La guerre en Ukraine réécrit la future stratégie militaire de l’UE – EURACTIV.fr

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie est devenue le fil rouge du prochain document de stratégie militaire de l’UE, dont la dernière version a été vue par EURACTIV.

L’ébauche du nouveau document stratégique de l’UE a été officiellement soumise aux ministres des Affaires étrangères de l’UE en novembre dernier, avant que la Russie n’envahisse l’Ukraine. La version finale devrait être adoptée par les dirigeants européens en mars, sous la présidence française du Conseil de l’UE.

« Le retour de la guerre en Europe, ainsi que des changements géopolitiques majeurs, remettent en question notre capacité à promouvoir notre vision et à défendre nos intérêts », peut-on lire dans le projet de document qui compte désormais 41 pages (contre 34 précédemment).

« Un environnement de sécurité plus hostile nous oblige à faire un bond en avant et à accroître notre capacité et notre volonté d’agir, à renforcer notre résilience et à assurer la solidarité et l’assistance mutuelle », poursuit l’ébauche.

La langue du pouvoir

La version initiale a été critiquée dans la mesure où la menace russe évoquée n’incluait pas d’élément spécifique tel que les menaces militaires, la militarisation de l’approvisionnement énergétique et les attaques hybrides.

En outre, certains États membres d’Europe de l’Est ont fait valoir que pour que l’UE devienne un poids lourd géopolitique, elle doit jouer un rôle en matière de sécurité non seulement en Afrique, mais plus encore dans son voisinage oriental.

En conséquence, et en raison de l’escalade des tensions, l’UE a consacré un soutien plus conséquent à ses partenaires orientaux, notamment en matière de sécurité et de défense.

La nouvelle monture incarne le changement de rhétorique et de stratégie adoptée par l’UE depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février et précise que l’Union est « plus unie que jamais ».

« Nous sommes déterminés à défendre l’ordre de sécurité européen », indique le document.

« En soutenant l’Ukraine face à l’agression militaire de la Russie, nous faisons preuve d’une détermination sans précédent pour rétablir la paix en Europe, avec nos alliés et nos partenaires », peut-on y lire.

La semaine prochaine, lorsque les dirigeants de l’UE se réuniront pour un sommet informel à Paris, ils devraient discuter du projet de document et aborder la question de la poursuite de la guerre menée par la Russie en Ukraine.

Ukraine : risque d’attentats terroristes en hausse

Malgré une tendance à la baisse du terrorisme en l’Europe au cours de la dernière décennie, les attaques et les décès liés au terrorisme pourraient augmenter avec l’intensification du conflit ukrainien, selon un rapport publié par l’Institute of Economics and Peace mercredi 2 mars.

La Russie sur devant de la scène

« En soutenant l’Ukraine face à l’agression militaire de la Russie, nous faisons preuve d’une détermination sans précédent à rétablir la paix en Europe, avec nos alliés et partenaires  », peut-on lire dans la nouvelle mouture du projet de document.

Le texte modifié condamne largement les actions de Moscou en Ukraine comme étant « non provoquées et injustifiées », faisant explicitement référence à l’agression militaire de la Russie en Géorgie en 2008, à l’annexion illégale de la Crimée en 2014 et au soutien aux groupes séparatistes armés dans la région du Donbass.

Ces actions témoignent que « le gouvernement russe tente activement de restaurer et d’étendre les soi-disant sphères d’influence. »

Au-delà de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, le document reproche également à la Russie de « se montrer prête à employer le plus haut degré de force militaire, indépendamment des considérations juridiques ou humanitaires, combinée à des tactiques hybrides, des cyberattaques et des manipulations et interférences de l’information étrangère, une coercition énergétique et une rhétorique nucléaire agressive ».

Désormais, le document fait également référence aux « principes fondamentaux sur lesquels repose la sécurité européenne, consacrés par la Charte des Nations unies et les documents fondateurs de l’OSCE, notamment l’Acte final d’Helsinki et la Charte de Paris ».

