Terres rares : un enjeu stratégique de souveraineté – une concurrence qui monte à l’égard de la Chine et les États-Unis

Les terres rares, ce groupe d’éléments chimiques particulièrement utiles à l’électronique et à l’industrie, attisent les appétits internationaux. Intothelight Photography/Shutterstock

Grain de sel

Pour sécuriser ses approvisionnements en terres rares et garantir son indépendance, la Commission européenne s’est doté d’une politique en la matière, et a dévoilé en mars 2025 une liste de 47 projets stratégiques pour mieux exploiter les terres rares et matériaux critiques en Europe.

Si la question de la dépendance européenne apparaît aujourd’hui comme cruciale, les terres rares n’en sont malheureusement qu’une illustration parmis d’autres. Le CEDE ESSEC a par exemple évoque un autre exemple le 17 juin en présence de Giles Briatta et Michel Derdevet, celui de l’approvisionnement en énergie.

Dans un contexte de tensions sur l’approvisionnement en ressources minières stratégiques, le marché international des terres rares est en pleine recomposition. D’anciens leaders, comme les États-Unis, reviennent en force, tandis que des nouveaux venus tentent de gagner leur place. Leur ambition ? Concurrencer la Chine, qui en détient le monopole actuel.

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Le 2 juillet à 18h CEST se tiendra un webinar de haut-vol, explorant l’intersection entre géopolitique, économie et écologie à l’heure de la guerre des minéraux.

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Minéraux critiques : chacun joue son jeu – risque de débandade en Europe ! 

L’Allemagne et le Canada ont annoncé mardi 26 août qu’ils allaient renforcer leur coopération dans le domaine de l’extraction des matières premières critiques afin de réduire la dépendance de Berlin vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement chinoises.

Minéraux critiques : l’Allemagne conclut un accord avec le Canada pour réduire sa dépendance vis-à-vis de Pékin – Euractiv FR

Le 9 octobre 2025, Pékin a déclenché sa véritable “option nucléaire” économique : le contrôle extraterritorial des terres rares.

Toute entreprise dans le monde qui utilise ne serait-ce que 0,1 % de composants issus de terres rares chinoises ou de technologies d’extraction chinoises devra désormais demander une licence d’exportation à Pékin.
C’est l’équivalent chinois de la règle américaine “Foreign Direct Product Rule” : la Chine impose ses règles au reste du monde.
Résultat : semi-conducteurs, batteries, IA, défense… toute la chaîne technologique globale est potentiellement sous influence chinoise.
Face à cela, l’Europe — qui ne raffine presque rien elle-même — découvre que sa transition énergétique et numérique repose sur le bon vouloir de Pékin.

Restrictions à l’exportation des terres rares et droits de douane : comprendre l’escalade entre la Chine et les États-Unis

Breaknews – Les dépendances de l’UE : le levier chinois des terres rares
La Chine vient d’élargir son contrôle sur les terres rares, resserrant sa mainmise sur 90 % du raffinage mondial.
Sous couvert de « sécurité internationale », Pékin se donne désormais le droit de bloquer les exportations de tout produit utilisant ses minerais — y compris s’il est fabriqué en Europe.
Ce tournant extraterritorial illustre la dépendance stratégique de l’UE face à la Chine : sans ressources locales et malgré ses plans d’exploitation minière, l’Europe reste exposée à un risque de rupture d’approvisionnement majeur.
https://www.leclubdesjuristes.com/international/la-chine-durcit-le-controle-de-ses-terres-rares-un-nouveau-levier-dinfluence-12568/

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16 juin 2025 in THE CONVERSATION

Auteurs : Stéphane Goutte, Professeur à l’UMI SOURCE, Université Paris Saclay, UVSQ, IRD. , Lisa Depraiter Doctorante, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Paris-Saclay,

Déclaration d’intérêts

Donald Trump a récemment annoncé un accord avec la Chine pour sécuriser l’approvisionnement américain en terres rares, dernière annonce en date parmi les nombreuses déclarations du président américain à ce sujet au cours des derniers mois.

L’accès aux ressources minières, en particulier les terres rares, est également l’une des raisons pour lesquelles Donald Trump s’intéresse de près au Groenland. C’est aussi l’objet de l’accord signé avec l’Ukraine, en échange d’aide militaire américaine.

