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Lors de son discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé vouloir porter la réduction des émissions de gaz à effet de serre à 55 % d’ici à 2030.
« Pour nous, l’objectif de 2030 est ambitieux, réalisable et bénéfique pour l’Europe », a déclaré Ursula von der Leyen lorsqu’elle a révélé les nouvelles propositions européennes en matière de climat devant le Parlement européen lors de son premier discours sur l’état de l’Union.
« Nous pouvons le faire », a-t-elle clamé, en référence à la phrase célèbre de la chancelière allemande Angela Merkel tandis que la crise migratoire était à son paroxysme en 2015.
« Notre analyse d’impact montre clairement que la réalisation de cet objectif mettrait résolument l’UE sur la voie de la neutralité climatique d’ici à 2050 et du respect de ses obligations découlant de l’accord de Paris », a-t-elle continué, arguant que les États membres étaient déjà parvenus à réduire leurs émissions de 25 % depuis 1990 tout et que l’économie avait crû de plus de 60 %.
La différence est que les moyens technologiques, les compétences et les investissements sont aujourd’hui plus nombreux, a-t-elle maintenu, sachant que le cadre financier pluriannuel (CFP) de 2021 à 2027 et le plan de relance approuvés par les leaders européens en juillet s’élèvent à 1 800 milliards d’euros.
« Nous sommes les leaders mondiaux de la finance verte et le plus grand émetteur d’obligations vertes dans le monde », a-t-elle souligné, annonçant que « 30 % des 750 milliards d’euros du NextGenerationEU [seront levés] au moyen d’obligations vertes ».
« Nous avons tout pour réussir. Il est maintenant de notre responsabilité de tout mettre en œuvre pour atteindre notre objectif. C’est notre mission. »
Ces déclarations étaient très attendues après la fuite de rapports à ce sujet la semaine dernière.
Un document divulgué sur la politique climatique publié par Euractiv décrivait de nouvelles mesures à l’échelle européenne s’étendant dans de nombreux secteurs, comme l’économie, l’agriculture, l’énergie et les transports. La proposition sera officiellement présentée jeudi (17 septembre) dans le but d’adopter une réduction de 55 % des émissions de CO2 d’ici à la fin de l’année.
Une réforme en profondeur
Toutefois, ces objectifs constituent « un défi financier significatif », admet la Commission. De ce fait, les investissements annuels dans l’énergie propre devraient être revus à la hausse d’« environ 350 milliards d’euros par an » pour y parvenir.
Toutefois, bien que plusieurs groupes commerciaux soient en faveur de cette nouvelle baisse, d’autres se montrent plus réservés.
De nouveaux objectifs climatiques devraient être « réalistes et prendre en compte les coûts sociaux, environnementaux et économiques qui incombent à chacun », ont ainsi mis en garde les ministres de Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Pologne, Roumanie et Slovaquie dans une missive à l’intention de la Commission européenne en juillet.
Dans son discours, Ursula von der Leyen a abordé ces craintes de la façon suivante : « Je reconnais que cette augmentation de 40 % à 55 % est trop importante pour certains et insuffisante pour d’autres. Mais notre analyse d’impact montre clairement que notre économie et notre industrie peuvent y faire face ».
« La réalisation de ce nouvel objectif permettra de réduire notre dépendance à l’égard des importations d’énergie, de créer des millions d’emplois supplémentaires et de réduire de plus de moitié la pollution atmosphérique », a avancé Mme von der Leyen, annonçant une réforme en profondeur de la législation climatique et énergétique européenne « d’ici à l’été prochain » afin d’aligner le droit européen sur le nouvel objectif à 55 %.
Dans ce sens, les directives sur les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la taxation de l’énergie seront ainsi sujettes à des révisions.
Un nouveau Bauhaus européen
Mais la mission du pacte vert pour l’Europe va bien au-delà de la réduction des émissions, a indiqué la cheffe de l’exécutif européen. Il s’agit d’un « nouveau projet culturel pour l’Europe », a-t-elle renchéri, mettant en exergue la « la vague de rénovation européenne », qui se concentra sur les pans environnementaux et financiers de la filière du bâtiment.
« Nous savons que le secteur de la construction peut même être transformé en puits de carbone, et cesser dès lors d’être une source de carbone, si l’on utilise des matériaux de construction organiques tels que le bois et des technologies intelligentes telles que l’intelligence artificielle », a-t-elle souligné.
« Nous devons donner à notre changement systémique sa propre esthétique – pour combiner style et durabilité », a avancé l’ancienne ministre allemande de la Défense, tout en annonçant la construction « d’un nouveau Bauhaus européen […] – un espace de cocréation dans lequel les architectes, les artistes, les étudiants, les ingénieurs, les designers travaillent ensemble pour réaliser cet objectif. »
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