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Actualité
22.12.2020
Tests, masques, distanciation… Cette année, les Européens abordent Noël et les fêtes dans un climat troublé par les mesures restrictives liées à la pandémie de Covid-19. Quelles en seront les conséquences, et varient-elles d’un Etat membre à l’autre ?
Dans tous les pays européens, les fêtes de fin d’année devront se plier aux règles sanitaires – Crédits : RomanBabakin / iStock
« Il ne s’agira pas, à coup sûr, de vacances de Noël comme les autres« , déclarait le 24 novembre le président français Emmanuel Macron lors d’une allocution télévisée. Cette phrase, adressée aux Français, vaut en réalité pour l’ensemble des Européens. A quelques jours de Noël, le continent est non seulement confronté à une deuxième vague épidémique de Covid-19 mais également à l’apparition d’une nouvelle souche du virus outre-Manche. Les gouvernements européens qui ont déjà renforcé leurs restrictions en espérant permettre aux populations de passer les fêtes en famille, sans entraîner un nouveau pic de contamination dès janvier, surveillent de près l’évolution de la crise sanitaire.
Confinement, couvre-feu, restrictions : que font les pays européens face à la pandémie de Covid-19 ?
Craignant que la courbe de contagion n’augmente pendant la période de Noël, l’Italie a décidé de renforcer ses mesures. Du 21 décembre au 6 janvier, les Italiens ne pourront pas se déplacer d’une région à une autre. La population est également reconfinée entre le 24 décembre et le 6 janvier (une seule sortie par foyer et par jour tolérée) avec un assouplissement des règles les 28, 29 et 30 décembre ainsi que le 4 janvier. Les célébrations religieuses seront autorisées jusqu’à 22 heures.
La Belgique est aussi l’un des pays qui a mis en place les restrictions les plus drastiques pour Noël. Malgré les pressions pour un assouplissement des règles, le Premier ministre belge Alexander De Croo a annoncé la prolongation du couvre-feu jusqu’au 15 janvier. Le réveillon outre-quiévrain se déroulera en petit comité, le gouvernement ayant autorisé un seul invité par famille ou deux pour une personne vivant seule.
Bien que les mesures édictées soient moins strictes qu’en Belgique, la plupart des pays européens préconisent également de fêter Noël en petit comité, la jauge variant de deux personnes aux Pays-Bas à dix en Allemagne. Le gouvernement français a pour sa part recommandé aux Français de ne pas inviter plus de six proches et de s’isoler au maximum une semaine avant. La chancelière allemande, Angela Merkel, a également préconisé avec émotion l’isolement de sa population. « Je vous supplie avant Noël, avant de voir vos grands-parents et des personnes âgées, de réduire au maximum les contacts durant une semaine », a-t-elle déclaré. « Si nous avons trop de contacts avant Noël et que c’était finalement le dernier Noël de nos grands-parents, nous devrions nous dire que nous n’avons pas fait ce qu’il fallait. Cela ne doit pas arriver. »
Lexique européen des fêtes en temps de Covid-19
Knuffelcontact : ce mot composé (contraction « knuffel » le câlin et « contact ») a été introduit par le ministre belge de la Santé Frank Vandenbroucke lors l’introduction des mesures de confinement. Il désigne le contact rapproché que les Belges peuvent entretenir avec une personne extérieure à leur foyer. Seul le « knuffelcontact » peut donc être invité lors des fêtes.
Christmas bubble : au Royaume-Uni, la population est invitée à définir sa « social bubble », soit un nombre limité de personnes qu’il est possible de rencontrer, en extérieur, en période de confinement. Pour Noël, il s’agit de former sa « Christmas bubble« . Cette « bulle de Noël » doit être composée de 3 foyers maximum, vivant dans la même région. Les personnes de cette « bulle » peuvent alors se réunir en intérieur entre le 23 et 27 décembre.
Les déplacements seront également largement restreints en Europe. En France, la limite de déplacement à 20 kilomètres a pris fin le 15 décembre, pour permettre les déplacements entre régions pour les fêtes. Il est cependant déconseillé de voyager hors de France. En Espagne, les restrictions de déplacement seront également levées entre le 23 décembre et le 6 janvier pour ceux qui se rendent chez leurs proches. Le couvre-feu est également repoussé à 1h30 du matin.
Frontières : où peut-on se déplacer en Europe depuis la France ?
Le Père Noël et le Covid-19
Malgré les restrictions de déplacement en place en Europe, le commissaire Margaritis Schinas, chargé de la promotion du mode de vie européen, a assuré que le Père Noël, comme avant lui Saint-Nicolas, pourra se déplacer pour déposer les cadeaux sous le sapin de chaque Européen.
L’Organisation mondiale de la Santé a également ajouté que, malgré son grand âge, le Père Noël était immunisé contre le virus. Cependant, elle a appelé à garder ses distances avec le Père Noël, et même, de se coucher tôt pour éviter de le croiser et lui permet d’effectuer sa tournée en toute sécurité.
