Du lobbying au E-lobbying – Viviane de Beaufort- Larcier- Clés de lectures des MSDAIM 2020 ESSEC- N04 Regards d’experts

« Du lobbying au E-lobbying », V. de Beaufort- Larcier- Clés de lecture d’étudiants du MSDAIM-ESSEC: Teaser N°4 – Regards d’experts 

« Du lobbying au E-lobbying », est paru fin décembre 2019 chez Larcier, des étudiants du MS Droit des Affaires International et Management – ESSEC proposent leur  lecture de quelques passages. 4ème Post : Regards d’experts by Pauline Labory et Viviane de Beaufort

Rappels :

Teaser 1 – Du E-lobbying ou de l’influence de l’opinion https://europe.vivianedebeaufort.fr/teaser-n1-sur-le-livre-du-lobbying-au-e-lobbying-fevrier-2020/  by Patil Kechichian

Teaser 2 – Tentatives de régulation des pratiques de E-Lobbying  by Anne-Marguerite de Quicray

Teaser 3 – Le Lobbying interroge – vidéo d’Emmaunelle Garault fondatrice de BASE :https://europe.vivianedebeaufort.fr/pression-ou-influence-le-lobbying-interroge-par-emmanuelle-garault/

Et pour le reste lisez le livre 🙂 

Les actions de lobbying s’appuient désormais sur les potentialités d’Internet et visent à influencer le comportement des internautes afin de faciliter leur adhésion à une idée et créer une opinion publique. L’auteure a choisi de faire témoigner quelques  d’experts pour compléter son propos.

Sylvain Maillard, député LREM à l’aise avec son temps:

« C’est l’usage qui déterminera si le e-lobbying, outil permettant […] de cibler plus directement les citoyens en passant outre l’intermédiaire des représentants classiques, représente un outil ou une dérive pour la démocratie. Informer les citoyens, tous, est crucial […] Que cela se fasse par Internet, par les réseaux sociaux, ou par d’autres canaux me paraît quelque chose de normal. Cependant, il faut que cela se fasse en toute transparence […] Il est encore trop tôt pour savoir si cette nouvelle forme de lobbying sera réellement efficace ». S. Maillard a fait le choix d’un agenda en open source et est l’un des auteurs de la lettre signée par des députés pour que la pratique se généralise. 

Me Philippe Portier, président de l’Association des Avocats Lobbyistes et avocat chez Jeantet souhaite anticiper la formation du droit.

« Les avocats souhaitent aujourd’hui intervenir en amont de la réglementation. Si l’avocat défend les intérêts de ses clients, il peut également le faire avec des acteurs privés ou publics ou devant les magistrats lors d’un contentieux. Le lobbying est un moyen d’action que détient tout acteur civil afin d’interagir avec ses représentants, une faculté qui s’entend comme un droit à questionner, à inviter en interpeller les institutions nationales et européennes « . Le e-lobbying pourrait être nécessaire dans le cadre de la mise en place d’une certaine stratégie (après l’identification d’une problématique, des argumentaires et des acteurs le temps est venu d’élaborer une stratégie, les actions). Aujourd’hui, je me cantonne à l’action de lobbying traditionnelle.

Agnès Dubois Colineau, DG d’Acturus Group applaudit les flux informatifs RSS mais alerte sur la vision parfois faussée de la réalité de l’opinion publique sur le web: 

«  Je perçois à travers le E-lobbying la possibilité de toucher directement le citoyen en passant outre les représentants traditionnels. Les flux RSS permettent l’accès aux dernières informations publiées on-line, à l’instant et constituent donc des outils du e-lobbying permettant d’écouter et mobiliser le plus grand nombre. Mais …Il a été démontré que ceux qui se mobilisent sont généralement les insatisfaits. Toutefois, le lobbying nécessite de détenir les bonnes informations et d’avoir du recul. Il ne faut pas donner au citoyen le sentiment qu’il domine la situation in fine. Le Lobbyiste plaide auprès des institutions sur le sens que devrait avoir le droit de demain ». 

Nicolas Bouvier, Président de l’AFCL s’interroge : La déontologie du lobbying  est-elle soluble dans le e-lobbying 


« Dans son article 1er, la Charte de déontologie de l’AFCL dressée en 1991, propose de définir le lobbying et les affaires publiques comme une activité « de représentation, auprès des acteurs de la décision publique, des intérêts d’une entreprise, d’une organisation professionnelle, d’une association ou d’un organisme public, au travers d’un partage d’information contradictoire et équilibré ». »  Le E-lobbying n’est autre que du grassroots lobbying, c’est-à-dire la mobilisation par la base (en utilisant les outils du numérique). « En revanche, on assiste […] à des dérapages au travers d’actions militantes et de pétitions, qui sont à peine signées, qui font de l’indignation l’unique argument, en jouant du seul ressort émotionnel et surfent sur les codes de toutes les déviances de l’univers digital, où l’amalgame et le simplisme l’emportent sur la raison et la pédagogie« . Les fondamentaux de la déontologie du lobbying n’ont pas à être adaptés à ce qui est un nouvel outil : le E-lobbying. « En revanche, il convient de renforcer la vigilance à l’égard de certaines pratiques qui bafouent les principes de transparence. »

Adrien Loriller, Directeur du développement 35°Nord


« La communication de crise est une activité visant à protéger la réputation et l’image d’un client ». « Il n’y a pas qu’un seul type de crise et chaque crise est particulière. Toutes sortes de facteurs sont donc à prendre en considération car ils influencent la suite des événement […] Mais la veille [pour anticiper] et la préparation des messages […] aux parties prenantes [est cruciale] . Le E-lobbying [est à la fois une opportunité] : Le communicant se sert inévitablement des réseaux sociaux ; le digital influence évidemment la manière d’accompagner le client. 

Et un risque car[…] Cette exposition est source de visibilité supplémentaire, sur des sujets pouvant concerner la réputation de l’entreprise [exposition] ».

Fabrice Berrahil et Vincent David  ont eux réalisé un benchmark des outils de pétition en alertant sur le fait que “ces dernières années, le marché des outils de plaidoyer en ligne s’est fortement développé et le nombre de plateformes proposant ce service s’est multiplié. Lassé par leur prolifération sur Internet, le grand public tend à s’en détourner”.

Les auteurs comparent: Avaaz, Change.org, Unepetition.fr, Mesopinions.com, I-Boycott, CapCollectif  mais aussi des outils plus généralistes comme Facebook ou Wemove et des plate-forme de crowdfunding à partir d’une méthodologie très précise incluant entre autres ces informations: propriétaire de l’outil , sécurité des données, sécurisation du site, possibilité d’accéder et modifier ses données, données utilisées par Google Analytics ou non,  informations sur l’utilisateur visibles , outil payant ou gratuit, financement, mode d’accès et d’utilisation, types de plaidoyers en ligne proposés, fiabilité des informations, comment s’utilise l’outil, comment y accède-t-on ? 

https://www.larcier.com/fr/du-lobbying-au-e-lobbying-2019-9782807910478.html