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Le ministre britannique de la Défense a annoncé au parlement que 3 500 militaires se tiendraient « prêts » à intervenir si le pays sortait de l’UE sans accord.
Plusieurs milliers de militaires britanniques, dont des réservistes, se tiendront « prêts » pour soutenir les services gouvernementaux qui en exprimeraient le besoin, même si « aucune demande formelle » n’a encore été reçue, a expliqué Gavin Williamson, ministre de la Défense, aux députés britanniques le 18 décembre.
Le gouvernement de Theresa May a décidé d’accélérer les préparatifs en prévision d’un éventuel Brexit sans accord, en faisant désormais « une priorité opérationnelle », à une centaine de jours de la date fatidique du 29 mars.
« À juste trois mois de la sortie de l’Union européenne, nous avons maintenant atteint le point où nous devons accélérer ces préparatifs », a déclaré le porte-parole de Theresa May à l’issue du dernier conseil des ministres de l’année.
Même si la mise en œuvre de l’accord de retrait conclu avec Bruxelles demeure prioritaire, le scénario d’un « no deal » constituera « une priorité opérationnelle du gouvernement », a précisé le ministre du Brexit, Stephen Barclay.
La majorité des députés restent en effet hostiles à l’accord de retrait négocié entre Londres et Bruxelles après 17 mois de tractations houleuses.
Le gouvernement britannique a également annoncé allouer deux milliards de livres (2,2 milliards d’euros) à vingt-six ministères et départements pour les préparatifs en vue d’un potentiel Brexit « dur ».
Ce sont le ministère de l’Intérieur et le département des douanes, chargés des contrôles aux frontières, qui se taillent la part du lion, avec respectivement 480 et 375 millions de livres (534 et 417 millions d’euros), qui doivent permettre de recruter « des centaines » de personnes pour la police des frontières et 3 000 agents des douanes.
Le ministère de l’Agriculture recevra quant à lui 410 millions de livres (456 millions d’euros) pour « assurer le maintien du commerce des produits de la pêche, des produits chimiques et de l’agroalimentaire ».
Au total, « le Trésor a alloué plus de 4,2 milliards de livres (4,7 milliards d’euros) aux préparatifs en vue du Brexit depuis 2016 », a précisé le ministère des Finances.
Possible chaos
Le gouvernement a déjà publié ces derniers mois des dizaines de notes techniques évoquant, en cas de Brexit sans accord, une hausse des frais téléphoniques et bancaires, d’éventuelles pénuries de médicaments ou un possible chaos dans les transports. La Banque d’Angleterre a quant à elle mis en garde contre un effondrement de la livre et une montée en flèche du chômage.
Stephen Barcaly a indiqué mardi que le « rythme » de publication des recommandations aux entreprises et aux ménages allait augmenter.
Selon Downing Street, quelque 80 000 entreprises qui seront les plus affectées se verront adresser un email dans les prochains jours et un guide de plus de 100 pages sera publié en ligne.
De son côté, la Commission européenne a également intensifié ses préparatifs d’une sortie sans accord, qu’elle présentera le 19 décembre.
« Coup de pub »
Le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a déposé une motion de défiance contre Theresa May, à la suite de son refus de convoquer le vote sur l’accord de Brexit avant la semaine du 14 janvier. Le Labour veut que les députés puissent se prononcer avant la pause parlementaire pour les fêtes de fin d’année, qui court du 21 décembre au 6 janvier.
La démarche a cependant peu de chance d’aboutir. Le gouvernement, à qui revient la décision de permettre l’organisation d’un débat et d’un vote sur une telle motion, compte y faire barrage.
Le Parti travailliste peut encore déposer une motion de censure visant l’ensemble de l’exécutif, ce qui pourrait déclencher de nouvelles élections générales.
« La question est de savoir quand, et pas si, nous défierons le gouvernement avec une motion de censure globale », a prévenu le ministre du Logement au sein du cabinet fantôme travailliste, John Healey, sur la BBC.
Une telle motion aurait toutefois peu de chance de passer à l’heure actuelle, l’exécutif ayant reçu le soutien des Brexiters – ceux-là mêmes qui avaient en vain tenté de renverser Theresa May la semaine dernière lors d’un vote de défiance au sein de leur groupe parlementaire – et de son allié nord-irlandais, le petit parti unioniste DUP, qui lui assure une fragile majorité.
Face au blocage de la situation, de plus en plus de voix s’élèvent pour soutenir la tenue d’un second référendum, dans l’opposition comme chez les conservateurs. Une cinquantaine de personnalités du monde économique ont également défendu cette option mardi dans le quotidien Daily Telegraph, même si elle est catégoriquement rejetée par Theresa May.