La crise de l’énergie secoue l’Europe – EURACTIV.fr

Grain de sel VDB : Le choc des prix de l’énergie a des répercussions sur l’ensemble de l’économie. Les difficultés d’approvisionnement liées notamment à la guerre en Ukraine et les mesures prises relatives à la ET PAR LA Russie sur le gaz ont un effet domino  et une crise systémique s’annonce. Les ministres européens de l’Énergie ont réunion extraordinaire ce vendredi (9 septembre) pour discuter de la réponse que l’Union européenne doit apporter à la crise actuelle.

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Alors que les prix de l’électricité explosent en raison de la diminution de l’approvisionnement en gaz russe, les appels se multiplient en Europe pour venir en aide aux ménages et aux entreprises, certaines risquant même de faire faillite.

Ces appels interviennent alors que les ministres européens de l’Énergie doivent tenir une réunion extraordinaire vendredi (9 septembre) pour discuter de la réponse que l’Union européenne doit apporter à la crise actuelle.

La semaine dernière, Moscou a mis à l’arrêt le gazoduc Nord Stream 1 qui relie l’Allemagne pour une durée indéterminée, ce qui a aggravé la crise de l’approvisionnement énergétique de l’UE.

Ainsi, malgré les garanties fournies par les autorités européennes, cette crise énergétique se transforme petit à petit en crise systémique, avec de potentielles implications pour l’ensemble de l’économie européenne.

Ce week-end, la Finlande et la Suède ont annoncé leur intention d’offrir des milliards d’euros de garanties aux compagnies d’électricité qui croulent sous la pression de la hausse des prix du gaz.

« Le programme du gouvernement est une option de financement de dernier recours pour les entreprises qui seraient autrement menacées d’insolvabilité », a déclaré la Première ministre finlandaise, Sanna Marin, lors d’une conférence de presse dimanche.

Le ministre finlandais de l’Économie, Mika Lintila, est allé plus loin en déclarant que la crise de liquidité actuelle avait les caractéristiques d’une sorte de « Lehman Brothers de l’industrie énergétique », ce que le géant financier Black Rock ne nie pas.

De telles comparaisons devraient donner des sueurs froides aux responsables politiques européens. Lorsque la banque d’investissement américaine Lehman Brothers a fait faillite en 2008, l’onde de choc a été ressentie plus fortement en Europe, où les banques et, en fin de compte, les États membres du bloc, ont dû être sauvés afin d’éviter un effondrement économique plus large.

Heureusement, l’Europe ne se trouve pas encore face à une crise de cette ampleur. Toutefois, le ciel s’assombrit et l’exemple finlandais montre que le choc des prix de l’énergie a des répercussions sur l’ensemble de l’économie.

En Allemagne, les services publics locaux de distribution d’énergie ont averti de l’imminence d’une crise des liquidités due à la crise du gaz. En octobre 2021, OTIMA, une entreprise de taille moyenne basée près de Berlin, a été le premier fournisseur allemand d’énergie et de gaz à faire faillite en raison de la flambée des prix de l’électricité. En Autriche, Wien Energie, une compagnie d’électricité locale qui est aussi la plus grande entreprise énergétique du pays, a demandé au gouvernement une aide de 6 milliards d’euros. Cette décision intervient après que la compagnie allemande Uniper a été sauvée fin juillet moyennant une somme de 15 milliards d’euros.

Et « le pire reste à venir », confie une source du service public municipal à EURACTIV.

Au cours du week-end, Berlin a dévoilé un plan d’aide de 65 milliards d’euros pour alléger la pression des prix records de l’énergie sur les ménages et les entreprises. La mesure sera financée par une taxe temporaire sur les « profits exceptionnels » réalisés par les compagnies d’électricité qui ont bénéficié de la hausse des prix du gaz.

La taxe sur les surprofits bénéficie désormais d’un large soutien dans toute l’Union européenne. Outre l’Espagne et le Portugal, qui ont été les premiers à la mettre en œuvre au début de l’année, l’idée est désormais officiellement soutenue par le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Un document diffusé par la Commission la semaine dernière, envisage une taxe sur les profits exceptionnels des producteurs d’électricité « inframarginaux » — comme les énergies renouvelables, le nucléaire et le lignite — des unités caractérisées par de faibles coûts d’exploitation et ayant le plus profité des prix élevés du gaz.

Avant la réunion ministérielle de vendredi, la présidence tchèque du Conseil a diffusé un document officieux décrivant les différentes options actuellement à l’étude.

