8 mars 2021
Ramona BLOJ
L’égalité entre les hommes et les femmes au sein de l’Union européenne est prévue par l’article 119 du Traité de Rome. Si des progrès substantiels ont été réalisés depuis 1957, qui ont permis à l’Europe d’être le continent où les femmes vivent le mieux et où leur proportion dans les institutions est parmi les plus élevées au monde, des disparités importantes persistent entre les États membres. De nouvelles étapes méritent encore d’être franchies d’autant que la pandémie a accentué des inégalités et des écarts, illustrant les efforts qu’il faut encore engager pour atteindre une vraie égalité homme-femme.
Les femmes sont bien représentées dans les institutions européennes (38% au sein du Parlement européen, 48% au sein de la Commission) et sont même, ou ont été à la tête de certaines d’entre elles, comme la Commission, la BCE. Au niveau des Etats membres, la moyenne dans les parlements nationaux et les gouvernements nationaux se situe aux alentours de 30%, avec d’importantes disparités entre les pays, les Etats nordiques étant en tête, tandis que pays de l’Est, les femmes restent largement sous-représentées.
L’Europe semble être un levier pour certains Etats non membres voisins.
Malgré des avancées importantes, la pandémie de Covid-19 a mis en évidence les écarts dans les groupes d’experts et de décision crées pour gérer la situation sanitaire, que ce soit au niveau européen comme mondial.
Environ 70% des femmes occupent un emploi au niveau de l’Union, bien qu’elles représentent moins de la moitié de l’ensemble des personnes ayant un emploi dans l’Union. L’écart s’est résorbé, mais beaucoup de progrès reste à accomplir en la matière.
En outre, les écarts de rémunération persistent : les femmes travaillent davantage dans les secteurs à faible rémunération, occupent moins de postes à responsabilité, travaillent moins que les hommes, et gagnent souvent moins que les hommes à travail égal. Des initiatives ont vu le jour dans l’Union sur la transparence salariale.
Les femmes sont également plus vulnérables aux effets économies liés aux crises, en raison des inégalités structurelles entre les deux sexes (taux d’emploi plus faible, différence de salaire, emplois précaires, surreprésentation dans les familles monoparentales). Les femmes ont donc tendance, en raison de ces inégalités, à réduire leur temps de travail ou à le quitter, ce qui renforce encore les inégalités. Les femmes ont été plus touchées par le chômage dans l’Union
Les femmes ont par ailleurs été surexposées au risque en raison de leur surreprésentation dans les métiers de la santé ou des services à la personne (elles représentent 70% des personnels de santé à l’échelle mondiale). De même pour les femmes enseignantes, qui sont en première ligne du fait de leur contact avec les enfants.
Enfin, la pandémie a également provoqué une hausse des violences domestiques et sexuelles.
En mars 2020, la Commission présentait la stratégie en faveur de l’égalité hommes-femmes 2020-2025 qui mettait en évidence 3 Objectifs :
- mettre fin à la violence et aux stéréotypes sexistes
- garantir une égalité de participation et de chances sur le marché du travail
- parvenir à un équilibre entre les femmes et les hommes dans la prise de décision et la politique
Les leçons de l’épidémie devraient y être intégrées pour consolider les progrès réalisés. Cette proposition représente un pas important dans la bonne direction.
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