Eurogroupe, 11 juillet 2022 : situation économique et adhésion de la Croatie

Évolution macroéconomique

L’Eurogroupe a débattu de l’évolution macroéconomique et des défis dans la zone euro dans le contexte mondial actuel, avec une contribution du Fonds monétaire international, qui a présenté les résultats de sa visite intermédiaire, effectuée dans le cadre de sa consultation au titre de l’article IV, concernant la zone euro.

L’évaluation de la zone euro par le FMI au titre de l’article IV est un exercice régulier dans le cadre duquel le FMI examine les évolutions économiques, consulte les responsables politiques de la zone euro et fournit des conseils stratégiques ciblés.

Les débats menés au sein de l’Eurogroupe ont été l’occasion de procéder à des échanges de vues sur les évolutions actuelles et les défis émergents. Ces échanges et la perspective mondiale du Fonds sont particulièrement utiles à l’heure où les évolutions qui se produisent au niveau international sont source d’incertitude et de défis quant à l’action à mener.

Situation budgétaire dans la zone euro et orientations en matière de politique budgétaire pour 2023

Dans le prolongement de la déclaration faite par l’Eurogroupe en mars sur les orientations budgétaires pour 2023, les ministres ont débattu de la situation budgétaire dans la zone euro et des orientations en matière de politique budgétaire pour 2023.

L’Eurogroupe a adopté une déclaration sur les orientations en matière de politique budgétaire en vue de l’établissement des budgets nationaux pour l’année prochaine.

Paschal Donohoe, président de l'Eurogroupe

Nous avons réussi à parvenir à une vision commune des orientations en matière de politique budgétaire pour 2023. En particulier, il existe un consensus sur le fait qu’un soutien de la demande globale n’est pas justifié et que l’accent devrait être mis sur la protection des plus vulnérables. Nous nous efforcerons de préserver la soutenabilité de la dette et les perspectives de croissance à long terme, et d’éviter d’accentuer les tensions inflationnistes, ce qui aurait pour effet de compliquer la transmission de la politique monétaire.

De nombreux dispositifs ont été mis en place pour atténuer les effets des prix élevés de l’énergie, mais nous ne pourrons collectivement sortir de ces prix élevés par la voie des dépenses. C’est la raison pour laquelle notre déclaration souligne l’importance qu’il y a à cibler le soutien aux plus vulnérables et à investir dans des solutions durables en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique.

Élément plus important encore, la déclaration témoigne de l’engagement constant pris par les ministres des finances de la zone euro de coordonner étroitement les politiques budgétaires afin de mettre en place une approche cohérente à même de tenir compte de la diversité des situations des États membres et de s’adapter aux changements au fil du temps.Paschal Donohoe, président de l’Eurogroupe

Euro numérique

Sur la base des contributions de la BCE et de la Commission, les ministres ont débattu des incidences potentielles d’un euro numérique sur le système financier et l’utilisation de l’argent liquide. Ce débat s’est inscrit dans le prolongement du plan de travail sur l’euro numérique, approuvé par l’Eurogroupe lors de sa réunion du 12 juillet 2021.

Dans ce contexte, les ministres ont exprimé leur point de vue sur les conséquences potentielles de l’euro numérique pour la stabilité financière, ainsi que sur la nécessité d’assurerl’attractivité numérique de l’euro en tant que moyen de paiement.

L’Eurogroupe est convenu que l’émission d’un euro numérique ne devrait pas porter atteinte à la capacité de la BCE à remplir son mandat et ne devrait pas nuire à la stabilité financière. Dans le même temps, nous devons faire en sorte que l’euro numérique puisse constituer un moyen de paiement attrayant et soutenir l’innovation dans une économie numérisée. Il ressort clairement du débat qu’un euro numérique ne ferait que compléter l’argent liquide et non le remplacer.Paschal Donohoe, président de l’Eurogroupe

Élargissement de la zone euro – Croatie

Les ministres ont débattu de la proposition de règlement du Conseil concernant le taux de conversion entre la kuna croate et l’euro, dans la perspective d’une décision duConseil Ecofin attendue le 12 juillet.

e Conseil a adopté ce jour les trois derniers actes juridiques nécessaires pour permettre à la Croatie de passer à l’euro le 1er janvier 2023. Ainsi s’achève le processus au sein du Conseil qui permettra à la Croatie de devenir membre de la zone euro et de bénéficier de l’utilisation de la monnaie commune de l’UE, l’euro, à partir de l’année prochaine.

Zbyněk Stanjura, ministre tchèque des finances

Je tiens à féliciter mon homologue, Zdravko Marić, et la Croatie tout entière, qui est devenue le 20e pays à rejoindre la zone euro. L’adoption de l’euro n’est pas une course, mais une décision politique responsable. La Croatie a rempli avec succès tous les critères économiques requis et payera en euros à partir du 1er janvier 2023.Zbyněk Stanjura, ministre tchèque des finances

L’un des trois actes juridiques en question fixe le taux de conversion entre l’euro et la kuna croate à 7,53450 kunas pour 1 euro, ce qui correspond au taux central actuel de la kuna dans le mécanisme de change (MCE II).

Adhésion de la Croatie à la zone euro le 1er janvier 2023: le Conseil adopte les derniers actes juridiques nécessaires – Consilium (europa.eu)

Eurogroupe – Consilium (europa.eu)