Défense : discussions sur la boussole stratégique et l’Ukraine – EURACTIV.fr

En réunion avec les ministres européens de la Défense dans la ville balnéaire de Brest, dans l’ouest de la France, l’Europe de la Défense était au cœur des discussions. Le diplomate en chef de l’UE, Josep Borrell, a souligné que l’UE devait définir des mesures concrètes en réponse au renforcement militaire de la Russie à la frontière ukrainienne.

S’adressant aux journalistes mercredi soir (12 janvier), M. Borrell a déclaré que les propositions russes sur la manière de résoudre l’impasse « contreviennent aux principes de l’architecture de sécurité européenne » et a indiqué que cette question serait « en tête de l’ordre du jour » de la réunion ministérielle informelle qui se tient jusqu’à vendredi (14 janvier).

« En collaboration avec les États-Unis et l’OTAN, l’UE doit maintenant définir ce que nous pouvons faire pour maintenir l’ordre de sécurité de l’Europe et les principes qui le sous-tendent — qui sont clairement menacés aujourd’hui », a déclaré M. Borrell dans un billet de blog publié plus tôt dans la journée, qui exposait les propositions européennes.

« Avant cette réunion, deux choses sont claires : nous devons parvenir à une position unie de l’UE, et nous devons justifier notre rôle, en l’étayant par des pistes d’action concrète, c’est-à-dire pas seulement sur ce que nous pensons ou voulons, mais sur ce que nous avons l’intention de faire », a-t-il ajouté.

Ses commentaires sont intervenus alors que des responsables de l’OTAN et de la Russie se sont rencontrés à Bruxelles pour discuter de la situation en Ukraine.

Interrogé par EURACTIV, pour savoir si les idées lancées pour une approche propre à l’UE en matière de proposition de sécurité à l’égard de la Russie seraient constructives, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que « l’Europe était déjà à la table » lors des discussions de mercredi (12 janvier).

« En fait, 21 (membres de l’OTAN) sont également membres de l’UE, rencontrant la Russie et s’asseyant autour de la table de réunion du Conseil OTAN-Russie et discutant directement avec la Russie pendant quatre heures, de tous les aspects de grande importance pour la sécurité européenne », a-t-il souligné.

« Nous avons de nombreux formats lorsque nous discutons avec la Russie », a-t-il ajouté.

Ce jeudi (12 juillet), les ministres de la Défense de l’UE discuteront également du nouveau document de stratégie militaire de l’UE, la « Boussole stratégique ».

« On constate qu’il y a une ambition partagée de faire de ce document un vrai document ambitieux qui permet de poser un constat lucide et stratégique des capacités que nous avons commencé à développer », selon des sources diplomatiques françaises.

« Ce que nous voulons, c’est que l’Europe de la défense que nous construisons ensemble soit une Europe qui s’assume, qui ait la capacité et la liberté de protéger ses citoyens, la liberté d’agir, la liberté de préserver ses intérêts là où ils sont en jeu dans le monde », a déclaré mercredi soir à la presse la ministre française des Armées, Florence Parly.

« Ce qui nous préoccupe, nous Européens, c’est précisément notre capacité à agir, à agir concrètement », a-t-elle ajouté.

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Comité militaire de l’Union européenne (CMUE), chefs d’état-major des armées de l’UE, 24-25 octobre 2022

Comité militaire de l'Union européenne (CMUE), chefs d'état-major des armées de l'UE
Comité militaire de l’Union européenne (CMUE), chefs d’état-major des armées de l’UE

Principaux résultats

Le Comité militaire de l’UE s’est réuni au niveau des chefs d’état-major des armées (CEMA) les 24 et 25 octobre, à Bruxelles.

Mettant en exergue l’urgence qu’il y a à atteindre sans tarder les objectifs fondamentaux et ambitieux énoncés dans la boussole stratégique, les CEMA se sont engagés à bâtir une UE forte et capable sur le plan militaire, et ce dès maintenant.