Au cœur des convoitises, les terres rares. Elles désignent un groupe de 17 éléments métalliques. Leur nom vient d’une traduction approximative de l’anglais rare-earth elements (ou, REE). Elles sont particulièrement utilisées dans le secteur des hautes technologies, de l’énergie (notamment dans les aimants permanents que l’on retrouve dans les éoliennes), des véhicules électriques, de la robotique ou de l’électronique grand public. De ce fait, elles jouent un rôle crucial dans la transition énergétique, comme nous le rappelions dans une étude récente.

Aujourd’hui, ce terme est souvent confondu avec celui de métaux stratégiques qui intègre d’autres métaux comme le cobalt, le lithium et le nickel, qui ne sont pas des terres rares au sens strict. C’est probablement en ce sens que Donald Trump s’est intéressé aux « terres rares » de l’Ukraine.

Sur la scène internationale, la Chine a longtemps dominé la production de terres rares, mais le marché est en pleine recomposition, avec de nouveaux États qui tirent leur épingle du jeu. Quels sont ces nouveaux acteurs, quels sont leurs atouts ? Panorama.

La Chine, un leader monopolistique

La Chine possède la plus grande réserve de terres rares au monde et en est le plus grand producteur mondial. Elle compte plusieurs gisements intéressants au plan économique, notamment la mine de Bayan Obo en Mongolie intérieure.

Le pays a compris très tôt les applications potentielles de ces métaux. L’ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping aurait déclaré, déjà en 1987 :

« Le Moyen-Orient a du pétrole, la Chine a des terres rares. »

À l’époque, le pays créait sa stratégie nationale sur les terres rares, à travers le développement de mines nationales et l’acquisition d’installations de traitement à l’étranger. Grâce à ses normes environnementales peu contraignantes, à sa main-d’œuvre bon marché et à ses ressources abondantes en terres rares, la Chine a attiré des entreprises occidentales qui s’y sont installées. En quelques années, elle a ainsi acquis une position dominante sur le marché.

En introduisant des mesures telles que les quotas et licences d’exportation dès 1999, la Chine a réussi à garder le monopole des terres rares, de leur extraction à leur transformation. Elle occupe une position dominante sur chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement : elle extrait 69 % et traite 90 % des terres rares produites.

Par le biais de participations et de coentreprises, les entreprises chinoises sont impliquées dans des projets liés aux terres rares ailleurs dans le monde, et sont très présentes dans la région de Kachin, au Myanmar.

Cette concentration de la production en Chine expose l’approvisionnement en terres rares à des risques géopolitiques. Comme en témoignent les conséquences de la crise des terres rares de 2010, de l’épidémie de Covid-19 et, plus récemment, de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

De ce fait, les industries occidentales dépendantes de ces métaux reconsidèrent leur dépendance à l’égard des terres rares chinoises. L’Union européenne a d’ailleurs légiféré sur la question à travers son Critical Raw Materials (CRM) Act. L’enjeu : diversifier les sources d’approvisionnement.

À lire aussi : Terres rares : notre ultra-dépendance à la Chine (et comment en sortir)

Le retour des États-Unis

Jusqu’aux années 1990, les États-Unis étaient le principal producteur mondial de terres rares. La majeure partie des terres rares extraites dans le monde entre 1960 et 1980 provenaient de la mine de Mountain Pass, en Californie. Mais, avec l’émergence des acteurs chinois dans les années 1980, les prix des terres rares américaines n’ont pas pu concurrencer les prix chinois et les unités de traitement ont été délocalisées en Chine. La mine de Mountain Pass a fermé ses portes en 2002, principalement pour des considérations environnementales.

La mine de Mountain Pass, en Californie, en 2022, vue aérienne. Tmy350/Wikimedia, CC BY-NC-SA

La crise des terres rares de 2010 a profondément marqué le marché. Cet évènement a poussé les États-Unis à trouver des sources d’approvisionnement hors de Chine et à réinvestir dans sa production nationale. La réouverture de Mountain Pass a été difficile et a entraîné la faillite de l’opérateur minier Molycorp. Les activités minières ont repris en 2017, sous la propriété de MP Materials, avec une augmentation progressive des capacités de production.