Le premier point prévoit de découpler le prix du gaz et de celui de l’électricité. Cela pourrait se faire, par exemple, en « plafonnant temporairement le prix du gaz utilisé pour la production d’électricité » ou en imposant un plafond aux seules importations de gaz russe — une option étudiée dans un autre document officieux de l’exécutif européen.

Le second point énumère des mesures visant à accroître la liquidité du marché, telles qu’une « aide immédiate sous forme de ligne de crédit » pour les entreprises du secteur de l’énergie en difficulté, « par exemple par le biais de la Banque centrale européenne » ou une « suspension temporaire des marchés européens [des produits dérivés] de l’électricité ».

Une option populaire auprès des écologistes se retrouve dans le troisième point du document, qui décrit des plans pour des « mesures coordonnées de réduction de la demande en électricité ».

Le quatrième point fait quant à lui référence à l’idée populaire de « limiter les revenus des producteurs d’électricité inframarginaux » par un plafonnement temporaire des prix de l’électricité pratiqués par ces opérateurs.

Ce plafonnement du prix du gaz russe, associé à une taxe sur les bénéfices exceptionnels des entreprises du secteur de l’électricité, semble obtenir le soutien de Mme von der Leyen, qui exposera ses projets lors de son discours sur l’état de l’Union mercredi prochain (14 septembre).

Quelle que soit la solution qui sera retenue, celle-ci devra prouver rapidement son efficacité. Ce que l’Europe veut éviter à tout prix, c’est une « version énergie » de la faillite de Lehman Brothers.

– Frédéric Simon

Guerre en Ukraine : des dommages importants ont été infligés au secteur énergétique ukrainien. Le Secrétariat de la Charte de l’Énergie a publié un rapport évaluant les dommages causés aux infrastructures énergétiques ukrainiennes. Publié le 24 août, ce rapport a été élaboré par une Task Force composée de représentants des autorités ukrainiennes dans le cadre d’un projet de restauration des infrastructures énergétiques du pays.

À la date du 22 août, les dommages causés au secteur énergétique ukrainien étaient estimés à au moins 1,8 milliard de dollars, peut-on lire dans le rapport. Durant les six mois de guerre, la Russie a occupé ou endommagé environ 35 % de la capacité énergétique installée du pays, y compris des milliers de kilomètres de réseaux électriques, de distribution de gaz et de chaleur, tandis que les industries de raffinage du pétrole ont été détruites.

En Ukraine, l’énergie nucléaire couvre plus de la moitié de la production d’électricité (55,5 % en 2021). Le pays abrite quatre centrales nucléaires et l’une d’entre elles, la centrale de Zaporijia, est la plus grande d’Europe. Elle représente 43 % de la puissance nucléaire installée totale de l’Ukraine. Cependant, la centrale nucléaire est occupée par les forces militaires du Kremlin depuis mars 2022, et a récemment été déconnectée du réseau électrique ukrainien. De plus, « la centrale est régulièrement bombardée par l’armée russe et serait utilisée comme entrepôt de munitions, ce qui constitue une menace importante pour la sécurité nucléaire », peut-on lire dans le rapport.

Les centrales thermiques et renouvelables sont également sous occupation ou ont subi des dommages importants. En ce qui concerne les systèmes de transmission et de distribution d’électricité, les lignes aériennes, les sous-stations et des milliers de transformateurs ont été endommagés ou déconnectés suite aux bombardements continus et aux affrontements. Le rapport complet sur l’évaluation des dommages est disponible ici.

Une approche nationale de la crise de l’énergie ?

Tour d’horizon des mesures nationales : Energie-Tour-d-Europe.pdf (robert-schuman.eu)

(Valentina Romano | EURACTIV.com)

7 SEPTEMBRE. Les éventuelles implications de la RED III (directive sur les énergies renouvelables) sur le développement des EnR et la sécurité énergétique de l’UE. Cet événement réunira sylviculteurs et décideurs politiques, mais également des universitaires et des analystes sur les impacts potentiels de la RED III sur les marchés européens de la biomasse. Rejoignez l’eurodéputée Simone Schmiedtbauer, la secrétaire générale de la Confédération européenne des propriétaires forestiers (CEPF) Fanny-Pomme Langue, Michael Obersteiner, directeur de l’Environmental Change Institute de l’Université d’Oxford, et bien d’autres encore. Programme et inscription ici. (Organisé par l’Association mondiale de la bioénergie et soutenu par Bioenergy Europe en partenariat avec EURACTIV.)