Ces documents juridiques — qui s’articulent autour de l’intégrité territoriale des États et des frontières, de l’abstention de la menace ou du recours à la force et de la liberté des pays de choisir ou de modifier leurs dispositifs de sécurité — ont tous été remis en question par la Russie dans le cas de l’Ukraine.

« Ces principes ne sont ni négociables, ni susceptibles d’être révisés ou réinterprétés », souligne le document.

En outre, le projet de document stratégique met désormais l’accent sur « l’unité » et la « solidarité » dans les relations de l’UE avec ses partenaires et les pays partageant les mêmes idées au sein du G7, de l’OTAN et de l’ONU.

« Dans ce contexte, notre partenariat stratégique avec l’OTAN et la défense collective qu’elle assure aux Alliés sont plus importants que jamais pour notre sécurité euro-atlantique », indique le document.

Il y est également fait référence à « d’autres théâtres tels que la Libye, la Syrie, la République centrafricaine et le Mali, [où] la Russie se projette également et utilise les crises de manière opportuniste, notamment en recourant à la désinformation et à des mercenaires, comme le groupe Wagner ».

Plus de défense, à tout prix

La récente mobilisation de la Facilité européenne de soutien à la paix (FEP) a constitué un autre « changement de paradigme » radical pour l’UE en matière de défense. L’Union a décidé d’abandonner le « tabou » de l’utilisation de ses ressources pour fournir des armes létales à un pays tiers.

Les traités de l’UE interdisent à l’Union d’utiliser son budget pluriannuel ordinaire pour financer des opérations ayant des implications militaires ou de défense.

Dans le cadre des nouveaux plans, l’UE utilisera un instrument de financement hors budget, la « facilité européenne pour la paix » (FEP), dont le plafond est fixé à 5 milliards d’euros et qui peut être utilisé pour fournir une aide militaire.

« Grâce à la facilité de paix européenne, l’UE peut fournir rapidement une aide importante à ses partenaires, par exemple en fournissant des équipements militaires complétant souvent la formation dispensée par les missions de la PSDC », peut-on lire dans un passage ajouté.

« Cela peut également être fait pour accroître les capacités de défense des partenaires dans un moment de crise, comme dans le cas du paquet d’assistance visant à soutenir les forces armées ukrainiennes pour défendre leur territoire et leur population contre une agression non provoquée et injustifiée », ajoute le texte.

En ce qui concerne les dépenses de défense, la nouvelle version indique qu’« il devient urgent de dépenser plus et mieux » en coordination entre les États membres et au niveau de l’UE.

L’Union « définira des objectifs en matière d’augmentation et d’amélioration des dépenses de défense » d’ici à la mi-2022, la Commission européenne étant chargée d’élaborer des mesures incitatives supplémentaires pour les investissements collaboratifs.

L’exécutif européen a récemment proposé de renoncer à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) lors de l’achat d’équipements de défense produits en Europe afin de promouvoir les projets d’armement communs.

Comparé à sa version précédente, le nouveau document insiste sur « l’urgente nécessité de veiller à ce que nous améliorions sensiblement la mobilité militaire de nos forces armées à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union ».

La nouvelle mouture fait référence à la nécessité de renforcer « les infrastructures de transport à double usage sur le réseau transeuropéen de transport afin de promouvoir le déplacement rapide et sans interruption du personnel, du matériel et des équipements militaires pour les déploiements et les exercices opérationnels, et ce en étroite coopération avec l’OTAN et d’autres partenaires ».

Selon le document, d’ici à fin 2022, l’UE souhaite également commencer à analyser la capacité des infrastructures de transport de l’UE à soutenir les déplacements urgents à grande échelle et achever l’amélioration et l’harmonisation des procédures transfrontalières d’ici à 2025.

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https://www.euractiv.fr/section/politique/news/leak-la-guerre-en-ukraine-remet-en-cause-la-future-strategie-militaire-de-lue/