En 2023, la mine a extrait 11 % des terres rares produites dans le monde. À l’origine les terres rares étaient traitées en Chine, cependant MP Materials a récemment construit une usine de traitement opérationnelle aux États-Unis. Le développement d’une chaîne d’approvisionnement complète aux États-Unis se poursuit avec le premier essai de production d’aimants en terres rares.

À lire aussi : Le projet d’accord sur les métaux stratégiques Ukraine-États-Unis repose-t-il sur une méprise ?

L’Australie, un concurrent sérieux

Bien qu’elle ne possède que 6 % des réserves mondiales de terres rares, l’Australie en est le quatrième pays producteur. Là crise des terres rares n’y est pas pour rien. En effet, l’industrie high tech japonaise a été fortement touchée par cette crise. Pour réduire sa dépendance aux importations de terres rares chinoises, le Japon a alors soutenu des projets de terres rares à l’étranger, notamment la mine de Mount Weld en Australie et une usine de raffinage en Malaysie.

Depuis, l’Australie n’a cessé d’accroître sa production. En témoigne l’extension de la mine de Mount Weld, qui a permis d’augmenter de 50 % la production de certains minerais. D’autres projets ont été lancés, comme le projet Nolans ou encore le projet d’extraction de terres rares à partir de déchets miniers à Enneabba. À l’instar des États-Unis, le développement de l’industrie des terres rares est soutenu par des fonds publics dans le cadre d’une stratégie nationale.

Bien que l’industrie des terres rares australienne soit moins mature que ses concurrents chinois, le marché australien parvient à se positionner comme un marché fiable et plus vertueux au plan environnemental. Un atout pour séduire les industries occidentales, ce qui devrait lui permettre de gagner des parts de marché dans les années à venir.

Les autres États dans la course

Si l’on s’en tient aux réserves en terres rares, c’est le Brésil qui détient la deuxième place après la Chine. Aujourd’hui, le pays n’en extrait que peu pour le moment. Les projets se multiplient, principalement dans la région de Goias. Le gisement de Pela Emma, exploité par Serra Verde, a commencé à produire des terres rares et prévoit de doubler sa capacité de production d’ici 2030.

Production de terres rares dans le monde. Fourni par l’auteur

Le Vietnam aussi a du potentiel. Le pays dispose d’importantes réserves de terres rares, cependant il peine à attirer des investissements étrangers.

Récemment, l’industrie vietnamienne des terres rares a été fortement ébranlée par des accusations de corruption et de ventes illégales à des acteurs chinois. Actuellement, le Vietnam applique des règles strictes en matière d’exportation de terres rares. La revente de terres rares brutes à l’étranger est illégale afin d’encourager le développement de l’industrie intermédiaire locale.

Parmi les dirigeants arrêtés pour exportations illégales vers la Chine figure le président de l’une des plus importantes entreprises vietnamiennes du secteur, Vietnam Rare Earth JSC. Cette société était en négociations avec des entreprises australiennes pour la vente de la mine de Dong Pao, actuellement en sommeil. La réouverture de la mine s’inscrit dans le cadre d’une stratégie nationale. Ses droits d’exploitation devraient être vendus aux enchères dans le courant de l’année.

Le gouvernement vietnamien ambitionne de produire de 20 000 à 60 000 tonnes de terres rares par an d’ici à 2030, puis de 40 000 à 80 000 tonnes entre 2031 et 2050. Ce plan repose sur l’ouverture d’au moins dix mines dans le pays. Des coopérations internationales se profilent : une délégation française a récemment rencontré des acteurs du secteur, tandis que les États-Unis ont également entamé des discussions avec les autorités sous l’administration Biden.

La Malaisie, pour sa part, est surtout le terrain d’investissements étrangers. En 2012, l’entreprise australienne Lynas y a construit la première infrastructure de traitement en dehors de la Chine, qui a permis au pays de devenir une plaque tournante pour les terres rares extraites en Australie vendues ensuite en Asie, en Europe et aux États-Unis.

