Ursula von der Leyen candidate pour un second mandat à la Commission européenne

C’est la fin d’un  suspens : la lourde machine diplomatico-politique européenne vient de s’ébranler. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne a annoncé qu’elle sera candidate à sa propre succession.

  • Avec la remise en cause profonde du Green Deal – pilier du mandat passé – par sa propre famille politique, et les signaux répétés d’une plus grande implication dans les affaires internationales, on disait Ursula von der Leyen tentée par d’autres horizons.
  • Les programme et éléments de sa prochaine campagne sont encore flous. Les enjeux européens sont nombreux, mais dans le contexte de la 3e année de guerre en Ukraine, et d’un possible désengagement américain, le plus important semble être la défense.
  • Malgré la poussée de la droite radicale (cf. EIH 29/1/24), les projections donnent toujours le PPE en tête des élections, ce qui signifierait qu’elle serait favorite dans la course à la présidence de la Commission.
    • Une inconnue subsiste: sera-t-elle candidate sur la liste CDU pour le Parlement européen ?
      • Ce n’était pas le cas de la liste de 2019, menée par Manfred Weber, ni en 2014, quand le Spitzen du PPE, Jean-Claude Juncker avait refusé de faire campagne pour le Parlement européen.
    • Rappelons que le président de la Commission est élu par le Parlement européen, sur proposition du Conseil européen.
      • Ce dernier est tenu de prendre en compte les résultats des élections européennes
Ursula von der Leyen (ici en janvier 2024) est présidente de la Commission européenne depuis 2019
Ursula von der Leyen (ici en janvier 2024) est présidente de la Commission européenne depuis 2019 – Crédits : Dati Bendo / Commission européenne

5 ans de plus ? Présente à Berlin ce lundi pour une réunion des chrétiens-démocrates allemands de la CDU, dont elle est issue, Ursula von der Leyen a fait savoir qu’elle souhaitait poursuivre sa tâche comme présidente de la .

Agée de 65 ans, Ursula von der Leyen est la première femme à occuper ce poste. Arrivée en 2019, elle avait été soutenue au par une coalition composée des socialistes, du groupe libéral Renew et de sa propre famille politique, le Parti populaire européen (PPE). Durant sa présidence, l’Union européenne a dû faire face à la pandémie de Covid-19, au retrait du Royaume-Uni ainsi qu’à l’invasion russe de l’Ukraine.

Ursula von der Leyen, Spitzenkandidat

Prévues du 6 au 9 juin prochains, les élections européennes déboucheront en effet sur un renouvellement de plusieurs présidences des institutions de l’UE. Dont celle de la Commission, l’organe exécutif de l’Union.

Depuis le traité de Lisbonne, entré en vigueur en 2009, le “propose” un candidat pour la présidence de la Commission en “tenant compte” du résultat de ces élections. La personne choisie par les Etats membres doit ensuite être approuvée par les eurodéputés.

S’y est ajouté le système du (“tête de liste” en allemand). Il prévoit que le poste soit confié au chef de file du parti arrivé en tête lors des élections du Parlement européen, comme le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker en 2014. Mais en 2019, le chef de file du Parti populaire européen (PPE) Manfred Weber avait été écarté au profit de l’ancienne ministre de la Défense allemande.

Ursula von der Leyen outenue par le PPE et  officiellement candidate de la droite européenne. Le parti en décidera lors d’un congrès à Bucarest (Roumanie), les 6 et 7 mars prochains.

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