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La France et l’Allemagne ont appelé mardi la Commission européenne à examiner « au plus tôt » les plans de relance nationaux pour éviter que l’Europe, fragilisée par les ratages de la vaccination, ne se laisse distancer par la Chine et les Etats-Unis dans la course à la reprise mondiale.
« Nous avons perdu trop de temps. La croissance chinoise est repartie. Les Etats-Unis sont en plein essor. L’Union européenne doit rester dans la course », a déclaré le ministre français des Finances Bruno Le Maire lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue allemand Olaf Scholz.
Une initiative symbolique visant à replacer le couple franco-allemand au centre du jeu européen, comme il y a un an.
« La Commission doit analyser les plans nationaux de relance et de résilience dès que possible afin qu’ils puissent être approuvés par le Conseil en juillet au plus tard. Cela permettra que l’argent soit versé avant la fin de l’été », a insisté le ministre français, qui la veille disait espérer un premier versement début septembre.
L’UE, qui s’est accordée en juillet 2020 sur un fonds de relance de 750 milliards d’euros (5,6% du PIB européen) financé par une émission de dette commune, franchira une étape importante cette semaine puisqu’une douzaine de pays doivent lui soumettre leur plan, dont la France et l’Allemagne mercredi.
312,5 milliards d’euros seront versés sous forme de subventions. A chacun selon ses besoins : si l’Italie et l’Espagne en seront les principaux bénéficiaires, à hauteur de 70 milliards chacune, la France percevra près de 40 milliards d’euros et l’Allemagne, première économie européenne, 25,6 milliards.
« La responsabilité politique des États membres et de la Commission est maintenant de faire du plan de relance européen une réalité concrète pour nos citoyens dès que possible », a martelé Bruno Le Maire.
Un message qui a été entendu à Bruxelles : « en ce moment-même, les gouvernements des pays de l’UE finalisent leurs plans nationaux de relance. Et la Commission travaille main dans la main avec eux sur ces plans, 24 heures sur 24″, a déclaré la présidente de l’UE, Ursula von der Leyen, dans un communiqué.
« Occasion du siècle »
« C’est l’occasion du siècle pour l’Europe. Un moment vraiment historique », a-t-elle insisté.
Mais si « la vaccination s’accélère en Europe », selon Mme von der Leyen, le Vieux continent accuse un retard de croissance par rapport aux deux premières économies mondiales.
D’un côté, la Chine a démarré l’année sur les chapeaux de roue, forte d’une croissance estimée à 18,3% au premier trimestre.
De l’autre, le plan du nouveau président Joe Biden de 1.900 milliards de dollars va donner un coup de fouet à l’économie américaine. Selon le FMI, elle devrait dégager une croissance de 6,4% cette année, contre 4,4% pour la zone euro.
En comparaison de la crise de 2009-2011, dont elle a failli ne pas se relever, l’Europe semblait pourtant cette fois bien décidée à faire de la pandémie de Covid-19 une opportunité pour aller de l’avant et montrer son utilité.
En mai 2020, le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel proposent un plan de soutien de 500 milliards d’euros financé par un emprunt commun.
Cette initiative du couple franco-allemand aboutit à l’accord historique des Vingt-Sept en juillet.
Las, les ratés s’accumulent ensuite, entre une politique commune d’achat de vaccins qui manque d’ambition, des parlements qui traînent à donner leur feu vert au recours à l’emprunt commun, la Cour constitutionnelle allemande qui s’en mêle…
« Je pense que nous sommes sur la bonne voie, pas seulement en Allemagne et en France, mais aussi dans les autres Etats », a toutefois estimé Olaf Scholz, se disant « confiant » sur l’aboutissement du processus de ratification.
Selon l’agence de notation Standard and Poor’s, le plan Next Generation EU pourrait apporter 4,1 points de croissance supplémentaire aux Vingt-Sept si les fonds commencent à être décaissés comme prévu cet été.
Mais ne faut-il pas envisager sans attendre un nouveau stimulus ? « Avant de réfléchir à un nouveau plan, adoptons celui-là », a balayé Bruno Le Maire en réponse à une question de l’AFP.
« Nous verrons dans quelques semaines où nous en sommes en ce qui concerne la croissance en Europe, et alors nous prendrons les décisions nécessaires », a-t-il ajouté.
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