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Lors de la conférence interparlementaire sur les migrations qui s’est ouverte ce jeudi 19 novembre, la présidente de la Commission a insisté sur le fait que « le système actuel ne fonctionn[ait] plus » et sur la nécessité d’accepter des compromis. Un article d’Euractiv Italie.
Organisée par le Parlement européen et le Bundestag allemand, avec la collaboration des parlements portugais et slovène, la conférence interparlementaire sur la migration et l’asile qui a ouvert ces portes ce jeudi 19 novembre a pour point focal le nouveau pacte sur l’immigration et l’asile proposé par la Commission en septembre dernier.
Dans son discours d’ouverture, David Sassoli, le président du Parlement européen, a déclaré que l’Afrique était « un partenaire stratégique pour l’UE » et que si nous ne considérions pas cela comme notre défi géopolitique le plus important, d’autres le feraient. Sans les citer nommément, le président du Parlement faisait référence à la Chine et à la Russie.
Cette dernière a renforcé sa présence sur le continent africain depuis le milieu de la dernière décennie, en particulier dans certains pays stratégiques, à la fois en raison de leur position géographique et parce qu’ils jouissent de ressources naturelles très importantes.
Depuis 2010, la Chine a quant à elle engagé plus de 100 milliards de dollars dans le développement de projets commerciaux en Afrique. De plus, les prêts consentis à de nombreux pays africains par la Banque d’import-export de Chine et la Banque chinoise de développement atteignent un montant total encore bien supérieur.
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a entamé son discours en citant le cas d’Uğur Şahin, un immigré d’origine turque installé en Allemagne. Il est le cofondateur de la société pharmaceutique BioNTech, qui, avec la collaboration de Pfizer, est en train de développer un vaccin contre le Covid-19 dans un délai très court.
L’exemple d’Uğur Şahin montre à quel point l’immigration de travailleurs qualifiés est importante, car elle contribue au développement – y compris technologique – des entreprises européennes. Une position défendue par le gouvernement allemand. Il y a cinq ans, à l’été 2015, la chancelière allemande Angela Merkel avait annoncé que l’Allemagne accueillerait plus d’un million de demandeurs d’asile en provenance de Syrie, dont 80 % disposaient d’un emploi qualifié dans leur pays d’origine.
Le deuxième exemple cité par Ursula von der Leyen est beaucoup plus tragique : il s’agit du naufrage au cours duquel le petit Joseph, âgé de six mois, est mort. Les deux histoires antithétiques d’Uğur Şahin et de Joseph constituent les deux faces du phénomène de l’immigration. Toutes deux montrent qu’il doit être géré au niveau européen, notamment pour lutter contre l’action de trafiquants sans scrupules, a relevé la présidente de la Commission.
« Le système actuel ne fonctionne plus », a-t-elle ajouté, en soulignant l’inquiétude des pays qui se trouvent aux frontières extérieures de l’UE (l’Italie, la Grèce et l’Espagne) et qui ont besoin de la solidarité des autres États membres. Une gestion équitable des frontières est cruciale du point de vue de la Commission, qui, dans sa proposition, n’a cependant prévu que des formes « souples » de soutien, en plus du contrôle préalable à l’entrée et des retours, lorsqu’ils s’avèrent nécessaires.
Selon Ursula von der Leyen, les questions décisives à traiter sont au nombre de trois. La première implique de travailler sur les raisons pour lesquelles les gens partent, car « ils fuient la pauvreté et le manque de perspectives ». La deuxième porte sur la nécessité de mettre en place un système de retours commun et la troisième, qui constitue un contrepoint aux deux autres, concerne les voies légales d’entrée en Europe.
Le problème, cependant, c’est qu’« une solution qui satisfasse tout le monde n’existe pas » et qu’il faut donc œuvrer à la recherche d’un compromis, car il y a par ailleurs les préoccupations des pays qui craignent de ne pas réussir à gérer l’accueil des migrants.
Au cours d’un webinaire promu par Euractiv.it, le CesUE (Centre d’études, de formation, de communication et de conception sur l’Union européenne et la gouvernance mondiale) et le centre régional toscan du Mouvement fédéraliste européen, Luciana Lamorgese, la ministre de l’Intérieur italienne, avait au contraire insisté sur la nécessité de faire face à un phénomène structurel tel que la migration avec des instruments européens incluant une redistribution obligatoire des demandeurs d’asile.
Une position à laquelle les paroles du président du Bundestag, Wolfgang Schäuble, ont semblé faire écho : « Nous n’avons jamais vu autant de personnes fuir la pauvreté, la terreur, la faim ou le changement climatique ». Le phénomène touche l’ensemble de l’Europe et « l’attitude de ceux qui voudraient laisser seuls les États membres qui se trouvent aux frontières extérieures de l’Union n’est plus acceptable ».
L’ancien ministre allemand de l’Économie a cependant ajouté qu’il n’existait « pas de solution parfaitement claire d’un point de vue moral », à la fois parce que l’UE devait coopérer avec des régimes « douteux » et parce que le sauvetage des personnes en mer était un devoir, mais qu’il fallait avoir conscience que « de cette façon, nous faisons le jeu des trafiquants ».
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