Olaf Scholz présente sa vision de la future politique migratoire de l’UE – EURACTIV.fr

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Le chancelier allemand Olaf Scholz a exposé sa vision de la future politique migratoire de l’UE à Prague lundi (29 août). À cette occasion, il a exhorté le bloc à trouver un équilibre entre solidarité et protection des frontières extérieures.

« L’Europe reste une destination de rêve pour des millions de personnes à travers le monde. D’une part, c’est une preuve flagrante de l’attractivité de notre continent », a déclaré M. Scholz. « En même temps, c’est une réalité avec laquelle nous, Européens, devons composer. »

Le vaste discours, qui a duré près d’une heure, a été livré à l’Université Charles de Prague.

Après un tour d’horizon des défis auxquels l’UE est actuellement confrontée — parmi lesquels les effets déstabilisateurs de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine ont occupé une place centrale — M. Scholz a plaidé en faveur de la réforme par l’élargissement, de la souveraineté par le commerce, la technologie et la défense stratégique, et de la défense de l’État de droit dans l’ensemble de l’Union.

Outre la politique financière, M. Scholz a décrit l’approche de l’UE en matière de migration comme l’une des sources des « plus grandes tensions entre nous ces dernières années ».

Mettant en avant l’activation par l’UE de la directive relative à la protection temporaire, le dirigeant allemand a célébré les « progrès de l’UE en matière de politique migratoire. »

La Commission européenne a proposé que les personnes fuyant la guerre en Ukraine bénéficient d’une « protection temporaire » dans l’UE et que les contrôles aux frontières soient simplifiés. Les ministres de l’Intérieur de l’UE se prononceront sur cette question jeudi.

La directive relative à la protection temporaire est un mécanisme qui a été mis en place à la suite des conflits en ex-Yougoslavie pour assurer une protection immédiate et temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées. Elle a été activée pour la première fois à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, après avoir été adoptée par le Conseil européen le 4 mars.

L’agence européenne de gestion des frontières, Frontex, a indiqué le 8 août que 7,6 millions de ressortissants ukrainiens sont entrés dans l’UE depuis l’Ukraine et la Moldavie suite à l’invasion russe.

La réalité qui se cache derrière la directive, a déclaré M. Scholz, est « un petit peu de normalité loin de chez soi : un permis de séjour rapide et sûr, la possibilité de travailler, le droit de fréquenter l’école ou […] l’université. »

Un exercice d’équilibre sur la politique migratoire

Dans la perspective de la future politique migratoire, l’UE doit créer « des partenariats contraignants avec les pays d’origine et de transit — en tant que partenaires égaux », a déclaré M. Scholz.

« Nous devrions être plus rapides qu’auparavant pour permettre aux personnes qui se trouvent légalement dans l’UE en tant que bénéficiaires d’une protection de prendre un emploi dans d’autres États membres de l’UE — d’utiliser leurs compétences là où elles sont nécessaires. »

Le chancelier allemand a toutefois mis en garde contre toute « naïveté ». L’UE « doit prévenir les pratiques abusives en même temps — dans les cas, par exemple, où il n’y a pas de désir réel de travailler », a-t-il déclaré.

« Si nous offrons aux travailleurs davantage de voies légales vers l’Europe, les pays d’origine doivent en contrepartie être plus disposés à permettre à leurs propres citoyens de rentrer chez eux lorsqu’ils n’ont pas le droit de rester », a-t-il ajouté.

Il a également insisté sur la protection des frontières extérieures de l’espace Schengen, qui doivent être « protégées et développées ». L’espace Schengen « dépend de cette protection », a-t-il déclaré.

« Si nous y parvenons, la liberté de circulation ne conduira pas à l’engorgement des systèmes de sécurité sociale. C’est ainsi que nous obtiendrons un soutien durable du public pour cette grande liberté européenne. »

L’avenir de la solidarité

« L’Europe a besoin d’une politique d’asile fondée sur la solidarité et immunisée contre les crises », a déclaré M. Scholz, ajoutant que « nous avons le devoir d’offrir un foyer sûr aux personnes qui ont besoin de protection. »

Le chancelier a souligné les travaux sur la réforme de la politique migratoire menés sous la présidence française du Conseil de l’UE au cours du premier semestre de l’année. Les responsables ont ainsi convenu d’adopter une approche « par étape » de la proposition de la Commission pour 2020 concernant un nouveau pacte sur l’asile et les migrations.

En juin, dix-huit États membres ont adhéré à un mécanisme de solidarité volontaire, qui propose des relocalisations, des contributions financières et un soutien visant à alléger la pression sur les États membres accueillant le plus grand nombre de demandeurs d’asile.

Ce mécanisme a toutefois fait l’objet de critiques. Stephanie Pope, d’Oxfam, a notamment déclaré qu’« en plus d’être temporaire et volontaire, la proposition permet aux pays de l’UE de trier leurs demandeurs d’asile […] elle permet aux pays de l’UE de continuer à fuir leurs responsabilités envers les réfugiés et de laisser les pays aux frontières de l’UE gérer la réponse de l’Europe aux réfugiés ».

La présidence tchèque du Conseil de l’UE devrait donner plus de détails sur cette proposition.

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