L’économie européenne et l’euro – Touteleurope.eu

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Quel est le poids économique de l’Europe dans le monde ? Comment fonctionne la zone euro ? Quelles sont les règles mises en place par l’Union européenne, et comment répond-elle aux crises économiques ? Tour d’horizon du sujet.

L'économie et l'euro
Crédits : Arsenisspyros / IStock

Avec 15 292 milliards de dollars de PIB en 2020 (13 400 milliards d’euros selon Eurostat), l’Union européenne à 27 est la 2e puissance économique du monde. Elle représente 17,9 % du PIB mondial, derrière les Etats-Unis (24,7 %) et devant la Chine (17,4 %) et le Japon (6,0 %).

Comme le reste du monde, l’Union européenne a été fortement touchée par la crise économique et financière à partir de 2008. Après plusieurs périodes de récession, elle a renoué avec la croissance à partir de 2013, son PIB ayant augmenté en moyenne de plus de 2 % par an entre 2015 et 2019. Mais le choc économique dû à la pandémie de Covid-19, à partir de l’année 2020, a de nouveau plongé l’Union dans une phase de récession : le PIB européen a chuté de 5,9 % par rapport à celui de 2019. Si l’activité a rebondi en 2021, avec une croissance de 5,3 % au niveau européen, les prévisions de croissance pour l’année 2022 devraient être particulièrement affectées par la guerre en Ukraine.

Comme lors de la crise de 2008, la lourde perte d’activité du continent a forcé les Etats à intervenir massivement pour venir en aide à des secteurs entiers de l’économie, creusant par là leurs déficits et dettes publics. Après avoir atteint un déficit de 6,0 % du PIB de l’Union en 2009 et 2010, les comptes publics des Etats membres avaient pourtant renoué avec l’équilibre dans la décennie suivante (déficit inférieur à 3 % dès 2013, puis à 1 % dès 2017). Mais la crise du Covid-19 a de nouveau fait exploser ces chiffres, le déficit atteignant 6,9 % du PIB en 2020 pour l’UE-27, et 7,2 % pour la zone euro.

Même trajectoire pour la dette publique des Etats membres : stable (environ 65 % du PIB) dans les années 2000, elle a explosé à la suite des crises financière et de la zone euro, pour atteindre 86,5 % de la richesse de l’Union en 2014. Le retour de la croissance, l’inflation et les déficits modérés des Etats leur ont permis de résorber quelque peu cet endettement, qui est retombé à 77,2 % du PIB en 2019. Mais là aussi, la réponse à la pandémie de Covid-19 a forcé les Etats à s’endetter de nouveau, portant le niveau global de la dette à 90,1 % du PIB européen en 2020.

Le taux de chômage de l’Union, ayant culminé à 11,6 % (12,1 % pour la zone euro) en 2013, était retombé à 6,7 % (7,6 % pour la zone euro) en 2019. Si l’intervention massive des Etats pour financer le chômage partiel des employés pendant la crise du Covid-19 a permis de contenir sa hausse à 0,4 points en 2020, la fin des mesures exceptionnelles et les répercussions à plus long terme de la crise laissent craindre une nouvelle crise de l’emploi dans les années à venir. Les jeunes, en particulier, paient les pots cassés des crises successives, avec un taux de chômage record de 17,9 % pour les moins de 25 ans en décembre 2020 (et même 18,2 % dans la zone euro).

Les échanges au sein du marché unique (intraeuropéens) restent plus importants en volume que les échanges entre l’UE et ses partenaires extérieurs : à hauteur de 2 845,2 milliards d’euros en 2020, ils représentent 18,7 % du PIB européen. Les échanges de l’Union avec ses partenaires extérieurs (importations et exportations cumulées) s’élèvent quant à eux à 3 646,6 milliards d’euros en 2020 – une baisse de 10,5 % par rapport à 2019. L’Union européenne jouit d’un excédent commercial de 217,9 milliards d’euros vis à vis des pays tiers. Parmi les principales puissances commerciales du monde, elle est devancée par les Etats-Unis en matière d’importations, et par la Chine, son premier partenaire commercial, en matière d’exportations.