Le nouveau plan industriel malaisien pour 2030 prévoit le développement des industries minières en amont et en aval. Cependant, le développement d’une industrie des terres rares en Malaisie reste un sujet sensible. La population locale a beaucoup souffert des conséquences de la mauvaise gestion des déchets d’une usine de traitement des terres rares dans les années 1970, qui s’est soldée par des pertes humaines et des dommages environnementaux.

L’administration malaisienne doit donc relever un triple défi : attirer les investissements étrangers, veiller à ce que les nouveaux venus s’engagent pleinement à respecter des normes environnementales élevées et, enfin, s’approprier une part équitable de la rente minière.

Qu’en est-il de l’Inde ? Le pays possède une vaste réserve de terres rares, produites à partir de sable minéral. Deux entreprises sont à la pointe de l’industrie indienne des terres rares : IREL et KMML. Des projets d’extension et de nouveaux projets miniers y sont en cours.

Le Myanmar, enfin, est le troisième plus grand producteur de terres rares, même si l’ampleur de ses réserves reste inconnue. La principale zone d’exploitation est la région de Kachin, proche de la frontière avec la Chine. La nature du gisement est semblable à celle que l’on retrouve dans le sud de la Chine. On y trouve une forte concentration de terres rares lourdes, plus rares et plus chères, ce qui fait du Myanmar un acteur de longue date sur le marché des terres rares.

La proximité de la frontière permet à la Chine d’externaliser sa production de terres rares lourdes dans cette région. Une grande partie des activités minières y sont toutefois illégales. Depuis le coup d’État de 2021, ces activités sont accusées de financer la junte.

De nouveaux challengers et l’Europe du recyclage

Dans cette course aux terres rares, certains pays d’Afrique australe ambitionnent de faire leur propre place. Plusieurs projets miniers en cours de développement devraient aboutir entre 2025 et 2028. Exploités par des entreprises occidentales, une grande partie de ces projets sont situés à proximité du corridor de Lobito, un projet ferroviaire soutenu par les États-Unis et l’Union européenne pour contrer l’influence chinoise dans la région.

Le coridor de Lobito. Commission européenne

Enfin, n’oublions pas la Russie et le Canada, dotés de nombreux gisements. Certaines mines sont déjà en activité en Russie, tandis que le Canada devrait débuter l’extraction commerciale dans les années à venir. Depuis l’été 2024, le Canada dispose d’une installation opérationnelle de traitement des terres rares.

En Europe, la seule perspective d’extraction de terres rares est le gisement de Per Geijer, en Suède. La production de la mine pourrait répondre à 18 % de la consommation européenne de terres rares, mais le projet n’en est qu’au stade de l’exploration. Les pays européens comptent surtout sur le recyclage des déchets miniers et des produits en fin de vie pour couvrir une partie de leurs besoins, comme le prévoit la loi sur les matières premières critiques (CRM Act).

En ce qui concerne l’Ukraine, les données du service géologique ukrainien indiquent l’existence de gisements potentiels, mais il n’y a actuellement aucun projet de terres rares en cours de développement.

Tous ces nouveaux venus, quels que soient leurs atouts respectifs, vont devoir composer avec la Chine. De par sa situation de monopole, celle-ci peut impacter directement la rentabilité des projets miniers lancés ailleurs dans le monde : de quoi les retarder – ou à tout le moins, les entraver – si elle le souhaite.

A lire aussi : La dépendance de l’UE à l’égard des terres rares

Source : Terres rares : Ces nouveaux venus qui entendent concurrencer la Chine et les États-Unis

Annexe : Liste de 47 projets stratégiques dévoilé en mars 2025 par la Commission pour mieux exploiter les terres rares et matériaux critiques en Europe, sécuriser ses approvisionnements et garantir son indépendance. Voici l’essentiel sur ces projets.

Lithium, cobalt, tungstène… Difficile aujourd’hui de se passer de ces ressources indispensables à nos industries pour la construction de batteries électriques, de panneaux solaires ou encore de radars. Problème : l’Union européenne est très dépendante du reste du monde, notamment de la Chine, pour s’approvisionner.

Pour tenter d’y remédier, la Commission européenne a dévoilé, le 25 mars 2025, une première liste de 47 projets pour exploiter les terres rares et matériaux stratégiques sur le Vieux Continent. 