À l’ordre du jour de la réunion ont figuré l’ensemble des questions les plus urgentes qui se posent dans le domaine de la défense et de la sécurité, à commencer par la mise en application de la capacité de déploiement rapide de l’UE, qui constitue la principale contribution militaire à une mise en œuvre réussie de la boussole stratégique. Les CEMA ont également rappelé l’importance qu’il y a à exercer rapidement cette capacité, à partir de 2023, afin de recenser les enseignements tirés et de réagir en conséquence. L’objectif visé reste la réalisation de la pleine capacité à projeter de la sécurité de manière autonome, en tant que de besoin, d’ici 2025 et conformément à des scénarios arrêtés d’un commun accord.

En ce qui concerne également la capacité de déploiement rapide, les CEMA ont examiné des moyens de renforcer la structure de commandement et de contrôle de l’UE afin de soutenir les ambitions énoncées dans la boussole stratégique au moyen de solutions technologiques solides, sûres et complètes dans le domaine des communications.

Néanmoins, le renforcement des communications n’est pas le seul domaine de capacités dans lequel les CEMA se sont engagés à œuvrer. Il est également nécessaire de combler d’autres lacunes en matière de capacités en tirant le meilleur parti des instruments de l’UE et des projets collaboratifs communs existants, tels que la CSP, qui constitue un cadre privilégié de coopération, et l’EACD, qui joue un rôle d' »éclaireur ».

De manière générale, les CEMA ont constaté qu’il était nécessaire de promouvoir des solutions communes en faveur de l’autonomie stratégique de l’UE, en synergie avec tous ses partenaires, et de développer des capacités militaires solides et de pointe, ainsi que des capacités de soutien stratégique.

Lors des discussions qu’ils ont menées avec leurs homologues de l’OTAN dans le cadre d’une session spécifique, les CEMA ont confirmé que le projet de mobilité militaire demeurait un axe de travail essentiel tant pour l’UE que pour l’OTAN. Pour répondre à une demande croissante de sécurité et de défense, telle qu’elle apparaît par exemple dans le cadre de l’agression que mène actuellement la Russie contre l’Ukraine, les CEMA ont une nouvelle fois insisté sur la nécessité de disposer de moyens et de capacités, d’infrastructures ainsi que de règles et de procédures permettant d’offrir aux troupes la flexibilité et l’agilité nécessaires pour se déplacer dans l’ensemble de l’UE. Une coopération plus poussée et plus substantielle entre les deux organisations a été fortement encouragée.

Un autre sujet de discussion très important a été l’avenir des opérations et missions PSDC, qui requièrent des ressources et un soutien financier suffisants de la part des États membres. Les CEMA sont convenus de continuer à renforcer les missions et opérations PSDC de l’UE et d’accroître leur efficacité, en les adaptant et en les révisant en permanence, voire en y mettant un terme si nécessaire. À cet égard, l’évaluation militaire à laquelle procèdent les commandants sur le terrain est essentielle et devrait contribuer de manière appropriée et en temps utile au processus de prise de décision.

Les CEMA ont souligné que toutes les missions et opérations futures devraient servir les intérêts stratégiques de l’UE, apporter de réels avantages aux partenaires locaux, sur la base de leurs demandes concrètes, et tirer pleinement parti de l’ensemble des outils existants de la PSDC de l’UE.

En ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine, les CEMA ont insisté sur la nécessité de maintenir dans la région une présence militaire dirigée par l’UE et dotée d’un mandat exécutif.

Ils ont également confirmé l’importance que revêt la mission d’assistance militaire de l’UE en soutien à l’Ukraine (EUMAM Ukraine) récemment approuvée, qui constitue une étape importante sur la voie d’une approche plus durable du soutien aux forces armées ukrainiennes.

Dernier point, mais non des moindres, pour ce qui est de la nécessité d’une mobilisation efficace dans le cadre de la PSDC en Afrique, les CEMA ont souligné qu’il importait de s’engager de manière durable, en tenant compte des enseignements tirés de toutes les missions et opérations de l’UE (l’EUTM Mali et l’EUTM RCA en particulier) dans le cadre de toutes les activités futures.

Le CMUE est composé des CEMA des 27 États membres, qui sont régulièrement représentés par leurs délégués militaires permanents (REPMIL). Le CMUE fournit au Comité politique et de sécurité (COPS) des avis et des recommandations sur toutes les questions militaires pertinentes.

Le CMUE dispose d’un président permanent, choisi par les chefs d’état-major des armées des États membres et nommé par le Conseil pour trois ans.

//www.consilium.europa.eu/fr/meetings/fac/2022/10/24-25/