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Traditions empêchées
Les réunions familiales ne sont pas les seules contrariées par ces restrictions. Les marchés de Noël ont été des victimes collatérales de la deuxième vague de Covid-19. Strasbourg, l’autoproclamée « Capitale de Noël », a dû renoncer à ses 300 chalets de Noël et mettre en place un marché de Noël numérique. La ville a quand même tenu à maintenir « l’ambiance de Noël » avec les décorations et le grand sapin au cœur de la ville. En Allemagne, la fermeture des stands de vin chaud qui accompagnent les marchés de Noël a été décrétée par Angela Merkel, ces lieux étant propices aux rassemblements sans masque à moins d’un mètre de distance : « Je sais combien d’amour vous avez mis à installer ces stands de vin chaud ou de gaufres, mais ce n’est pas compatible avec les règles sanitaires« , a déclaré la chancelière allemande. Un coup d’arrêt pour une tradition bien ancrée, et un manque à gagner de taille pour les commerçants. Les Allemands consomment en effet 50 millions de litre de cette boisson chaque hiver. Dans la même logique, les danses autour du sapin, traditions danoises, ne pourront être autorisées que si elles respectent les distances d’un mètre entre chaque invité.
Les traditions de Noël en Europe
Les rassemblements religieux de Noël doivent également se plier aux consignes sanitaires. En Italie, le pape François a décidé d’avancer la messe de la nuit de Noël à 19h30 au lieu de 21h30 pour permettre aux fidèles de rentrer chez eux avant le couvre-feu, qui démarre à 22h en Italie. Le pape argentin a également annoncé que la jauge du public qui assistera aux messes célébrées par le pape sera « très limitée ». En Suisse, les églises pourront accueillir les fidèles, mais ils ne pourront pas entonner les cantiques de Noël. En effet, le conseil fédéral a décidé d’interdire le chant hors du cercle familial, une interdiction qui concerne les chorales, mais aussi les offices religieux.
Au Royaume-Uni, c’est un Noël bien particulier que les Britanniques s’apprêtent à célébrer. En raison de l’aggravation de la crise sanitaire en Angleterre, les frontières du pays sont fermées depuis le 20 décembre et une partie du territoire est reconfiné. Les Français résidents outre-Manche, les touristes français et les Britanniques qui résident en France de manière permanente pourront revenir passer les fêtes de fin d’année à condition de posséder un test négatif. Séjournant traditionnellement dans leur résidence de Sandringham, dans le Norfolk, la reine Elizabeth II et son époux le prince Philipp passeront cette année Noël au château de Windsor, pour la première fois depuis plus de trente ans.
Des vacances de ski contrariées
Pour beaucoup d’Européens, les fêtes de fin d’années sont traditionnellement l’occasion d’aller skier. Lors de son allocation du 24 novembre, le président français Emmanuel Macron avait annoncé qu’il serait « difficile d’ouvrir les stations pour les fêtes de fin d’année« , repoussant leur ouverture au mois de janvier. Le gouvernement a finalement opté pour une fermeture des remontées mécaniques. Les pistes sont donc accessibles pour les randonnées, les raquettes et le ski de fond. L’Allemagne, comme l’Italie, a suivi la France en fermant ses pistes bavaroises et en déconseillant à sa population d’aller skier dans les pays voisins. « Le problème, ce n’est évidemment pas de descendre une piste« , mais « tout ce qui va autour, dans les remontées, dans les soirées après le ski », a déclaré Markus Söder, dirigeant de la Bavière.
La station de Ischgl, en Autriche, accueillera malgré tout des skieurs à partir du 24 décembre – Crédits : annie_zhak / iStock
Son voisin, l’Autriche, s’est montré très réfractaire à l’idée d’interdire les séjours dans ses stations. Le pays est en effet la première destination de ski d’Europe et l’une des plus dépendantes du tourisme hivernal. Le gouvernement autrichien avait prévu d’autoriser de nouveau les sports d’hiver individuels de plein air, dont le ski, à compter du 24 décembre. Une décision surprenante alors que la station tyrolienne Ischgl avait été désignée en mars comme l’un des plus gros clusters d’Europe, menant à la contamination de dizaine de milliers de touristes. Cependant, un reconfinement de la population a été décrété du 26 décembre au 24 janvier, ce qui permettra en théorie aux Autrichiens de profiter des pistes durant 48h. Les hôtels et infrastructures touristiques resteront fermées jusqu’au 7 janvier. La Suisse a également choisi de garder ses stations ouvertes. « La fermeture n’est pas une option. On mangera et skiera également dans les stations à Noël », a déclaré Christophe Darbellay, le président du Conseil d’Etat du canton du Valais, qui compte des grandes stations de ski comme Verbier ou Crans-Montana. La France envisage de renforcer les contrôles frontaliers pour dissuader les Français d’aller skier dans les pays voisins, notamment en Suisse où les mesures sont plus souples qu’en France.
Pas d’exception pour le Nouvel An
Si la plupart des pays européens prévoient un allègement des mesures pour Noël, le Nouvel an n’est souvent pas épargné par les restrictions. Au Portugal, le couvre-feu est repoussé de 23h à 2h du matin les 24 et 25 décembre et aucune limite n’est donnée quant aux rassemblements à cette occasion. Cependant, pour le Nouvel An, les Portugais ne pourront recevoir chez eux que six personnes en respectant le couvre-feu. En Allemagne comme en France, les feux d’artifices ont été annulés et les rassemblements interdits.
A Madrid, le traditionnel rassemblement de la Saint-Sylvestre à la Puerta del Sol a été annulé. Cette année, les Madrilènes ne pourront avaler les douze grains de raisin au rythme des douze coups de minuit sonnés par la grande horloge de la place comme le veut la tradition. L’évènement sera cependant retransmis à la télévision, pour que la population y participe de chez soi.