Hongrie : Viktor Orbán critique l’UE depuis Moscou – EURACTIV.fr

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Dans le contexte des tensions latentes entre l’Occident et la Russie, le Premier ministre de la Hongrie Viktor Orbán a critiqué l’inefficacité des sanctions de l’Union européenne visant Moscou et s’est félicité de ses bonnes relations avec le Président russe Vladimir Poutine. Il a fait ces déclarations après près de cinq heures de discussions dans la capitale russe, mardi 1er février.

Décrite par Viktor Orbán comme la rencontre « la plus importante » dans le cadre des relations entre Budapest et Moscou depuis son arrivée au pouvoir, la « mission de paix » autoproclamée du dirigeant hongrois s’est soldée par des appels réitérés au dialogue et un soutien ferme aux relations amicales de la Hongrie avec la Russie.

« La situation est grave, et les différences sont importantes. Le monde entier connaît les besoins de la Russie, et il est clair que la réponse qui y est apportée ne les satisfait pas », a expliqué M. Orbán aux journalistes à l’issue des discussions.

« Ce que nous pouvons proposer, c’est le modèle hongrois », a-t-il ajouté, soulignant que la Hongrie, membre de l’UE et de l’OTAN, entretient « d’excellentes relations avec la Russie ».

« C’est possible, et il y a des exemples de cela, de la Hongrie de tous les pays. Il est vrai que cela nécessite un respect mutuel », a-t-il ajouté.

Le dirigeant hongrois a également critiqué les sanctions que l’Occident a infligées à la Russie après l’annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 et à la suite de la guerre dans le Donbas.

« Je dois dire que la politique de sanctions qui a été introduite contre la Russie a fait plus de mal à la Hongrie qu’à la Russie », a indiqué M. Orbán après la réunion.

Faisant référence au remplacement de produits par Moscou sur le marché intérieur ainsi qu’à la perte de marché de la Hongrie suite aux sanctions, le chef de l’État a qualifié les sanctions d’« instrument défaillant dans la politique internationale », ajoutant qu’il « ne considère pas qu’il s’agisse d’un instrument efficace dans le cas de la Russie ou de tout autre pays ».

Les sanctions de l’UE contre la Russie, qui doivent être renouvelées périodiquement, ont jusqu’à présent toujours obtenu l’unanimité requise parmi les États membres pour rester en vigueur, dont le vote de la Hongrie.

Du gaz, des vaccins et du nucléaire

Outre les exportations et les investissements mutuels, les discussions ont également porté sur le gaz — qui, à la suite d’un accord conclu en 2021 pour quinze ans avec la société russe Gazprom, est désormais livré à la Hongrie à raison de 4,5 milliards de mètres cubes par an via l’interconnexion serbo-hongroise et l’Autriche.

L’accord a suscité la colère de l’Ukraine, qui s’est dite « surprise et déçue » que le gaz soit acheminé jusqu’en Hongrie par une route qui la contourne.

Avant son voyage, M. Orbán a annoncé qu’il demanderait une augmentation de ce volume d’un milliard de mètres cubes afin de disposer de davantage de réserves de secours.

M. Poutine a déclaré qu’il s’attendait à ce que la décision finale concernant la demande de M. Orbán soit prise au début du mois d’avril, mais il a ajouté qu’il ne pensait pas que l’augmentation demandée d’un milliard de mètres cubes « devrait constituer un gros problème » pour la Russie.

À propos de la diminution des volumes de stockage en Europe, M. Poutine a déclaré que cela « sera probablement un problème pour nos partenaires européens l’année prochaine également. La Hongrie n’aura quant à elle aucun problème, car nous nous mettrons d’accord sur des volumes supplémentaires ».

M. Orbán a précisé que la certification du vaccin russe à dose unique, Sputnik Light, était presque terminée, et a promis que la Hongrie achèterait ce vaccin.

La Hongrie est l’un des rares pays de l’UE à avoir utilisé le premier vaccin russe contre la Covid-19, Sputnik V, dans le cadre de sa campagne de vaccination, bien que le produit n’ait pas encore été approuvé par l’Agence européenne des médicaments (EMA).

« La nouvelle usine de production de vaccins hongroise sera opérationnelle d’ici la fin de l’année. Il s’agira d’une usine modulable, où nous pourrons produire toutes sortes de vaccins. De plus, si nous parvenons à nous mettre d’accord, et pourquoi ne serait-ce pas le cas, nous pourrons également produire les vaccins Sputnik Light », a déclaré M. Orbán.

La 12e rencontre entre M. Orbán et M. Poutine a été convenue fin décembre. Les parties ont tenu à organiser cet événement bien que les relations entre l’Occident et la Russie aient atteint leur point le plus bas depuis la Guerre froide.

Depuis 2010, Viktor Orbán a choisi d’éviter les questions politiques sensibles lors de ses rencontres personnelles avec Vladimir Poutine, notamment en 2014, lorsque Moscou a rompu le Mémorandum de Budapest qui garantissait l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Pendant ce temps, l’opposition hongroise a reproché à la visite de M. Orbán à Moscou d’être « contraire aux intérêts nationaux » et d’envoyer « un message selon lequel l’OTAN et les États membres de l’UE ne sont pas unis dans leur rejet des propositions de M. Poutine ».

Le gouvernement hongrois n’a pas ouvertement critiqué les exigences de la Russie, qui voudrait que les structures de défense de l’Alliance soient ramenées à ce qu’elles étaient en 1997, ce qui affecterait également Budapest.

Toutefois, des sources de l’OTAN laissent entendre qu’il est peu probable que Budapest remue le couteau dans la plaie.

Les Hongrois « grognent beaucoup » au sujet de leur minorité ethnique en Ukraine, mais ils ont été prévenus que l’atmosphère est si intense et que la dimension d’une guerre est si grande que Budapest ne peut rien faire pour arrêter toute initiative de la part de l’OTAN. C’est ce qu’a récemment confié à EURACTIV une source haut placée au sein de l’OTAN représentant un État membre de l’UE à Bruxelles.

Dans le même temps, les relations économiques entre Budapest et Moscou — qui ont constitué la base des discussions de mardi — restent plus étroites que jamais.

La pièce centrale de la coopération est l’expansion de la centrale nucléaire de Paks, construite conjointement avec Rosatom, une société d’État russe spécialisée dans l’énergie nucléaire.

Ce projet de 12,5 milliards d’euros, pour lequel l’État russe a accordé un prêt de 10 milliards d’euros, connaît actuellement des retards dus à des accrocs dans le processus de certification. Néanmoins, Budapest espère que ce projet offrira des avantages allant au-delà de la diversification énergétique et de la réduction de la consommation de combustibles fossiles.

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