8 SEPTEMBRE. Réunion de trilogue sur la proposition de règlement ReFuelEU.

9 SEPTEMBRE. Réunion extraordinaire du Conseil « Énergie ».

14 SEPTEMBRE. Discours sur l’état de l’Union par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

16 SEPTEMBRE. Réunion des ambassadeurs du climat.

26—30 SEPTEMBRE. Semaine européenne de l’énergie durable.

11—12 OCTOBRE. Réunion informelle des ministres de l’Énergie.

12 OCTOBRE. Élaboration de normes d’émission post-Euro 6/VI pour les voitures, les camionnettes, les camions et les bus.

20—21 OCTOBRE. Réunion informelle des ministres des Transports.

24 OCTOBRE. Conseil «  Environnement  ».

25 OCTOBRE. Conseil «  Énergie  ».

26 OCTOBRE. Paquet «  zéro pollution  » :

  • Gestion intégrée de l’eau — listes révisées des polluants des eaux de surface et des eaux souterraines.
  • Révision de la législation européenne sur la qualité de l’air ambiant
  • Révision de la directive sur le traitement des eaux résiduaires urbaines Révision du règlement sur la classification, l’étiquetage et l’emballage des produits chimiques

6—18 NOVEMBRE. Conférence sur le changement climatique de Sharm el-Sheikh (COP27).

30 NOVEMBRE. Paquet économie circulaire 2 :

  • Proposition de règlement relatif à la justification des allégations environnementales au moyen des méthodes d’empreinte environnementale de produit/organisation (allégations vertes)
  • Cadre politique pour les plastiques biosourcés, biodégradables et compostables
  • Révision de la directive sur les emballages et les déchets d’emballages pour renforcer les exigences essentielles en matière d’emballages et établir des mesures et des objectifs de prévention des déchets d’emballages au niveau de l’UE
  • Mesures visant à réduire la libération de microplastiques dans l’environnement
  • Consommation durable des biens — promouvoir la réparation et la réutilisation (le droit à la réparation)

30 NOVEMBRE. Paquet climat :

  • Certification de l’élimination du carbone ;
  • Révision des normes d’émission de CO2 pour les poids lourds.

5—17 DÉCEMBRE. Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15) à Montréal, Canada.

15—16 DÉCEMBRE. Conseil européen.

19 DÉCEMBRE. Conseil «  Transports, Télécommunications et Énergie  » (Énergie).

20 DÉCEMBRE. Conseil « Environnement ».

Aides au paiement des factures, ristournes à la pompe, blocages des prix, nationalisations… Chaque semaine ou presque donne lieu à de nouvelles annonces sonnantes et trébuchantes en Europe pour soutenir les ménages et les entreprises face à la flambée des prix de l’énergie.

Au point, une fois n’est pas coutume, de faire de la dépense publique un sujet de fierté à l’échelle européenne.

En annonçant vendredi (16 septembre) un nouveau paquet de 14 milliards d’euros, le chef du gouvernement italien Mario Draghi a affirmé que l’Italie était « parmi les pays ayant dépensé le plus en Europe » contre la crise énergétique.

Rome est en effet bien placée, selon un classement publié mercredi (20 septembre) par l’institut bruxellois Bruegel qui analyse la période allant de septembre 2021 à septembre 2022 : l’Italie est le deuxième État européen le plus dépensier avec 59,2 milliards d’euros promis ou dépensés en faveur des ménages et les entreprises, soit 3,3% de son PIB.

En tête figure l’Allemagne avec 100,2 milliards d’euros et 2,8% du PIB.

La France, dont les dirigeants se félicitent d’avoir mis en place dès novembre 2021 un coûteux « bouclier tarifaire » sur les prix du gaz et de l’électricité, arrive troisième avec 53,6 milliards d’euros engagés, soit 2,2% du PIB.

314 milliards dépensés

Les pays de l’Union européenne ont déjà annoncé ou alloué au total 314 milliards d’euros depuis un an, a calculé l’institut européen. Les mesures prises vont des subventions aux transports en commun en Allemagne au blocage des prix de l’énergie en France, ou encore la mise en place d’une taxe sur les superprofits en Italie.

« On peut s’attendre à ce que ce nombre continue d’augmenter à mesure que les prix de l’énergie resteront élevés », anticipe auprès de l’AFP l’un des chercheurs à l’origine du classement, Simone Tagliapietra, alors que l’Allemagne a encore annoncé mercredi la nationalisation du géant gazier Uniper.

Pour lui, « ces mesures sont devenues structurelles alors qu’elles étaient initialement construites pour répondre à un problème ponctuel ».

