L’UE s’inquiète des dettes françaises, italiennes et espagnoles – EURACTIV.fr

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La réduction de la dette publique devrait rester une priorité pour la France, l’Italie et l’Espagne, des pays qui ont échoué à « remettre leurs finances sur le bon chemin » au cours de la reprise économique des dernières années.

Mercredi 20 novembre, lors de la présentation du paquet budgétaire d’automne, le vice-président de la Commission européenne chargé de l’Euro, Valdis Dombrovskis a déclaré que les plans budgétaires de huit États membres risquaient de ne pas respecter les règles budgétaires européennes, mais « ceux qui nous inquiètent le plus sont ceux avec des niveaux de dette très élevés et qui ne se résorbent pas assez rapidement ».

L’Espagne, la France et la Belgique présentent un ratio dette/PIB de presque 100 %, alors que celui de l’Italie avoisine les 136 %.

Les pays ne parviennent non seulement pas à respecter la règle en matière de dette, mais ils ont aussi  mal « utilisé la période de reprise économique pour remettre de l’ordre dans leurs finances », a-t-il ajouté.

La réglementation européenne stipule que les pays doivent réduire leur dette publique lorsqu’elle est supérieure à 60 % de leur PIB.

Selon l’évaluation de l’exécutif européen, ces pays « ne prévoient pas d’ajustement budgétaire oumême une expansion budgétaire » en 2020. M. Dombrovskis a rappelé pendant l’évènement que des niveaux de dette élevés rendaient les pays plus vulnérables à de possibles chocs économiques et il a donc appelé les pays concernés à faire de la réduction de la dette publique une priorité.

La Commission n’a pas réclamé d’ajustements des plans budgétaires français et italien, mais la Belgique et l’Espagne ont été sommées d’apporter des modifications au leur.

Étant donné que Madrid et Bruxelles n’ont envoyé aucun projet révisé à l’exécutif européen, les deux pays devront présenter un exercice comptable à jour et complet le plus rapidement possible. Le plat pays et la péninsule ibérique œuvrent actuellement à la formation d’un nouveau gouvernement après la tenue d’élections législatives plutôt cette année.

Les feuilles de route envoyées par le Portugal, la Slovénie, la Slovaquie et la Finlande ne respectent pas non plus la réglementation budgétaire. La Commission leur a donc demandé de « prendre les mesures nécessaires » sans attendre afin d’aligner leur plan budgétaire sur le pacte de stabilité et de croissance.

Par ailleurs, l’exécutif européen a une nouvelle fois invité les pays avec une certaine marge budgétaire — l’Allemagne et les Pays-Bas — à soutenir l’investissement.

Le commissaire à l’Économie, Pierre Moscovici, a salué « les premières mesures visant à établir une politique budgétaire plus expansionniste ». « C’est une bonne nouvelle pour ces pays, mais également pour la zone euro dans son ensemble », a-t-il ajouté.

Le ralentissement économique sème le trouble dans l’UE

Les États membres de l’UE devraient se préparer à « tous les scénarios », alors que l’économie européenne continue de ralentir et ne devrait pas reprendre de si peu, avertit la Commission européenne dans ses dernières prévisions économiques.

La Grèce dans la bonne direction

Dans le cadre du paquet budgétaire d’automne, la Commission européenne a également publié le quatrième rapport concernant la surveillance renforcée de la Grèce, mise en place depuis que le pays est sorti de son troisième et dernier programme d’ajustement structurel en août 2018.

« Athènes est sur le point de dépasser son objectif d’excédent primaire budgétaire de 3,5 % du PIB en 2019 », a annoncé M. Dombrovskis. Le vice-président a félicité le gouvernement pour le travail qu’il accomplit afin de réduire les prêts non productifs, de renforcer le secteur des affaires et de stimuler l’investissement.

D’après les prévisions, la croissance économique du pays devraient atteindre 2,3 % en 2020, un niveau supérieur à la moyenne de la zone euro de 1,2 %. « Nous espérons que la Grèce poursuivra les réformes engagées et fournira un programme ambitieux pour ses prochaines actions », s’enthousiasme-t-il.

Le Commissaire Pierre Moscovici a tenu à rappeler que la Grèce revenait de loin depuis la crise de la dette et l’été particulièrement houleux de 2015. « Le cas de la Grèce a été couronné de succès », a-t-il soutenu.

L’Eurogroupe s’entretiendra en décembre au pour discuter de l’évaluation de la Commission européenne afin de décider de possibles mesures d’allègement de la dette.

Le calme avant la tempête

La zone euro se porte très bien par rapport aux dernières années. C’est la première fois depuis 2002 qu’aucun État membre n’est concerné par une procédure de déficit excessif et neuf affichent même des excédents budgétaires.

Au vu de l’augmentation prévue du déficit italien (0,3 % du PIB) et des stratégies expansionnistes néerlandaises et allemandes, la zone euro connaîtra une hausse du déficit structurel de 0,2 % en 2020, suivant ainsi une « orientation budgétaire relativement neutre ».

Bien que le tableau tiré soit positif dans son ensemble, d’importantes différences sont à noter à travers le bloc. Étant donné que l’économie européenne et mondiale ralentit, la Commission presse les États membres d’employer leurs instruments budgétaires pour « se préparer aux périodes difficiles qui se profilent à l’horizon ».

« Pour les pays avec des niveaux de dette élevés, réduire la dette est la meilleure chose à faire pour se préparer. Pour ceux qui présentent une marge budgétaire, ils devraient continuer à l’utiliser à bon escient », a affirmé le vice-président chargé de l’Euro.

Pierre Moscovici a défendu le travail de l’exécutif européen de ces cinq dernières années. « Nos accomplissements prouvent qu’il est possible de réduire la dette publique tout en soutenant la croissance économique et nous avons montré que prudence et austérité ne sont pas synonymes », a déclaré le commissaire sortant que ne fera pas partie de l’équipe d’Ursula von der Leyen.

« Lorsqu’on utilise les règles tout en restant flexible, c’est là que l’on constate des progrès », a-t-il ajouté. Des propos qui surviennent, alors qu’à l’heure actuelle, des voix s’élèvent pour réclamer une refonte du pacte budgétaire européen ou au moins davantage de flexibilité.

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