi elles promettent de procéder au dépôt du recours de plein contentieux devant le tribunal administratif de Paris.

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