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Le chancelier autrichien a réclamé le 18 décembre plus d’investissements européens en Afrique pour ne pas abandonner le continent aux mains de la Chine. Un article d’Euroefe.
« Nous ne devons pas laisser le continent africain aux Chinois », a déclaré à la presse Sebastian Kurz, au début d’un sommet entre l’Union européenne et l’Afrique, qui se déroule à Vienne.
Une thèse à laquelle adhère aussi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Mieux vaut tard que jamais
« C’est vrai, mais nous faisons mieux les choses », a répondu Jean-Claude Juncker à la question de savoir si l’UE arrivait trop tard sur le continent africain par rapport à la Chine.
Le président de la Commission a par ailleurs assuré qu’il n’était jamais trop tard et qu’il s’agissait d’établir une collaboration sur le même pied d’égalité.
Ce sommet UE-Afrique est présidé par Sebastian Kurz, aux côtés de l’actuel président de l’Union africaine et président du Rwanda, Paul Kagame. Une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement africains et européens y assistent.
L’absence des principaux dirigeants européens – notamment d’Allemagne, de France, d’Italie, d’Espagne et du Royaume-Uni – ne passe pas inaperçue à cette rencontre, centrée sur des questions économiques et où l’immigration n’est pas à l’ordre du jour.
Au début du sommet, le chancelier autrichien a assuré qu’il existait un « grand potentiel » d’investissement européen en Afrique et que cette rencontre représentait « un changement de paradigme » dans la relation économique entre les deux continents. Le but étant d’accompagner l’aide au développement par une plus grande coopération financière.
Le chancelier autrichien a rappelé que l’UE était le premier donateur d’aide au développement en Afrique, mais que ce rôle devait être équilibré avec plus d’investissements de la part des entreprises.
L’Afrique, bombe démographique
Le gouvernement autrichien, qui préside l’UE jusqu’à la fin de l’année, a proposé en septembre dernier ce rendez-vous au motif que, étant donné que 2 milliards de personnes vivront en Afrique à la fin du 21e siècle, il est indispensable de collaborer avec les pays de ce continent.
Si à l’époque le sommet avait été annoncé sous le slogan « aide sur le terrain », la rencontre est aujourd’hui présentée comme un « forum de haut niveau » intitulé « conduire la coopération à l’ère du numérique ».
L’absence de la question migratoire à l’ordre du jour est due à la demande des dirigeants africains de mener un « dialogue d’égal à égal » dans lequel ce phénomène sera abordé au sein d’un ensemble de facteurs, comme le développement économique, et non de façon isolée, selon Sebastian Kurz.
« La question de l’immigration est importante, mais il y a aussi d’autres thématiques très importantes », a résumé le chancelier. « L’objectif final du sommet est de porter la collaboration avec l’Afrique à un autre niveau, au-delà du défi commun que représente l’immigration. »
Le forum veut donc proposer aux dirigeants politiques, aux chefs d’entreprises et acteurs de l’innovation, un espace dans lequel analyser « ce qu’il faut faire pour garantir le bien-être et la compétitivité des deux continents et approfondir les relations dans tous les domaines ».
Des représentants gouvernementaux de 53 pays participent au sommet. Parmi eux se trouvent 21 chefs d’État et de gouvernement, dont sept seulement sont africains.
L’absence des principaux dirigeants européens au sommet est perçue, tant par les observateurs nationaux qu’internationaux, comme une réaction à la décision du gouvernement autrichien de ne pas ratifier le Pacte de l’ONU sur les migrations, alors que le pays préside l’UE.