Crise alimentaire : la Russie instrumentalise la faim – EURACTIV.fr

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Selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en pleine crise alimentaire, la Russie utilise délibérément les denrées alimentaires et la faim comme arme pour exercer un pouvoir au niveau mondial. Elle a également averti que ce sont les personnes les plus vulnérables du monde qui feront les frais de ces agissements.

Après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février dernier, la chaîne d’approvisionnement mondiale est en proie à l’incertitude, en particulier en ce qui concerne le blé, les céréales et les huiles alimentaires.

« Nous sommes témoins de la façon dont la Russie utilise ses réserves d’énergie comme une arme, et cela a des répercussions à l’échelle mondiale. Malheureusement, nous voyons le même schéma émerger dans le domaine de la sécurité alimentaire », a-t-elle déclaré lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (FEM) à Davos mardi (24 mai).

La Russie mène une attaque sur deux fronts : elle accumule ses propres exportations de denrées alimentaires pour exercer une « forme de chantage », tout en confisquant les stocks de céréales et les machines dans l’Ukraine occupée, en bombardant les entrepôts de céréales et en bloquant les navires ukrainiens transportant du blé et des graines de tournesol.

Ce faisant, Moscou « fait délibérément grimper les prix au niveau mondial ou échange du blé contre un soutien politique » et « utilise la faim et les céréales pour exercer un pouvoir », a-t-elle déclaré, condamnant les actions « honteuses » de la Russie.

La crise alimentaire s’installe

Ses propos font écho à ceux du chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, qui a averti, lors du Conseil « Affaires étrangères » du 20 mai, que l’approvisionnement alimentaire mondial était « en danger », suggérant que la production alimentaire est de plus en plus considérée comme une politique de sécurité essentielle.

Il y a actuellement 20 millions de tonnes de blé bloquées en Ukraine, qui, avec la Russie, fournit jusqu’à un tiers des exportations mondiales de céréales.

L’Ukraine exporte normalement cinq millions de tonnes de céréales par mois, mais elle ne parvient actuellement à exporter qu’une fraction de ce chiffre, entre 200 000 et un million de tonnes par mois.

Les répercussions mondiales des actions de la Russie se font déjà sentir dans la montée en flèche des prix des céréales, a souligné Mme von der Leyen.

Les prix du blé ont continué à s’envoler cette semaine, atteignant le maximum autorisé lundi (23 mai) à la suite de la décision de l’Inde de restreindre ses exportations afin de préserver la sécurité alimentaire nationale après la vague de chaleur qui a frappé le pays pendant un mois.

Ces hausses de prix frapperont le plus durement les pays les plus fragiles, a-t-elle prévenu.

Par exemple, au Liban, le prix du pain a augmenté de 70 % depuis le début de la guerre. La sonnette d’alarme a également été tirée au sujet du Yémen, l’un des pays les plus touchés par l’insécurité alimentaire dans le monde, les Nations unies ayant averti que le pays pourrait atteindre des niveaux critiques de famine dans les mois à venir.

Appelant à une action urgente, Mme von der Leyen a souligné la nécessité d’une collaboration et d’un soutien accrus aux niveaux européen et mondial, notamment en renforçant les « couloirs de solidarité » récemment annoncées.

Ces couloirs visent à améliorer la connectivité entre l’UE et l’Ukraine pour l’exportation de céréales, notamment par le biais des chemins de fer, dans le contexte du blocus des ports ukrainiens.

La présidente de l’exécutif européen a également souligné qu’elle s’emploie activement à aider l’Afrique à mettre fin aux « dépendances malsaines » à l’égard des importations de denrées alimentaires et à adapter son système agricole pour faire face au changement climatique et à la pénurie d’eau.

Mme von der Leyen a ajouté que l’UE intensifiait également sa propre production dans le cadre des efforts visant à « alléger la pression sur les marchés alimentaires mondiaux ».

La Commission a récemment approuvé plusieurs mesures visant à accroître la production alimentaire dans le bloc, notamment des dérogations aux mesures environnementales qui permettraient aux agriculteurs de cultiver dans des zones écologiques sensibles cette année.

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