La Commission européenne mise sous pression pour allier relance économique et Green deal – novethic.fr

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Concepcion Alvarez

Plus d’un million de citoyens, une centaine d’ONG environnementales, des dirigeants d’entreprises et 18 États membres réclament un grand plan de relance vert, au cœur duquel le Green Deal (Pacte vert) doit jouer un rôle central. Le think tank Jacques Delors propose quant à lui un plan d’investissement de 800 milliards d’euros, sur cinq ans, dans des secteurs phares, permettant à la fois la relance économique et la lutte contre le changement climatique.

Alors que la présentation du grand plan de relance européen est attendue fin mai, la pression se fait de plus en plus forte pour que celui-ci intègre en son cœur le Green Deal, le Pacte vert européen présenté en décembre dernier. La semaine dernière, le Forum économique mondial a annoncé la création d’un groupe d’action de PDG pour un pacte vert européen, présidé par le patron d’Axa, Thomas Buberl. Parmi ses membres, on trouve les dirigeants d’Ikea, de Suez, de Sanofi, de Natixis ou encore de Schneider Electric. 

« Les plans de relance européens façonneront les économies et les sociétés européennes pour les décennies à venir – nous devons nous assurer qu’ils conduisent à un avenir plus vert, plus résilient et inclusif », écrivent-ils dans un communiqué. La plateforme doit permettre de soutenir des plans et des idées concrètes pour accélérer l’action climatique et stimuler les investissements du secteur privé pour la transition verte. 

18 États membres engagés

Outre ces grands PDG, plus d’un million de citoyens européens et 100 ONG environnementales appellent aussi à un grand plan de relance vert. Ils demandent que le soutien aux entreprises soit conditionné, l’établissement d’un fond de redressement vert de grande ampleur, que l’investissement public et privé soit guidé par la taxonomie verte et enfin que tous les plans de redressement mettent le bien-être des personnes au centre de la réponse à la crise du coronavirus. 

Par ailleurs, ce sont désormais 18 États-membres qui souhaitent que le Green Deal joue un rôle central dans le plan de relance. Signée au départ par onze ministres européens en avril, la tribune vient de convaincre la Roumanie. Neuf États ne l’ont pas signée, parmi lesquels la Pologne, la Hongrie ou encore la République tchèque. Ce qui laisse deviner les rapports de force qui vont s’affronter à Bruxelles ces prochaines semaines. 

Cinq secteurs d’avenir

De son côté, le think tank Jacques Delors est allé plus loin en proposant un plan d’investissement chiffré (1). Il a identifié cinq secteurs phares pour stimuler l’économie – les bâtiments, la mobilité, l’innovation verte, l’économie circulaire et le tourisme côtier – dans lesquels l’Union européenne pourrait investir 800 milliards d’euros au cours des cinq prochaines années, « sans prendre de risque »

500 milliards d’euros pourraient être fléchés rien que dans le secteur du bâtiment en commençant par la rénovation des écoles et des foyers en précarité énergétique, 150 milliards dans le traitement des eaux usées, 80 milliards pour soutenir le tourisme vert et créer de nouvelles aires marines protégées, ou encore 70 milliards dans les usines de batteries électriques. 

« L’objectif pour l’Union européenne est de mettre sur pied le premier plan de relance aligné avec l’Accord de Paris sur le climat » a commenté l’eurodéputé Pascal Canfin. Il avait lui-même lancé une vaste coalition de parlementaires, de dirigeants et d’investisseurs pour une relance verte. Devant le Parlement européen, la semaine dernière, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a affirmé qu’il fallait « saisir l’occasion de bâtir une économie moderne, propre et saine qui garantisse les moyens de subsistance de la prochaine génération. »