Elargissement aux Balkans occidentaux, sans calendrier – EURACTIV.fr

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Les dirigeants de l’UE devraient réaffirmer leur engagement en faveur d’un nouvel élargissement avant le sommet avec les six pays des Balkans occidentaux, prévu pour le mercredi 6 octobre. Ils proposeront une coopération beaucoup plus approfondie avec la région, mais ne pourront pas fixer de calendrier, selon un projet de document consulté par EURACTIV.

Les rapports des médias de la semaine dernière ont suggéré que les États membres de l’UE ne parvenaient plus à s’entendre pour offrir des garanties pour élargissement du bloc à l’Albanie, la Bosnie, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Serbie.

Après des semaines de désaccord sur la formulation d’une déclaration du sommet, les négociations menées à la veille de ce dernier en Slovénie, semblent avoir porté leurs fruits. Le dernier projet de document indique que l’UE « réaffirme son engagement envers le processus d’élargissement ».

« Nous rappelons également qu’il est important que l’UE puisse maintenir et approfondir son propre développement, en assurant sa capacité à intégrer de nouveaux membres », indique le document.

Toutefois, le document fournit ensuite des détails sur une coopération plus approfondie en matière d’économie, de transport, de santé et de sécurité, sans mentionner le mot « adhésion » ni établir de calendrier.

« Cette déclaration, telle qu’elle est présentée, tente de trouver un équilibre entre l’ambition de l’élargissement et la capacité de l’UE à assurer ses propres développements », a souligné un fonctionnaire européen avant le sommet.

L’inclusion du mot « élargissement » représente une petite victoire diplomatique pour certains, notamment pour la présidence slovène du Conseil de l’UE. En effet, les documents précédents omettaient complètement cette expression, optant plutôt pour la terminologie plus modérée de « perspective européenne ».

Cependant, il convient de voir si cette initiative sera suffisante pour rassurer les pays de la région quant à la crédibilité de plus en plus faible de l’élargissement.

Les fonctionnaires de l’UE admettent que la capacité de l’Union à intégrer de nouveaux membres n’est pas la seule condition à remplir pour les accepter.

Un fonctionnaire européen a déclaré que l’acceptation de l’élargissement dans certains États membres de l’UE « est également quelque chose sur lequel les dirigeants se penchent puisque nous sommes dans un processus unanime. »

Un deuxième fonctionnaire de l’UE a ajouté qu’il n’y a pas eu d’accord sur une déclaration du sommet, et que la stratégie d’élargissement de l’UE se heurte encore à des obstacles.

« Je ne peux pas dire que tout va bien », a déclaré le fonctionnaire tout en soulignant que, même s’« il y a, bien sûr, de nombreux problèmes, on ne peut pas non plus dire que la porte est fermée. »

La France et les Pays-Bas sont depuis longtemps à l’avant-garde de ceux qui se méfient de l’élargissement de l’UE. L’élection présidentielle française est prévue pour l’année prochaine et les observateurs bruxellois craignent alors qu’il soit peu probable que la situation évolue sur ce sujet politiquement sensible.

Avant le sommet, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a appelé à l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Albanie et la Macédoine du Nord. Il a déclaré : « Il faut envoyer un message clair : l’adhésion des Balkans occidentaux est un objectif réalisable ».

La Slovénie, qui assure actuellement la présidence du Conseil de l’UE et qui accueillera le sommet, avait demandé à ce que l’Union s’engage à accueillir les six États des Balkans d’ici 2030. Cette proposition n’a toutefois pas réussi à s’imposer et ne figurera pas dans le document, à moins que les dirigeants européens ne décident de l’inclure à la dernière minute.

De nombreux diplomates européens pensent toutefois que ce calendrier n’est pas irréaliste.

« Au final, nous devons garder à l’esprit que les six pays des Balkans occidentaux sont à des niveaux très différents politiquement parlant. Cela signifie qu’il faut une volonté politique des deux côtés », a déclaré un diplomate européen à EURACTIV avant le sommet.

« Mais en réalité, il s’agit de donner des signaux positifs continus de notre part, visibles pour les citoyens de ces pays afin qu’ils ne perdent pas espoir », a déclaré le diplomate.

« C’est comme avec certains États membres orientaux et baltes de l’élargissement « big bang » de 2004, la perspective doit être accompagnée d’un objectif tangible à atteindre », a conclu le diplomate.

Le sommet approuvera également le Plan économique et d’investissement (PEI) de 30 milliards d’euros que la Commission européenne a mis sur table précédemment. Ce plan sera principalement axé sur la construction de nouvelles infrastructures dans la région afin de stimuler le développement économique.

À la question de savoir si ce plan est un lot de consolation compte tenu de l’enlisement des négociations, un fonctionnaire européen a répondu : « Je pense que le lot de consolation est assez énorme, en fait, donc je pense que ce n’est pas mauvais, que vous le preniez avec ou sans l’ouverture de l’adhésion ».

Le document critique également la présence croissante d’acteurs tiers dans les régions, telles que la Chine, la Russie, les États du Golfe et la Turquie, poussant les pays qui bénéficient du soutien de l’UE à se faire entendre davantage.

« L’UE est de loin le principal investisseur, le principal donateur et le partenaire le plus proche de la région. L’ampleur et la portée sans précédent de ce soutien doivent être pleinement reconnues et relayées par les partenaires dans leur débat public et leur communication », peut-on lire dans le projet de déclaration.

Reporters sans frontières (RSF) a demandé que la liberté de la presse soit un sujet abordé lors du sommet des Balkans occidentaux. La liberté de la presse est en effet une condition essentielle aux négociations d’adhésion à l’UE.

« La liberté de la presse ne doit pas être un sujet tabou lors du sommet UE-Balkans », a déclaré Pavol Szalai, responsable du bureau UE-Balkans de RSF. Il souligne que la liberté de la presse recule dans les six pays candidats à l’UE.

« L’UE devrait sans doute être plus ambitieuse dans l’usage de la séduction qu’elle exerce sur les Balkans occidentaux pour permettre aux citoyens de la région d’avoir accès à des actualités et des informations plus fiables », a-t-il ajouté.

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