47 projets répartis dans 13 États membres

Un an après avoir adopté sa législation sur les matières premières critiques, l’Union européenne est passée à l’étape suivante en révélant 47 projets stratégiques (voir la liste détaillée en fin d’article), répartis dans 13 États membres : Belgique, France, Italie, Allemagne, Espagne, Estonie, République tchèque, Grèce, Suède, Finlande, Portugal, Pologne et Roumanie. 9 sites se situent dans l’Hexagone.

Dans le détail, on retrouve 25 projets comprenant des activités d’extraction, 24 de transformation (certains ayant les deux premières fonctions), 10 de recyclage et 2 de substitution des matières premières. 22 projets concerneraient le lithium, 11 le graphite, 10 le cobalt ou encore 7 pour le manganèse.

Les projets sélectionnés recevront 22,5 milliards d’euros au total, ainsi que le label de la Commission européenne. Et pour démarrer au plus vite, ils bénéficieront également de procédures accélérées. L’octroi « de permis ne dépassera pas 27 mois pour les projets d’extraction et 15 mois pour les autres projets. À l’heure actuelle, les processus d’autorisation peuvent durer de cinq à dix ans« , précise l’exécutif européen.

Selon la Commission européenne, tous ces projets doivent permettre d’atteindre des objectifs ambitieux : garantir que l’extraction, la transformation et le recyclage européens des matières premières stratégiques répondent respectivement à 10 %, 40 % et 25 % de la demande de l’UE d’ici à 2030.

14 matières premières sur 17

Les projets présentés concernent 14 des 17 matières premières stratégiques identifiées par la législation européenne. Pour chacune de ces ressources, la Commission européenne a conçu une fiche d’information détaillée afin d’identifier les possibles emplois mais également les actuelles sources d’approvisionnement :

Une deuxième liste de 13 projets hors-UE

Cette première vague de projets a été suivi le 4 mai 2025 d’une seconde. Cette fois, les 13 projets retenus se situent en dehors de l’Union européenne. 

On y retrouve notamment deux projets en Nouvelle-Calédonie et au Groenland. Les deux archipels figurent parmi les 13 pays et territoires d’outre-mer (PTOM), un ensemble de dépendances et de territoires ultramarins qui entretiennent des liens constitutionnels avec un État membre de l’Union européenne, sans faire partie intégrante de l’UE. La présence, dans cette liste, d’un projet au Groenland n’est d’ailleurs pas une surprise. Depuis son retour au pouvoir en janvier 2025, le président américain Donald Trump a lui aussi jeté son dévolu sur l’île, entre autres pour la richesse de son sous-sol.

D’autres projets se situent sur le continent européen : en Norvège, en Serbie, au Royaume-Uni – avec lequel Bruxelles a opéré un rapprochement ces derniers mois – et enfin en Ukraine. Les terres rares et minerais du sol ukrainien attirent là-aussi les convoitises américaines. Fin avril, Kiev et Washington ont ainsi signé un partenariat économique pour l’exploitation de ces ressources en échange du maintien du soutien militaire américain.

Le Canada, le Brésil, le Kazakhstan, la Zambie, Madagascar, le Malawi et l’Afrique du Sud complétent la liste.

