Afrique : un « nouvel élan » pour le partenariat UE-Afrique, mais les divisions demeurent – EURACTIV.fr

Vendredi 18 février, le sommet UE-Afrique de deux jours entre les dirigeants de l’Union européenne et les dirigeants africains s’est achevé à Bruxelles. Les deux parties ont indiqué que la promesse d’un « partenariat d’égal à égal » et d’un « nouvel élan » dans les relations deviendrait réalité.

Les deux parties ont dévoilé une série d’initiatives reluisantes portant sur la production de vaccins et les investissements futurs, mais des divisions subsistent sur plusieurs points clés malgré la publication d’une déclaration conjointe de six pages qui reste légère sur le fond dans la plupart des principaux domaines.

La déclaration comprend des engagements communs sur l’investissement et le développement économique de l’Afrique, la paix et la sécurité, la migration et la mobilité, et les soins de santé.

Toutefois, le principal désaccord porte sur les vaccins, pour lesquels la principale demande des dirigeants africains avant le sommet était que l’UE accepte une levée temporaire des droits de propriété intellectuelle (ADPIC) sur les vaccins contre la Covid-19.

Cela permettrait aux centres de production de vaccins africains de fabriquer leurs propres versions du vaccin, mais peu de progrès semblent avoir été réalisés lors du sommet.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que les dirigeants des deux parties avaient eu « une discussion intense sur la levée des ADPIC », et a minimisé la différence d’opinions entre les deux blocs, expliquant que « nous avons les mêmes objectifs », mais que « nous avons simplement des moyens différents d’y parvenir ».

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a confié aux journalistes qu’il y avait eu une « discussion pragmatique sur la manière de produire des vaccins en Afrique », bien qu’il ait ajouté que « même parmi les Européens, il y a des points de vue divergents sur la propriété intellectuelle ».

Mme Von der Leyen a ajouté que l’exécutif européen et l’Union africaine seraient en pourparlers en vue d’une réunion du collège au printemps, au cours de laquelle ils chercheraient à conclure un accord sur les vaccins en collaboration avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le chef de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a déclaré que les Africains « ne peuvent pas rester assis à attendre de pouvoir importer des vaccins ».

« Avec le soutien de nos amis, ces questions devraient être gérées au niveau local. Ce n’est qu’un sommet où nous avons eu une discussion différente et franche », a-t-il continué.

Avant le sommet, la Commission européenne a promis que 150 milliards d’euros seraient mis à disposition pour soutenir financièrement l’Afrique dans le cadre de son programme Global Gateway récemment mis en place.

« Alors que l’Afrique met le cap sur l’avenir, l’UE veut être son partenaire privilégié », a déclaré Mme von der Leyen.

« Nous voulons être le partenaire économique en qui vous pouvez avoir confiance. »

L’UE souhaite investir les fonds du Global Gateway dans des projets liés à la transition écologique et aux transports.

Charles Michel a déclaré qu’un mécanisme de suivi impliquant la Commission européenne et l’Union africaine ferait le point sur les programmes du Global Gateway qui fonctionnent bien.

Cependant, on ne sait pas encore comment cet argent sera rassemblé et s’il s’agira principalement de subventions ou de prêts.

En ce qui concerne l’autre grand flux de financement potentiel, la réaffectation à l’Afrique des droits de tirage spéciaux distribués l’année dernière par le Fonds monétaire international (FMI), dont environ 170 milliards d’euros sont désormais entre les mains des Européens, peu de progrès ont été réalisés.

La déclaration conjointe indique que plusieurs États membres de l’UE se sont engagés à verser 13 milliards de dollars, sur un total de 55 milliards de dollars, aux pays qui en ont le plus besoin.

Les dirigeants se sont efforcés de souligner que le sommet, et la promesse d’un « partenariat d’égal à égal » qui l’accompagne, marque un nouveau chapitre dans les relations entre l’UE et l’Afrique.

Macky Sall, le Président du Sénégal, qui préside également l’Union africaine, a fait remarquer que « nous avons besoin d’un nouveau logiciel dans le partenariat ». Il a également ajouté que chaque partie possède « des ressources dont l’autre a besoin ».

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