Santé : les systèmes de santé de l’UE s’adaptent à l’arrivée de 2,5 millions de réfugiés ukrainiens – EURACTIV.fr

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Les systèmes de santé de l’UE, déjà mis à rude épreuve par la pandémie de Covid-19, s’adaptent pour faire face à l’afflux massif de nouveaux arrivants en provenance d’Ukraine — plus de 2,5 millions de personnes, à la date du vendredi 11 mars.

D’après les données du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la Pologne a déjà reçu plus de 1,5 million de personnes, ce qui en fait l’État membre ayant accueilli le plus grand nombre de nouveaux arrivants. 

Le porte-parole du ministère de la Santé polonais a déclaré à EURACTIV jeudi (10 mars) que le pays avait préparé environ 7  000 places pour les citoyens ukrainiens, à travers environ 120 hôpitaux.

Le nombre total de patients en Pologne n’a pas été précisé, mais le ministère a indiqué que plus de 700 enfants avaient été soignés dans les hôpitaux du pays à la date de vendredi. « Leurs maladies les plus courantes sont des pneumonies, conséquence du voyage depuis l’Ukraine. Quelques enfants ont besoin de dialyse et d’autres sont atteints de cancer », a déclaré le porte-parole.

Sandra Gallina, directrice générale de la DG SANTE, l’organe de la Commission chargé de l’élaboration de la politique de santé, a déclaré vendredi 4 février, lors d’un webinaire informatif, que les personnes qui fuient n’ont pas seulement à « passer du temps dans le froid », mais qu’elles arrivent aussi avec des cancers, des problèmes cardiaques ou des maladies psychiatriques.

« Vous obtenez une recette parfaite pour des États en mauvaise santé au bout du compte », a-t-elle déclaré, ajoutant que « nous devons leur tendre une main secourable ».

Et les pays limitrophes de l’Ukraine ne peuvent pas gérer cela seuls.

Alors que le flux de réfugiés continue, le ministère de la santé polonais coopère avec la Commission européenne et la présidence française de l’UE dans le cadre de discussions sur la relocalisation des patients venant d’Ukraine.

« Actuellement, un mécanisme de relocalisation des patients ukrainiens de la Pologne vers d’autres pays est en cours d’élaboration. La Commission a indiqué que plus de 10 000 lits sont disponibles dans les États membres de l’UE », a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé polonais.

Isabel de la Mata, conseillère principale à la DG SANTE, a expliqué lors du webinaire que le mécanisme de coordination pour le transfert des patients est assuré par la Direction générale de la protection civile et des opérations d’aide humanitaire européennes (DG ECHO) et le Centre de coordination de la réaction d’urgence (ERCC). Ces deux organismes travaillent en étroite collaboration avec les autorités nationales compétentes, a-t-elle expliqué.

Les médicaments et les dispositifs médicaux sont également inclus dans les transferts via le mécanisme de protection civile de l’UE, et les demandes reçues à ce jour peuvent être partagées avec toutes les parties prenantes intéressées.

Prendre en charge les maladies chroniques

John F. Ryan, directeur général adjoint faisant fonction à la DG SANTE, a souligné que parmi les personnes fuyant l’Ukraine, « la majorité sera en bonne santé à l’arrivée », tandis que d’autres pourront souffrir « d’épuisement physique, de détresse, de déshydratation, de froid ». Enfin, a-t-il ajouté, certains « peuvent avoir souffert de conditions chroniques déjà connues ».

« Dans une crise de ce type, beaucoup de gens pensent aux victimes et aux blessures, mais ils ne pensent pas nécessairement au problème des cancéreux, des diabétiques, des séropositifs, des personnes souffrant de la Covid », a déclaré M. Ryan.

La crise des réfugiés en période de pandémie est préoccupante car moins de 35 % de la population ukrainienne est vaccinée. M. Ryan a souligné que « les conditions environnementales dans lesquelles ils voyagent ou dans lesquelles ils séjournent dans les centres d’accueil peuvent accroître leur exposition à la Covid ».

Quant aux patients atteints de cancer, Mike Morrissey, directeur général de l’Organisation européenne contre le cancer (European Cancer Organisation, ECO), a souligné le fait que les patients arrivent « sans aucune information sur le traitement qu’ils ont déjà reçu, ce qui rend évidemment la vie très difficile aux professionnels de santé qui les reçoivent ».

La traduction est un autre problème. « La traduction est une priorité massive. Les personnes qui arrivent, qui traversent la frontière et qui cherchent de l’aide en sachant qu’elles ont un cancer, ne sont pas en mesure de communiquer efficacement avec les professionnels de santé », a déclaré M. Morrissey.

M. Ryan a également souligné l’importance des médiateurs culturels, des interprètes et des traducteurs.

« Les citoyens d’Ukraine peuvent arriver avec des ordonnances en cyrillique. Ils auraient besoin d’être entendus et compris », a-t-il déclaré.

M. Ryan a également souligné que « les ONG disposant d’une expertise spécialisée peuvent être en mesure d’aider les autorités qui auraient besoin d’aide, par exemple pour comprendre les différences entre les médicaments contre le VIH utilisés en Ukraine et ceux autorisés dans l’Union européenne ».

Suivre les besoins

Le comité de sécurité sanitaire de l’UE, qui a été créé en 2001 à la demande des ministres de la Santé de l’UE en tant que groupe consultatif informel sur la sécurité sanitaire au niveau européen, constitue le lien entre les États membres et la DG SANTE.

« Il s’agit d’un comité spécialisé composé d’experts qui, par exemple, nous donne des réponses immédiates sur la disponibilité des lits d’hôpitaux et d’unités de soins intensifs, les capacités chirurgicales, le traitement des brûlures et d’autres pathologies », a expliqué Mme Gallina, ajoutant que le comité est « un acteur très important ».

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l’Agence européenne des médicaments (EMA) sont également impliqués. L’ECDC aide les États membres situés à la frontière avec l’Ukraine et la Moldavie à gérer les arrivées de manière optimale pour la gestion des maladies transmissibles en fournissant des évaluations de risques.

Dans l’intervalle, l’EMA surveille « l’impact possible sur l’approvisionnement en médicaments, y compris dans l’UE en cas de pénurie », a déclaré Mme Gallina.

À l’heure actuelle, toutes les personnes fuyant l’Ukraine — quelle que soit leur nationalité — ont droit à une assistance immédiate. Cela comprend un abri temporaire et la satisfaction des besoins fondamentaux tels que la nourriture et les médicaments, a déclaré le porte-parole de la Commission européenne à EURACTIV.

Pour les personnes éligibles à la protection temporaire, l’accès aux soins médicaux doit être assuré. La Commission prépare des lignes directrices pour aider les États membres à utiliser la directive relative à la protection temporaire, que les ministres de l’UE ont activé vendredi 4 février, pour les soins de santé, les traitements pour les maladies chroniques et les soins de longue durée. Il incombe aux États membres d’élaborer des procédures visant à garantir l’accès aux différents services de santé.

Quant aux personnes demandant une protection internationale, leur droit aux soins de santé sera garanti par la directive sur les conditions d’accueil.

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