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Actualité
14.11.2018
Les eurodéputés, réunis à Strasbourg le 14 novembre, ont attribué le prix Lux 2018 au film Woman at War, une coproduction islandaise, française et ukrainienne. Cette récompense, décernée chaque année par le Parlement européen depuis 2007, vise à améliorer la diffusion des films européens sur l’ensemble du territoire de l’UE.
Benedikt Erlingsson, le réalisateur islandais du film Woman at war, lauréat du prix Lux 2018 – crédits : Benoit Bourgeois / Parlement européen
C’est donc le film Woman at War, du réalisateur islandais Benedikt Erlingsson, qui a reçu cette année le prix Lux des mains des eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg. Coproduction islandaise, française et ukrainienne, le long-métrage dépeint le combat d’une femme contre l’industrie de l’aluminium alors qu’elle obtient au même moment l’adoption d’une petite fille ukrainienne.
Les deux autres finalistes sont Styx (Autriche, Allemagne) du réalisateur autrichien Wolfgang Fischer et L’Envers d’une histoire (Serbie, France, Qatar), de la réalisatrice serbe Mila Turajlic. Deux films qui partagent avec Woman at War le choix de femmes courageuses comme héroïnes principales.
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Diffusion des films européens
Créé en 2007 à l’initiative de l’ancien eurodéputé français Gérard Onesta (Verts) pour les cinquante ans du traité de Rome, le prix Lux apporte un soutien à la distribution des œuvres au sein de l’UE. Car du propre aveu du Parlement, il s’agit du « talon d’Achille du cinéma européen« . Et de fait, si 60% des films diffusés dans l’UE sont des (co)productions européennes, ces dernières ne représentent que 30% des longs-métrages visionnés par les spectateurs.
Pour soutenir leur distribution, les films récipiendaires du prix Lux bénéficient de fonds européens pour le sous-titrage dans l’ensemble des 24 langues officielles de l’Union, tandis que les trois finalistes font l’objet de projections dans l’ensemble des Etats membres à l’approche du vote des eurodéputés qui a lieu chaque année en novembre.
Qu’est-ce que le Prix Lux du Parlement européen ?
Préalablement, un jury de professionnels opère une sélection de 10 films au mois de juin, réduite à 3 finalistes en juillet. Pour prétendre à la sélection, les films doivent avoir été produits dans l’un des 28 Etats membres (ou l’un d’un pays associés : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Islande, Liechtenstein, Monténégro et Norvège). Et ils doivent « illustrer la diversité des traditions européennes, mettre en lumière le processus d’intégration européenne et donner un aperçu de la construction européenne« .
Parmi les précédents vainqueurs du prix Lux, on compte par exemple les films français Welcome (de Philippe Lioret, 2009) et Mustang (de Deniz Gamze Ergüven, 2015), le film polonais Ida (de Pawel Pawlikowski, 2014) et le film allemand Toni Erdmann (de Maren Ade, 2016). Ces deux derniers long-métrages ont respectivement remporté l’Oscar du meilleur film étranger et le Prix du meilleur film européen.
Plus que des divertissements
De fait, la sélection 2018 illustre parfaitement la volonté du Parlement européen de mettre en valeur des histoires qui « vont au-delà du simple divertissement« . Comme l’a confirmé Benedikt Erlingsson aux journalistes à la veille de la remise du prix, « en divertissant mon public, je veux changer le paradigme » sur le changement climatique. A cet égard, le réalisateur de Woman at War se compare aux parlementaires européens qui, comme lui, doivent s’attacher à « l’aspect narratif« . « Vous êtes courageux« , leur a-t-il scandé, car « vous allez demander aux électeurs de voter pour vous alors que vous leur obtiendrez moins de tous » les biens matériels auxquels ils sont habitués. Mais « si vous parvenez » à gagner ce combat pour la sauvegarde de la planète, « vous aurez alors la possibilité de débattre de tous les autres sujets » au sein de ce Parlement.
Quant à Styx et L’Envers d’une histoire, les deux films abordent également des questions éminemment politiques et pressantes. Styx évoque la crise des réfugiés au travers d’une Européenne personnellement confrontée au sauvetage d’une embarcation en perdition en Méditerranée. L’Envers d’une histoire traite de son côté l’histoire de la Serbie par le biais d’un documentaire mêlant « petite et « grande » histoire.