Le détail des 47 projets dans l’Union européenne

Nom du projetType de projetPromoteurPaysMatière(s) première(s) stratégique(s)
Lithium Hydroxide Converter GubenTraitementRock Tech Gubem GmbHAllemagneLithium
ProHiPerSiSubstitutionPCC Thorion GmbHAllemagneGraphite
Zero Carbon LithiumExtractionVulcan Energy Ressourcen GmbHAllemagneLithium
GePETOTraitementUmicoreBelgiqueGermanium
ReGAINSubstitutionUmicoreBelgiqueGermanium
Aguablanca ProjectExtractionRIO NARCEA RECURSOS S.A.EspagneCobalt, métaux du groupe du platine, cuivre, Nickel
CirCularRecyclageAtlantic Copper SLUEspagneCuivre, métaux du groupe du platine
LAS NAVASExtractionLITHIUM IBERIA, S.L.EspagneLithium
MINA DOADE PROJECTExtractionRECURSOS MINERALES DE GALICIA, S.A.EspagneLithium
Mining project EL MOTOExtractionABENÓJAR TUNGSTEN S.L.EspagneTungstène
P6 MetalsExtraction et TraitementIberian Resources SpainEspagneTungstène
Polymetallic primary sulphite project PMR projectExtraction et TraitementCobre las Cruces S.A.U.EspagneCuivre
CO2 GraphiteTraitementUP CatalystEstonieGraphite
Hycamite TCD Technologies LtdTraitementHycamite TCD Technologies Ltd.FinlandeGraphite
Jervios Finland Cobalt Refinery Expansion ProjectTraitementJervois Finland OyFinlandeCobalt
KELIBER LITHIUM PROJECTExtraction et TraitementKELIBER TECHNOLOGY OYFinlandeLithium
KolmisoppiExtractionTerrafame LtdFinlandeNickel, cobalt
Project Fortum HydrometRecyclageFortum Battery Recycling OyFinlandeLithium, cuivre, nickel, cobalt
Sakatti ProjectExtraction et TraitementAnglo American Services (UK) Ltd.FinlandeCobalt, métaux du groupe du platine, cuivre, nickel
AgeliExtraction et TraitementErametFranceLithium
BAM4EVER (Phase I&II)TraitementTokai COBEX savoieFranceGraphite
CAREMAGTraitementCAREMAG SASFranceAimant aux terres rares, bore (qualité métallurgie)
EmiliExtraction et TraitementIMERYS Ceramics FranceFranceLithium
GALLICAMTraitementSIBANYE-STILLWATER SANDOUVILLE REFINERYFranceNickel, cobalt, lithium, graphite, manganèse, cuivre
HydrometallurgyRecyclageORANO BatteriesFranceLithium, cobalt, nickel, manganèse, graphite
MagFactoryRecyclageMagREEsourceFranceAimant aux terres rares
Viridian LithiumTraitementViridian LithiumFranceLithium
European Initiative for Strategic and Sustainable Graphite ProductionTraitementNGC Battery Materials GmbHFrance (site principal), Namibie, AllemagneGraphite
Metlen BAUX-EU , GALLANT, LEADERExtraction et TraitementMetlen Energy and Metals and European BauxitesGrèceBauxite, alumine, aluminium, gallium
Alpha ProjectRecyclageSolvay Chimica Italia SpaItalieMétaux du groupe du platine
LIFE-22-ENV- IT- INSPIREERecyclageItelyum Regeneration SpAItalieAimant aux terres rares
Portovesme CRM HubRecyclagePortovesme srlItalieLithium
RECOVER-ITRecyclageCircular Materials s.r.l.ItalieCuivre, nickel, métaux du groupe du platine
POLVOLTRecyclageElemental Strategic Metals Sp. z o.o.PologneNickel, cuivre, cobalt, lithium, métaux du groupe du platine, manganèse
Pulawy Rare Earths Separation PlantTraitementMkango Resources Ltd.PologneAimant aux terres rares
Barroso Lithium ProjectExtractionSavannah Lithium Unipessoal, LdaPortugalLithium
Lift OneTraitementLifthium energy, S.A.PortugalLithium
Neves Corvo – 3RD SILO, LOMBADOR, SemblanaIntegrated : Traitement, extractionSOMINCORPortugalCuivre
Romano MineExtractionLusorecursos Portugal Lithium S.A.PortugalLithium
Chvaletice Manganese ProjectExtraction et TraitementEuro Manganese IncRép. tchèqueManganèse
Cínovec lithium projectExtraction et TraitementGeomet s.r.o.Rép. tchèqueLithium
RovinaExtractionEuro Sun Mining Inc.RoumanieCuivre
SALROM Baia de FierExtractionSocietatea Națională a Sării S.A.RoumanieGraphite
Verde MagnesiumExtractionVerde Magnesium SRL.RoumanieMagnésium métal
NorthCYCLERecyclageNorthvolt Revolt ABSuèdeManganèse, lithium, graphite, nickel, cobalt
Talga Natural Graphite ONEExtractionTalga ABSuèdeGraphite
ReeMAP Project : Malmberget, Lulea Industrial Park, Per GeijerExtraction et TraitementLKAB (Luossavaara-Kirunavaara AB)SuèdeAimant aux terres rares

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