Aux niveaux de prix actuels sur les marchés, les factures de gaz et d’électricité d’un ménage européen pourraient atteindre 500 euros par mois en moyenne en début d’année prochaine, a calculé début septembre la banque américaine Goldman Sachs. Le prix moyen de la facture d’énergie était de 160 euros en 2021, rappelle-t-elle.

Problème : ces arsenaux budgétaires surviennent au sortir de deux années de pandémie qui ont vu l’endettement public se creuser fortement, le menant au premier trimestre de cette année à 153% du PIB en Italie, 127% au Portugal, 189% en Grèce, 114% en France, ou 118% en Espagne.

« Ce n’est clairement pas soutenable en termes de finances publiques », juge Simone Tagliapietra, qui insiste sur la nécessité de focaliser les aides sur les ménages et les entreprises les plus vulnérables.

Remontée des taux

D’autant que la décennie durant laquelle les États européens ont pu emprunter à des taux très bon marché est révolue depuis que la Banque centrale européenne (BCE) s’est engagée dans une bataille contre la flambée inflationniste avec des hausses de taux.

La France a vu mardi (20 septembre) son taux d’emprunt à dix ans franchir un plus haut en huit ans, à 2,5%, pendant que l’Allemagne emprunte à 1,8% contre un taux négatif en début d’année. L’Italie a de son côté dépassé les 4%, contre environ 1% en début d’année, ravivant le spectre d’une crise de la dette sur le continent.

« Il est critique d’éviter des crises des dettes qui pourraient avoir de profonds effets déstabilisateurs et mettre l’existence même de l’Union européenne en danger », a alerté le Fonds monétaire international (FMI) dans un récent texte concernant l’Europe, proposant des réformes aux règles budgétaires. Suspendues jusque fin 2023, ces règles imposent actuellement un déficit public à 3% et une dette à 60%.

L’institution de Washington propose de différencier les règles en fonction de l’état des finances de chaque État, ainsi que de donner davantage de pouvoir aux autorités indépendantes chargées de vérifier la viabilité des budgets nationaux.

La Commission européenne prévoit de son côté de dévoiler vers la fin octobre ses grandes orientations de réforme pour un Pacte qui a volé en éclat avec les crises à répétition.

Les mesures d’urgence proposées par Bruxelles pour faire face à la crise énergétique risquent, sur le temps, de créer de réelles fragmentations entre pays membres. Les capitales européennes font pression pour obtenir davantage d’exemptions et de flexibilité, ce que la Commission européenne voulait éviter.

Les ministres européens de l’Énergie se réuniront à Bruxelles vendredi (30 septembre) pour discuter des mesures d’urgence présentées le 14 septembre pour faire face à la crise énergétique.

Ces mesures comprennent un plafonnement des revenus de 180 euros par mégawattheure pour la production d’électricité bon marché et un prélèvement de 33 % sur les bénéfices supérieurs aux niveaux habituels des entreprises de combustibles fossiles. Le but est de faire usage de ces revenus pour protéger les consommateurs vulnérables et investir dans les technologies vertes.

Toutefois, alors que la proposition visait à créer une approche uniforme dans toute l’Europe, Bruxelles a laissé une marge de manœuvre aux capitales européennes pour la mise en œuvre des mesures. C’est notamment le cas pour le maintien des plafonds existants et la mise en place de nouveaux plafonds.

Les amendements rédigés par la République tchèque, qui occupe actuellement la présidence tournante des pays de l’UE, pourraient maintenant donner encore plus de latitude aux pays de l’UE pour diverger.

Chercher des nouvelles marges de manœuvre

Ces changements, consultés par EURACTIV, incluent la possibilité pour les pays de « fixer un plafond spécifique » sur les revenus du charbon, de fixer une limite de revenus plus élevée pour les producteurs dont les coûts d’investissement et d’exploitation sont « supérieurs au plafond de l’Union », et d’exempter la production d’énergie utilisée aux heures de pointe comme « fournisseur de dernier recours ».

Parallèlement à ces changements, plus de 15 pays « cherchent encore à obtenir plus de marge de manœuvre dans les différentes parties des trois propositions pour prendre en compte les mesures nationales déjà en place », selon un diplomate européen, à l’issue d’une réunion du groupe de travail lundi.

La présidence tchèque de l’UE devrait présenter une troisième révision mardi (27 septembre) en début de journée, avant que les pays de l’UE ne poursuivent leurs discussions mercredi, voire jeudi, afin de trouver un terrain d’entente.