Des disparités au sein de l’Union européenne

Au sein de l’Union européenne, la richesse est diversement répartie. Ainsi, les quatre plus grandes économies (Allemagne, France, Italie et Espagne) représentaient plus de 62 % du PIB de l’UE en 2021.

Le PIB par habitant fait également état de fortes disparités : avec un niveau de plus de 30 000 euros (en standards de pouvoir d’achat) dans les pays du nord et de l’ouest de l’Europe, il atteint à peine 25 000 euros dans plusieurs pays de l’est de l’UE. La valeur la plus élevée a été enregistrée pour le Luxembourg, où le PIB par habitant (79 200 euros) est environ 2,5 fois supérieur à la moyenne européenne (29 700 euros), en baisse par rapport à 2019. À l’inverse, le PIB par habitant bulgare est largement inférieur à cette moyenne (16 300 euros).

Néanmoins, une certaine convergence du niveau de vie est intervenue, la plupart des Etats membres qui ont rejoint l’Union en 2004, 2007 ou 2013 s’étant rapprochés de la moyenne de l’UE, malgré quelques revers pendant la crise économique et financière, et des fluctuations chez les pays les plus touchés par la crise du Covid-19.

En matière commerciale, les exportations de biens de l’Union sont dominées par l’Allemagne, qui totalisait 28,2 % des exportations à destination du reste du monde en décembre 2021 (contre seulement 10,2 % pour la France).

La création de la zone euro

La création de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957, elle-même inspirée de la CECA qui supprime les obstacles à la circulation du charbon et de l’acier, obéit en partie à des objectifs économiques. Il s’agit, avec le marché commun et l’union douanière, de favoriser la croissance du continent, alors très fragmenté, au moyen d’une plus grande intégration économique entre ses Etats membres. Achevé en 1986, le marché unique renforce cette intégration en instaurant les “quatre libertés” (circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes).

Avec le traité de Maastricht, certains Etats décident d’aller encore plus loin en créant une “Union économique et monétaire” et une monnaie unique : l’euro. Celle-ci entre en circulation en 1999, avec pour objectif de faciliter à nouveau les échanges entre ses membres. Cette union donne notamment naissance à la Banque centrale européenne (BCE), chargée de contribuer à la stabilité des prix en limitant l’inflation. Elle s’accompagne par ailleurs de critères de convergence, qui imposent aux Etats membres de maintenir leurs niveaux de déficit et de dette publics en deçà d’un certain niveau (respectivement 3 % et 60 % du PIB). Le contrôle de cette discipline budgétaire, assuré par la Commission, s’effectue à travers différents instruments de surveillance (Semestre européen, Pacte budgétaire, Six-pack, Two-pack…).

19 pays sont aujourd’hui membres de la zone euro. Certains pays ont délibérément choisi de ne pas y participer (Danemark et Suède), tandis que les autres ne satisfont pas encore les critères économiques pour la rejoindre.

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La réaction aux crises économiques

La crise économique et financière de 2008 a mis en lumière un certain nombre de lacunes dans la coordination économique des Etats européens : manque de convergence entre les économies, mécanismes de solidarité inefficaces, faiblesse des banques, absence de gouvernance budgétaire…

Pour y faire face, plusieurs instruments ont ainsi été créés ou renforcés après la crise. Pour n’en citer que quelques-uns, le Semestre européen permet à l’Union européenne de mieux contrôler les comptes de chaque Etat, afin d’éviter tout dérapage budgétaire de l’un d’entre eux qui pourrait mettre les autres en péril.

Plusieurs pays du Sud comme la Grèce ayant été fortement touchés par la crise, le mécanisme européen de stabilité a été fondé afin d’apporter, sous conditions, une aide financière aux Etats et banques en difficulté. La Banque centrale européenne a quant à elle procédé à un rachat de dettes des Etats en difficulté, une mesure longtemps considérée comme taboue, en particulier par l’Allemagne.

