Les négociations entre Londres et Bruxelles patinent toujours à l’approche du Brexit

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La Première ministre britannique a salué des « progrès » dans ses discussions avec l’UE, mais sa rencontre avec le président de la Commission n’a toujours pas permis d’éloigner le spectre d’un Brexit chaotique dans moins de six semaines.

Theresa May était de retour à Bruxelles le 20 février avec l’espoir affiché d’obtenir des « changements juridiquement contraignants » de l’accord de divorce conclu avec l’UE, mais rejeté de manière cinglante par son parlement en janvier, alors que le Brexit est officiellement programmé le 29 mars.

« J’ai eu une réunion constructive » avec le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a déclaré la dirigeante conservatrice, après une rencontre à huis clos d’environ une heure et demie au siège de l’exécutif européen. « Nous avons fait des progrès. »

Theresa May et Jean-Claude Juncker « ont convenu que les discussions avaient été constructives et ils ont exhorté leurs équipes respectives à continuer d’explorer les options dans un esprit positif », y est-il indiqué. Ils ont ajouté qu’ils allaient « se reparler avant la fin du mois ».

La Britannique n’a toutefois pas obtenu de refonte du controversé filet de sécurité irlandais, ce dispositif censé éviter le retour d’une frontière physique en Irlande, et qu’elle veut faire pour obtenir un feu vert des parlementaires britanniques.

Un « piège »

Le communiqué commun publié le 20 février assure simplement que les deux parties vont rechercher « quelles garanties » pourraient être apportées pour assurer que le filet de sécurité ne soit que temporaire et quels « autres arrangements » pourraient le remplacer à l’avenir.

Il n’y est pas question de rouvrir l’accord de divorce que Theresa May a négocié avec Bruxelles pendant près d’un an et demi, mais plutôt d’« apporter des modifications » à la déclaration politique qui l’accompagnera.

Cette déclaration trace les grandes lignes de la relation que veulent bâtir les deux parties après leur divorce, et pourrait rendre inutile le déclenchement du filet de sécurité si elle débouche sur un ambitieux partenariat commercial avant la fin d’une période de transition post-Brexit.

Cette mesure du traité de divorce provoque une levée de boucliers des « Brexiters » britanniques, parce qu’elle prévoit le maintien du Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE.

Elle ne serait déclenchée qu’en dernier recours, si les deux parties ne trouvaient pas de meilleure solution après le Brexit pour éviter le retour redouté d’une frontière physique entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.

Au Royaume-Uni, les partisans d’une rupture nette avec l’UE y voient cependant un « piège » risquant de maintenir leur pays arrimé éternellement au bloc continental. La première ministre cherche donc à les rassurer en obtenant des garanties sur le caractère conditionnel et temporaire de cette mesure qu’elle avait pourtant acceptée. L’UE est cependant inflexible sur le fait qu’elle ne rouvrira pas le traité de retrait négocié.

May décale l’accord du Brexit au mois de mars

À l’occasion d’un nouveau débat houleux à la Chambre des communes, la Première ministre n’a fait aucune concession sur le contenu de l’accord. Elle a toutefois accepté d’ajourner sa date butoir.

 

Corbyn à Bruxelles

« Le problème de fond, c’est que Theresa May n’a pas de mandat parlementaire. Et on ne pourra vraiment négocier avec elle que lorsqu’elle en aura un, ce qui nous amène en mars », a estimé une source diplomatique avant l’arrivée de la Britannique à Bruxelles.

Elle « n’a de majorité pour rien » dans son propre pays, a estimé une autre source diplomatique. « Il y a encore une cacophonie incroyable en Grande-Bretagne, et donc l’UE ne voit pas la nécessité de faire un pas vers les Britanniques à ce stade ».

Mercredi, trois députées favorables à un second référendum sur le Brexit ont annoncé leur démission du Parti conservateur à cause de leur désaccord avec la ligne gouvernementale.

Ils vont rejoindre le « Groupe indépendant », créé le 18 février par huit députés travaillistes eux-mêmes démissionnaires de leur parti, ouvrant la voie à une recomposition politique au Royaume-Uni.

Après Theresa May mercredi, ce sera au tour du dirigeant travailliste, Jeremy Corbyn, de se rendre à Bruxelles jeudi, pour y rencontrer le négociateur en chef européen, Michel Barnier. Le secrétaire d’État en charge du Brexit, Stephen Barclay, et l’influent attorney general, Geoffrey Cox, chargé de conseiller juridiquement le gouvernement britannique, sont également annoncé dans la capitale belge.

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