L’inflation en Europe

L’inflation annuelle dans les 19 pays de la zone euro a connu une nouvelle hausse au mois d’août, s’établissant à 9,1 %. Elle était même de 10,1 % pour l’ensemble de l’Union européenne.

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Le taux d’inflation annuel a poursuivi au premier semestre 2022 son augmentation historique débutée un an auparavant. Ainsi, en août 2022, il s’est établi à 10,1 % dans l’Union européenne. On retrouve une hausse tout aussi considérable pour la zone euro puisqu’il est estimé à 9,1 % en moyenne dans les 19 pays disposant de la monnaie unique. 

Le taux d’inflation annuel correspond à la variation des prix entre le mois en cours et le même mois de l’année précédente.

Des taux inédits depuis les débuts de l’euro il y a 20 ans, qui sont portés par la hausse des prix de l’énergie (38,6 % d’inflation en août 2022), de l’alimentation, de l’alcool et du tabac (10,6 % sur la même période), des biens industriels hors énergie (5,1 %) et des services (3,8 %). Parmi ces produits, seuls les prix de l’énergie marquent légèrement le pas, à 38,6 % d’augmentation annuelle en août contre 39,6 % en juillet.

Les pays avec les taux d’inflation annuels les plus faibles sont la France (6,6 %) et Malte (7 %) en août 2022, même si ceux-ci restent significativement élevés. A l’inverse, l’Estonie (25,2 %), la Lettonie (21,4 %) et la Lituanie (21,1 %) sont les plus touchés par la hausse des prix, suivis par la Hongrie (18,6 %) et la République tchèque (17,1%).

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Les causes de cette inflation historique en Europe

Des économies fortes telles que l’Allemagne (1ère de l’UE) ou l’Espagne (4e) connaissent des taux d’inflation records, respectivement 8,8 % et 10,5 %. Berlin n’avait pas connu de tels chiffres depuis la réunification de 1990 et Madrid depuis 37 ans.

En cause, une inflation qui s’est installée durablement dans les mois qui ont suivi la crise liée au Covid-19 en raison de la reprise économique, puis la guerre en Ukraine qui touche le continent européen depuis la fin du mois de février 2022. Les prix de l’énergie augmentent ainsi de manière exceptionnelle (ceux du pétrole brut ont bondi de 350 % entre avril 2020 et avril 2022, soit la plus forte augmentation sur 2 ans depuis 1973) mais aussi ceux des denrées alimentaires puisque l’Ukraine et la Russie représentent environ 30 % des exportations de blé au niveau international.

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La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde explique que l’attaque de la Russie sur le territoire ukrainien a causé “une incertitude considérable” pour les perspectives économiques dans l’Union européenne. Ce conflit a, selon elle, produit un “choc d’offre” qui accentue l’inflation et “réduit la croissance simultanément”. Pour atténuer cette flambée, les gouverneurs de la BCE ont décidé d’une hausse des taux directeurs de 50 points de base en juillet dernier – une première depuis le début des années 2010 – avant de relever à nouveau ces taux en septembre.

Dans ce contexte teinté d’un certain pessimisme, un conflit prolongé aux portes de l’Europe devrait toutefois continuer à faire augmenter les prix – principalement de l’énergie – et le coût global de la vie dans l’ensemble de l’Union européenne. 

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Le taux d’inflation en Europe – Touteleurope.eu

Complément : https://europe.vivianedebeaufort.fr/bce-comprendre-sa-politique-monetaire/

Le mandat donné à la Banque centrale européenne par le Traité européen est la stabilité des prix, sans un objectif quantifié. L’objectif d’une inflation à 2%, lui, a été fixé par le Conseil des gouverneurs de la BCE. En théorie, la stabilité devrait correspondre à une inflation à 0%. Mais ce n’est pas possible pour deux raisons. La première, c’est qu’en cas de choc, la banque centrale doit pouvoir baisser ses taux d’intérêt pour stimuler l’économie, en ramenant son taux nominal à 0%, voire légèrement moins, soit un taux réel à -2%. Or c’est le taux réel qui pilote l’économie, les investissements… Un objectif d’inflation à zéro ne permettrait donc pas de lutter efficacement contre les crises.