L’Union bancaire, encore inachevée, renforce la prévention et la gestion des éventuelles faillites bancaires. Le plan d’investissement pour l’Europe, tout comme le projet d’union des marchés de capitaux, visent à accroître l’investissement en Europe.

La mise en place de ces nouveaux instruments au cours de la décennie 2010 a notamment permis à l’Union européenne de réagir rapidement au début de la crise du Covid-19, en 2020 : le mécanisme européen de stabilité a été mobilisé par l’Eurogroupe dès les débuts de la crise ; les règles budgétaires ont été suspendues afin de ne pas entraver le soutien à l’économie et l’investissement ; et la BCE a poursuivi et intensifié son programme de rachat de dettes.

Mais surtout, l’Union européenne s’est dotée pour la première fois d’une capacité d’endettement commun, avec la mise en place de son plan de relance “Next Generation EU”. Pour la première fois, l’Union européenne s’endette pour reverser aux Etats membres des subventions, qui seront remboursées par le budget de l’Union à long terme.

Les débats autour de l’économie européenne et de l’euro

L’économie européenne concentre une grande partie des débats sur l’UE. Si celle-ci est sans conteste parvenue à devenir une puissance économique mondiale, son principal insuccès de ce point de vue réside dans la persistance, voire l’accroissement, des inégalités entre Etats membres et plus particulièrement au sein de la zone euro.

Pour un certain nombre d’économistes (Patrick Artus, Michel Aglietta…), cette divergence est inhérente à la zone euro telle qu’elle a été construite, puisqu’il manque à cette union monétaire une union budgétaire permettant des transferts financiers plus importants. La crise économique et financière ayant mis en évidence le besoin d’investissements pour soutenir la croissance, la Commission européenne insiste depuis 2016 sur la nécessité pour les pays en excédent budgétaire d’augmenter leurs investissements dans l’intérêt de l’UE.

Partisans de l’orthodoxie budgétaire et de politiques budgétaires nationales, l’Allemagne et d’autres pays dits “frugaux” ont longtemps refusé la mise en place d’un instrument budgétaire commun au niveau de la zone euro, tel que proposé par d’autres pays comme la France. Mais la crise du Covid-19 a fait sauter ce tabou, le plan de relance européen pouvant être vu comme un premier pas en ce sens. L’idée d’un mécanisme permanent proche du modèle de “Next Generation EU” fait son chemin, d’autant que la guerre en Ukraine menée par la Russie depuis février pose de nouveaux défis aux Européens, en particulier dans les domaines de l’énergie et de la défense.

Un autre débat concerne la réponse à la crise économique et financière de 2008 et les réformes, parfois d’austérité, impulsées par l’Union européenne et l’Eurogroupe. Une politique axée sur la réduction des déficits publics, souvent jugée excessive voire contre-productive, en particulier dans la gestion de la crise grecque, et qui a fortement nui à l’image de l’UE auprès des citoyens. En 2020, dans le cadre de son recours au MES, l’Italie a ainsi refusé d’assortir le mécanisme de soutien de conditions de réformes. Toutefois, le plan de relance européen est quant à lui assorti d’un mécanisme de conditionnalité, et exige de chaque pays qu’il présente un programme de réformes axées en particulier sur l’écologie, le numérique et le semestre européen.

En France comme dans d’autres pays enfin, la sortie de l’euro a été envisagée par quelques partis politiques dont certains populistes, bien que la plupart des économistes s’accordent à dire qu’un tel scénario serait extrêmement dommageable pour le pays concerné. La question a été tout particulièrement posée pour la Grèce en profonde crise, mais est réapparue lors de campagnes électorales comme la présidentielle française de 2017. Elle semble toutefois aujourd’hui écartée par la majorité des partis français, y compris aux extrêmes.

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