Les entreprises et les observateurs du marché de l’énergie craignent toutefois que ces divergences ne mettent fin à l’approche uniforme envisagée par la Commission, créant des distorsions sur le marché et affectant la confiance des investisseurs.

« Un plafond européen pour les revenus de l’énergie éolienne devrait être précisément cela — un plafond unique à l’échelle de l’UE. Permettre aux pays de s’en écarter et d’avoir des plafonds plus bas crée de la confusion et de l’incertitude — et ralentira les investissements dont nous avons tant besoin », a déclaré Giles Dickson, représentant du secteur éolien.

La proposition de la Commission met même en évidence les dangers d’avoir des « plafonds non coordonnés » qui « peuvent conduire à des distorsions importantes entre les producteurs dans l’Union, étant donné que les producteurs sont en concurrence dans toute l’UE sur un marché de l’électricité couplé ».

À pays différent, demandes différentes

En Roumanie, les entreprises du secteur de l’énergie déplorent déjà que les plafonds de prix du gaz et de l’électricité pour les ménages, les PME et les institutions publiques, comme les écoles et les hôpitaux, portent atteinte à leur activité, car ils sont fixés en dessous des prix du marché.

Malgré cela, certains pays de l’UE ont déjà exprimé leur soutien aux mesures proposées par la Commission concernant les revenus. Ainsi, Berlin s’est prononcé en faveur du plafonnement des revenus de l’électricité bon marché. Le ministre des Finances et du Climat, Robert Habeck, a déclaré que l’Allemagne mettrait en œuvre cette mesure avec ou sans l’UE.

En Autriche, le ministre de la Protection des consommateurs Johannes Rauch a salué les nouvelles propositions, tandis que la ministre de l’Énergie Leonore Gewessler a déclaré que « des solutions européennes et communes sont nécessaires pour résoudre les problèmes du marché européen ».

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui fait part de son soutien à la contribution de solidarité. La France bénéficierait également du plafonnement des revenus, qui l’aiderait à financer son nouveau bouclier limitant la hausse des factures d’électricité des ménages à plus de 15 %.

Parallèlement, en Italie, la contribution de solidarité était déjà envisagée dans le décret sur les aides du pays, lancé en mars pour taxer les surprofits des entreprises énergétiques et les utiliser pour financer des mesures de soutien aux ménages et aux entreprises. De nombreuses entreprises ont toutefois refusé de payer. Alors que le gouvernement espérait récolter 10,5 milliards d’euros, la mesure ne devrait rapporter que 1,23 milliard d’euros.

Des pays « continuent d’analyser » les propositions

D’autres pays étudient encore les propositions. Le gouvernement finlandais n’a pas encore arrêté sa position, selon Eero Karjalainen, expert en énergie auprès de la Première ministre.

« La Finlande est favorable à des actions rapides au niveau de l’UE afin de résoudre les problèmes qui sont apparus dans le fonctionnement des marchés de l’énergie. La Finlande est ouverte à la discussion sur différentes mesures visant à atténuer les prix élevés et les incertitudes sur le marché de l’énergie », a-t-il ajouté.

De même, le gouvernement portugais continue d’analyser les propositions, selon le ministre de l’Environnement du pays, Duarte Cordeiro. Le Premier ministre António Costa a toutefois déjà déclaré qu’il soutiendrait la proposition de la Commission européenne d’imposer au moins 33 % des surprofits des entreprises énergétiques.

Parallèlement, Varsovie est restée discrète sur les mesures fiscales. Le gouvernement polonais n’a par exemple pas encore commenté la contribution de solidarité des entreprises de combustibles fossiles. Cela pourrait tenir au fait que l’État détient des parts importantes dans les quatre principaux fournisseurs d’énergie du pays.

Sofia s’est également montrée discrète. Il semblerait logique que la Bulgarie s’oppose aux restrictions de prix, étant donné qu’elle est le troisième exportateur d’électricité vers l’UE cette année et qu’elle a tiré près de 1,3 milliard d’euros de ses exportations d’électricité au cours des six premiers mois de 2022.

Les ministres de l’Énergie se réuniront vendredi dans l’espoir d’approuver les plans, mais il reste beaucoup de travail à faire pour parvenir à une approche commune.

[Niko Kurmayer, Shrikesh Laxmidas, Francesco Stati, Paul Messad, Bartosz Sieniawski, Pekka Vänttinen, Bogdan Neagu et Krasen Nikolov ont contribué à cet article.]

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